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Diversité, diversité, diversité...

Envoyé par Pierre Jean Comolli 
Certains, dont une association répondant au savoureux nom de... Marianne de la diversité, n'ont décidément que ce mot-là à la bouche: [www.lemonde.fr]
Utilisateur anonyme
18 février 2013, 20:01   Re : Diversité, diversité, diversité...
« Charles Aznavour, artiste » ???
Citation
Jean-Michel Leroy
« Charles Aznavour, artiste » ???

Mais... les Nymphéas, ce n'est pas lui?
Oui, artiste de variétés : cela me semble une catégorie acceptable (mais je sens que je vais me faire taper sur les doigts par l'ami Davoudi), c'est en tout cas une profession reconnue par la loi, avec un statut, et tout et tout...
"Artiste de variétés"... cela me semble tout à fait approprié, je ne vois pas comment on peut dire autrement.
Chanteur de charme ?
Utilisateur anonyme
19 février 2013, 09:03   Re : Diversité, diversité, diversité...
Citation
Jean-Michel Leroy
« Charles Aznavour, artiste » ???

On ne touche pas à Charles Aznavour !!! Oui, il traine des casseroles (il est exilé fiscal, lui aussi) mais pas touche !
Il est qualifié ici d'artiste, ce qu'il n'est pas vraiment, et non pas d'artiste de variétés, ce qu'il est éminemment.
Il a écrit et composé quelques magnifiques chansons qui eussent mérité d'entrer au patrimoine de la culture populaire musicale française si celle-ci n'avait été progressivement évincée par la musaque amerloque.
Utilisateur anonyme
19 février 2013, 10:44   Re : Diversité, diversité, diversité...
Pour tout dire, ce n’était pas vraiment le fait qu’Aznavour soit artiste ou pas que je voulais discuter, je m’étonnais simplement de sa présence parmi les signataires de ce texte...
Vous connaissez beaucoup d'artistes de variétés qui ne sont pas dans le camp du Bien, là, du côté du manche et des juteux cachetons de télévision ? Il est vrai qu'Aznavour n'a sans doute plus vraiment besoin d'eux pour vivre mais en même temps j'imagine qu'il doit être un peu passé de mode, n'est-ce pas  ? Le pire est qu'il est sans doute aussi sincère qu'une Petite sœur des pauvres.
Utilisateur anonyme
19 février 2013, 11:04   Re : Diversité, diversité, diversité...
Certes, cher Marcel Meyer, être artiste, c’est appartenir au camp du Bien, mais je ne savais pas qu’il fallait continuer de tapiner pour lui à 88 ans...
En même temps, si l'on en juge d'après les commentaires du blog, ça n'a pas l'air de prendre tellement, mon cher Leroy. Ce gouvernement mouline dans le vide comme les personnages de dessins animés qui ont dépassé le bord de la falaise.
Utilisateur anonyme
19 février 2013, 11:13   Re : Diversité, diversité, diversité...
Certes, cher Meyer. Enfin, c’est toujours la même sauce rancie : “quartiers populaires”, “jeunes”... et surtout : financements, financements, financements « malgré les restrictions budgétaires » ! Que la France crève, mais sauvons à tout prix nos chouettes petites banlieues !
Le double "en même temps" (à 11h00 puis 11h08) de M. Meyer est-il ironique, mimétique, ou lui aura-t-il échappé sous la pression des tristes locuteurs moutonniers du Camp du Bien ? Cette expression, qui ne veut plus rien dire, me paraît bien représentative du langage du jour : pas une petite chanteuse ou membre d'assoc' au bien-pensisme inattaquable
n'évitera de la répéter dix fois à la minute.
Utilisateur anonyme
19 février 2013, 11:26   Re : Diversité, diversité, diversité...
C’est vrai qu’en même temps, j’veux dire que le vrai sujet y s’pose sur comment on peut parler d’un camp du Bien, quoi.
Il ne s’agit pas d'un double “en même temps” mais de deux “en même temps”.
Utilisateur anonyme
19 février 2013, 12:33   Re : Diversité, diversité, diversité...
Artiste de variétés, oui, c'est acceptable (même si je n'ai jamais pu supporter cet Aznavour qui dégouline de prétention et d'orgueil mal placé, et dont les chansons, pure accumulation de lieux communs, me paraissent vraiment lamentables, y compris dans son registre...).

Il me semble du reste erroné de voir en lui, comme semble le faire Cassandre, le symbole de l'artiste authentique évincé par la variété américaine. Les artistes de variétés français n'ont pas arrêté, dès les années 1960, d'imiter leurs homologues anglo-américains, en reprenant et traduisant leurs chansonnettes notamment... On les a pas évincés : ils se sont métamorphosés eux-mêmes.
Citation
Afchine Davoudi
Les artistes de variétés français n'ont pas arrêté, dès les années 1960, d'imiter leurs homologues anglo-américains
Je résume :
En 1940, nous sommes envahis par les divisions allemandes.
En 1940+20, nous sommes envahis par la culture américaine.
En 1940+20+20, nous sommes envahis par les populations arabes.
En 1940+20+20+20, nous sommes envahis par les produits chinois.
A part ça, nous sommes envahis, quoi ?
Alors, quand je parle de domestication, j'observe aussi qu'il n'y a vraiment pas la queue d'une nephesh pour me répondre. C'est dire à quel point nous sommes envahis.
Utilisateur anonyme
19 février 2013, 13:46   Re : Diversité, diversité, diversité...
« Que la France crève, mais sauvons à tout prix nos chouettes petites banlieues ! »

Il ne s'agit jamais que de sauver la paix sociale, ou du moins l'apparence d'une paix sociale, dont le coût est de plus en plus élevé. Tôt ou tard il y aura de nouveau le feu dans ce pays, les gouvernements successifs le savent, et chacun espère que ça ne lui tombera pas dessus au moment où il est ou sera aux affaires.
[addendum: domestication, ça marche avec mastication]
Elle est pourtant plutôt bien servie la diversité (en ses quartiers populaires): [www.liberation.fr]

Mais on s'en doute déjà, ce feu roulant de mesures et d'aides annoncées à grand renfort d'odes improbables aux richesses et potentiels de la banlieue, est insuffisant, mal réparti, loin de répondre aux attentes relayées par les associations, etc.
La base de la chanson populaire est, en effet, le lieu commun, et le lieu commun est souvent le fruit de l'expérience de milliers et de milliers d'anonymes à travers les siècles, ce qui faisait dire, non pas à un chanteur populaire mais à un grand philosophe : si un peu d'expérience éloigne des lieux communs, beaucoup y ramène. Le reste est question de talent et de savoir-faire dont ne manquait pas Aznavour. Ses musiques et ses textes sont loin d'être déshonorants et le personnage me paraît beaucoup moins prétentieux que la plupart des prétendus artistes d'aujourd'hui. Enfin c'est justement vers les années 70 (et non 60) qu'a pâli son étoile, au moment où la variété américaine a commencé ses ravages.

(Et pis d'abord Davoudi rien qu'y m'cherche y m'trouve !)
J'appuie les propos de Cassandre concernant Aznavour, qui me semble être le seul véritable héritier de Trenet, s'il doit absolument y avoir un héritier de Trenet, ce qui n'est pas sûr.

Néanmoins, je ne crois pas que l'on puisse attribuer le pâlissement de son étoile à la seule variété américaine. Il me semble que l'Aznavour des années soixante-dix et suivantes n'était plus tout à fait à la hauteur de celui des deux décennies précédentes.
Utilisateur anonyme
19 février 2013, 20:43   Re : Diversité, diversité, diversité...
S'il est le véritable héritier de Trenet, alors je comprends mieux pourquoi il m'agace tant. Mais il est vrai que je peux en dire autant de presque tous les chanteurs de music-hall, ceux d'hier pas moins que ceux d'aujourd'hui...
Utilisateur anonyme
19 février 2013, 20:44   Re : Diversité, diversité, diversité...
Personne n'a encore indiqué qu'Aznavour n'était pas seulement un artiste, mais qu'il était aussi et surtout un artistengagé ? Honteux.
Utilisateur anonyme
20 février 2013, 09:10   Re : Diversité, diversité, diversité...
Citation
Afchine Davoudi
« Que la France crève, mais sauvons à tout prix nos chouettes petites banlieues ! »

Il ne s'agit jamais que de sauver la paix sociale, ou du moins l'apparence d'une paix sociale, dont le coût est de plus en plus élevé. Tôt ou tard il y aura de nouveau le feu dans ce pays, les gouvernements successifs le savent, et chacun espère que ça ne lui tombera pas dessus au moment où il est ou sera aux affaires.

C’est exactement la même chose lorsque Laurent Ruquier se sent obligé, un samedi sur deux, de recevoir à “On n’est pas couché” un rappeur sensible qui a tellement de choses passionnantes à nous apprendre et qui nous incite de façon si intéressante à rester devant la Glotze jusqu’à trois heures du matin...
Si la diversité doit se traduire, pour advenir, par un ethnocide du peuple français de souche alors c'est cette même diversité qui en pâtira nécessairement.
S'il nous faut supprimer les frontières pour favoriser l'émergence d'un métissage universel dans le but d'éradiquer toute singularité ethnique et ainsi croit-on vaincre le racisme alors de fait c'est la diversité qui reculera sûrement.
Le souci de la diversité passe obligatoirement pas la préservation culturelle des peuples indigènes de chaque pays.
Le jour où on ne passera plus de frontières - car celles-ci auront disparu - et où chacun sera en tout lieu chez lui alors le Monde aura perdu toute saveur car il n'existera plus d'étrangèreté pour nous. Nous serons tels des zombies, tristes et gris.
Aimer passer les frontières mais aussi aimer revenir chez soi!
Moi, je préfère deux minutes de Trenet à deux heures de Tarantino...

A propos d'Aznavour, voici l'une de ses dernières chansons, pour le plaisir des In-nocents :


Utilisateur anonyme
20 février 2013, 14:46   Re : Diversité, diversité, diversité...
Vous êtes dur, Reybaud ! ne tirez pas sur l'ambulance ! Ce grand chanteur n'a plus toute sa tête, voilà tout.

Que des n'importe qui, sortis de n'importe où, puissent chanter en duo avec Aznavour me rend fou !!! Brassens vivant, on lui ferait comprendre que sa carrière se porterait mieux s'il faisait un album avec Joey Starr ou je ne sais quel gagnant des télé-crochet modernes.

Affligeant !
Utilisateur anonyme
20 février 2013, 15:20   Re : Diversité, diversité, diversité...
J’aime bien Charles Trenet ; il chantait et il buvait.
Pour faire oublier les errances du pauvre Aznavour, et pour répondre à Davoudi (sur les chanteurs de variété qui seraient aujourd'hui américanisés, "métamorphosés"), l'exemple (il est vrai très rare et fort peu populaire) d'Adriana Voss (d'ailleurs lectrice de Muray...) :

Un poème de Lucienne Desnoues :

Mes amis, mes amours

Une chanson écrite par elle :

Byzance
C'est à la fois vrai et insuffisant, car la vérité est plus complexe encore, et plus atterrante: la diversité dans la culture commune à un peuple fait (comme on disait "un homme fait") rendait possible la polysémie (le mot grue, par exemple, du temps de Brassens, était polysémique, ne désignait pas les seules grues de chantier), laquelle rendait possible les mots d'esprit, lesquels faisaient affleurer l'esprit et l'humour, puis, au-delà de ce dernier, l'esprit encore, voire la morale, au sens classique. En régime pluriculturel, la polysémie et ses jeux d'esprit, et la vie de l'esprit qu'elle stimule ne sont plus et pour cause: les mots sont en régime de désignation directe (cependant que le non-dit idéologique, parfaitement unitaire, les surplombe et fige le mono-sens). Le régime pluriculturel appliqué à un espace de cohabitation unique de cultures diverses, comme dans les institutions intergouvernementales, comme en l'Europe de Strasbourg ou de Bruxelles, exclut l'humour, le doute, la résonance de l'esprit dans l'humour et le doute et leurs effets de langue. La diversité telle qu'on nous la vante est ainsi: elle est asservie à une uniformité de nomination, et fige l'esprit en rendant cette nomination uniforme et consensuelle, toute puissante et sans plus de variance que de concurrence. La "diversité" des idéologues modernes signe la fin de la vie de l'esprit, du jeu d'esprit, du sourire intérieur, et de la distance entre soi et son dit. Cette fausse diversité (comme la qualifier autrement ?) est une usurpation totalitaire de la diversité de l'esprit qui animait les peuples à culture unitaire, unique, et consubstantielle à leur histoire.
Citation
Jean-Michel Leroy
J’aime bien Charles Trenet ; il chantait et il buvait.

C'est parfaitement vrai, et sans doute encore plus que vous ne le pensez ! Le problème est qu'il n'aimait que les choses douceâtres, inavalables à mon goût, du genre Marie-Brizard. Mais c'était au litre, en effet.
Je vous assure qu'il n'aimait pas que les choses douceâtres, il aimait les mets acidulés, par exemple les fruits verts.
Je ne parlais que des choses liquides et alcooliques…
C'était aussi un amateur de poésie, non ? Mais quel poète a donc parlé de la "bouche acide des petits enfants" ? impossible de m'en souvenir...
Utilisateur anonyme
22 février 2013, 12:17   Re : Diversité, diversité, diversité...
Ah oui, c'est dans les Feuillets d'Hypnos.

« Conduire le réel jusqu'à l'action comme une fleur glissée à la bouche acide des petits enfants.
Connaissance ineffable du diamant désespéré (la vie). »
À propos d'Aznavour et la question de l'immigration, cela ne paraît pas si simple. En regardant le "zapping de la semaine" de F. De souche, on entend une intéressante sentence à partir de 4' 45''.
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