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Communiqué n° 1545 : Sur une heureuse faille dans l’unanimité médiatique

Communiqué n° 1545, mardi 12 mars 2013
Sur une heureuse faille dans l’unanimité médiatique

Le parti de l’In-nocence a pris connaissance avec stupéfaction, mais avec une vive satisfaction, dans le journal “Le Monde”, d’un article, dû il est vrai à une personnalité extérieure au journal, M. Thibault Gadjos, du CNRS, et paru dans les pages “Économie”, qui pour une fois vient rompre la fausse unanimité que prétend imposer le complexe médiatico-politique sur la question démographique et sur les mérites prétendus d’une expansion permanente en la matière.

Le parti de l’In-nocence a sur ce point (comme sur bien d’autres) des vues radicalement différentes de celles du complexe. Il tient pour sa part que l’expansion démographique permanente est un désastre qui rend vains tous les efforts écologiques en vue d’une planète moins soumise à la pollution et à la nocence, qu’elles soient sanitaires, biologiques, esthétiques, spirituelles ou relatives à l’ordre public et à l’harmonie civique — d’où son heureuse surprise de lire dans le quotidien quasi officiel du plus strict conformisme idéologique des lignes telles que celles-ci :

« Mais une natalité forte est-elle souhaitable ?

« Deux raisons sont habituellement invoquées en faveur d’un objectif nataliste.

« La première est d’ordre politique et stratégique. Historiquement, la puissance d’une nation se mesurait en grande partie à l’aune de sa population. Qu’il s’agisse de former des régiments ou de coloniser des contrées lointaines, une population nombreuse était un facteur puissant de domination. A une époque où les mouvements migratoires étaient modestes, une natalité importante restait le moyen le plus sûr de garantir un niveau de population élevé. Ces temps sont évidemment révolus, mais le natalisme est demeuré l’expression pavlovienne d’un nationalisme parfois inconscient.

« Un second argument est souvent invoqué : une forte natalité serait un facteur de croissance économique. Le problème est qu’aucune théorie ni aucune donnée ne permettent de défendre ce point de vue. Bien au contraire. »

Le parti de l’In-nocence, ce que lisant dans “Le Monde”, reprend espoir de trouver exprimés un jour, dans cinquante ans d’ici, entre les pages du même quotidien du soir, des doutes rétrospectifs, qui sait, sur la pertinence économique, morale et civique de l’immigration...
Le parti de l’In-nocence, ce que lisant dans “Le Monde”, reprend espoir de trouver exprimés un jour, dans cinquante ans d’ici, entre les pages du même quotidien du soir, des doutes rétrospectifs, qui sait, sur la pertinence économique, morale et civique de l’immigration...



C'est aussi l'humour ravageur, mélange d'ironie (ce "qui sait"...) et d’insolence, qui fait tout le sel et le prix des communiqués du PI. Regroupés, ils constitueraient une formidable anthologie.
Sur l'éducation, la démographie donc, les langues se délient, les choses commencent enfin d'être admises. Mais aussi sur le sujet de la volonté d'intégration (largement fantasmée par nombre d'Amis du Désastre) des Roms: [www.lemonde.fr]
Il y a, de mon point de vue, une grande différence entre les trois sujets :

- pour l'immigration et l'éducation, une très large majorité des Français pense qu'il faut mettre un terme à l'immigration, au moins à l'immigration non qualifiée, assurément à l'immigration d'aubaine ; elle pense que l'éducation nationale est un mammouth inefficace ;

- pour la démographie, la majorité, toujours de mon point de vue, est d'un autre avis. Elle pense qu'il faut mettre un terme à une démographie galoppante dans les pays les plus pauvres ; en revanche, elle juge qu'une hausse modérée de la population en France, avec un peu plus de deux enfants par femme, est une bonne chose.

Prenez garde à ce qu'à courir de trop nombreux lièvres à la fois, et surtout en heurtant la conviction de bien des familles, vous ne perdiez de vue les deux objectifs principaux, l'éducation et l'immigration. Ce sont là deux questions sur lesquelles on peut rassembler une large majorité. Sur la natalité en France, non.
Vous avez parfaitement raison.

Je ne serais pas étonné que le nouveau pape tienne par exemple le langage suivant :


- préservez la vie et l'ordre naturel, refusez l'avortement, l'euthanasie et le mariage pour tous (au nom de la morale catholique) ;

- aidez les pauvres (au nom de l'Evangile) ;

- accueillez les immigrés (au nom de l'universalisme).

Cette position est très cohérente, de mon point de vue : elle pense l'humanité comme un tout, depuis l'embryon jusqu'au vieillard dans une famille "naturelle" (pour la composante "temps") et ce quelle que soit l'origine et la nationalité (pour la composante "espace").

Chaque fois que je relis les Evangiles, je ne peux pas y trouver autre chose.
L'analyse de Pellet est probablement juste. Cependant, songer qu'en matière d'universalisme indifférent aux identités nationales les héritiers du catholicisme d'antan ont trouvé à présent à qui parler en se voyant confrontés à un concurrent direct : l'islam. A l'époque de Saint Paul, le christianisme naissant était à peu près sans concurrence sur le terrain de cet universalisme-là. L'époque a changé et cette splendide, louable et charitable indifférence ne revient à rien d'autre aujourd'hui qu'à armer ses ennemis en leur ouvrant la porte des nations.
"L'époque a changé et cette splendide, louable et charitable indifférence ne revient à rien d'autre aujourd'hui qu'à armer ses ennemis en leur ouvrant la porte des nations."
Très juste.
Oeucuménisme chrétien,oeucuménisme musulman et oeucuménisme consumériste, même combat : la destruction des nations.
Il me semble cependant que les deux églises catholiques (orthodoxe et romaine) et l'islam ont en commun de penser de façon universelle, sans frontières et sans nations.

Les orthodoxes rêvent d'un monde centré sur "Tsarigrad", du Danube à l'Amour. Les catholiques romains ont pensé empire de Charlemagne, puis Saint-Empire. Ils ont rêvé d'un monde rallié au catholicisme. Les musulmans voient l'oumma.

Il me semble que, dans aucun des paradis de ces religions, et assurément dans la Communion des Saints, il n'y a de frontières.
Il me semble cependant que les deux églises catholiques (orthodoxe et romaine) et l'islam ont en commun de penser de façon universelle, sans frontières et sans nations.

Possible, mais en attendant les deux Églises correspondent à des civilisations précises, en l’occurrence civilisation occidentale et monde orthodoxe. Ceux qui utilisent ce forum pour régler des comptes personnels avec le christianisme argumentent que le catholicisme romain est un universalisme indifférent même à l’identité européenne, ce qui est évidemment un non-sens. La civilisation occidentale est la civilisation chrétienne. Si quelqu’un me trouve une autre civilisation occidentale cachée quelque part et qu’on n’aurait pas remarquée, je suis preneur (l’Atlantide, peut-être ?).
Toute la difficulté consiste à devoir penser que les nations, et leurs compartiments, les frontières qui les séparent, puissent protéger l'universalité vraie, authentiquement charitable, paulienne, quand celle-ci, à son départ, se faisait forte de faire sauter ces cloisons ou de les remodeler suivant un dessein spirituel, d'en relativiser la vertu séparatrice. Les cloisons mondaines, que le Christ lui-même entendait vouloir faire respecter (Rendre à César, etc.), il convient, contre-intuitivement, de les défendre aujourd'hui en le faisant au nom de l'universalité chrétienne contre une universalité concurrente, l'oumma, qui est ouvertement asservissante pour les peuples qui lui sont étrangers. Or l'asservissement, la dhimmitude, est antagonique à tout l'enseignement moral des Pères de l'Eglise et de Saint-Paul. L'asservissement n'est point une vertu évangélique, si bien que pour le chrétien, la dhimmitude est une menace contre laquelle il faut se prémunir et les frontières territoriales dont se sont dotées les principautés, jamais attaquées par l'Evangile, ces dernières n'y étant jamais la cible d'aucune haine comme elles le sont dans le Coran, sont à redresser et à défendre pour le bien de la chrétienté.

Chatterton a raison de souligner que l'essor du christianisme est inséparable de celui de l'empire Romain et que cet universalisme chrétien est chez lui en Europe (cf. toute la longue et admirable démonstration de Jerphagnon dans ses Divins Césars)
Que marginalement, l’Europe et les Européens soient ce que les Messieurs que vous citez disent (nécessairement extérieurs), admettons. Mais ce n’est justement que marginal. Et en particulier, c’est le fait des marges cultivées, humanistes, puis cosmopolites etc. Certainement pas le fait de toute la population.
"Toute la difficulté consiste à devoir penser que les nations, et leurs compartiments, les frontières qui les séparent, puissent protéger l'universalité vraie, authentiquement charitable, paulienne, quand celle-ci, à son départ, se faisait forte de faire sauter ces cloisons ou de les remodeler suivant un dessein spirituel, d'en relativiser la vertu séparatrice. Les cloisons mondaines, que le Christ lui-même entendait vouloir faire respecter (Rendre à César, etc.), il convient, contre-intuitivement, de les défendre aujourd'hui en le faisant au nom de l'universalité chrétienne contre une universalité concurrente, l'oumma, qui est ouvertement asservissante pour les peuples qui lui sont étrangers. Or l'asservissement, la dhimmitude, est antagonique à tout l'enseignement moral des Pères de l'Eglise et de Saint-Paul. L'asservissement n'est point une vertu évangélique, si bien que pour le chrétien, la dhimmitude est une menace contre laquelle il faut se prémunir et les frontières territoriales dont se sont dotées les principautés, jamais attaquées par l'Evangile, ces dernières n'y étant jamais la cible d'aucune haine comme elles le sont dans le Coran, sont à redresser et à défendre pour le bien de la chrétienté.

Chatterton a raison de souligner que l'essor du christianisme est inséparable de celui de l'empire Romain et que cet universalisme chrétien est chez lui en Europe (cf. toute la longue et admirable démonstration de Jerphagnon dans ses Divins Césars)" (Marche)


D'ailleurs, étymologiquement parlant, catholique signifie précisément « général, universel » (wikitruck).
"Tant que l'Europe se conçoit de la sorte, elle montre qu'elle ne croit plus que ce qu'elle a à proposer soit susceptible d'intéresser ceux que le hasard a fait naître en dehors se ses frontières."
" Ce qui serait grave, ce serait que l'Europe considère l'universel dont elle est porteuse (le ''Grec'' dont nous sommes les ''Romains'') comme une particularité locale ne valant que pour elle, et qui n'a pas à s'étendre à d'autres cultures." p. 182 "

Je vois une énorme contradiction dans ces propos car ne considérer sa culture que comme une particularité locale, c'est justement ce qu'exigent de l'Europe ces "extérieurs" qu'elle accueille en son sein soutenus âprement par les Amis du Désastre et l'idéologie du relativisme culturel. Sa prétention à s'étendre à d'autres cultures, c'est ce qu'ils lui reprochent avec le plus de véhémence, en particulier les Indigènes de la République, en qualifiant cette prétention de néo-colonialisme.
Il me semble que nous jouons sur les mots. Que nous soyons d’abord romains, et que la romanité se définisse par la transmission, de sorte qu’il nous faille être romain pour pouvoir recueillir l’héritage grec et l’héritage juif — puisque telle est la thèse de Brague — ne signifie pas que nous ayons vocation à accueillir n’importe quelle culture qui se présente et à en faire nos choux gras. On ne peut quand même pas, même sur un modeste forum, lire un philosophe en ayant à l’esprit le prêt-à-penser multiculturaliste des histrions médiatiques. Quant à l’affirmation que les Amis du désastre sont des chrétiens conséquents, elle frise le paradoxe. Il suffit d’entendre le chafouin cardinal Vingt-Trois dire avec détachement que les Français devront choisir s’ils veulent continuer à être chrétiens pour comprendre de quoi il retourne. Si les Français renoncent à être chrétiens, on sait parfaitement ce qui arrivera. Et le premier combat de l’Église est très logiquement la ré-évangélisation de l’Occident.
Mais, évidemment, l'Eglise catholique est alors passablement embarrassée quand des gays en viennent à revendiquer l'universalisation de l'institution du mariage chrétien, ce qu'est la revendication du fameux "mariage pour tous"...

Ah bon, vous connaissez des catholiques qui sont pour le mariage gay ?
Je souligne ainsi seulement que la façon de pensée des Amis du Désastre n'est pas en rupture avec la tradition nationale catholique mais qu'elle en est une des formes.

Puisque vous citiez Brague, c’était l’occasion ou jamais d’introduire, à propos des amis du désastre, le marcionisme. Les amis du désastre sont des marcionites et doublement : 1. refus de l’histoire (allant aujourd’hui jusqu’à l’oblitération civilisationnelle) ; 2. foi naïve dans la technologie (le monde est mauvais, en bonne logique gnostique, il faut le « réparer »).

Les catholiques antisémites qui vous préoccupent tant sont également des marcionites. J’irai, quant à moi, jusqu’à dire que le palestinisme est un marcionisme.

Inversement, dans le christianisme authentique, construit contre le marcionisme, vous ne trouverez pas la moindre trace de désastrisme. Brague donne là-dessus d’excellents arguments.
Bien des juifs sont marcionites, tout du moins quant à la solution de continuité entre l'ancienne Loi et les Evangiles (c'est une discussion que nous avons déjà eue, je crois).


« Le danger pour l'Europe ne peut pas venir du dehors. Pour la simple raison qu'elle ne peut pas se concevoir comme un ''dedans'' (...) Tant que l'Europe se conçoit de la sorte, elle montre qu'elle ne croit plus que ce qu'elle a à proposer soit susceptible d'intéresser ceux que le hasard a fait naître en dehors se ses frontières. »

C'est un peu le pompon, je trouve, de déplorer si amèrement la conséquence nécessaire de ce que l'on s'est si brillamment mis en peine de démontrer : qu'on n'a absolument rien à proposer, précisément, hormis un "contenant" et un "cadre vide" à remplir par de l'"autre", lequel, frappant à la porte de cette surface si bien réfléchissante, ne trouvera à l'arrivée que l'image fidèle de... lui-même.
On dirait que Brague s'enferme avec quelque complaisance dans l'amusement paradoxal.
Bien des juifs sont marcionites, tout du moins quant à la solution de continuité entre l'ancienne Loi et les Evangiles (c'est une discussion que nous avons déjà eue, je crois).

Je dois faire la réflexion très décourageante que les débats théologiques que nous tenions il y a un an étaient d’une autre qualité que ceux qui nous occupent aujourd’hui.
"C'est un peu le pompon, je trouve, de déplorer si amèrement la conséquence nécessaire de ce que l'on s'est si brillament mis en peine de démontrer : qu'on n'a absolument rien à proposer, précisément, hormis un "contenant" et un "cadre vide" à remplir par de l'"autre", lequel, frappant à la porte de cette surface si bien réfléchissante, ne trouvera à l'arrivée que l'image fidèle de... lui-même."
Image que les Amis du Désastre encourageront à cultiver au nom de la Différence, du retivisme culturel et de la lutte contre toute forme de néo-colonialisme.
"On dirait que Brague s'enferme avec quelque complaisance dans l'amusement paradoxal. "
C'est un peu ce qu'il m'a semblé.
Mais est-ce l’Église (par ses positions, ou par sa vérité ontologique...) qui amène à une amitié généralisée des penseurs pour le Désastre ? J’ai plutôt l’impression que cette ouverture de l’Église ne pose absolument aucun problème si elle englobe, dans l’esprit des gens, toute la culture “nationale” (d’abord, et, dans un “second temps” (plus théorique que temporel, certainement) celle des autres nations aussi, évidemment, mais justement en tant qu’elles sont nations et en tant qu’elles sont autres). Pour le dire autrement, le drame des Amis du Désastre “chrétiens” que vous entendez critiquer (à très juste titre à mon avis — c’est une critique que leur adressent également bien des chrétiens que je dirais “intègres”), ce n’est pas qu’ils soient chrétiens, c’est — et on retombe magistralement sur ses pieds de protecteur de la doctrine camusienne — qu’ils soient déculturés.
Notre ami Pellet est décidément fort occupé, ces derniers temps.
Citation
Henri Chatterton
Bien des juifs sont marcionites, tout du moins quant à la solution de continuité entre l'ancienne Loi et les Evangiles (c'est une discussion que nous avons déjà eue, je crois).

Je dois faire la réflexion très décourageante que les débats théologiques que nous tenions il y a un an étaient d’une autre qualité que ceux qui nous occupent aujourd’hui.

Cher Henri, je ne trouve pas, et j'éprouve pour ma part toujours grand intérêt à lire M. Pellet, et le cas échéant à lui répondre.
Votre gentillesse à mon endroit, cher Alain Eytan, me touche sincèrement et je tiens à vous dire que j'apprécie grandement moi aussi vos réflexions. Cependant je ne suis pas certain d'être l'auteur de la phrase qui était citée pour justifier l'expression du découragement de mon grand ami "Chatterton".
Citation
Rémi Pellet
...

?
Leroy,

ne faites pas comme si vous ne saviez pas puisque vous avez accès au "forum privé". Si votre point d'interrogation est une façon de me demander de me justifier sur ce forum public pour le retrait de certains de mes messages, je veux bien le faire le plus sobrement possible :

Un de mes derniers messages a été partiellement censuré par un des modérateurs de ce forum.
Le P.I. est maître chez lui et je n'ai donc évidemment pas protesté contre ses coups de ciseaux.
Je les ai même trouvés tellement opportuns que j'en ai prolongé un peu la portée en m'auto-censurant complètement et en déplaçant le texte de mes interventions là où je sais pouvoir faire en sorte que chacun assume ses propos et ses actes sous sa véritable identité.
Cher Pellet, désolé pour ce point d’interrogation : au moment où je l’ai publié ici, je n’avais pas encore vu les messages du Forum privé auxquels vous faites référence. J’avais un peu l’impression que vous restiez speechless face à tant de bêtise (dans mon message précédent le vôtre)...
Ce Forum me paraît en ce moment d'une grande tristesse. Si, en plus, les dialogues intéressants migrent sur le Forum privé et qu'il ne reste plus guère, ici, que des ? ou des ...
Exactement, JMDM.
Thierry, moi qui tentais une brillante saillie...
Citation
Rémi Pellet
Votre gentillesse à mon endroit, cher Alain Eytan, me touche sincèrement et je tiens à vous dire que j'apprécie grandement moi aussi vos réflexions. Cependant je ne suis pas certain d'être l'auteur de la phrase qui était citée pour justifier l'expression du découragement de mon grand ami "Chatterton".

Oh certainement, c'était bien moi, mais comme je disais exactement la même chose il y a un an, quand le niveau se tenait tout de même un peu, c'est à n'y plus rien comprendre.
Mais qu'à cela ne tienne, vous savez, s'il fallait chaque fois prendre la mouche, et la gober en plus, on n'en finirait pas...
Mon constat désabusé que nos débats théologiques étaient de meilleure qualité il y a un an ne visait pas votre PHRASE, cher Alain Eytan, mais votre LIEN, contenu dans le mot déjà, lien qui ne s’est pas dupliqué quand j’ai dupliqué la phrase. Il va de soi que vos propres réflexions contribuaient grandement à la qualité de nos débats d’alors.

Je n’ai aucune raison de dissimuler ma consternation quand un intervenant au débat écrit, croyant retourner le fer dans la plaie, que l'Eglise catholique est alors passablement embarrassée quand des gays en viennent à revendiquer l'universalisation de l'institution du mariage chrétien, ce qu'est la revendication du fameux "mariage pour tous ». Je rappelle aux gens pour qui de tels rappels sont nécessaires que pour l’Église le mariage (entre un homme et une femme) est le signe visible du mariage entre le Christ et son Église. Les homosexuels ne sont pas coupables de leur tendance mais ils doivent la considérer comme une croix qu’ils doivent porter et ils sont astreints à la chasteté (catéchisme de l’Église catholique, 2359).
"pour l’Église (...) Les homosexuels ne sont pas coupables de leur tendance mais ils doivent la considérer comme une croix qu’ils doivent porter et ils sont astreints à la chasteté (catéchisme de l’Église catholique, 2359)."

Cool.

Vous voyez, cher Alain Eytan, c'est comme pour les Juifs, il y a un progrès certain.
Pellet, je ne sais pas si vous vous rendez compte à quel point votre obsession pour les Juifs (obsession protectrice, visant à dénoncer leurs “ennemis” (catholiques surtout, si l’on vous suit...)) est fatigante est assez largement incompréhensible...
Malika Sorel-Sutter poursuit son travail et contribue à agrandir la faille médiatique saluée ici.
Belle synthèse !
Le langage de vérité de Malika Sorel-Sutter est d'autant plus précieux qu'il est dénué d'agressivité.
Le New York Times a décidé, lui, de ne plus utiliser le terme « illégal » pour définir les sans-papiers. Vous comprenez, à force, on fini par "cataloguer les gens" et ça, bah c'est pas bien !!!

Le New York Times n’utilisera plus le terme « illégal » pour définir les sans-papiers

Le New York Times a décidé de limiter l’usage du terme « illégal » pour définir les immigrés clandestins qui vivent aux Etats-Unis, suite à la décision de l’agence Associated Press de modifier cette expression de son livre de style. Ainsi l’a annoncé Margaret Sullivan, médiatrice du journal new yorkais, qui, il y a tout juste six mois, justifiait son utilisation au nom de la clarté et de la précision.

L’usage des mots change-t-il la réalité ? Il illustre en tout cas les changements de perception dans la société américaine qui, après des années d’attentisme, semble vouloir résoudre la situation des sans-papiers ou tout du moins reconnaître leur existence.

Il faut croire aussi que « Define American » la campagne menée par l’activiste José AntonioVargas, a fait son effet. Vargas, ancien journaliste du Washington Post, lui-même sans-papiers, avait demandé aux médias de ne plus utiliser un mot qu’il considérait « inhumain, injuste et inexact » et qui, selon lui, poussait à la stigmatisation.

La décision de AP d’éliminer ce terme de son livre de style sera suivie par les 1.400 journaux américains qui sont ses clients directs. Le terme « illégal » a expliqué sa vice-présidente, Kathleen Carroll, « finit par cataloguer les gens et les définir exclusivement par un évènement de leur vie ».

Voici donc la nouvelle définition :
Sous le contrôle de nos amis anglicistes, je note que le dictionnaire d'Oxford répugne à employer ce terme pour les personnes et cite cet usage-là comme "North American".

"Illegal" signifiant "contrary to or forbidden by law", il est exact que cela ne peut, syntaxiquement, s'appliquer à un individu (dit autrement, c'est la situation de l'individu qui est illégale, pas l'individu lui-même).
Étrangement, moi, je retiens surtout cette phrase : "L’usage des mots change-t-il la réalité ? Il illustre en tout cas les changements de perception dans la société américaine qui, après des années d’attentisme, semble vouloir résoudre la situation des sans-papiers ou tout du moins reconnaître leur existence."

On change les mots, on change la réalité, on change la perception...et on résout une situation. Facile, non ?
Il est intéressant de se reporter à ce que cette dame a dit lors d'une interview téléphonique, plutôt que de se fier à un extrait de traduction.

“It’s kind of a lazy device that those of use who type for a living can become overly reliant on as a shortcut. It ends up pigeonholing people or creating long descriptive titles where you use some main event in someone’s life to become the modifier before their name.”

C'est une sorte de facilité sur laquelle les tapécrivains (mauvaise traduction du jeu de mot de Capote à propos de Kerouac "That's not writing; that's typing", elle n'est pas très gentille pour ses confrères) se reposent trop en l'utilisant comme raccourci. Cela revient à cataloguer les gens ou à créer de longs bandeaux (je ne sais pas comment traduire "descriptive title"... titre "autoporteur" ? titre descriptif ?) lorsqu'on utilise comme qualification d'une personne l'un des évènements principaux de sa vie.

Francis et Afchine (Cher Monsieur Davoudi), corrigez s'il vous plait ma traduction d'amateur.

Notons au passage le collectif politiquement correct "their" qui se rapporte à someone sans indication de genre.
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