Capri, c'est fini !

L'italianité de l'Italie explicitement menacée. L'Italie doit devenir un espace multiculturel, ainsi en a décidé Mme Cécile Kyenge, ministre italienne d'origine africaine. A l'heure où les hommes politiques africains proclament partout l'africanité de l'Afrique, d'autres, en Europe, déclarent mauvaise l'européanité de l'Europe. Aucun pays africain ne tolèrerait aujourd'hui qu'un politicien d'origine européenne lui dise ce qu'il doit être, milite en son sein pour une modification radicale de son régime de nationalité, cependant que les Européens sont invités à se réjouir qu'on leur fasse cela, à en tirer quelque gloire, voire un bon vieux sentiment de supériorité sur les pays qui se contentent d'être eux-mêmes et de préserver leur identité. Faites-vous piétiner, et vous en serez glorieux ! Et ça passe.

[www.lefigaro.fr]

Africanité de l'Italie, pakistanité de l'Angleterre, afro-maghrébité de la France:
#.UXzxSKKeOSo

En fait, cette ministre italienne d'origine congolaise n'aime pas l'Afrique. Elle la déteste. Si elle aimait tant soit peu l'Afrique, elle s'aviserait que l'émigration africaine en Europe n'est pas une solution à ses maux, qu'elle ne fait qu'entretenir la séculaire dépendance de ce continent envers l'Europe, que cette émigration entretient de graves inégalités sur le continent noir (seules les familles ayant un proche en Europe reçoivent des mandats, se paient le luxe incomparable de parader devant plus pauvre que soi, etc.). Dans la plupart des pays africains, 45% au moins de la population est âgée de moins de 25 ans. Ce qui veut dire en clair que cette génération qui attend son heure rendra anecdotique devant l'histoire cette fausse solution; par son action en Afrique, elle remettra cette dame italienne d'origine congolaise à la place qui est la sienne: celle d'une queue de comète, queue de rat, de l'époque coloniale, ou des rétro-coloniaux, en 2013, s'imaginaient encore pouvoir renouer avec une vieille dépendance, ou plus exactement, à l'échelle historique entretenir, le continent africain dans la dépendance coloniale absolue (directe autant que rétro-coloniale) dommageable à toutes les parties.

Je regrette de n’avoir que deux mains pour applaudir.

Sans doute est-il temps de considérer que le "multiculturalisme", projet de société qui a la faveur des gouvernements des pays d'Europe n'est autre que le visage, qui se veut séduisant, d'une double dépendance coloniale construite en chiasme inégaliaire: dépendance économique de l'Afrique à l'égard de l'Europe d'une part et dépendance culturelle de l'Europe à l'Afrique d'autre part -- mort économique de l'Afrique par hémorragie de ses éléments les plus dynamiques et par passivité générale (attente des mandats) en chassé-croisé avec la mort culturelle de l'Europe par hémorragie de ses valeurs doublée d'une hémorragie démographique que cause l'émigration d'une élite européenne en formation qui quitte le continent pour fuir le phénomène (rétro)-colonial dont souffre l'espace européen (51% des jeunes français rêvent d'émigrer). Le "multiculturalisme" est le nom qui recouvre ce chiasme de mort.

Citation
Francis Marche
...doublée d'une hémorragie démographique que cause l'émigration d'une élite européenne en formation qui quitte le continent pour fuir le phénomène (rétro)-colonial dont souffre l'espace européen (51% des jeunes français rêvent d'émigrer)...

C'est un point important et rarement abordé par le PI. Une autre confirmation ici:

«C'est si vrai que la réaction de la France bien élevée est la fuite de sa jeunesse : je suis stupéfait du nombre de mes collègues, cadres moyens ou supérieurs, me disant qu'un, deux ou trois de leurs enfants ne comptent pas faire leur avenir en France.»

"C'est si vrai que la réaction de la France bien élevée est la fuite de sa jeunesse : je suis stupéfait du nombre de mes collègues, cadres moyens ou supérieurs, me disant qu'un, deux ou trois de leurs enfants ne comptent pas faire leur avenir en France."

C'est sans doute vrai mais cela laisse entendre que la France serait le seul pays "mal élevé", comme si "ailleurs" (où ça ? à Londres ?) régnaient courtoisie, politesse et éducation, avenir meilleur. Je n'en crois rien. Je crois plutôt que ces départs illustrent le fait que le statut d'expatrié, d'exilé, de réfugié, de déplacé volontaires est préférable, enviable, désirable, à l'échelle planétaire, que l'on soit mal ou bien élevé, cultivé ou analphabète, disposant de moyens ou de sa seule chemise. Pas d'avenir pour qui prétend rester dans son pays d'origine, sa langue, ses mœurs. Nul n'est prophète en son pays : proverbe devenu écrasant.

Je ne sais plus qui a dit, ici même je crois...: "La France exporte les bac+5 et importe les bac-5."

Exemple de l'assujettissement culturel de l'Europe en rétro-colonisation, rançon de l'assujettissement économique consenti par les élites migratoires du continent dominé:

[www.theatre-liberte.fr]

Quand la Comédie-"Française" se déplace à Marseille, forcément elle s'adapte en cessant un peu de l'être, française.

L'institution est au Gymnase pour créer la première pièce de langue arabe du répertoire: [www.laprovence.com]

PS: cette phrase me fait rire depuis deux jours: "On peut aussi croiser dans un couloir voisin Denis Podalydès - il incarne Abdallah et Cheikh Muhammad - en peignoir et en babouches, fraîchement sorti de sa loge."