Le site du parti de l'In-nocence

L’Union européenne avatar du projet nazi (Arthur Koestler, 1943)

Envoyé par Francis Marche 
Ce qui suit est à lire comme enchaînement à la discussion intitulée « Communiqué n°1565 : Sur l’attentat de Boston et sur l’antiracisme » I C I


Quelle différence y a-t-il entre le projet de réaliser l’unité politique d’un continent par une épuration raciale (l’instauration d’une pureté raciale) et un remaniement de ses peuples d’une part, et d’autre part celui de réaliser cette unité par une vidange démographique du contenu du même continent, soit le remaniement de ses peuples par un processus de substitution de masse lorsque, dans le premier cas, on use du racisme pour mettre en œuvre ce projet et que, dans le second cas, on use de sa contrepartie, l’anti-racisme en vue d’aboutir au même résultat final ? Quelle différence de processus entre d’une part le remaniement politique d’un continent par le truchement d’un racialisme solidaire et un continent dont on projette l’unité politique à l’issue d’un remaniement idéologique devant le rendre pur de toutes races, propre de toute idée de race ? Quelle différence entre le projet d’un continent habité d’une race propre et celui d’un continent habité propre de toutes races ? Réponse : aucune. Le racisme dans le premier cas, l’anti-racisme dans le second sont mis au service d’un même projet, dont l'aventure fut tentée une première fois par le 3ème Reich avec l’ampleur de moyens que l’on sait pour la catastrophe finale que l’on sait, et remis en chantier quelque vingt ans plus tard avec la même ampleur de moyens mais en inversant le manche et la lame de la cognée (anti-racisme au lieu de racisme) pour aboutir bientôt à un résultat tout aussi catastrophique que peut dès à présent le laisser pressentir la nature excessive, systématique et totalitaire de l’avatar moderne du vieux projet nazi et la magnitude et le caractère outrageant des moyens requis, dans l’avatar comme dans le projet originel.

Le sentiment du Bien devenu fou, soit l’antiracisme érigé au rang de doctrine politique, totem surplombant sa nature ontique de levier d’ingénierie géopolitique, est en train de préparer le désastre à venir, celui de l’effondrement du projet par un réveil chaotique des peuples victimes de la grande vidange, du grand lavage du continent-contenant par la machine antiraciste conçue pour en récurer les compartiments de son indigène ou séculaire diversité, celle des identités nationales, raciales et culturelles préexistantes, quand cette vidange était elle-même préparatoire et indispensable à l'intégration du champ de force (Koestler) de l’espace considéré (du Portugal à l’Oural).

Cette commonalité de nature entre les deux processus historiques (3ème Reich et construction européenne par l’UE) est rarement mieux mise en évidence que dans ce dialogue du roman de Koestler paru en 1943 : Croisade sans Croix. Un agent nazi y expose le projet européiste de ses maîtres à un jeune homme de 22 ans, juif hongrois, garçon de bonne famille qui vient de se détacher du parti communiste de son pays (où il a été arrêté et torturé) et s’apprête à quitter le continent européen pour l’Amérique après avoir un moment caressé l’idée de s’embarquer pour l’Angleterre et d’y combattre avec la Royal Air Force. Le nazi se prénomme Bernard, le jeune juif Peter. Soulignons-le, ce roman est paru en 1946, il ne peut donc s’agir aucunement, dans l’esprit de son auteur, d’un pamphlet anti-UE, même si celui-ci, mort en 1983, vécut assez longtemps pour voir s’esquisser dans la réalité et prendre vie les grotesques, cauchemaresques mais prophétiques visions de son personnage :

« Ils entrèrent dans le salon où Bernard se présenta dans les règles avec un salut légèrement ironique. […]
Peter n’éprouvait aucune émotion particulière, ni haine ni honte, rien qu’une vive curiosité, à parler à cet homme de l’autre côté de la barricade. Au cours de ses récents soliloques, il avait commencé à se rendre compte qu’en somme il ne connaissait rien des gens de l’autre côté. Des livres, des tracts, des discours, oui ; mais tout ce vous en apprenait peu sur le dessin intérieur de leur existence, l’odeur et le goût de leur atmosphère.

[Peter confie à Bernard qu’il s’apprête à s’embarquer pour l’Amérique]

Mon cher dit Bernard soudain en repoussant ses cheveux d’une main nerveuse, vous ne savez pas la chance que vous avez de pouvoir vous sortir de tout ça.
-- M’en sortir ? répéta Peter. Oui, sans doute. Si vous trouvez que j’ai tant de chance, pourquoi n’en faites-vous pas autant ?
-- Peut-être parce que je n’ai pas encore atteint à votre stade de résignation stoïque, dit Bernard en souriant. Mais, en réalité, il y a une différence entre votre cas et le mien. Vous avez essayé de marcher contre votre classe et vos traditions, tandis que je me conforme aux miennes. Je n’ai pas besoin, comme vous, de motifs psychologiques spéciaux pour expliquer ma conduite.
-- Foutaises ! fit Peter. Les traditions de notre Mouvement sont plus anciennes que les vôtres.
-- Parfaitement mais ce ne sont pas les traditions de votre classe et de votre éducation.
-- Et après ? Il y a certaines idées comme la Justice et l’Egalité, qui peuvent déterminer notre conduite tout aussi bien que la classe ou l’éducation.
-- Peut-être oui dit Bernard, mais peut-être non. En tout cas, votre ligne de conduite a-t-elle été dictée par ces abstractions ou par des motifs d’un caractère plus personnel et qui relèvent du domaine du Dr Bolgar [une psychanalyste] ?
[…]
-- En tout cas, reprit Bernard, je puis vous assurer que j’ai eu amplement l’occasion d’observer [vos soi-disant révolutionnaires intellectuels]. La première chose qui m’a frappé, ç’a été la laideur de vos femmes (voir ceci) . Il y avait des exceptions, évidemment, mais, généralement parlant, l’élément féminin, aux réunions de votre parti, aux conférences, aux groupes de discussion, ressemblait à une collection de Cendrillons neurasthéniques qui avaient envie de renverser une société où personne ne les invitait à danser. Et quand on arrivait à connaître les hommes, c’était à peu près la même chose. Mais je ne devrais pas dire « homme », parce que le type qu’on rencontrait le plus souvent dans votre milieu, c’était l’éternel adolescent. Quand on commençait à les connaître bien, on s’apercevait qu’ils avaient presque tous certaines lacunes qui les avaient empêchés de devenir tout à fait adultes. Ils étaient intelligents, certes, bien plus intelligents que les nôtres, mais d’une façon difforme, naine. Quelle procession de déficients, mon pauvre ami ! Il y avait des timides, fanatiques de la violence, des libertins rougissants, des Danton maladroits. Il y avait des dialecticiens coupeurs de cheveux en quatre qui faisaient le panégyrique de la simplicité prolétarienne, des OEdipes repentants, des cadets jaloux en quête d’une fraternité abstraite ; des vieilles filles mâles que le Pouvoir n’avait jamais demandées. Et tous voulaient abattre l’arbre parce que les fruits étaient trop hauts pour eux.

-- Quelle calomnie ! dit Peter. Nous avions parmi nous les gens les plus brillants ; et c’est volontairement qu’ils refusaient de grimper à l’arbre.

-- D’accord. Ils étaient brillants et intelligents, mais il y avait quelque chose qui les forçait à devenir des exclus, des rebelles. Ce n’était pas le handicap de la naissance, celui qui barre la route au fils du mineur par exemple ; et ce n’était pas, en premier lieu, leur préoccupation du sort des mineurs, n’essayez pas de me raconter des boniments. Nous savons que le caractère d’une personne est formé par l’hérédité et l’entourage avant qu’elle ait atteint l’âge de dix ans ; la psychologie moderne dit même avant cinq ans. Mais nous n’entendons guère parler des fils de mineurs et des théories sociales avant quinze ans au plus tôt. Donc, ce n’est pas la théorie qui modèle le caractère du rebelle de bonne famille, mais son caractère qui le rend réceptif aux théories rebelles. D’où il s’ensuit que le tout relève du psychologue et non du sociologue ; quod erat demonstrandum.

-- Est-ce que vous entendez par là, interrompit Peter, que tout le progrès humain, depuis les Gracques jusqu’à la Révolution française, est le produit de névrosés et d’ambitieux ratés ?
[…]
[Bernard continue imperturbable] Les seuls êtres sains parmi vous étaient ceux qui sortaient de la classe pauvre, et ils préféraient, pour la plupart, aller droit à un fauteuil confortable dans un des bureaux du parti ou des syndicats, et devenir fonctionnaire de la Révolution. Quoi qu’il en soit, vous appartenez au passé, vous êtes un membre gangrené de la race ; il nous a suffi de secouer un peu ce membre pour le faire tomber…
Il y eut un silence. […] Au bout d’un instant, Peter dit :


-- Et, par opposition à nous, pauvres névrosés, vous autres, vous êtes évidemment sains, normaux, les vrais porteurs de flambeau…

-- Parfaitement, fit poliment Bernard. Pour une nation vaincue, la guerre est aussi naturelle que les barricades pour les pauvres. Nous n’avons pas à nous appuyer sur des abstractions éthiques ou autres notions hypothétiques. Nous étions le prolétariat de l’Europe, la seule grande race du monde dont le vingtième siècle n’eût pas réalisé l’unité territoriale ; qui avait été dépouillée de ses colonies, de son armée, de sa flotte et de sa propre estime. Si vous voulez savoir à qui la faute il faut remonter à la guerre de Trente ans, qui nous a fait perdre un siècle et demi dans la course capitaliste et impérialiste, nous a privés des bénéfices culturels de la Renaissance et des bénéfices matériels de l’expansion coloniale. Quand Napoléon a conquis l’Europe, nous n’avions même pas encore découvert que nous étions une nation et ce que ce mot signifiait. Mais, précisément, en partant en retard dans la course pour la domination du monde, nous avons gagné l’avantage d’arriver frais et dispos pour la dernière étape. C’est là le secret de ce que l’on appelle notre esprit d’agression. Les autres ont épuisé leur dynamisme racial ; nous, nous en sommes gonflés ; on presse un bouton et il se précipite ; nos Valmy et nos Trafalgar n’ont pas encore été livrés…
[…]
-- Quand vous parlez de Valmy, dit Peter, c’est plutôt un blasphème. On y a vaincu au nom des Droits de l’Homme, sous le drapeau tricolore, et non pas sous le signe des totems…

-- J’attendais cela, dit Bernard en souriant. Mais vous ne pouvez donc pas voir plus loin que le bout de votre nez ? Vous ne comprenez pas que ce que nous faisons est une vraie révolution et plus internationaliste en ses effets que la prise de la Bastille ou du Palais d’Hiver de Pétrograd ? Vous n’avez pas l’air d’avoir encore compris que toute idée nouvelle, cosmopolite, de l’Histoire doit d’abord être adoptée par une nation particulière, devenir un monopole national, être formulée en termes nationalistes, avant de pouvoir commencer sa mission universelle. Le Droit civil a été répandu à travers le monde par les légions romaines ; il a fallu que le christianisme s’incarnât dans le Saint Empire Romain avant de pouvoir conquérir l’Europe ; la première chose que la Révolution française ait enseignée à ses citoyens, ce fut la notion de patriotisme ; et les Russes eux-mêmes ont dû y revenir. Toutes les idées qui ont modelé le monde à l’échelle internationale ont commencé leur conquête enveloppées dans les imageries de la tribu. La Louve romaine, le Saint-Père, la Mère des Parlements, la Patrie du Prolétariat. Les idées qui ne sont pas devenues au départ la propriété d’une nation ou d’une race sont demeurées stériles utopies. D’où l’échec du puissant mouvement travailliste ; la Seconde Internationale est morte parce qu’elle n’avait pas de patrie ; la Troisième, qui en avait une, est devenue tout naturellement l’instrument de celle-ci. Pour obtenir l’approbation universelle, une idée doit mobiliser les forces de la tribu qui sont latentes dans la race qui l’a adoptée ; en d’autres termes, les mouvements internationaux ne peuvent s’étendre qu’en utilisant le véhicule du nationalisme ; pour qu’une idée conquière, il faut des conquérants…
[…]
-- Et qu’est-ce, je vous prie, demanda Peter avec lassitude, que cette révolution que vous faites ? Quelle est l’idée soi-disant universelle qu’elle contient ?

-- […] Eh bien, pour commencer, oubliez au moins la moitié de notre propagande officielle. Il faut bien que nous battions le tambour pour mettre les gens en train : si nous leur disions la vérité, ils ne comprendraient pas. Ce que nous croyons, en réalité, c’est qu’avec le développement rapide de la science et de la technique, l’humanité est entrée dans la phase de sa puberté, une phase d’expériences radicales, globales, avec un mépris total de l’individu, de ses soi-disants droits et privilèges et autres boniments libéraux. Les lois de l’économie classique : douanes [1], changes [2], frontières [3], parlements, Eglises, traditions sacramentelles, le mariage [4], les dix Commandements, autant de boniments. Nous partons de zéro. Je vais vous dire comment… Fermez les yeux. Imaginez l’Europe jusqu’à l’Oural comme un espace vide sur la carte. Il n’y a là que des champs de force : énergie hydraulique, minerais magnétiques, gisements de charbon, puits de pétrole, forêts, vignobles, régions fertiles ou stériles. Reliez ces sources de force par des lignes bleues, rouges et jaunes et vous aurez le réseau de distribution. Bleues : la grille d’énergie électrique s’étendant des fjords de Norvège au barrage du Dnieper ; rouges : le flux dirigé des matières premières ; jaunes : l’échange réglé des produits fabriqués. Tracez des cercles de rayons variés autour des points d’intersection, et vous aurez les centres d’agglomérations industrielles. Calculez la quantité de travail humain nécessaire pour servir le réseau à chacun de ses points, et vous aurez la densité convenable de population des différentes régions, provinces ou nations ; divisez ces chiffres par la quantité de chevaux-vapeur produite et vous obtiendrez le niveau de vie des populations. Effacez ces ridicules frontières, ces murailles de Chine qui traversent nos champs de force ; supprimez ou transférez les usines construites aux mauvais endroits ; liquidez la population superflue dans les régions où on n’en a que faire ; transférez les populations de certaines régions, de nations entières s’il le faut, dans les espaces où on en a besoin et vers le type de production pour lequel elles sont le mieux douées de par leur race ; supprimez tout champ de force gênant qui pourrait se surimposer à notre réseau, c’est-à-dire l’influence des Eglises, des capitaux étrangers, de n’importe quelle philosophie, religion, système éthique ou esthétique du passé…

-- Y compris les totems et les images de la tribu dont vous vous serviez si volontiers ? interrompit Peter.

-- Oui, naturellement, continua Bernard imperturbable, y compris les traditions nationales et la culture des peuples temporairement opprimés. Ils n’abandonneront jamais leurs revendications anachroniques de souveraineté nationale ; […]

-- Et c’est vous qui êtes choisis par Dieu pour abolir le nationalisme en conquérant les autres nations ?

-- Oui, si c’est Dieu qui nous a donné notre situation géographique. Pensez à la carte : nous sommes au centre d’un champ de forces convergentes, c’est sur notre sol que vous trouverez le plus grand nombre de points d’intersections. La même position centrale qui fit de nous le champ de bataille de l’Europe fait de nous aujourd’hui le tremplin du nouvel Etat mondial. Ce siècle est le nôtre, comme le XVIe celui de l’Espagne, le XVIIe celui de l’Angleterre, le XVIIIe celui de la France. Les Espagnols ont christianisé l’Amérique, les Anglais ont mercantilisé le monde, les Français y ont apporté la culture et la philosophie bourgeoise ; nous, nous apportons l’Etat mondial supra-national. Appelez cela de l’arrogance si vous voulez, vous ne changez pas les faits. Les idées qui flottent dans l’air choisissent toujours l’instrument le mieux approprié ; elles sont comme les djinns des Arabes qui sautent sur les épaules d’un homme et le mènent jusqu’à ce qu’il tombe d’épuisement sur la route. ..
[…]
-- Et que sera au juste votre super-Etat mondial ? demanda Peter au bout d’un moment.

-- Oh c’est plus ou moins clair. Je vous ai dit que nous ferons des expériences, mais des expériences à une échelle dont on n’avait encore jamais rêvé. Nous nous sommes embarqués dans quelque chose, quelque chose de grandiose et de gigantesque qui dépasse l’imagination. Il n’est aujourd’hui plus rien d’impossible à l’homme. Nous attaquons pour la première fois la structure biologique de la race [5]. Nous avons commencé à faire naître une nouvelle espèce d’homo sapiens. Nous en arracherons les mauvaises herbes des hérédités néfastes. […] Parallèlement à cette besogne d’élimination, nous construisons, par des procédés d’élevage méthodiques, une nouvelle race aristocratique. […] La mesure suivante, déjà en préparation, sera l’établissement d’un fichier pour toute la nation ou chaque famille figurera avec ses traits héréditaires essentiels, sorte de Livre de Raison du protoplasma national [6] […]

-- Continuez du Peter. J’écoute. […]
-- Après l’hérédité, le plus important, c’est le milieu, poursuivit Bernard. Au cours de ces dernières années, nous avons progressivement abaissé l’âge auquel l’Etat prend la garde de l’homo novus afin de le modeler dans un milieu spécialement organisé. Nous continuerons à l’abaisser peu à peu jusqu’au berceau et au ventre maternel, établissant ainsi un lien continu depuis le fichier sélectionné qui règle la conception [7]. La surveillance éducative commence au point même où finit la surveillance eugénique [8].

[Bernard illustre son propos par une comparaison avec « la termitière d’Afrique » qui, sans planification, se coordonne et prospère « grâce à l’instinct », puis use de cette image pour produire l’idée, réalisée de nos jours, que pareille coordination n’est autre qu’une « fonction cérébrale collective», celle-là même que nous reconnaissons volontiers aujourd’hui au crowd-sourcing de la noosphère, ou à Facebook, qui produit un « colosse cyclopéen aux millions de jambes, aux millions de bras ». Puis Peter demande à Bernard à quoi s’occuperont les Etats-cyclopes sur cette terre. Bernard lui répond ceci, en 1943, soit avant même l'heure où le Nazi Von Braun devait se faire employer au programme spatial des Etats-Unis :]

[…]Ils se chercheront avec leurs membres étendus à travers les continents, et la planète sera secouée par la chute de leurs corps gigantesques jusqu’à ce que, une fois de plus, la loi de la conquête soit reconnue, et atteinte l’étape finale de l’intégration ; alors, l’Etat-Dieu nouveau-né ira s’attaquer aux étoiles.

[Bernard se lance ensuite dans un parallèle audacieux entre Staline, Hitler et Bonaparte, qui tous trois proviennent des marges des pays respectifs qu’ils se mettent en devoir d’incarner, tous trois étant des provinciaux envieux qui changèrent de nom, puis il enchaîne avec ceci] :

Nous savons qu’il n’est pas de révolution authentique sans arabesques byzantines. Rappelez-vous cet autre provincial toqué, Robespierre, qui a essayé de fonder une nouvelle religion et a invité le peuple de Paris au Champ-de-Mars où une actrice nue personnifiait la déesse Raison. Le culte saugrenu de Robespierre est oublié, mais les Droits de l’Homme ont survécu. Le sens d’une Révolution n’apparaît que cinquante ans après [9]. C’est comme une distillation ; les fumées s’évaporent tandis que l’essence se concentre lentement au fond.

[Bernard ajoute ceci, porteur d’un terrible écho aujourd’hui] : Même en supposant que nous soyons vaincus, le résultat, à la longue, serait atteint. Les autres essaieraient une fois de plus de rajuster les pièces de leur mosaïque et de gouverner l’Europe selon les conceptions périmées du dix-neuvième siècle : souveraineté nationale, équilibre des puissances, traités préférentiels et le reste. Leur victoire ne représenterait qu’un post-scriptum du dix-neuvième siècle à la première moitié du vingtième. Mais il ne pourrait pas durer plus d’une vingtaine d’années. La surface de la planète se contracte, leur mosaïque craquerait et casserait […]. Même si nous perdons cette guerre, la marche de notre idée ne pourra être arrêtée. L’Occident ne possède pas de vision d’avenir à lui opposer, ses devises sont celles d’une tradition pourrie, hypocrisie sentimentale, lieux communs creux. Tout ce [qui peut être fait contre cette vision] c’est d’engager une action retardatrice contre l’Histoire, sous les drapeaux en loques du passé.

----------------------------------------------------------

[1] Disparition des frontières fiscales en Europe occidentale en 1993
[2] Création de l’ECU en 1979, de l’Euro en janvier 2002
[3] cf Traité de Rome ; Traité de Maastrich
[4] cf. la loi dite « du mariage pour tous » qui vient d’être votée
[5] Séquençage du génome humain
[6] Fichier ADN
[7] PMA/GMA
[8] Maternelle à 2 ans
[9] c’est nous qui soulignons
le désastre à venir, celui de l’effondrement du projet par un réveil chaotique des peuples...

Madrid, 23 octobre 2012



La pensée politique en Europe semble être condamnée à être, sinon juste, du moins cohérente et clairvoyante à 50% ET SEULEMENT DANS CETTE PROPORTION, ce que semble illustrer cette photographie. Nous l'avons vu: le sans-papiérisme et le sans-frontiérisme sont des ingrédients, des auxiliaires indispensables au projet nazi figuré dans la partie gauche de cette photographie. Cependant que le "néo-libéralisme", peut fort bien ne pas l'être. Les altermondialistes, tenants et représentants d'une morale politique de conservation de l'être-là, qui veulent voir les peuples perdurer dans l'équilibre avec leur milieu ancestral, qu'ils soient paysans péruviens ou pêcheurs en mer baltique, sont regroupés (lumped together), mis dans un même sac, dans des mouvements divers, politiques et sociaux avec les sans-papiéristes, c'est à dire avec leurs plus grands ennemis. De même chez les tenants des partisans et défenseurs des minorités sexuelles, le groupe LGTB, en lequel l'on voit les "trans" (figurés par ce "T" dans le sigle en question) mis dans un même groupe avec ceux qui leur sont, par définition, les plus étrangers. Les transsexuels sont pour ainsi dire les antinomiques des homosexuels. Un transexuel aime l'autre sexe si passionnément qu'il désire devenir lui et oriente toute son existence dans ce but.... La bêtise, le malentendu, la tromperie de soi sur soi participent à tout aveuglement, sont inhérents à toute action politique ignorante de l'Histoire et des possibilités ouvertes du Futur en devenir.
Rescension par Saul Bellow (Prix nobel de littérature) le 21 novembre 1943 au New York Times d'Arrival and Departure :

[www.nytimes.com]
"alors, l’Etat-Dieu nouveau-né ira s’attaquer aux étoiles."

Mars

Plus qu'une question sur l'Union européenne, ces extraits du roman de Koestler me semblent mettre en cause la notion même de progrès. Le progrès est-il un projet nazi ?
Le projet nazi était révolutionnaire et les visions du personnage de Koestler sont, dans le domaine paysagier et agricole, mais aussi industriel et dans celui de l'ouverture des voies de communication, en 2013 réalisées à 80 pour cent dans le quartier européen qui nous concerne: la France. C'est la spécialisation géographique à l'échelle du continent, la spéciation, devrait-on peut-être dire, qui est le trait remarquable de cette mutation: on ne produit plus de fruits, il n'y a plus de vergers dans les départements provençaux qui en étaient riches encore dans les années 70 du siècle dernier. Pourquoi ? parce que les maîtres du continent ont jugé que d'autres secteurs de leur domaine convenaient mieux à cette production (le sud de l'Espagne par exemple), que ces secteurs offraient la meilleure vocation à ces cultures parce que le découpage foncier y est plus aisément remaniable, parce que les eaux d'irrigation sont moins coûteuses, parce que l'ouvrier s'y plie mieux qu'ailleurs, n'a pas besoin d'être importé, ou s'il est importé, ce sera de moins loin, etc. Le résultat de cette spéciation géographique intra-européenne est l'apparition de friches, agricoles bien sûr, comme dans le Gard ou le Vaucluse, jadis "jardin maraîcher de la France", de désolations paysagères, mais tout autant de friches industrielles lorsqu'un "champ de force" plus attrayant à l'échelle du continent s'impose sur un autre et vide ce dernier de toute vie.

Le progrès est nazi quand il s'exprime dans la jouissance d'un pouvoir macro-organisateur. L'exercice du pouvoir, semble-t-il, ne se goûte vraiment qu'au plus loin de ses effets, qu'au plus loin de la vie des hommes; jouer du sort des hommes loin des hommes c'est se rapprocher du divin, c'est l'apanage des demi-dieux. Organiser un continent en remaniant les blocs qui le composent, opérer des arbitrages entre régions "à vocation" économiques, régions transfrontalières comprises, agir en ne voyant qu'elles, "les régions", au détriment des peuples et des nations et de leurs identités et idéaux, organiser un continent comme on organiserait l'activité d'un petit domaine à soi qui se doit d'être rentable et efficacement producteur, tel était le projet nazi, richement prometteur de jouissance organisatrice et régentière, et tel est le projet de l'UE.

Pour ce faire: casser l'échine des peuples, les détacher de leur terroir et de leurs habitudes, les submerger d'allochtones, déchaîner les flux migratoires, et endoctriner les peuples indigènes sur l'absence de toute appartenance aupays, les stigmatiser comme racistes s'ils rechignent, user de la race en négatif en visant le même objectif positif de tabula rasa et de redécoupage selon les "champs de force" économiques. Tel est l'avatar totalitaire moderne du projet nazi en Europe. Accueillir des populations extra-européennes qui devront tout à l'entité invitante et transformer cette dette (laquelle est aussi économique, par les aides que ces populations reçoivent ou qu'elles sont encouragées à revendiquer pour assurer leur installation) en créance politique (renfort électoral non-négligeable, comme on l'a vu à la dernière élection présidentielle française, que représentent ces populations non-intégrables et déinstégratrices de l'existant), voilà qui fait parti du plan, désormais; se constituer auprès des populations néo-européennes une solide clientèle qui soutiendra l'édifice de la Nouvelle Europe et aideront à faire déguerpir les populations existantes.

Mais rien ne va se passer suivant ce plan, ne serait-ce que parce que l'Islam est entré dans le jeu, qui entend bien s'emparer de cette tabula rasa et en user pour revendiquer l'Europe comme son domaine. Mais ce n'est là qu'un facteur causatif parmi d'autes de l'échec à venir du vieux plan nazi rajeuni par Bruxelles.
"Le progrès est nazi quand il s'exprime dans la jouissance d'un pouvoir macro-organisateur."

A quelle occasion s'exprime-t-il autrement ?

Pardon d'insister, mais, dans le dialogue de Koestler, le fait que Bernard soit nazi me parait assez circonstanciel. Il pourrait tout aussi bien être bolchevique ou maoïste et ce ne serait encore, à mon avis, qu'affaire de circonstances. Ce qu'il est avant tout, c'est un apologiste du progrès, un descendant de Prométhée.
Vous avez raison d'insister. Koestler insiste aussi. Son vis-à-vis dans cet échange, l'ancien communiste Peter, pas moins. Ce dernier dit à Bernard: mais alors, au lieu d'attaquer la "patrie du communisme", pourquoi ne vous êtes-vous pas alliés à elle? De tout ce dialogue il transpire ce fait, incontournable: les hégéliens de droite et les hégéliens de gauche qui se déchirèrent l'Europe au milieu du siècle dernier partageaient la même vision pan-continentale de l'humain, et l'individu, ses attaches, ses sentiments, ses déchirures, ne pesaient rien à leurs yeux, aux yeux de leur Révolution. Staline et Hitler étaient les avatars simultanés d'un même monstre, et ce projet monstrueux, trop brutal, sanguinaire et idéaliste à ce moment, a été digéré par l'histoire, qui, faute de choix, séduite, l'a fait sien, le mâche lentement et l'aide à grandir sous le nom "Union européenne".

Alain Badiou, philosophe sans-papiériste, fils de grand résistant, et ancien propagandiste communiste de l'entreprise pol-potiste au Cambodge, est un nazi. Le sans-papiériste, le no border, est l'auxiliaire social rêvé du vieux projet nazi rénové dans son avatar, non-militarisé mais ô combien violent, de déculturation, déracinement, dé-substantification, dé-historisation, banalisation de l'homme et de la femme ressortissants de toute nationalité prise dans leur "Europe de vision".
Il y a quand même un problème : un nazisme sans camps, sans répression sanglante, sans théorie racialiste, est-il un nazisme ? De même pour un bolchevisme sans lutte des classes et sans goulag.
Peut-être que beaucoup d'Européens peuvent adhérer à un projet de rationalisation pan-étatique, si les moyens employés pour réaliser icelui sont relativement doux.
N'est-ce pas au fond la dynamique de la rationalisation de Weber que vous dénoncez ici, l'identifiant sous son visage nazi (qui n'est qu'un avatar du "dynamisme de la rationalité instrumentale" donc de l'occident) ? Un Occident sans christianisme sera voué à ce projet-là, sur lequel il retombe immanquablement.
Cher Loïk, l'anti-racisme est une théorie racialiste. Le no-race (comme le no-border est une théorie du territoire) est une théorie totalitaire de la race.

Je ne sais ce que vous désignez par "moyens relativement doux". Visitez la friche sociale et paysagère qu'est devenu, par exemple, le Vaucluse, qui était encore dans l'époque où les jeunes hommes portaient des pantalons à pattes d'éléphant et des rouflaquettes, où Claude François chantait Eloïse, le "jardin maraîcher de la France", croyez-vous donc que ce remodelage du territoire et du paysage social subi par cette contrée, l'Avignonnais, ait été "relativement plus doux" que, par exemple, celui qu'a dû subir le Kasakhstan sous Staline ? "Poubelle de l'histoire" dit Renaud Camus dans son journal à propos de ce paysage avignonnais. Comment cette "sortie de l'histoire" a-t-elle bien pu s'opérer selon vous, sinon par des choix conformes à un plan continental implacablement remanieur et insensible à la vie et à l'appartenance chorographique des personnes, lequel n'a rien à envier, dans sa violence, à celui que concevaient à la même époque les responsables du Gosplan ?
(Cher Francis, ne croyez-vous pas que l'invocation de Staline ou d'Hitler soit un travers contemporain, et qu'une critique, même implacable, puisse - et doive - s'en passer ?)
Ce que Weber appelait le "pathos unitaire de l'éthique chrétienne", s'il doit s'effacer, pour des raisons ou selon des modalités causatives dont l'examen nous éloignerait de notre propos, ne manque pas de pathos candidats à son remplacement moins nocifs que le projet nazi. Celui de la durabilité des êtres oeuvrants en conjonction avec l'existant et le milieu, pour commencer (ou pour finir) devrait nous aider à envisager, comme cela se fait depuis trente ans environ, une éthique universelle nouvelle exempte de morbidité, ou à tout le moins de nocence manifeste. Le P.I. est un parti écologiste.
Concernant Hitler et Staline: à la source du monde contemporain, il y a cette guerre et un conflit apparent entre deux projets de civilisation. Le texte de Kloester n'est pas contemporain, étant situé chronologiquement à cette source (1943), je vous confirme que la question de son usure ("on doit pouvoir s'en passer", "c'est une scie contemporaine", etc.) ne se pose pas. Je vous propose avec ce texte un atelier d'archéologie. L'intelligence du monde qui nous entoure ne peut guère faire l'économie de pareil atelier.
Que des fragments de l'idéologie du grand Reich deviennent réalité dans l'Union européenne ou même une des réalités de l'UE ou que le projet "nazi", parce qu'il était totalitaire, ait été "moderne" et "précurseur", pour une UE qui se pense comme une "totalité" et entend tout régir ne fait pas de doute - mais ces "convergences" possibles et éventuelles restent au niveau des intentions que l'on peut prêter à tel ou tel dignitaire du IIIe Reich, des arrière-pensées ou des "discours", lesquels, comme tous les discours, ont comme principale propriété la "plasticité". Un discours en soi n'est qu'un discours : il prend un sens quand il est rapporté aux réalités.

Or, la thèse que vous exposez, toute stimulante qu'elle est, se heurte à deux difficultés.
La première, c'est celle de la reductio ad hitlerum. Il n'est pas intellectuellement sain de ramener tout au socialisme national ou "nazisme" : l'UE a suffisamment de tares pour qu'on lui épargne celle d'une parenté avec le projet nazi, laquelle risque, par son outrance, de redonner du crédit à ce que l'on critique.

La seconde difficulté est celle de la réalité. Ce que montre lumineusement Snyder, c'est le projet géopolitique "nazi" qui a failli devenir réalité : conquérir des territoires à l'Est, les purifier de toute population autochtone indésirable (en finir avec le yiddishland, entre autres), y installer des populations allemandes en surnombre pour mettre en valeur des terres riches mal cultivées et nourrir ainsi la population de la grande Allemagne industrielle. La Pologne, l'Ukraine, la Biélorussie, les pays baltes étaient le Far West (Near East en l'occurrence) de l'empire allemand; et l'extermination d'une partie des populations locales offrait au Reich, refaisant ainsi l'antique poussée des peuples germains vers l'Est, une occasion inespérée de s'assurer une autonomie alimentaire presque totale. D'ailleurs, les peuples de l'Est ont parfaitement compris la nature réelle de ce projet, puisqu'ils ont tout fait en 1945 pour le rendre irréversible en repoussant de trois ou quatre cents kilomètres vers l'ouest les anciens territoires allemands et en les "dégermanisant" pour toujours.
Confronté à la première des deux objections, je tiens à souligner que l'homologie est continue et objectivement constatable, historiquement traçable (voir mes notes aux extraits du roman de Koestler), hors tout biais idéologique, voire parti pris politique de ma part. La discussion partait de l'éthique, de la nature d'une morale universelle et de son paradigme politique : quel rôle l'immigrationnisme, et son versant idéologique l'anti-racisme, occupent-ils dans ce schème politico-moral dominant? Pourquoi, et à quelle fin, l'anti-racisme, dans son expression institutionnelle et absolue (ne souffrant aucune dissidence) occulte-t-il le réel ? L'exploration m'a conduit à interroger Koestler. Sa réponse procure un relief très utile à nos spéculations sur la question éthique. Encore une fois, il s'agit ici d'archéologie d'une idée et de sa traduction dans la praxis, non d'une subjective réductio ad hitlerum de ma part qui serait politiquement intéressée. L'anti-racisme à l'oeuvre dans le processus d'intégration-soumission démilitarisée du Continent au sens géopolitique large (comprenant les îles britanniques) est un outil, un truchement, un accessoire idéologique strictement équivalent, dans cette homologie, au racisme hitlérien à l'oeuvre dans l'intégration-soumission militaire du même espace.

La seconde objection: il semble en effet y avoir eu débat, au sein du camp nazi, entre deux visions concurrentes: sécuriser l'Ouest avant d'ouvrir le front Est, mettre en oeuvre le Plan en Europe occidentale avant de subjuguer les Soviets et d'atteindre l'Oural, ou bien le contraire, et les raisons que vous évoquez après Snyder ont sans doute pesé sur la tactique adoptée. Comme le Japon six mois plus tard à Hawaii, le 3e Reich cette année là (1941) a tourné son offensive du mauvais côté, et a perdu la partie à ce moment.
» un nazisme sans camps, sans répression sanglante, sans théorie racialiste, est-il un nazisme ?

À mon avis, non. Le biologisme, la doctrine du sang, l'élimination physique des inférieurs et des handicapés, la terreur politique et idéologique et l'univers concentrationnaire du nazisme sont suffisamment spécifiques et marquants pour qu'on ne puisse en faire abstraction et user de ce mot hors contexte. L'on doit aussi, et probablement surtout, juger des doctrines politiques à l'aune de ce qu'elles ont réalisé, le reste n'étant, comme le dit Henri Rebeyrol, que "plasticité discursive" possible.

Il serait indiqué également qu'un "spécialiste" de l'UE montre pourquoi elle n'est pas, ni dans son projet (au moins initial) ni dans la nature même de ses institutions, un totalitarisme, et en quoi sa politique en matière d'immigration, loin d'être une particularité du seul niveau européen, ne reflète en fait qu'une volonté des États-membres, puisque les instances décisionnaires européennes n'en sont que l'expression, j'ai été convaincu qu'on ne peut faire autrement qu'employer ce mot, démocratique.

"Le projet de construction de la CEE puis de l'UE repose sur l'idée contraire et qu'il faut donner des institutions à cette civilisation que les Etats-nation ont en partage." (Rémi Pellet)
Un grand merci à Francis pour ce texte et ses messages.
Les faiseurs d'opinion ont accrédité l'idée que Vichy et la collaboration furent le fruit du nationalisme. On peut aussi bien penser le contraire. De gaulle d'ailleurs avait eu cette phrase à propos du maréchal et de sa fameuse devise : " Pétain exaltait le travail et n'a jamais travaillé, il exaltait la famille et n'a jamais eu d'enfants ; il exaltait la patrie et l'a abandonnée à l'ennemi" . Plus récemment Finkielkraut lui même à deux reprises a émis l'idée, passée inaperçue, que selon lui la collaboration s'expliquait par un déficit du sentiment national plutôt que par un excès de ce dernier. Si un tel sentiment existait c'était chez les Allemands sous sa forme agressive dite "nationalisme" et chez les résistants sous sa forme défensive dite "patriotisme". Les collaborateurs, eux, étaient dans la capitulation camouflées sous les grandes orgues d'un patriotisme purement verbal destiné à donner le change.C'est pourquoi flétrir le sentiment national d'où serait, selon les Amis du Désastre, sorti la "Bête immonde", est une imposture. Le nazisme n'est pas sorti du nationalisme agressif français mais allemand et c'est, au contraire, l'absence de nationalisme défensif d'un certain nombre de Français qui est responsable de Vichy comme aujourd'hui l'absence de nationalisme défensif d'un trop grand nombre de Français et d'autres peuples laisse une clique d'illuminés débarrasser l'Europe de ses nations et de ses "indigènes" afin que les hommes n'y soient plus que des consomateurs interchangeables et pour finir des marchandises comme les autres.
Pour mieux flétrir le vrai, les Amis du Désastre, feignent encore de prendre pour argent comptant le faux patriotisme du régime pétainiste destiné à camoufler la capitulation devant l'ennemi d'hier avec le même but : camoufler leur propre collaboration avec l'ennemi de l'heure et discréditer la résistance à celui-ci. La différence est que, alors qu'hier on feignait le patriotisme pour discréditer la résistance, aujourd'hui le mépris de la nation est ouvertement et hautement revendiqué. Dès lors sans nation, plus de menace étrangère et donc plus besoin de jouer aux patriotes. En revanche la résistance est une attitude toujours payante et recyclable à volonté. Il suffit d'inventer des ennemis-bidons, des moulins à vent à combattre : fascisme, homophobie, islamophobie, xénophobie pour mieux discréditer la vraie : celle contre le changement de peuples et de civilisation imposé par des fous dangereux à l'Europe.
Aujourd'hui c'est au nom de l'antiracisme que l'on se prépare à faire subir aux peuples indigènes de ce continent ce que le nazisme, au nom du racisme, a fait subir aux juifs.
Je suis désolé, j'ai un peu l'impression que l'embêtement, même fâcheux, ne tourne à la hantise fantasmatique : l'antiracisme n'enferme pas les gens dans des camps, ne les torture pas, ne les tue aux travaux forcés, ne les brûle, ne les gaze, ne réduit toute résistance par la potence, la fosse commune et la chaux, diable, il ne tabasse même pas, du moins pas directement et en son nom propre !
En réalité, il n'ôte même pas la possibilité à ses opposants d'exprimer leur désaccord par les urnes, ne confisque pas le pouvoir, bien qu'il l'ait, dites-vous, risque bien de se voir infliger une raclée lors de prochains scrutins (du moins ses représentants nationaux les plus attitrés), et ne réduira pas, j'ose encore l'espérer, son propre pays à l’état de ruines et de décombres par sa défaite.
Ces petites différences, dans la vie des gens, ne sont pas négligeables.
à Alain Eytan,

Je ne répondrai pas directement à vos objections car je juge leur bonne foi douteuse, s'agissant notamment de celle où vous me rappelez que "l'on doit aussi, et probablement surtout, juger des doctrines politiques à l'aune de ce qu'elles ont réalisé", quand chacun peut constater ici que, depuis mon ouverture de cette discussion, je ne fais que ça. Je ne m'étendrai pas davantage sur le fait que le terme "nazi", dont j'use dans cette discussion, fait référence au nazisme historique et qu'il est donc bien légitime de l'employer comme adjectif s'agissant d'un plan-programme géopolitique que ce dernier enfanta. Je préfère vous citer Cioran, en vous invitant à méditer sur cette pensée, qui offre une remarquable et ironique résonance avec notre propos, lequel, paradoxalement, n'est pas dénué d'optimisme :

"L'homme fait l'histoire; à son tour l'histoire le défait. Il en est l'auteur et l'objet, l'agent et la victime. Il a cru jusqu'ici la maîtriser, il sait maintenant qu'elle lui échappe, qu'elle s'épanouit dans l'insoluble et l'intolérable; une épopée démente, dont l'aboutissement n'implique aucune idée de finalité. Comment lui assigner un but ? Si elle en avait un, elle ne l'atteindrait qu'une fois parvenue à son terme. N'en tireraient avantage que les derniers rejetons, les survivants, les restes, eux seuls seraient comblés, profiteurs du nombre incalculable d'efforts et de tourments qu'aura connus le passé. Vision par trop grotesque et injuste. Si on veut à tout prix que l'histoire ait un sens, qu'on le cherche dans la malédiction qui pèse sur elle, et nulle part ailleurs. L'individu isolé lui-même ne saurait en posséder un que dans la mesure où il participe à cette malédiction. Un génie malfaisant préside aux destinées de l'histoire. Elle n'a visiblement pas de but, mais est grevée d'une fatalité qui en tient lieu, et qui confère au devenir un simulacre de nécessité. C'est cette fatalité, et uniquement elle, qui permet de parler sans ridicule d'une logique de l'histoire, --- et même d'une providence, d'une providence spéciale il est vrai, suspecte au possible, dont les desseins sont moins impénétrables que ceux de l'autre, réputée bienfaisante, car elle fait en sorte que les civilisations dont elle régit la marche s'écartent toujours de leur direction originelle pour atteindre l'opposé de leurs visées, pour dégringoler avec une obstination et une méthode qui trahissent bien les agissements d'une puissance ténébreuse et ironique." in Ecartèlement, 1979
Ce que le nazisme a réalisé, c'est ce qu'est devenue la réalité du nazisme, c'est-à-dire la mise en œuvre du programme politique du parti nazi, avec toutes les conséquences que cela a eu sur la vie des hommes y étant confrontés, et surtout de ses victimes, conséquences qui dans ses aspects les plus concrets sont sans aucune commune mesure avec ce que l'on peut attribuer à l'assez mou, quant à ses ramifications et ses implications politiques et pratiques précises, concept d'"antiracisme".
Toute comparaison qui ne tiendra pas compte de cette réalité-là, de l'impact qu'a eu sur la vie des gens l'horreur que constituait le régime nazi et qui pourtant, s'en abstenant, continue à propos de pures idées portant sur des projets unificateurs sur la comète, continue de parler de "nazisme", me semble, que voulez-vous, à côté de la plaque.
Alain, je crois avoir parlé de projet, n'est-ce pas ? ("avatar du projet nazi") et non de pratiques nazies.
Ce qui me trouble dans le texte de Koestler, ce sont ces mots de Peter :

"Toutes les idées qui ont modelé le monde à l’échelle internationale ont commencé leur conquête enveloppées dans les imageries de la tribu. La Louve romaine, le Saint-Père, la Mère des Parlements, la Patrie du Prolétariat. Les idées qui ne sont pas devenues au départ la propriété d’une nation ou d’une race sont demeurées stériles utopies."

Dans quelle tribu, dans quelle terreau national serait né notre actuel mondialisme ?
Cher Alain Eytan, je m'étonne du raisonnement que vous tenez. Comme dirait monsieur de La Palisse ou Pierre Dac, avant qu'un évènement ait lieu il n'a pas encore eu lieu. Avant que le nazisme à partir de 38-40 ne révèlât son vrai visage il passait aux yeux des démocrates européens comme parfaitement fréquentable et ces démocrates auraient pu tenir le même genre de raisonnement en disant : ce régime ne s'est rendu coupable d'aucun crime approchant la boucherie de 14-18, ou le génocide arménien, alors soyons en bons termes avec lui : la paix plutôt que la guerre. Très rares ont été ceux qui ont prédi les dangers terribles dont il était gros. Ils ont passé pour de dangereux illuminés et Churchil a dû se sentir bien seul quand il a prononcé sa phrase fameuse : vous avez choisi le déshonneur pour éviter la guerre, vous aurez et la guerre et le déshonneur. Aujord'hui les Amis du Désastre disent la même chose que les munichois d'hier : plutôt la paix civile, le "vivrensemble", à grand renfort d'antiracisme de pacotille, comme était de pacotille le patriotisme vichyste, plutôt que la guerre ethnique ! Hé bien le risque est grand que nous ayons et le racisme exacerbé et la guerre ethnique incessante avec son cortège de massacres.
Je suis de ceux qui pensent que si les musulmans avaient les capacités d'éradiquer les juifs et autres mécréants de cette terre, beaucoup n'hésiteraient pas à le faire. Par chance ce sont des incapables même dans le crime. Jusqu'à quand ?
à Olivier Lequeux,

Ces mots ne sont pas ceux de Peter, personnage que l'autre, le nazi, tente de "tourner" ou d'endoctriner, mais de ce dernier, Bernard. La théorie du nazi est que la tribu est une aberration utile, un véhicule, c'est son mot, de l'universel; la tribu est, au fond, un subterfuge comme l'est la théorie de la suprématie raciale, tout deux servent de fusée porteuse à l'idée universelle. Si on exposait aux masses l'Idée nue, elles ne comprendraient pas, dit-il; il faut aux masses un habillage charnel et fascinant, mobilisateur, fédérateur des champs de force qui doivent produire l'actualisation de l'Idée. Les nazis étaient sans amour débonaire pour les masses; ils ne les aimaient aucunement (comme du reste les Khmers Rouges au Cambodge, qui n'étaient pas issus des masses paysannes qu'ils ont tourmentées), non, le Nazis ne voyaient en les masses qu'un moyen, un levier pour électriser l'Idée, lui donner corps, la porter et l'actualiser dans l'Histoire.

Mais votre questionnement est au coeur du sujet; il est particulièrement pertinent: le projet de l'UE est bien cela: il est le projet nazi mais dévitalisé de la tribu, privé de sa fusée porteuse, d'où son caractère d'ombre portée sur le continent, de figure désincarnée. Ce que fait l'UE, elle le fait lentement, cahin-caha, sans susciter ni être portée par le moindre engouement des masses. Cela pourrait être sa faiblesse, mais cela pourrait bien aussi rendre compte de la longanimité de cet avatar démilitarisé du projet nazi, et de l'accomplissement relativement réussi des objectifs de son Plan.
Dans la pratique, l'unionisme européen me semble plus proche de l'islamisme. Il a sa charia, déclinée en maints traités qui énoncent binairement ce qui est bien, et à faire (halal), et tout ce qui est à proscrire (haram). Il baigne, à travers la litanie de ses règlements absurdes, dans une sorte de Réel lacanien d'où jaillissent, de temps en temps, telles des fatwas, des objectifs à atteindre hypnotiquement sans qu'on sache exactement pourquoi. Et puis l'UE a ses imams devant lesquels on a intérêt à courber l'échine: Olli Rehn, Viviane Reding, etc.
Je pense que le visage réel du nazisme est connu plus tôt que cela, chère Cassandre.

Par exemple, durant la Guerre d'Espagne, deux Etats totalitaires interviennent au profit du camp nationaliste. Les Italiens et les Allemands.

La méthode d'intervention italienne est classique, l'allemande est d'une brutalité extrême. On se rappellera Guernica, et des difficultés des Italiens mêlés à cela. Guernica fut un des premiers exemples de la "guerre totale". Cela se passe en avril 37.

De même, les Lois de Nuremberg sont anciennes, elles datent de 1935.

Une chose aussi, à propos du "projet nazi". Le seul point de ce projet qui unissait les nazis, c'était la haine du juif, le délire racial. C'était la mise en oeuvre de tous les moyens pour aboutir à une fin : la disparition des juifs (au départ sans doute par l'exil). Dans tous les autres domaines, ce n'était que contradictions. En politique étrangère, hésitations entre l'entente avec les Soviétiques et le fait de ménager les Anglais. En politique économique, hésitations entre les doctrines fumeuses et l'habileté d'un Hjalmar Schacht.
La promotion de la "diversité "est en couragée par l'UE. Cette promotion, la France l'assure avec un zèle particulier par une discrimination "positive" qui ne dit pas son nom et qui s'opère, pour le moment, aux dépens des "indigènes" les plus modestes du pays, lesquels sont écartés de certains emplois et doivent attendre des logements que les divers obtiennent bien avant eux. Je ne sais si cela se traduit déjà par des lois explicites mais cela existe en tous cas dans les faits comme l'indulgence de la justice pour la diversité délinquante et sa sévérité pour l'indigènat français. Dans quelques decennies l'islam n'aura même pas besoin d'appliquer le statut disciriminatoire de "dhimmis" , lequel ressemble fort aux lois de Nuremberg, aux Français "de souche", ceux-ci seront déjà traités en "citoyens" de second et de troisième ordre depuis longtemps.

Ne parlons pas de cette pauvre Serbie mutilée de son Kosovo avec les félicitations de l' UE pour complaire aux revendications musulmanes. Cela ne vous rappelle rien?
La conquête nazie n'est pas la première entreprise d'unification de l'Europe : Charlemagne d'une certaine façon, Charles Quint beaucoup plus nettement, et Napoléon peuvent être, sous des formes différentes, considérés comme des précurseurs d'une idée que l'on ne peut du reste pas complètement détacher du précédent romain. Le spécificité du nazisme n'est donc pas là mais dans le totalitarisme, l'extermination et aussi le caractère épique, grandiose et kitsch à la fois, le fanatisme aveugle.

Je sais bien que l'on peut voir dans l'Empire du Bien un totalitarisme soft — je ne me prive pas de le souligner souvent —, dans le Grand Remplacement un forme d'extermination en douceur, et qu'il existe un fanatisme de l'immigrationnisme, du métissage et de l'excusologie ; mais enfin il faut savoir raison garder, conserver le sens des proportions et des réalités : nous sommes loin, très loin du Blitzkrieg, d'Auschwitz, de la réduction des Slaves en esclavage ou encore de l'esthétique Arno Brecker - Leni Riefenstahl. Ce qui ne rend pas l'Europe telle qu'elle se fait sympathique pour autant.
Pour compléter ce que dit Marcel Meyer, avec lequel je suis d'accord, il me semble que l'Europe nazie n'est pas une Europe unie.

Il y a une sorte d'Europe "nordique", centrée sur la Grande Allemagne et comportant la Scandinavie, les Pays-Bas, une partie de la Belgique et de la France du Nord, les zones slaves germanisées (Tchèques) plus toutes les zones "de conquête" à l'est.

Il y a un ensemble d'Etats "vassaux", la Hongrie, le reste de la France, l'Espagne...

Je ne pense pas du tout qu'un nazi considère un Espagnol comme étant de la race des seigneurs.

Enfin, vaguement à l'est, quelques slaves survivants.
» Ces mots ne sont pas ceux de Peter, personnage que l'autre, le nazi, tente de "tourner" ou d'endoctriner, mais de ce dernier, Bernard. La théorie du nazi est que la tribu est une aberration utile, un véhicule, c'est son mot, de l'universel; la tribu est, au fond, un subterfuge comme l'est la théorie de la suprématie raciale, tout deux servent de fusée porteuse à l'idée universelle. Si on exposait aux masses l'Idée nue, elles ne comprendraient pas, dit-il; il faut aux masses un habillage charnel et fascinant, mobilisateur, fédérateur des champs de force qui doivent produire l'actualisation de l'Idée. Les nazis étaient sans amour débonaire pour les masses; ils ne les aimaient aucunement (comme du reste les Khmers Rouges au Cambodge, qui n'étaient pas issus des masses paysannes qu'ils ont tourmentées), non, le Nazis ne voyaient en les masses qu'un moyen, un levier pour électriser l'Idée, lui donner corps, la porter et l'actualiser dans l'Histoire.

Francis, ce Bernard est un intellectuel, il n'est pas étonnant qu'il tienne de pareils discours. Je suis persuadé qu'au cœur du nazisme, en formant véritablement le noyau, il y a la prééminence absolue du fait physique sur la théorie : la filiation par le sang, le Volk par la race, l'aryanité par la crânologie, la puissance par l’extrême brutalité et la force physique, l'épuration et la conquête par la mort. Certains docteurs experts en raciologie juraient même pouvoir reconnaître l'enfant aryen à l'odeur...
Ce qu'il a été dit de la philosophie de Nietzsche peut s'appliquer je crois au centuple à l'esprit du nazisme, en fait à son absence d'esprit : le corps n'est jamais une métaphore de l'idée, mais bien au contraire c'est toujours l'idée, l'esprit qui sont une métaphore du corps, ses signes et ses symptômes.
Le socle idéologique renvoie toujours à la matérialité, et les "projets" théoriques ne sont jamais que prétexte à l'exercice de l'unité du Volk s'éprouvant comme force en action.
L'Idée — et surtout celle d'universalité — servira à la rigueur de cible à l'adresse de ces grands érudits qu'étaient les caciques du régime.
Pardon d'y revenir, mais le véhicule racial dont usaient les nazis était bien évidemment fictionnel (pas d'unité raciale en Europe dans les faits, comme le rappelle Jean-Marc), il était menteur, comme l'est l'anti-racisme totémique qui sévit de nos jours ainsi que le rappelle le communiqué 1565 du P.I.

L'idéal poursuivi par les aryanistes était, au fond, celui d'une Europe sans races (au pluriel) lorsqu'il se parait de la vision d'un continent en coïncidence avec sa race, soit, en toute logique, une europe a-raciale (là où ne subsiste plus qu'une seule race, seule visible, il n'y a plus de races). Le mono-racialisme nazi, acmée du suprématisme racial, se trouve ainsi, à l'arrivée, égal dans ses effets à l'anti-racisme qui prêche que les races n'existent pas.

Je précise ce point après la lecture du message de Marcel car je le crois fondamental: ni Charlemagne, ni Napoléon n'avaient ainsi misé sur le véhicule racialiste pour constituer l'unité de l'Europe, comme l'a fait le nazisme et comme le fait à présent son avatar démilitarisé, son ombre agissante qui use les nations par la négation des peuples (et de leur volonté) autant que des races dans l'anti-racisme (a-racisme) totémique.
» Avant que le nazisme à partir de 38-40 ne révèlât son vrai visage il passait aux yeux des démocrates européens comme parfaitement fréquentable

Chère Cassandre, je crois comme Jean-Marc que le nazisme a révélé son vrai visage à partir du moment où il a été au pouvoir et commencé de réaliser la politique du parti : confiscation du pouvoir, antisémitisme d'Etat, lois pour la protection du sang allemand, propagande pour l'"euthanasie" des handicapés mentaux et des aliénés, annulation pure et simple des libertés politiques et d'expression, mise en place de l'appareil répressif concentrationnaire etc.
En fait ils étaient on ne peut plus francs...
8 mai 1945, Times Square, New York

Cela dit et maintenu, il y a dans le parallèle marchien entre l'obsession racialiste raciste nazie et l'obsession racialiste antiraciste contemporaine une certaine parenté. Cependant, en quoi est-il fécond ?
La morpho-homologie qui se dégage de cet examen des deux projets visés (le projet nazi et le projet de l'UE) s'articule sur au moins quatre traits essentiels: 1/ unité de finalité (l'intégration politique et économique d'un assortiment de nations et de peuples dont les territoires nationaux, à l'exception d'un ou deux petits pays insulaires -- Malte notamment -- comportent des frontières communes); 2/ commonalité des résultats (cf. ma première intervention qui ouvre ce sujet); 3/ unité de moyens ou d'instruments (le racisme/anti-racisme totémique, le sans-fontiérisme); et enfin 4/ unité d'origine (l'Allemagne et ses alliés et vassaux pendant le 3ème Reich), si bien que le parallèle entre les deux projets n'en est plus un: ce parallèle révèle un constat de filiation.

Pareil constat est riche de multiples enseignements; de même que l'on juge un arbre à ses fruits on doit pouvoir juger de la nocivité éventuelle d'un fruit à la nature de son arbre. Comme vous, je crois à l'éloquence de l'héritage qui nous parle de la nature des choses qui en sont porteuses.

Par conséquent les enseignements que vous recherchez s'ordonnent eux aussi sur plusieurs plans:

a) la chose que nous combattons -- l'anti-racisme totémique qui doit, dans le premier projet par le meurtre de masse, dans le second par la dénégation d'existence et l'éviction des peuples existants, abolir les races -- est l'instrument foncièrement immoral d'un projet qui ne l'est pas moins;

b) notre combat contre cette chose immorale est foncièrement moral;

c) la chose (projet et processus) que nous combattons, qui repose sur une immoralité de moyens, comporte une finalité ancienne qui est désormais caduque à l'aune de l'éthique moderne née dans la décennie qui s'est conclue par la chute du Mur -- soit la morale de la pérennisation des cultures, des paysages et des équilibres hommes-environnement. La construction européenne, qui fait naître des friches et opère la spéciation des régions, meurtrit les paysages autant qu'elle perturbe les équilibres des sociétés humaines.

d) enfin, sur un plan plus général et pourrait-on dire de pure épistémologie: la connaissance de l'adversaire, comme l'enseignait Sun Tzu, est l'arme la plus précieuse dont peut disposer tout protagoniste d'un combat. Ce dernier enseignement, qui contient tous les autres, devrait être jugé le plus fécond.
Cher Alain Eytan

Les lois d'un pays restent dans les esprits à l'état d'abstraction tant qu'on n'en voit pas l'application concrète. A plus forte raison quand il s'agit d'un pays étranger dont on ne connaît guère avec précision la législation surtout quand elle est nouvelle. C'est pourquoi les lois hitlériennes n'ont sans doute pas inquiété grand monde au début. Et puis les pays démocratiques étaient fort rares à l'époque et on ne se préoccupait pas plus que ça de ceux qui ne l'étaient pas. Ce n'est que l'irruption de la guerre, la découverte de l'horreur des camps de concentration et le sort atroce fait aux juifs qui ont dessillé les Européens.

Je ne prétends pas que l'UE telle qu'elle fonctionne soit exactement comparable au nazisme. Je ne voudrais pas être taxée d'anachronisme, mais les mêmes causes engendrant toujours les mêmes effets, il me semble que le rapprochement entre les deux ne manque pas de pertinence.
L'UE est à l'origine d'un projet "nazioïde " qui consiste sous le masque de l'antiracisme à faire table rase des nations et des peuples pour leur subsituer une humanité a-raciale comme le dit Francis. Elle encourage dans ce but l'envahissement du continent par des peuplades africaines, musulmanes pour la plupart d'entre elles, c'est-à-dire radicalement étrangères, auxquelles elle accorde de fait des privilèges qu'elle refuse aux indigènes européens. Or, il se trouve que l'islam a lui aussi un projet bien connu depuis la nuit des temps et qui est explicité en long, en large, en travers, en gros et en détail dans les textes cannoniques de cette religion. Ce projet consiste à islamiser le monde par tous les moyens y compris et surtout la violence en faisant fi des nations ainsi que de leurs cultures propres et à instituer une discrimination négative permanente à l'encontre des non musulmans réduits à l'état de "dhimmis", c'est-à-dire de citoyens de troisième zone. Il se trouve que ces deux projets se concilient admirablement et ressemblent fort à celui que préconisai le nazisme. Je dirais même, quitte à susciter l'indignation, que l'UE va plus vite à l'essentiel : alors que les nazis avaient d'abord élaboré des lois avant de discriminer concrètement les juifs, elle ferme les yeux sur les discriminations de fait que subissent les indigènes européens particulièrement en France quand elle ne les en courage pas. Les lois, n'en doutons pas suivront quand l'islam se sentira assez fort. De plus, si ,comme je l'ai dit, les Européens d'hier ont eu quelques excuses à ignorer au début les dangers du nazisme lequel était de surcroît un phénomène tout nouveau, ceux d'aujourd'hui n'en ont aucune : l'islam est connu depuis des siècles et sa dangerosité n'est plus à prouver. Outre les vingt mille et quelques attentats terroristes perpétrés depuis 2011, les persécutions et les pogroms meurtriers incessants contre les populations d'origine des pays conquis par l'islam, chrétiennes pour la plupart en Afrique du nord et au Moyen-orient, qui de largement majoritaires sont désormais en voie de disparition, le génocide des populations bouddhistes et hindoues du nord de l' Inde et celui des Arméniens, n'ont rien à envier au nazisme. Même si certains de ces massacres se sont fait par la force des choses à un rythme assez lent pour passer inaperçus d'une Europe qui avait bien d'autres chats à fouetter, il est évident qu'ils ne risquent pas de s'arrêter. Tandis que le nazisme avec toutes ses horreurs n'a été et ne pouvait être que conjoncturel, les horreurs de l'islam ne cesseront qu'avec les derniers musulmans c'est-à-dire, je le crains, jamais.

(message corrigé)
Je crois en outre que cette filiation autorise à un essai de prospective: l'UE politique périra par une outrance qui se situe sur le même axe que celle, monstrueuse, du projet nazi qui l'avait précédé: l'excès de sans-frontiérisme, de mépris des peuples, et l'excès de racialisme totémique finiront par produire des effets qui se retourneront contre l'UE; comme je l'ai déjà dit: l'élite pensante de l'UE est mauvaise cybernéticienne; elle est est incapable de physiquement réguler le dosage de ses politiques à l'aune de leurs effets. C'est du reste souvent ainsi que périssent -- dans de sanglantes convulsions -- les régimes totalitaires sourds aux retours qu'ils recueillent des effets de leurs politiques sur le terrain (surdité qui s'est manifestée avec éclat notamment lors des différentes consultations "démocratiques" sur les Traités d'intégration européennes successifs, qui, lorsqu'ils sont rejetés, sont systématiquement remis sur le métier).
Dans le but d'expliciter ce que j'entends par "surdité cybernétique" des entreprises totalitaires, que Karl Popper désignait en 1957 comme "Holistic Utopian Engineering" dans son ouvrage The Poverty of Historicism, livre que Koestler considéra alors comme le seul ouvrage paru cette année-là qui conserverait sa pertinence dans le siècle suivant (le nôtre), cet extrait, où l'on notera que Popper distingue deux ordres d'échec -- l'ordre technique et l'ordre moral:

"We can turn to point (b), the criticism of the view that we can learn from holistic experiments, or more
precisely, from measures carried out on a scale that approaches the holistic dream (for holistic experiments in
the radical sense that they re-model 'the whole of society' are logically impossible, as I showed in the foregoing
section). Our main point is very simple: it is difficult enough to be critical of our own mistakes, but it must be
nearly impossible for us to persist in a critical attitude towards those of our actions which involve the lives of
many men. To put it differently, it is very hard to learn from very big mistakes.

The reasons for this are twofold; they are technical as well as moral. Since so much is done at a time, it is
impossible to say which particular measure is responsible for any of the results; or rather, if we do attribute a
certain result to a certain measure, then we can do so only on the basis of some theoretical knowledge gained
previously, and not from the holistic experiment in question. This experiment does not help us to attribute
particular results to particular measures; all we can do is to attribute the 'whole result' to it; and whatever this
may mean, it is certainly difficult to assess. Even the greatest efforts to secure a well-in-formed, independent,
and critical statement of these results are unlikely to prove successful. But the chances that such efforts will be
made are negligible; on the contrary, there is every likelihood that free discussion about the holistic plan and
its consequences will not be tolerated. The reason is that every attempt at planning on a very large scale is an
undertaking which must cause considerable inconvenience to many people, to put it mildly, and over a
considerable span of time. Accordingly there will always be a tendency to oppose the plan, and to complain
about it. To many of these complaints the Utopian engineer will have to turn a deaf ear if he wishes to get
anywhere at all; in fact, it will be part of his business to suppress unreasonable objections. But with them he
must invariably suppress reasonable criticism too. And the mere fact that expressions of dissatisfaction will
have to be curbed reduces even the most enthusiastic expression of satisfaction to insignificance. Thus it will
be difficult to ascertain the facts, i.e the reprecussions of the plan on the individual citizen; and without these
facts scientific criticism is impossible."


Puis ceci, au chapitre 24 intitulé "The Holistic Theory of Social Experiments":

"But the difficulty of combining holistic planning with scentific methods is still more fundamental then has so far been indicated. The holistic planner overlooks the fact that it is easy to centralize power but impossible to centralize all that knowledge which is distributed over many individual minds, and whose centralization would be necessary for the wise weilding of centralized power. But this fact has far-reaching consequences. Unable to ascertain what is in the minds of so many individuals, he must try to simplify his problems by eliminating individual differences: he must try to control and stereotype interests and beliefs by education and propaganda.
But his attempt to exercise power over minds must destroy the last possibility of finding out what people really
think, for it is clearly imcompatible with the free expression of thought, expecially of critical thought.
Ultimately, it must destroy knowledge; and the greater the gain in power, the greater will be the loss of
knowledge.


Or ces reproches de Popper à l'égard du régime de connaissance défaillant en système totalitaire conservent toute leur pertinence s'agissant de l'Union européenne.

Dès 1943, dans les dernières pages du roman qui nous occupe, Koestler faisait état de "la fin prochaine des valeurs quantitatives" et de l'émergence d'une éthique nouvelle, au terme d'une belle méditation philosophique présentée sous forme épistolaire dans la lettre que Peter rédige à son amante Odette qu'il ne reverra jamais, partie en Amérique quand lui s'engage en Angleterre.

En conclusion (provisoire, comme toujours), ce que j'invite les In-nocents à retenir de cet examen, ou ce sur quoi je les engage à méditer: Bernard (le nazi) déclare à propos des "démocraties pourries" qui croient pouvoir aller contre l'Histoire en s'opposant à l'essor du IIIe Reich et à son entreprise d'intégration européenne, que ces dernières n'ont pour tout horizon que celui d'àjouter, dans le milieu du XXe siècle, une coda ou un épilogue au XIXe. A l'issue de cet examen, il convient d'inverser le propos du nazi en déclarant que l'Union européenne rêve encore, en plein XXIe siècle, d'ajouter un épilogue à une entreprise vingtiémiste que toute éthique humaine condamne et qui s'abîma dans l'horreur.
Lu à l'instant sur Causeur un article parlant de l'Arménie (suivi d'une interview de l'historien spécialiste de la question) d'où j'extrais la phrase suivante : " ... En effet, si le pays de l’Arche a connu toutes les invasions depuis l’Antiquité, il a aussi été, en 1915, le laboratoire de l’entreprise génocidaire moderne.

Ce génocide a été, certes, décidé et planifié par un état laïc mais mis en oeuvre avec zèle par des musulmans contre des non musulmans. Si l'on ajoute à cela l'admiraton que l'on voue toujours, ouvertement, à Hitler dans les pays islamiques, comment ne pas s'inquiéter et s'indigner de la politique collaborationniste de l'UE ?
Je rejoins Cassandre dans son légitime questionnement. Et je condamne Rothomago pour son trollisme.
Chère Cassandre,
L'empire ottoman, qui a été définitivement démantelé entre 1920 et 1923, n'avait aucune des institutions d'un Etat "laïque".
Henri,

Je pense que Cassandre fait allusion au Mouvement jeune-turc, qui était davantage dans une logique laïque que religieuse.

Le chef d'état-major de l'armée ottomane, en 1915, était Friedrich Bronsart von Schellendorff (illustre famille prusienne). Il participa à l'organisation du génocide.

Voici ce qu'il en dit le 24 juillet 1921, dans la Deutsche Allgemeine Zeitung.


A Witness for Talaat Pasha from General Lieutenant a.d. Bronsart von Schellendorff, former Chief of the General Staff of the Turkish Field Troops, recent Commander of the Royal Prussian Infantry Division.




In order to understand how it was possible to place the blame for the Armenian atrocities, it is necessary to look back. Armenian atrocities are age old. They have happened ever since Armenians and Kurds have lived in close proximity in the borderlands of Russia, Persia, and Turkey. Kurds are nomads and raise animals. The Armenians are acre farmers, artisans, or businessmen. The Kurd has no school experience, doesn't know money or the worth of money, and knows that being taxed is forbidden through the Koran. The Armenian, as business man, uses the inexperience of the Kurd in a scrupulous manner, and takes advantage of him. The Kurd feels that he has been cheated, takes revenge on him, and the Armenian atrocities are ready. It must be said that differences in religion never have anything to do with this.

The ages old discordance received new nourishment as the Armenians, during the big war, started a dangerous revolt in the eastern border provinces of Turkey for no particular reason, because the reforms that the "powers" initiated were putting through, were just beginning to take effect. The Armenians had seats and voices in the new parliament reproduced even a Foreign Minister of Armenian descent.

They had the same social and political rights as the rest of the population of the state. Peace in their lands was kept by a Gendarmerie, trained by the French General Baumann.

The revolt had been prepared way before it took place, as the many bulletins, brochures, weapons, ammunition and explosives found in the areas populated by Armenians made it clear. It was surely instigated and funded by Russia.

An Armenian conspiracy against high government works and officers in Istanbul was discovered on time.

Since all the able Moslem men were in the army, it was easy for the Armenians to begin a horrible slaughter of the defenseless Moslem inhabitants in the area. They did not just go against the Turkish Eastern front army from a flank or at its back, but they simply cleaned out the Moslem inhabitants in those areas. They performed gruesome deeds, of which I, as an eye witness honestly say that they were much worse than what Turks have been accused of as an Armenian atrocity.

At first, the Army attempted to bring order to the area, but being strapped to the fight against the Russians, they finally left it to the Gendarmerie, which was subordinated to the Ministry of the Interior as all the states were.

The Minster of the Interior was Talaat, and he had to make the decisions and give the directives. The Army was in its most vital stage of fighting. The Moslem inhabitants were fleeing from the terror of the Armenians. In this critical situation, the whole ministry came to the difficult decision to name the Armenians dangerous to the state, and to remove them from the border areas to a less inhabited, but fruitful area, to Northern Mesopotamia. The Minister of the Interior gave the task to the Gendarmerie, trained to deal with this assignment.

Talaat was no thoughtless murderer, but a far sighted statesman. He saw in the Armenians, who now were under the influence of the Russians and others who had Great-Armenia dreams, but in quieter times, were very useful citizens, hoped that removed from the Russian influence and away from the Kurdish quarreling, they would, with their intelligence and work ethics make their new home luscious and fruitful.

He also saw further on that the Entente press would use the relocation of the Armenians as a hypocritical propaganda of Anti-Christianism, and he would have even for that reason alone avoided any harsh treatment of the Armenians.

Talaat was right. The propaganda began and successfully had everyone in other countries believing this stupidity of Anti-Christianism. One should know that in a country that is closely allied with Christian countries, that has Christian officers and soldiers in its own army has nothing to do with anti-Christians.

Now I come to the deployment of the plan -- the relocation of the Armenians.

The Ottoman Empire was stretched over large distances and there was not always sufficient communication between the various provinces. The governors (Valis) had more or less a lot of freedom to decide on when and where and how things ought to be done. It was not that they disobeyed, but did not always have clear directives and this kind of governing went down the ladder of command, where occasionally unwise decisions were made.

The unusually difficult task to keep thousands of Moslem refugees and in another area Armenians on their assigned marching ways, to lead, feed, find shelter for them all, was over-whelming to the too few who could not cover the masses, nor most often had no idea of how to do so. Talaat did his utmost to help. Even into my hands came requests and demands to the Army to assist whenever possible, to provide food, shelter, doctors and medicine to the civilians under way. Unfortunately, even with all the help that was possible, thousands of Moslems as well as Armenians died.

Here lies the question of whether one could have foreseen these disastrous results of the relocation. Considering that there would not have been any way to stop the Moslem population from fleeing, removing the Armenians was necessary.

Let us take, for instance, our present situation (1921). If a ministry found it had the power and the right to order: All Polish activists will be removed from Upper Schlesien and put into prison. Or All violent Communists will be put into boats and dropped off at the Russian coast. Wouldn't there be applause heard throughout the country?

Perhaps the judges of the Tehlirian process will ask themselves these questions and see the Armenian situation from a different point of view.

Talaat refused to have registered all Greeks living on the Mediterranian coast because only sabotage was done there, not a dangerous uprising, though thoughts of that were near. Talaat was a statesman, not a murderer.

Now the atrocities that were deliberately done to Armenians. They have been witnessed so often that there is no doubt that they are real. I begin with the Kurds. Of course, this folk, these people, used this seldom, probably never again opportunity to rob and at times even to beat to death the hated Armenians who had on top of everything done horrible things to other Moslems. The train of Armenians going to their destination went for many days and weeks through Kurdistan. There was no other way to get to Mesopotamia.

About the Gendarmerie that was assigned to accompany the Armenians, different judgments have been made. In some instances the Gendarmerie defended their charges against Kurdish bands. In other instances they were said to have fled. There were also claims that they worked together with the Kurds, or even alone, robbing and killing Armenians. That they were acting upon higher orders was not brought up. Talaat cannot be made responsible for these acts, which took place 2000 km from where he was. And the Gendarmerie had a different training than the Turkish troops; their training was French.

One can also not deny that some Turkish officers took advantage of the Armenians, but where such dealings were discovered, immediate military action was taken. Thus, Vehib Pasha had two of his officers shot according to military law.

Enver Pasha punished the governor of Aleppo, a Turkish general, who enriched his coffers at the cost of Armenians, by taking away his commission and giving him a long jail sentence.

I think that these examples show that one did not want an Armenian disaster. But it was war, and customs and manners degenerated. I remember the gruesome acts the French did to our wounded and prisoners of war. Has the rest of the world heard of these shameful acts?

Besides the murdered Grand Vesir, Enver Pasha also has been attacked before the German court, I hear. Enver loves his fatherland immensely. He is an honorable soldier of great talent and unmatched bravery, whose eye witness I was repeatedly. The newly formed Turkish field army exists due to his genius, and his spirit, that fought for years against heavy might, and today it still fights for the homeland. No German officer is more able to judge him and his friend Talaat Pasha than I am, who stood from 1914 to the end of 1917 as Chief of the General Staff of the Turkish Field Army in closest ties to those two men.

Talaat Pasha has become an offering, a sacrifice of love for his fatherland.

May Enver Pasha, when his time comes, be able to lift his fatherland to new heights.

That both of these men, through difficult times, gave me their full trust, I may say, that they gave me their friendship, is a proud memory for me.
En effet ce n'était pas l'état turc qui était laïc, mais le génocide fut planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l’époque, le comité " Union et Progrès " plus connu sous le nom de « Jeunes-Turcs » dont de nombreux membres se voulaient laïcs.
C'est curieux de lire un article de la Deutsche Allgemeine Zeitung en anglais. C'est un peu comme voir les Borgia, série franco-allemande se passant en Italie et parlant anglais. Un peu comme quand on voit un film du Clavier bien tempéré joué au clavecin et qu'on entend du piano.
» L'UE est à l'origine d'un projet "nazioïde " qui consiste sous le masque de l'antiracisme à faire table rase des nations et des peuples pour leur subsituer une humanité a-raciale

À propos, il m'a toujours semblé y avoir sur ce point une zone de flou : la substitution des nations et des peuples européens autochtones, i.e.le Grand Remplacement, réalise bien, si je ne m'abuse, un remplacement d'un peuple ethniquement originé, en principe, par un autre : cela équivaut en fait soit à un processus de remplacement d'une "race" par une autre, soit à augmenter considérablement au sein des nations concernées la multiplicité raciale, lesquelles "races" continuent d'exister en tant que telles, puisque justement sans assimilation et intégration effectives, celles-ci ne se mélangent certainement pas. L'on aboutit alors dans le meilleur des cas à un accroissement du nombre de races distinctes et toujours parfaitement différenciées et différentiables, à une ghettoïsation respectant scrupuleusement les différences ethniques.

Pourquoi alors évoquer, comme conséquence d'un tel processus, une "humanité a-raciale", un tel repassage après lavage ethno-racial n’étant manifestement pas ce que le Grand Remplacement prétend décrire ?
(Je ne crois que Rothomago "trollait", mais peut-être prédisait-il plutôt que le prophétisme avait encore de beaux jours devant lui.)
Voici en allemand.

[studiengruppe.blogspot.fr]

Je ne sais pas, d'ailleurs, combien il faut de "f" à Schellendorff.

Pour ce qui est des langues, souvenez-vous de Ben Hur, en version originale : les Juifs (les gentils, si j'ose dire) parlent avec l'accent américain, les Romains (les méchants) avec l'accent britannique (Jack Hawkins a un magnifique accent chic, je suppose que Pilate parlait un peu comme la Reine, mais nous manquons de sources).
"Pour ce faire: casser l'échine des peuples, les détacher de leur terroir et de leurs habitudes, les submerger d'allochtones, déchaîner les flux migratoires, et endoctriner les peuples indigènes sur l'absence de toute appartenance aupays, les stigmatiser comme racistes s'ils rechignent, user de la race en négatif en visant le même objectif positif de tabula rasa et de redécoupage selon les "champs de force" économiques. Tel est l'avatar totalitaire moderne du projet nazi en Europe. Accueillir des populations extra-européennes qui devront tout à l'entité invitante et transformer cette dette (laquelle est aussi économique, par les aides que ces populations reçoivent ou qu'elles sont encouragées à revendiquer pour assurer leur installation) en créance politique (renfort électoral non-négligeable, comme on l'a vu à la dernière élection présidentielle française, que représentent ces populations non-intégrables et déinstégratrices de l'existant), voilà qui fait parti du plan, désormais; se constituer auprès des populations néo-européennes une solide clientèle qui soutiendra l'édifice de la Nouvelle Europe et aideront à faire déguerpir les populations existantes.

Mais rien ne va se passer suivant ce plan, ne serait-ce que parce que l'Islam est entré dans le jeu, qui entend bien s'emparer de cette tabula rasa et en user pour revendiquer l'Europe comme son domaine. Mais ce n'est là qu'un facteur causatif parmi d'autres de l'échec à venir du vieux plan nazi rajeuni par Bruxelles
."

Et c'est ainsi qu'Allah est grand...

Voici comment je comprends - mal sans doute - cette partie du raisonnement : le "vieux plan nazi rajeuni par Bruxelles" va échouer parce que l'archi-vieux plan coranique va fausser la donne. Or, si on en croit Cassandre : " il se trouve que l'islam a lui aussi un projet bien connu depuis la nuit des temps et qui est explicité en long, en large, en travers, en gros et en détail dans les textes canoniques de cette religion."

Ne serait-il pas plus juste, alors, d'écrire : "Tout va se passer suivant ce plan parce que l'Islam est entré dans le jeu." ?
A propos de Ben Hur, je ne sais si vous vous souvenez de la version française avec Coluche, dans le rôle de Ben Hur Marcel, Marcel.

On y voyait les premières lueurs du discours burgomontain-mélenchonique, considérez cette célèbre réplique :

Vous savez ce que je dis moi ? Je dis que César ne serait pas un loup si les Romains n'étaient pas des agneaux, je dis que César ne serait pas un lion si les Romains n'étaient pas des biches.


Cela éclaire à l'évidence toute cette discussion.
Partout la "diversité" est une mêmeté apauvrissante, qui gagne du terrain en ne défendant qu'elle-même et ses droits à s'imposer. Elle ne pense rien, rien d'autre qu'une stratégie d'affirmation exclusive de soi qui n'est d'aucun apport à tout ce qui n'est pas elle et à tout ce qui ne s'assimile pas à elle. En son sein l'islam, chacun le sait et la société civile l'apprend à ses dépens, ne vise à rien d'autre qu'à faire déguerpir ou à convertir ce qui n'est pas l'islam. Ce processus complexe de "changement de peuple" ne met pas seulement en jeu "la race", bien entendu mais ... tout ce qui fait qu'un peuple est un peuple. L'anti-racisme totémique, ou a-racialisme dogmatique fait deux choses: il énonce de la main droite que les races n'existent pas, et de la main gauche que tout geste ou velléité de résistance à ce processus est raciste. Ce qui est aporétique et par conséquent immoral. La menterie à l'oeuvre dans le discours a-racialiste n'en aboutit pas moins à produire une prophétie auto-réalisatrice: l'uniformité advient un jour, même si ce jour appartient encore à un avenir hypothétique, par les gains territoriaux d'une fausse diversité qui piétine l'existant et le désintègre. Ce soir 8 mai Paul-Marie Couteaux (du mouvement souveraine le SIEL) expose devant les caméras de Soir 3 qu'il existe en Europe une "fracture rhénane" telle que les "recettes politiques" applicables dans les pays du nord ne le sont nécessairement dans les pays méditérranéens du continent. Voilà l'expression exemplaire d'une diversité européenne originelle, cependant que la "diversité/mêmeté" qui s'impose à l'échelle du continent comme bloc, dans l'ignorance voulue de la préexistante diversité indigène, piétine cette dernière dans un mouvement où sont coordonnées l'action des technocrates européistes et la poussée de la fausse diversité exogène: il n'y a pas de diversité européenne autochtone, pas plus qu'il n'y a de peuples européens ou de races en Europe, telle est la doctrine de l'UE, qui ouvre ainsi la porte à la domination d'une uniformité nouvelle, la première qui se présente au portillon: l'islam.
Mais, Francis, n'y aurait-il pas une autre uniformité, celle de la "Globalization" qui est, en fait, une américanisation ?


Ne serait-il pas plus juste, alors, d'écrire : "Tout va se passer suivant ce plan parce que l'Islam est entré dans le jeu."?

Oui, mais réussite pareillement absolue n'est pas de ce monde. Les plans "holistiques" (Popper) ont la vertu rédimante d'échouer, de faillir. L'histoire est tout entière composée de la faillite des plans des hommes. C'est le sourire ironique et paradoxalement optimiste d'un Cioran qui nous invite à penser que l'opportunisme expansionniste de l'Islam en Europe échouera. Un réveil des peuples aura lieu, mais en désordre. Rappelez-vous que personne, en Europe, n'a jamais raison à plus de 50%, chacun se fagote à des alliés qui lui sont antagonistes, et les reveils sont tardifs, cependant ils ont lieu un jour. C'est une vieille constante européenne: le sursaut ultime au bord de l'engloutissement.
"En son sein l'islam, chacun le sait et la société civile l'apprend à ses dépens, ne vise à rien d'autre qu'à faire déguerpir ou à convertir ce qui n'est pas l'islam. Ce processus complexe de "changement de peuple" ne met pas seulement en jeu "la race", bien entendu mais ... tout ce qui fait qu'un peuple est un peuple. L'anti-racisme totémique, ou a-racialisme dogmatique fait deux choses: il énonce de la main droite que les races n'existent pas, et de la main gauche que tout geste ou velléité de résistance à ce processus est raciste"
Je souscris entièrement à l'analyse de Francis.

La devise de la "diversité" proclamée urbi et orbi par les suppôts de l'UE est comparable au prétendu patriotisme des collabos d'hier. De même que celui-ci revenait à livrer la patrie à l'ennemi, celle-ci revient à livrer l'Europe à une culture sinon unique du moins dominante : l'islam et à favoriser la disparition progressivie de la race des Européens de souche tout en racialisant à outrance l'aide aux plus défavorisés ou prétendus tels.
Citation
Cassandre
"En son sein l'islam, chacun le sait et la société civile l'apprend à ses dépens, ne vise à rien d'autre qu'à faire déguerpir ou à convertir ce qui n'est pas l'islam. Ce processus complexe de "changement de peuple" ne met pas seulement en jeu "la race", bien entendu mais ... tout ce qui fait qu'un peuple est un peuple. L'anti-racisme totémique, ou a-racialisme dogmatique fait deux choses: il énonce de la main droite que les races n'existent pas, et de la main gauche que tout geste ou velléité de résistance à ce processus est raciste"
Je souscris entièrement à l'analyse de Francis.

La devise de la "diversité" proclamée urbi et orbi par les suppôts de l'UE est comparable au prétendu patriotisme des collabos d'hier. De même que celui-ci revenait à livrer la patrie à l'ennemi, celle-ci revient à livrer l'Europe à une culture sinon unique du moins dominante : l'islam et à favoriser la disparition progressivie de la race des Européens de souche tout en racialisant à outrance l'aide aux plus défavorisés ou prétendus tels.

Nous sommes en effet face à une injonction paradoxale d'où l'effet de sidération et le sentiment d'impuissance des personnes concernées.
à Cassandre qui écrit:

Je dirais même, quitte à susciter l'indignation, que l'UE va plus vite à l'essentiel : alors que les nazis avaient d'abord élaboré des lois avant de discriminer concrètement les juifs, elle ferme les yeux sur les discriminations de fait que subissent les indigènes européens particulièrement en France quand elle ne les en courage pas. Les lois, n'en doutons pas suivront quand l'islam se sentira assez fort.

Ce point est capital: l'UE, va à l'Idée d'un trait; l'UE part de l'Idée; elle aménage un état de fait idéel qui concrétise ce qu'envisageaient d'accomplir les nazis au travers d'un long et abject processus sanguinaire, soit le "plus de races", le "no-race"; puis, l'UE confie à l'Islam le soin accomplir la sale besogne de vidange par laquelle l'Europe nouvelle, pleinement unifiée et égalitaire, prendra corps. L'UE ne se salit pas les mains.
"L'UE ne se salit pas les mains."
De même que les responsables politiques ne se saliront pas les mains dans la répression des fdesouche récalcitrants mais laisseront la sale besogne au lumpen prolétariat isalmo-racailleux.
Je pose la question le plus sérieusement du monde, estimant qu'avant d'effectuer incontinent le prodigieux bond de l'UE au nazisme, par-dessus la tête éberluée des doux rêveurs nazis de la première heure, il serait instructif d'éclaircir ce point : quel est le lien précis entre la "mouvance" antiraciste et l'UE ? De quel type de rapport s'agit-il ici, étant acquis d'autre part que l’État nazi est le racisme fait État, et que le lien entre les deux est fondamental et consubstantiel ? En est-il de même concernant l'Union et l'antiracisme, UE qui n'est même pas une entité institutionnelle dotée d'une volonté politique propre et autonome (comme c'était le cas de l’État nazi), puisque ses décisions sont prises par le Conseil et le Parlement qui sont des organismes dont le pouvoir décisionnel est entre les mains des représentants des États membres ?
Dans quelle mesure peut-on réellement dire qu'une clique de "cybernéticiens holistes" (paroles de Francis) assoiffés d’arasement universaliste dirige l'Europe et en a fait son instrument tout entier dévolu à l’aseptisation raciale ? Une telle affirmation a-t-elle même un sens, si l'on fait abstraction des détails relatifs à ce qu'est, institutionnellement, par vocation première, l'Union européenne et la façon dont elle fonctionne effectivement comme cadre législatif ?
Mais d'où tirez-vous cette fiction que l'Union européenne "est un cadre législatif", de la pompeuse propagande d'un Rémi Pellet ? L'UE a un budget, l'UE finance les aménagements des territoires, opère des arbitrages entre régions, soutient certains sous-secteurs agricoles au détriment d'autres, l'UE s'implique dans la politique des transports, s'il y a une LGV qui se construit dans une partie du pays en déchirant le paysage, les communautés, en expropriant, c'est parce que l'UE en soutient le projet, en a estampillé le plan, etc...
« Dans ces années molles où le dégoût, où l’impatience d’être des hommes montaient dans tous les corps comme des accès de fièvre, une force centrifuge irrésistible attirait les hommes les moins pesants de l’Europe, loin de ce nombril de la terre qu’était peut-être Paris. […] Pas de voyages en Europe : nous en étions venus à regarder cette mince de bande de territoire, ce surjeon de l’Asie comme un bloc, comme la masse de notre pays natal. On parlait d’elle comme d’un être unique, voué aux malheurs d’un unique destin : il y avait notre patrie, l’Europe, et nous. C’était d’elle qu’il était important de nous débarrasser. Et ailleurs reposaient les autres continents, chargés des forces, des vertus, des sagesses absentes de notre province. Tout valait mieux qu’elle, et qu’elle tout entière.
[…]
Tout cela marquait simplement la paresse et l’impuissance des gens d’Europe à faire quelque chose pour eux-mêmes : les autres continents fournissaient quelques-uns des mondes imaginaires que tous les hommes inventaient dans la nuit pour oublier les vérités de leur purgatoire et décorer d’illusions leur indigence et leur écrasement. »

Paul Nizan Aden Arabie (1931)
Quelque chose - la réalité, leur manière de faire - me dit que les dirigeants européens ne sont pas d'ardents lecteurs de Nizan.
» Mais d'où tirez-vous cette fiction que l'Union européenne "est un cadre législatif",de la pompeuse propagande d'un Rémi Pellet ?

Ah bon, l'UE ne dispose-t-elle pas d'un pouvoir législatif assuré surtout par son Conseil, formé par les représentants directs des gouvernements des États membres ?!?
Évoquer cette modalité-là de prise de décision relève de la "fiction", toute réelle qu'elle soit, mais embrayer à tout berzingue sur les tendances plus nazifiantes que nature de techniciens-fonctionnaires qui auraient absolument tout pouvoir à assouvir leurs obsessions auto-destructrices, cela ressortit à une impartiale description des faits ? Pardon, mais je ne trouve pas...
La seule possibilité conceptuelle, cela peut être très intéressant, mais quand il s'agit de rendre compte de la réalité, le souci du détail, de l'exactitude et le réalisme me semblent indispensables.
"par-dessus la tête éberluée des doux rêveurs nazis de la première heure"

?
Ben oui, que des techniciens-bobos fassent mieux qu'eux et parachèvent d'un trait l'Idée, il n'en reviendraient pas...
[www.lgv-est.com]

[www.saintpierre-express.fr]


Allez, je vais encore céder à mon péché mignon -- les grandes diagonales parallèles: le train est l'objet nazi par excellence. Savez-vous pourquoi ? parce qu'il offre de merveilleuses occasions d'exercer son penchant à la macro-organisation, d'une part; et d'autre part parce qu'il s'agit du moyen de transport de masse terrestre, le premier dans l'histoire, dans lequel l'individu est privé de tout moyen d'intervention, et notamment celui d'interrompre son déplacement. Je vous laisse méditer là-dessus, et pour vous aider, vous invite de nouveau (au risque de vous saouler à vous parler encore de ce livre) à lire ce passage du roman de Koestler où Peter rapporte son expérience du "train mixte", dans lequel il fut embarqué de force. Ce train, sans marquage, absent des horaires de chemins de fer, embarquait dans des fourgons DISTINCTS, des "juifs utiles", des "juifs inutiles", des "femmes destinées aux bordels de campagne" et des prisonniers politiques (dont Peter). Par pudeur je ne vous livrerai aucun détail de ce à quoi était destiné le "train mixte", il ne roulait pas vers les camps: sa finalité première était de permettre aux nazis de "faire joujou avec les aiguillages" pendant 36 heures, aux termes desquelles, les prisonniers politiques survivants (les passagers de ces trains, à l'exception des fourgons des femmes, étaient laissés sans vivres aucunes), étaient ramenés à leur prison, après avoir eu tout le loisir d'observer comment l'ont s'était débarassé des "juifs inutiles", gazés dans des camions modifiés pour cet usage, là où le train avait stoppé deux heures en rase campagne.

Je ne suis pas à vous dire que le TGV n'est qu'une version contemporaine du "train mixte" nazi, je veux seulement vous forcer un peu à reconnaître une filiation, une affinité générale, un penchant politique commun entre la vision des hommes qu'entretenait le nazisme et celle qui habite l'UE, qui considère les hommes et les pays d'Europe comme matière amorphe, objet, troupeau, marchandise consommante et indistincte, N'ETANT PRETE A RECONNAITRE EN EUX POUR SEULE DIVERSITE, QUELLE SOIT HUMAINE EXOGENE OU DUE A LA MAIN ORDONATRICE DE L'AUTORITE REGENTE, QUE CELLE QU'ON Y INTRODUIT !
Décidément, je persiste à croire que c'est du progrès qu'il est question. L'exemple du chemin de fer me semble parlant. Cette emprise, à mon avis, ne doit au nazisme qu'un de ses développements, autrement dit, avec ou sans lui, les LGV s'étaleraient aujourd'hui avec la même vigueur dans le paysage, tout comme les systèmes d'autoroute, auxquels les régimes totalitaires n'ont fait que dérouler un peu plus frénétiquement le tapis noir, tout comme ils ont été friands de cinéma, de radio, de photo. C'est le moteur à explosion qui est nécessairement macro-organisateur, pour le meilleur et pour le pire.
Je suis en désaccord avec vous l'ami Rothomago. Le moteur à explosion, pour commencer par la fin, est à usage individuel. Le train est affaire collective. Koestler souligne ce fait: les nazis, partout, jouaient à composer des trains, à les recomposer, dans toutes les gares, opéraient des regroupements de voitures par catégories humaines imaginaires, qu'ils avaient créées en fonction des besoins de leur Plan, y compris le plus plus macabre mais pas seulement. Ces catégories imaginaires (le "juif utile", le "juif inutile", etc.) étaient une fabrique de diversité ! On introduisait de la diversité dans une matière humaine considérée par ses maîtres comme indistincte et inerte. Donc: il y a une indifférence fondamentale du nazi à l'égard de l'humain qui repose sur une indifférentiation imaginaire de la matière humaine existante, cela posé, il lui reste, pour animer son plan, à y fabriquer de la diversité de sa main qui nourrisse et réponde à son imaginaire et serve ses plans. Et c'est cette main, son ombre qui s'emploie à recomposer le monde, qui est de nouveau agissante en Europe: abattre les frontières, créer de l'indifférentiation, de la fausse uniformité, que l'on trompera par de la fausse diversité introduite artificiellement en la valorisant par principe, sans oublier de dévaloriser ceux qui ne sont pas en mesure d'en revendiquer l'appartenance, soit les souchiens.

Voyez que le problème n'est pas seulement celui du moteur à explosion: l'UE se régale de subventionner les LGV en Europe de l'Ouest, c'est là son élément, sa vocation, la matière favorite de son jeu.

Savez-vous qu'en 2012 (je ne sais ce qu'il en est aujourd'hui), l'Europe de l'Ouest, de Rome à Paris via la Suisse, était traversée par des trains de nuit qui ne s'arrêtaient nulle part et QUI NE FIGURAIENT SUR AUCUN HORAIRE DE CHEMIN DE FER; savez-vous ce que transportaient ces trains? des immigrants illégaux, par centaines, du bétail humain, le "peuple nouveau de la nouvelle Europe", que l'UE appelle de ses voeux et achemine ainsi vers le coeur de l'Europe occidentale par un moyen véhiculaire par maints aspects semblable à...


Je viens de retrouver le reportage de la Télévision Suisse Romande: regardez ça (le reportage video dure 14 minutes) et reparlons de l'Europe ferroviaire si vous voulez:

[www.rts.ch]
Je ne suis pas convaincu. J'avais déjà vu ce reportage qui me parait relever plutôt d'une ambiance "Camps des Saints" que d'un "plan".

La "révolution tunisienne", par exemple, s'est traduite par un afflux énorme de "boat-people" qui ont débarqués sur l'île de Lampedusa pendant des semaines. Le gouvernement italien a demandé de l'aide à l'UE, qui n'a rien fait. Puisque c'était comme ça, les dirigeants italiens n'ont pas caché qu'ils allaient laisser passer tous ces gens, refiler la "patata bolente" aux voisins. Vous me direz que cette absence d'implication de l'UE dans un grave problème de migration touchant l'un de ses membres est justement la preuve de l'application du "projet nazi" de "macro-organisation a-raciale" et je rétorquerai que c'est au contraire la preuve de l'absence de toute ligne de conduite claire, la preuve d'un débordement incontrôlé, sur fond de bricolages nationaux (les Italiens ont Lampedusa, les Français Sangatte, en face les Anglais se protègent, les Espagnols Ceuta etc. et chacun bricole des solutions, comme avec les résidus de l'énergie atomique.)

Car s'il y a planification, il y a planificateurs. Quelle "conférence de Wansee" a-t-elle réuni des dirigeants européens pour qu'ils décident froidement de l'effacement des peuples d'Europe traditionnels ? A moins que vous ne souteniez qu'une telle conférence secrète a eu lieu, il faut alors supposer que l'Union européenne est un avatar du projet nazi, pour ainsi dire de façon inconsciente, moyennant quoi, toute hypothèse devient valide, comme celle qui voudrait que c'est de façon inconsciente que l'idée de progrès suit ses rails "macro-organisateurs", parce qu'il n'y a rien d'autre à faire.
Le gouvernement italien a demandé de l'aide à l'UE, qui n'a rien fait.

Quel besoin l'UE aurait-elle d'une Conférence de Wansee si ne rien faire suffit ? Si ne pas contrôler les migrants clandestins qui prennent ce train, et s'abstenir d'en faire une affaire d'Etat, une affaire pan-continentale, "européenne", suffit à l'objectif de vidange démographique des territoires nationaux concernés (France et pays voisins), quelle nécessité les puissances gouvernantes du Continent auraient-elles de mettre en oeuvre une action volontariste visant cette fin quand toute action, ou absence d'action, conspire au même résultat ? Face à l'arrivée du train de l'Histoire, quel besoin les hommes auraient-il de se concerter pour en faciliter le passage au-delà de ce que requiert la levée des barrières, et l'allumage des signaux de voie libre, l'un et l'autre déjà acquis ?
Quand l'Archéologue, sachant de quoi il retourne, nous livre son dessein à ceux qui en savent plus qu'ils ne croient savoir: l'Archéologie à l'usage des Archéologues futurs, dont nous.

Koestler sauta une génération dans le cheminement vers la lucidité: ayant été communiste avant la plupart des intellectuels occidentaux qui devaient se faire "compagnon de route" quelque trente-cinq ans après lui, sa lecture du nazisme fut exceptionnellement pénétrante parce qu'armée de son expérience (son "vécu") du communisme est-européen (la Hongrie avait connu une brève période bolchévique quand Koestler, né en 1905, était jeune homme, puis Koestler s'était rendu en URSS dans une démarche d'adhésion au mouvement communiste); si bien qu'àprès la chute du nazisme, Koestler n'eut jamais les yeux de Chimène pour l'autre bloc, comme les eurent ou les conservèrent grand nombre de "nos intellectuels"; il avait fait le "tour de la question" de par son itinéraire politique personnel; en 1951, lorsqu'il venait d'achever sa rédaction de Les Hommes ont soif (The Age of Longing), Koestler était déjà des nôtres -- il se trouvait déjà intellectuellement dans les années 80 du siècle, et par conséquent en position de produire une archéologie contemporaine à notre usage, archéologues de son futur. C'est ce qu'il fit dans ce "roman", Les Hommes ont soif.

Où Cassandre s'enroue, où la cécité se révèle mollesse intellectuelle (préface d'A.K. à Les Hommes ont soif):

"Les aimables lecteurs qui ont suivi les travaux de l'auteur sur les civilisations pré-pubertiennes du XXe siècle seront peut-être surpris et même choqués de voir un archéologue présenter le résultat de ses dernières recherches sous une forme littéraire tombée en désuétude, celle du roman.

Le roman, divertissement très en faveur depuis le début du XVIIIe siècle jusqu'à la fin du XXe environ, était un récit en prose, de longueur assez considérable, dans lequel des personnages et des actions imaginaires imités de la vie réelle étaient décrits au cours d'une intrigue plus ou moins compliquée. Le genre s'éteignit avec les civilisations pré-pubertiennes dont il était le produit et dont les limites de conscience et d'expression se reflètent en lui.

En acceptant ces limites et ces conventions dans un dessein déterminé, l'auteur n'a pas pour objet de faire revivre une forme d'art littéraire qui, pour employer une expression familière de l'époque, est "morte et enterrée". Obéissant à un besoin de distraction pendant les fouilles exténuantes des ruines de la cathédrale de Paris, il a simplement voulu évoquer les ombres des hommes et des femmes de la dernière phase d'une civilisation condamnée, tels qu'ils se voyaient eux-mêmes dans la connaissance fragmentaire des motifs de leurs propres actions.

Le lecteur est donc invité à assister à une partie de colin-maillard, à une danse d'ombres chinoises dans le style et les costumes du temps. L'époque choisie est celle du milieu des années cinquante -- les "cinquante finales" comme on devait les appeler plus tard. Pour préserver l'illusion, on a évité autant que possible les notes et les commentaires; sauf aux endroits où les conventions et les habitudes mentales de l'homme pré-pubertien risquent de paraître complètement incompréhensibles au lecteur moderne.

Le livre est écrit dans le langage et l'esprit du temps, comme il aurait été écrit par un auteur de cette époque. Le lecteur est prié de se rappeler que, bien que ces gens et leur civilisation fussent condamnés, l'immense majorité d'entre eux l'ignorait; et que les rares qui sentaient leur fin prochaine refusaient le plus souvent de croire et leurs pressentiments et l'évidence même. Leur intuition n'allait pas plus loin que l'éclat intermittent d'une étincelle; il ne manquait certes pas de Cassandre mais leurs cris enroués tombaient comme toujours dans l'oreille de sourds.

Toutefois, quand la fin subite arriva, subite comme la mort de l'incurable, comme tout événement depuis longtemps escompté, quand elle vint nul d'entre eux ne s'étonna. Cette absence d'étonnement prouve que leur cécité était due plus à une mollesse intellectuelle qu'à un défaut de pouvoir visionnaire; qu'ils en savaient plus qu'ils ne croyaient savoir.

New Paris, printemps 51 de l'Ere nouvelle"
Quelle différence, en effet, entre Néron accusé d'avoir décidé d'incendier Rome ou accusé, une fois l'incendie déclaré, de l'avoir laissé par son inaction délibérée se propager à toute la ville ?
Vous êtes sûr ? Je croyais que seule la première l'était.
"Quel besoin l'UE aurait-elle d'une Conférence de Wansee si ne rien faire suffit ? Si ne pas contrôler les migrants clandestins qui prennent ce train, et s'abstenir d'en faire une affaire d'Etat, une affaire pan-continentale, "européenne", suffit à l'objectif de vidange démographique des territoires nationaux concernés (...)"

Pardonnez-moi mais s'il s'agit d'un "objectif", d'un but à atteindre, et que cet objectif peut se passer, à l'occasion, de toute action volontariste, on peut dire qu'il ne fait que suivre une sorte d'air du temps qui n'aurait, pour être suivi, besoin d'aucune affirmation claire, d'aucune conférence secrète. Et s'il s'agit d'un "air du temps", on ne peut, à mon avis, l'attribuer à l'action particulière de tel ou tel régime politique, pas plus au nazisme qu'au communisme, à la démocratie qu'au totalitarisme. A la rigueur pourrait-on désigner le fordisme comme première manifestation délibérée de "macro-organisation".Tout ce qu'on pourrait dire c'est que, depuis la révolution industrielle des années 1850 les hommes sont entraînés, en essayant tant bien que mal de les contrôler, par les conséquences de leur génie inventif, connu sous le nom de progrès et, là non plus, sans suivre un plan. Quel "plan" suivent, en ce moment même, les savants qui travaillent sur les nano-technologies, la conquête spatiale, la robotique, le clonage, que sais-je ? Devra-t-on dire que ces recherches sont un avatar du projet nazi ?

Quand ce fil a commencé, le hasard faisait que je venais de feuilleter un numéro de Paris-Match de mai 1939. Un reportage y est intitulé : "L'Allemagne tient grâce à l'ersatz". Photo d'une jeune Allemande. Légende : "Dès le petit déjeuner, Miss Ersatz apprécie, non sans inquiétude, de nouveaux bienfaits du plan de quatre ans. Sur sa table, seuls le lait et les fleurs sont naturels. Rien autour d'elle ne l'est. Elle mange, elle s'habille, se sert de matières synthétiques."
Autrement dit, elle vit comme nous aujourd'hui. Dira-t-on pour autant que notre environnement quotidien est un avatar du projet nazi ?
Autant qu'on peut l'être, chère Fanny. Plus personne, parmi les historiens, ne croit à sa culpabilité dans le déclenchement ; quant à sa passivité, elle est démentie par le compte rendu de Tacite lui-même : il rapporte une série d'actions efficaces de l'empereur pour lutter contre le désastre.
Pardonnez-moi mais s'il s'agit d'un "objectif", d'un but à atteindre, et que cet objectif peut se passer, à l'occasion, de toute action volontariste, on peut dire qu'il ne fait que suivre une sorte d'air du temps qui n'aurait, pour être suivi, besoin d'aucune affirmation claire,

Moi je veux bien mais la construction de l'UE est bel est bien une "action volontariste", dont les artisans, on ne peut plus fiers de leur oeuvre, ne manquent pas une occasion de se féliciter, et de nous souligner que, pour la première fois dans l'histoire se construit une union par choix et dans la paix. Ce qui est faux, comme on vient de le voir tout au long de cette discussion: c'est bien au travers d'une guerre, la plus sanglante de l'histoire de l'humanité, faut-il le rappeler, que s'exécute un plan continental que cette guerre a enfanté avec un demi-siècle de décalage et en fidélité à une vision qui avait présidé à son déclenchement !
Le peuple en ses profondeurs, à droite comme à gauche, n'est plus représenté ni parmi les faiseurs d'opinion, ni parmi les "éducateurs nationaux" du moins chez les universitaires et même chez les professeurs de lycée, ni dans les instances politiques qu'elles soient nationale , européennes ou internationales. Seuls les preprésentants d'une petite caste d'héritiers accèdent à ces professions et ils ne se soucient de l'existence du peuple que lorsqu'il leur faut se faire élire à des responsabilités gouvernementales. Cette caste a sa culture dans laquelle le mépris de moins en moins caché dudit peuple joue un rôle de premier plan. Or les personnes qui partagent la même culture partagent la même vision des gens et des choses et n'ont pas besoin de se concerter pour avoir les mêmes comportements et les mêmes projets. Il leur suffit de se fréquenter assidument. Ainsi, à ma connaissance, les députés socialistes de l'UE votent à plus de 90 pour cents comme les députés de droite à l'assemblée européenne. Même si l'immigration a été au début perçue comme limitée, occasionnelle, provisoire, il est vite apparu à cette caste qu'elle pouvait être une aubaine pour en finir avec ce peuple que l'avènement démocratique l'avait depuis si longtemps contrainte à faire semblant de respecter.
L'UE lui permet de faire d'une pierre deux coups : en finir avec celui qu'elle hait depuis toujours même si elle l'avait bien caché, et gagner ainsi définitivement la lutte des classes. En effet, après avoir éliminé l'aristocratie avec l'aide du peuple, elle est en passe d'éliminer le peuple avec l'aide des immigrés.

L'Eglise fait de même avec l'islam. Elle voit en lui l'occasion inespérée de revenir sur une laîcité à laquelle elle s'était résignée mais qu'elle n'a jamais digérée.
12 mai 2013, 20:38   "Nos intellectuels"
A propos du retard de trente ans au moins cumulé par "nos intellectuels français" sur Koestler, je viens de trouver par hasard, en feuilletant pour la première fois aujourd'hui l'ouvrage de Régis Debray Dégagements, paru en 2010, cette anecdote dont j'ignorais tout lorsque je pointais ce retard et explorais sa signification et sa cause en le chiffrant à trente années. Debray fait état d'une pièce de théâtre intitulée Bêtise de l'intelligence, et d'une scène qui l'a marqué plus particulièrement: "La pièce qui me touche de plus près s'intitule Bêtise de l'intelligence -- Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir refusant de serrer la main d'Arthur Koestler. Les trois protagonistes de la rencontre manquée, le visage de l'un masqué et cornu comme un démon africain, les deux autres, face à lui, aux visages blêmes et reconnaissables, se font face, debout. Koestler bras en avant, les deux autres, raides, mains au corps. Sous leurs pieds, un tiroir coulissant, le portrait de Staline. Le clin d'oeil est en résine, laiton, bois peint et Plexiglas. Quand va-t-on pardonner à cet implacable facétieux d'avoir montré, en trois dimensions, trente ans durant, une telle intelligence de la bêtise --- la nôtre ?"

Sans commentaires.

J'ai ouvert ce livre de Debray aujourd'hui dans le but de trouver des pages de lui sur le sans-frontiérisme. Il me semble à présent que les nazis furent les premiers, dans l'histoire européenne moderne, à prôner et à mettre en oeuvre, directement, à froid, le sans-frontiérisme pour les masses. L'Anschluss Österreichs du 12 mars 1938, contre le Traité de Versaille et le Traité de Saint-Germain, est le coup de gong qui lance la construction européenne que nous connaissons. Koestler dans les dialogues de son livre met en relief le fait que les démocraties de l'époque (1940) font reposer leurs politiques internationales, orientent la conduite de leurs diplômaties et de leurs relations extérieures, sur les Traités, soit, au fond, des pactes de sociabilité internationale, tandis que les nazis, ultra-modernes, futuristes, tranchent définitivement avec cette tradition de civilisation multiséculaire (le traité) en y opposant la radicale levée des barrières des postes frontières, sorte de révolution atonale transposée en politique internationale.

Les Femens sans-frontiéristes, qui aujourd'hui contre-manifestent contre la droite française conservatrice, traditionnaliste et nationaliste en l'accusant de nazisme, sont plus proches de ce mal que nos malheureux royalistes.

Un mot sur l'archéologie inverse de Koestler: la grande leçon politique et anthropologique de cette partie de son oeuvre est peut-être la suivante: l'axe chronologique historique ne pèse guère, ne saurait servir d'outil d'ordonnancement de l'investigation archéologique au regard du poids de l'inconscient collectif; ce que nous voyons s'organiser aujourd'hui fut pré-organisé alors, mais cette pré-organisation n'en était pas une -- elle était l'indéchiffrable fin d'un monde qui préludait servilement, en sage-femme, et souterrainement à l'avènement du futur que nous subissons. Les événements ne pouvaient en être déchiffrables qu'armé de la connaissance du futur, que Koestler, partiellement, possédait (cf. les trente années d'avance), et, en ce qui nous concerne, armés de la connaissance de notre présent. Mais le passé se livre, livre son sens, au pied du présent comme le fruit au pied de l'arbre; le passé est aussi le fruit du présent, il s'ordonnança en fonction de lui, le présent désigne son telos, et celui-ci, qui guida le déroulé du passé, est le maître de celui-là qui ne lui était que prélude; et le passé, tant alors qu'aujourd'hui, est l'esclave du présent.

Pourquoi parler d'inconscient collectif à ce propos, concept que Koestler n'aborde pas explicitement ? Le récit comporte, imbriqué dans la trame narrative du roman, celui de la cure psychanalytique du personnage central (Peter), qui découvre, au fil des séances, que ses engagements politiques n'étaient que trop transparents au regard des conflits familiaux et du double bind dans lequel son enfance avait été prise. Mais il y a autre chose, lui dit sa thérapeute. Quoi donc ? Peter s'insurge: "ça, ce quelque chose, ne compte pas, je n'y suis pour rien, c'était un accident sans rapport avec la suite..." Qu'est donc cet accident tragique dans l'histoire personnelle de Peter ? Peter se livre peu à peu. Il jouait avec son jeune frère sur la plage, quand les deux enfants avaient moins de six ans. Il y a là une vieille barque échouée dans laquelle les parents leur ont interdit de monter. Le plus jeune des enfants monte le premier dans l'embarcation, veut en interdire l'accès à Peter, qui, agacé par les cris du marmot, fait irruption à bord, et perdant l'équilibre tombe sur son jeune frère lequel s'abat le visage sur le fond de la barque où un fer retourné lui crève un oeil. La culpabilité de Peter ne le quittera plus. Mais tu ne me dis pas tout de ce tragique épisode le relance la thérapeute.... Oui, notre père, ce jour-là m'a pris entre ses genoux et m'a fait demander pardon... Peter, ton père est mort quand tu avais quatre ans, et le jour de l'accident qui a coûté un oeil à ton frère, il était mort depuis deux ans au moins, ... Peter alors, lève le voile sur la scène primitive qu'il se remémore: âgé de trois ans à peine, il est penché sur le berceau de son frère nourrisson. Il s'est armé d'une aiguille, il est décidé à lui crever un oeil. Le père survient dans la pièce, découvre Peter sur le point de commettre ce terrible forfait, et le saisissant par les épaules, lui fait demander pardon.

La vérité s'illustre alors dans ce mot de Peter: Quand on désire, ou quand on a désiré crever un oeil de son frère, les crochets tordus au fond des barques agissent tout seul...

C'est l'enseignement, sans doute un grand enseignement de Koestler à partir de ces années: il ne faut point craindre d'appliquer aux nations, aux sociétés humaines, les lois des causes inconscientes qui s'appliquent dans la vie individuelle, et, dans la matière qui nous occupe, le "désir d'Europe", une fois mis en acte, quel que soit le geste de cet acte (une guerre d'agression avec holocauste) finira par se concrétiser, par des voies apparemment apaisées, ou accidentelles, ou involontaires, ou non délibérées, voire en apparence non concertées, mais toujours en fidélité aux grandes lignes et aux grands moyens (la purgation raciale -- une race unique et propre pour un continent en 1940; un continent propre de toutes races en 2010) d'un programme originellement conçu et inconsciemment inscrit dans l'histoire et son désir, l'une et l'autre affranchis de chronologie (le passé prépare ce qu'il ne connaît pas et lui sert de prélude; et le présent, par-delà le voile du temps, dicte au passé ses volontés).

[message modifié]
14 mai 2013, 04:00   Re : "Nos intellectuels"
La Reichsbahn est justement le moyen par lequel Lars von Trier a choisi d'immerger, jusqu'à la noyade, le personnage de son film Europa dans le cauchemar encore fumant de l'Allemagne nazie dans le Berlin de l’immédiat après-guerre, ce jeune homme américain d'origine allemande s'engageant comme contrôleur.
Quand une magnifique locomotive retapée sort de l'atelier, nagelneue, puissance écumante emblématique et intacte, prête au service, un très perceptible frémissement völkisch parcourt le petit peuple des employés assistant à cette façon de résurrection et lui fait redresser l'échine.





14 mai 2013, 11:14   Re : "Nos intellectuels"
Pour apporter encore de l'eau au moulin de Francis : il ne faut pas oublier l'aveugle palestinophilie de l'UE et la complaisance avec laquelle elle excuse l'antisémitisme du principal peuple de remplacement.
Et pour apporter de l'eau au moulin de Cassandre, cette affaire toute récente, qui a deux jours: un terroriste islamiste de nationalité algérienne n'a pas pu être expulsé de France grâce à l'efficace action de la Cour Européenne des Droits de l'Homme. L'UE protège ses chiens antisémites et meurtriers. Rien de plus logique. Et c'est le contribuable français qui prend en charge le séjour en France de l'individu. Pétain et Laval en avaient rêvé, l'UE le fait. Les Français doivent souffrir et je ferai leur bonheur malgré eux, ainsi parlait Pierre Laval, grand européen avant l'heure.

[www.fdesouche.com]
Voilà, c'est fait: le "racisme" va pouvoir être combattu sans qu'il n'y ait de race ("concept aberrant ayant servi de fondement aux pires idéologies"). Un nouveau concept doit venir laver le continent de sa native diversité européenne, de sa singularité, ce concept nouveau doit être point de départ (car dans la nouvelle Europe nazie pacifiée, c'est toujours l'Idée qui est à la manoeuvre, le point Alpha de l'action politique) et condition sine qua non de la vidange démographique et culturelle amorcée sur le continent par l'UE et ses gouvernements nationaux vassalisés à l'Idée; ce concept idéologique nouveau, agent lessiveur indispensable à la négation et à l'éviction des peuples historiques du continent, est l'a-race qui doit dans l'espace de son exercice faire le vide, établir la propreté et l'unicité a-raciales, table rase préparatoire ("ce n'est qu'une première étape") à la mise en place millénariste du projet nazi refondé par reprise et retournement artificiel du concept racial positif initial. Le message est explicite, il est direct, il est celui d'un révisionnisme a-racial en acte qui dit aux Français et aux Européens: vous n'existez pas, vous n'avez jamais existé, vous êtes grains de poussière sur une page vide qui ne vous appartient pas, qui ne vous a jamais appartenu.

Le totalitarisme du message, pour faire l'économie de sa glose, est tout entier identifable par la radicale absence d'enthousiasme qui pourrait supporter l'annonce de cette dispensation nouvelle -- au lieu de le faire par un sourire de joie, cette révolution se proclame en s'accompagnant déjà de menaces voilées, de l'ombre portée d'une justification à réprimer toute expression, tout comportement qui se réclamerait de ce qui n'existe pas ("la race"). Le ton général de cette annonce nous ramène à 1938: les maîtres nouveaux tiennent à présenter leur plan en faisant planer une vague menace sur quiconque pourrait en contester le bien-fondé. Le Bien est là, il a parlé, gare à vous! Garde-à-vous !

Communiqué de presse paru dans le Figaro du 16 mai 2013, An I de la Révolution A-raciale:

Le texte, débattu dans le cadre d'une "niche" parlementaire réservée aux propositions du Front de gauche, se propose donc de supprimer le mot "race" du Code pénal, du Code de procédure pénale et de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Le rapporteur de la proposition, Alfred Marie-Jeanne, a fait valoir que le mot "race", "ce concept aberrant, ayant servi de fondement aux pires idéologies, n'a pas sa place dans notre ordre juridique".

Pour ne pas risquer de faire tomber l'incrimination de racisme, les députés socialistes ont fait adopter un amendement affirmant explicitement, dans l'article premier, que "la République combat le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie. Elle ne reconnaît l'existence d'aucune prétendue race". Pour les députés PS, Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois, la suppression du mot dans la législation "n'est qu'une première étape"


[www.lefigaro.fr]
Remarquez, Francis, on arrive à des concepts intéressants : si je comprends bien, une personne pourra être condamnée pour avoir commis à l'encontre d'un tiers une discrimination liée à la race du tiers, sachant que la race n'existe pas.

Il y aura donc la decrimination pour appartenance à une prétendue race, j'en prends bonne note.

(Cela étant, je reste fidèle à mon idée de base : s'il y a des différences d'apparence (un noir, un blanc), il y a une seule race. L'enfant d'un parent blanc et d'un parent noir est aussi blanc que noir, il a pour les deux parties l'apparence de l'autre (vu noir par les blancs, vu blanc par les noirs)).
Oui Jean-Marc, très sans doute il y a la race biologique humaine unique dont tous les sous-groupes sont interféconds et ne peuvent présenter aucun phénotype discret (pas de métis à peaux mouchetée noire et blanche comme chez les bovins ou les canidés, etc.). Et alors ? En quoi ce fait scientifique mérite-t-il d'être érigé aujourd'hui, en 2013, en paradigme politique, très semblablement à la proposition inverse qui l'avait été il y a 70 ans ? A quelle fin ?

Si les ordres des fins politiques que sous-tendent ce dogme neuf en passe d'être promulgué loi et son contraire qui eut cours à une autre époque bien connue, l'un et l'autre semblablement et parallèlement orientés vers une liquidation politique et démographique de l'existant, ne sont pas frères siamois attachés dos-à-dos, et si le Bien politique ne s'affirme aujourd'hui que par amour de la vérité scientifique et souci de protection des populations, pourquoi alors ne pas ériger en article de la Loi fondamentale que l'homme descend du singe ou que la vitesse de la lumière est environ de 300000 km ? et inscrire la constante de Planck en devise de la nation ?
J'avoue ne pas comprendre ce qu'écrivent Jean-Marc et Francis. Pour moi, en français, le mot race, dans son sens biologique, est équivalent à sous-espèce. Les hommes forment une espèce, s'ils étaient une race ils seraient un sous-ensemble d'une espèce plus large, ce qui n'est pas le cas (c'est différent en anglais où l'on parle en effet de "human race"). Appeler les Noirs, les Blancs et les Jaunes des races, comme on l'a toujours fait, n'implique nullement qu'il n'y ait pas interfécondité. Mais soit, admettons qu'on ne parle plus de race à propos de ces trois sous-groupes de l'espèce humaine, mais alors comment les appeler ? Évidemment pas des ethnies qui sont des sous-groupes de ces sous-groupes (et il y a encore un étage entre race et ethnie — celui où l'on trouve les catégories comme Mélanésiens, Nordiques, etc. — mais passons), et du reste je ne serais pas tellement étonné que ce mot-là soit bientôt banni lui aussi. Et, contrairement à ce qui est affirmé par la doxa de jardin d'enfants, on ne peut pas non plus ravaler ces différences à quelque chose comme les couleurs de cheveux, parler des Noirs comme on parle des blonds, cela ne se situe pas au même niveau de différenciation (au même étage taxinomique). Alors ?
Autre chose : si le mot "race" disparaît de la Constitution, du Code pénal, du Code de procédure pénale et de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, et qu'il ne s'agit que d'une première étape comme l'a affirmé le PS au Parlement, la suite logique ne peut-être que la pénalisation de l'emploi du terme honni. C'est alors, en effet, que l'on s'approchera réellement du parallèle en forme de miroir inversé dont nous parle Francis.
Les Femen:

[video.lefigaro.fr]

Mépris et désacralisation des symboles spirituels (croix, Notre-Dame de Paris) et nationaux des peuples d’Europe, iconoclasme, invectives publiques, menaces (récemment adressées à des manifestants de la droite traditionnaliste à Paris), harangues haineuses, culte du corps dénudé, de sa systématique jeunesse et irradiante blancheur, sans-frontiérisme furieux – le nazisme, au comble de son expression propagandiste, à l’acmée de son pouvoir de séduction.
Ce qu’écrit Marcel Meyer me fait penser que le mot ethnie, qui est tenu pour le substitut politiquement correct du mot race, et qui aura inévitablement vocation à le remplacer, est une création de Vacher de Lapouge, le grand eugéniste, l’homme qui voulait encourager l’alcoolisme dans la classe ouvrière, afin de limiter la reproduction des couches sociales inférieures. Pour le grand aryaniste, les grands blonds, c’est une race, mais les juifs, horrible macédoine, c’est une ethnie (les joyeux drilles comme Alfred Rosenberg sont du même avis).

On va, comme l’écrit très bien Marcel, prohiber un mot parfaitement honnête, le mot de race, qui signifie lignée, tout simplement, et il sera remplacé dans l’usage par une trouvaille verbale d’un proto-nazi.
A partir du moment où le mot "race" est supprimé sans que l'exitence de celle-ci le soit, la perception du réel fera inventer aux hommes d'autres mots, d'autres expressions qui auront dans leur esprit la même signification. C'est ce qui est arrivé lorsqu'on a voulu supprimer, afin de ne pas "stigmatiser" les personnes concernées, les mots "vieux" , "sourd" ou "aveugle" du vocabulaire et qu'on les a remplacés par les expressions : "troisième âge", "mal entendant " et "mal voyan" dont tou le monde sait qu'elles signifient exactement la même chose.Moyennant quoi, sous prétexte de ne pas la stigmatiser en paroles, jamais la vieillesse n'a été autant méprisée.
Je ne suis pas sûr, cher Francis, qu'il faille mettre le nazisme à toutes les sauces. Les Femen, de même que l'Union européenne, agissent au nom de l'open society (George Soros les financent d'ailleurs ainsi que les études de M. Muchielli sur les contrôles au faciès). Je ne vois donc pas le rapport avec le nazisme si ce n'est l'idée d'Empire, de Reich. Mais le Troisième Reich se voulait limité dans l'espace (mais pas dans le temps : il se voulait millénaire) tandis que pour l'UE, le Reich européen n'est qu'un moment voué au dépassement dialectique, cher à Hegel, et à une subsumation dans la totalité techno-économique mondiale dépassant l'empire lui-même, les nations, les frontières, les peuples. L'idéal de l'UE, c'est sa propre disparition dans une grande surface mondiale où les individus qu'ils s'appellent Mohamed, Chang, Yukio, Jacob, Necmettin, Jean, Olaf, qu'ils soient bi, trans, zoophiles, ou hétéros, en burka ou sans burka, voilés ou dévoilés, excisés ou pas, circoncis ou pas, bourreront le caddie en chantant vive la World compagny. L'UE, projet vaticanesque et démocrate-chrétien, n'est pas nazie, mais d'essence paulinienne ; c'est le christianisme devenu fou. C'est l'Empire mondial du bien. L'antithèse du nazisme.
Bordiga, fondateur du PCI, et vieil ami de Jérôme Vallet, disait que le "pire produit du fascisme était l'antifascisme". C'est ainsi que j'entends le possible rapport entre l'UE et le nazisme : le pire produit du nazisme aura été l'UE. C'est ainsi aussi qu'un auteur que nous aimons entendait les choses dans un petit essai sur le communisme du XXe siècle.
En outre, votre comparaison entre le Vaucluse et le Kazakhztan stalinien me paraît audacieuse. Dans les années 30, la famine, consécutive à la collectivisation, il s'agit d'ailleurs d'un épisode peu connu, y a fait des centaines de milliers de victimes. Le Vaucluse, lui, a été victime (comme la civilisation paysanne française) de processus économiques et sociaux, douloureux certes, mais pas comparables à une entreprise délibérée d'extermination (les Ukrainiens disent Holodomor).
Le résultat est le même me direz-vous, mais je vous répondrais que le procèsse compte : le monde des cochers de fiacre parisiens a disparu mais je ne sache pas qu'un jour le Préfet de police (il n'y avait pas de maire à l'époque) ait décidé qu'au nom de l'obsolescence ils fussent tous liquidés physiquement dans l'année. Le cocher est mort, l'homme est resté vivant : cela compte tout de même.
Excellente analyse juridique de Roseline Letteron, professeur de droit public à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), sur la suppression du mot race : Les bons sentiments font-ils les bonnes réformes ? La question mérite d'être posée.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter