Un récit de la soirée par Sylvia Bourdon, à laquelle Renaud Camus laisse la responsabilité de son point de vue.
« Soirée des In-nocents, hier, 17 mai 2013 autour du Président Renaud Camus, chez son ami le peintre, Jean-Paul Marcheschi.
« Un nombre raisonnable de convives, hébergés par le très hospitalier et chaleureux Marcheschi dans le centre de Paris. Un buffet extravagant auquel je n'ai pas eu le temps de toucher, ce qui n'a jamais empêché mon verre d'être plein jusqu'au creux de la nuit. Je m'y suis rendue en compagnie de l'amie et très courageuse Christine Tasin, Présidente de Résistance Républicaine, que j'ai hébergé pour l'occasion. Etaient présents autour du Président Camus, très détendu, le jeune hussard, Secrétaire Général du parti de l'In-nocence, Jean-Michel Leroy, qui recevait avec grande gentillesse, Alain Finkelkraut, Elisabeth Levy, Richard Millet, Pierre Cassen, fondateur, animateur de Riposte Laïque, Alain Dubos, co-fondateur de Médecins sans Frontières, la plus méchante plume de Riposte Laïque, Paul-Marie Couteaux, le représentant de Nigel Farage en France, dont j'ai oublié le nom, Jean Barbier le gentleman farmer venu tout exprès de Bordeaux, un grand nombre de jeunes gens et de jeunes filles, beaux de leur jeunesse enthousiaste à faire changer le monde obscur dans lequel nous sommes plongés bien malgré nous et dont certains sont de mes amis Facebook. Comme dans toutes réunions parisiennes, l'ambiance était feutrée, un peu trop à mon goût. Soudain Finkelkraut demanda la parole et la petite foule, curieuse, s'avança vers lui pour l'entendre. Je n'en cru pas mes oreilles. Finkelkraut s'interrogeait sur les raisons, lesquelles, selon lui, ont embarrassées le monde intellectuel, de l'appel de Renaud Camus à avoir appelé à voter pour Marine le Pen. Un vrai procès public stalinien fut dressé. Et, l'insupportable Elisabeth Lévy d'interrompre sans cesse, pour abonder dans le sens Finkelkraut et faire valoir son "pouvoir" de journaliste. Son outrecuidance à déclarer avec sa grosse voix de poissonnière qu'il ne lui était même plus possible d'interviewer Renaud Camus pour le Point, tant sa prise de position, estime-t-elle, était embarrassante "pour tout le monde". Je passe les détails de cet ignoble procès intenté à l'ami Camus qui laissait calmement les orateurs s'exprimer pour répondre, droit dans ses bottes, les raisons qui l'ont conduites à prendre cette position "outrageante". En fait, ces deux parangons du parisianisme détestable mettaient Camus en position de devoir se justifier parmi une assistance qui lui est acquise à 100%. Ce qui ne manquait pas de me choquer. J'avais envie d'intervenir. Mon état d'ébriété m'en empêcha. Mais Camus n'avait nul besoin de secours pour exprimer sa position. Il déclara que, avoir fait appel à voter MLP, ne valait pas adhésion au FN que le défenseur exècre de toute son âme. Que cependant et, j'espère traduire correctement ce que j'ai entendu, que MLP n'avait plus rien à voir avec le FN du père et que ses positions sur le Grand Remplacement lui semblaient les plus proches des siennes. Camus lança fermement que, bien entendu il ne partage pas les positions de MLP sur l'Europe et l'économie. A côté de moi, Pierre Cassen et Alain Dubos grondaient. Je voyais en face, Christine Tasin s'impatienter. Nous avions tous le même sentiment. Il fallait que ce débat cesse. C'est finalement Christine Tasin qui prit la parole pour interpeler Finkelkraut et Lévy. Elle leur lança que si nous étions rassemblés tous ici, c'était pour évoquer les problèmes du pays et non de revenir en arrière sur les raisons d'avoir appelé à voter pour ou contre MLP. Elle fit sentir que ces échanges "d'intellectuels de salons" étaient inappropriés, déplacés et fit une tirade sur l'islam que nous lui connaissons et qui ne mérite plus contradiction. Les invités applaudirent frénétiquement, ainsi que Paul-Marie Couteaux. Alain Dubos prit ensuite la parole dans le même sens pour terminer: "Maintenant, l'heure est si grave, que nous avons besoin d'un Jean Moulin." Nouveaux applaudissements frénétiques. Renaud s'adressa ensuite à Richard Millet pour lui demander son sentiment. Je fus stupéfaite d'entendre qu'il abondait dans le sens Finkelkraut - Lévy ! Lui, ostrassisé par ce monde, essayait de ménager la chèvre et le choux. J'ai regretté d'avoir eu l'initiative de le convier. Sa déclaration sonnait la fin de la charge contre son collègue Camus. Je ne me souviens plus des réponses qui furent faites à Millet, je me détournais dégoutée. Je m'approchais de Finkelkraut pour lui dire que je ne comprenais pas sa charge, que j'avais étudié ses vidéos sur ses pensées concernant les musulmans. Il me répondit la phrase très politiquement correcte habituelle: "Mais il faut prendre en considération la majorité des musulmans modérés ...", je ne lui laissait pas le temps de développer ce que je connais par coeur pour l'interrompre et lui lancer: "Lorsque les musulmans modérés, comme vous dites, seront à nos côtés lorsque nous marcherons contre le fascisme islamique, nous pourrons les considérer comme modérés. Nous les accueillerons à bras ouverts. Il se trouve que çà n'est pas le cas." Interloqué il me répondit: " La, vous avez marqué un point." J'étais stupéfaite qu'un esprit aussi brillant n'y pensait pas tout seul ! Personne n'est parfait. Pour le reste, j'ai fais connaissance avec un très sympathique Paul-Marie Couteaux, avec lequel j'ai eu des échanges extrêmement intéressants, que je ne saurai révéler ici. Il sera présent ce soir à la réunion de travail organisée autour du Président Camus, au cabinet de mon meilleur ami, dont le fils, avocat également souhaite s'engager avec une petite bande de copains, tous avocats. Cette fois, il ne s'agira plus de faire des mondanités mais de parler de l'avenir du pays. Un avenir sur lequel nous voulons influer. »
Récit de la même soirée par Renaud Camus
(journal, soirée du 17 mai)
Paris, Tombe-Issoire, samedi 18 mai, onze heures et quart, le soir. Soirée “politique” hier soir chez Flatters (qui ne faisait que prêter son appartement pour une réunion des membres, amis et sympathisants de l’In-nocence) ; re-soirée “politique” ce soir, mais beaucoup plus resserrée, organisée par Sylvia Bourdon, près de l’Étoile pour me faire rencontrer un groupe de jeunes avocats idéologiquement voisins de la ligne du parti — ici comme là j’ai trop mangé, bien entendu, et chez Flatters, après les courses que Leroy, Bily et moi avions faites l’après-midi, et tout ce qu’ont apporté encore les invités, il reste de quoi nourrir un régiment pendant un mois (disons une escouade pendant trois jours…)
Rue Berger étaient présents Philippe de Saint-Robert, amené par Coûteaux, Couteaux lui-même et son confrère Karim Ouchik, Finkielkraut, donc, Élisabeth Lévy, Richard Millet, Charles Consigny, Christine Tasin, Pierre Cassen, Pierre Sauty, le responsable du site Fdesouche, et toute une belle jeunesse invitée par Jean-Michel Leroy, je suppose, et où brillait son frère cadet, un garçon de dix sept ans voué à faite chavirer bien des cœurs, à mon avis, et à démentir mes inquiétudes sur l’état culturel de cette génération.
Finkielkraut, comme il m’en avait annoncé le projet le matin, a fait état publiquement de l’objet de sa principale et presque unique réserve à l’endroit de l’In-nocence, notre appel et le mien en faveur du vote pour Marine Le Pen à l’élection présidentielle, l’année dernière. Élisabeth Lévy a renchéri sur un mode nettement plus agressif : elle parle avec insistance d’un grave erreur tactique, me reproche la confusion des genres entre littérature et politique, m’en veut surtout de les avoir mis, elle, Finkielkraut et mes autres défenseurs, dans une situation impossible. Ils pouvaient jadis faire un article sur moi dans Le Point ou même m’y donner la parole, à présent c’est tout à fait exclu. Je me suis marginalisé. Ce n’est pas l’avis de Coûteaux, qui trouve au contraire qu’on parle beaucoup plus de moi depuis un an. J’assure la compagnie, évidemment, que de savoir si telle ou telle prise de position va m’ouvrir ou me fermer les portes du Point m’est totalement indifférent et ne joue aucune espèce de rôle dans les décisions que je prends. Richard Millet soutient Finkielkraut et Lévy, mais d’un point de vue plus lointain, et avec moins de véhémence. Christine Tasin reproche à mes opposants de ne pas prendre la mesure exacte de la gravité et de l’urgence de la situation. Le dernier à prendre la parole est F. T., qui précise, pour l’ambiance, qu’il a adhéré le matin même au Front national…
J’ai moi-même, faut-il l’écrire, souligné que mon appel à voter pour Marine Le Pen ne valait en aucune façon ralliement à son parti, pas plus que la déclaration de François Bayrou selon laquelle il allait voter pour François Hollande ne voulait dire qu’il était devenu socialiste ; que dans l’urgence, et face à la gravité de la menace représentée par l’immigration de masse et le changement de civilisation, j’avais invité toutes les forces hostiles au Grand Remplacement à se regrouper derrière la candidature la moins éloignée de cette préoccupation majeure ; que le parti de l’In-nocence avait été fondé à cause de l’impossibilité que je voyais à voter pour Jean-Marie Le Pen, en 2002 mais que, s’agissant de sa fille, après diverses déclarations tout à fait explicites et dépourvues d’ambiguïté qu’elle avait faites, notamment à propos des juifs et de la dernière guerre, nous estimions, malgré nos fortes réserves politiques, que l’interdit moral était levé.
Cette parenthèse allocutoire et plus nettement politique n’a pas nui à la soirée, bien au contraire — il me semble qu’elle a beaucoup ajouté à son intérêt, et j’en suis reconnaissant à Finkielkraut, pour qui cette prise de position et de distance publique était sans doute une condition à sa présence, comme pour Élisabeth Lévy. Sylvia Bourdon parlait ce matin, sur Facebook de “procès stalinien”, qui m’aurait été intenté. Je ne l’ai pas du tout perçu comme tel.
Quant à l’émission “Répliques”, diffusée également ce matin, elle n’est pas mal accueillie autour de moi. Je continue de la trouver un peu terne, par ma faute. J’aurais dû prendre plus de risques, me lancer davantage, me soucier moins d’entrer docilement dans un moule étranger à mes façons de penser. Mais enfin, Pierre Merle s’étant montré tout à fait courtois, peut-être ne dois-je pas regretter de l’avoir été aussi.