Il semblerait que les cellules psychologiques s'étendent maintenant au second cercle des victimes (je veux dire par là à ceux qui ont vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours).
Un professeur des écoles se fait assassiner à coups de pistolet à Bastia. Il était "sans histoire" (aurait-il été "avec histoires" qu'on l'aurait sans doute assassiné avec un char d'assaut).
Bien évidemment, on va aussitôt créer, afin de réconforter les élèves potentiels... une cellule psychologique de huit (8) médecins.
Je vous laisse lire la relation que l'AFP nous fait de cela.
AJACCIO (AFP) - La police judiciaire de Bastia s'efforçait mardi d'élucider le meurtre, lundi en plein jour, à deux pas de son établissement et du palais de Justice, d'un professeur des écoles de 40 ans, Emmanuel Multeddo, décrit unanimement comme un homme "sans histoires".
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Emmanuel Multeddo, un insulaire originaire de Bastia, enseignait en CM2 à l'école maternelle et élémentaire Auguste Gaudin qui compte 200 élèves.
Son profil et son parcours présentés comme "sans accroc" compliquent sérieusement la tâche des enquêteurs qui s'efforcent de "refermer des portes, les unes après les autres" pour trouver un mobile.
Le procureur de la République de Bastia Jean-Jacques Fagni a décrit la victime comme "un père de famille sans histoires qui menait une vie lisse", qui "n'était pas nationaliste et n'avait pas d'accointances avec le milieu".
"Aucune piste n'est privilégiée", a-t-il ajouté. Un peu plus tôt, il avait souligné que le travail de la police risquait d'être "difficile et de longue haleine".
Selon le procureur, "il n'y a pas de témoin visuel des faits et les témoins auditifs n'ont pas évoqué d'éclats de voix laissant penser à une dispute" qui se serait envenimée. Une seule balle aurait été tirée, à bout portant, provoquant une hémorragie massive et une mort instantanée, a-t-il précisé.
Marié à une professeur des écoles, père de deux fillettes, l'instituteur a été tué d'une balle en pleine poitrine peu avant 13h30 alors qu'il se garait dans une rue proche de l'école. Un "crissement de pneus" aurait été entendu par des riverains.
L'épouse de la victime a été entendue comme témoin.
Trois personnes ont été interpellées à des fins de vérifications puis ont été remises en liberté sans aucune charge.
Emmanuel Multeddo qui enseignait à l'école Gaudin "depuis presque dix ans, en avait assuré temporairement la direction pendant deux ans et s'en était très bien acquitté", se souvient son supérieur.
"C'était quelqu'un que j'appréciais beaucoup, un homme sans histoires, gentil, convivial, à l'écoute et passionné par son travail", a indiqué à l'AFP l'inspecteur d'Académie Michel Reymondon qui n'exclut pas que son assassinat soit "une erreur sur la personne".
"Un type bien", "un homme droit", disent de lui des mères d'élèves interrogées par la radio France Bleu Frequenza Mora, à la sortie de l'école.
Les collègues de la victime sont trop affectés pour s'exprimer mais un syndicaliste enseignant a souligné la "symbolique extrêmement choquante" de cet acte, "commis le jour de la rentrée scolaire" en Corse.
Dès mardi matin, à la demande de l'inspecteur d'académie, une cellule psychologique de huit médecins et psychologues a été mise en place pour venir en aide aux élèves et aux collègues de la victime.
"Des enseignants extérieurs à l'école ont également été désignés pour remplacer les maîtres bouleversés et diriger des groupes de parole; d'autres professeurs qui n'avaient pas cours se sont présentés spontanément", a précisé l'inspecteur Reymondon.
"Ce dispositif sera maintenu jeudi car on sait que dans ce genre de cas, des enfants qui semblent aller bien +décompensent+ deux ou trois jours plus tard", a-t-il expliqué.
Au fronton de l'école, le drapeau tricolore a été mis en berne.