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Les JMJ sur France Inter

Envoyé par Henri Rebeyrol 
22 août 2011, 15:31   Les JMJ sur France Inter
Lundi 15 août, jour de l'Assomption, qui a été pendant quelques siècles la grande fête de la nation française, France Inter a consacré à 7 h 20 du soir l'émission "Le téléphone sonne" aux Journées Mondiales de la Jeunesse, organisées en Espagne en 2011 par l'Eglise catholique espagnole et destinées pour l'essentiel des participants aux jeunes catholiques d'Espagne, d'Europe et du monde entier. Pour tous ceux, très nombreux, qui ne participent pas à ces rassemblements, par indifférence ou pour tout autre raison, ces JMJ sont un événement médiatique, au sens où il n'a d'existence que dans les médias, qui en parlent souvent comme ils parleraient d'un rassemblement d'amateurs de rock ou de rap ou comme d'un divertissement festif chargé de peu de signification.

A France Inter, il en est allé tout autrement le 15 août. Du sens, les animateurs et concepteurs de cette émission ont cru qu'ils devaient en mettre, et beaucoup, mais pas du tout les éléments de signification que l'on pouvait attendre - du moins quand on est naïf, car, de France Inter comme de tout le "service public d'information", il faut s'attendre au pire.

D'abord les invités : un évêque (de Poitiers, ai-je cru comprendre, Mgr Podevin - je ne suis pas sûr de l'othographe de ce nom); un "spécialiste" de l'histoire des religions, "l'incontournable" Odon Vallet; et enfin, oui, je vous le donne en dix, en cent, en mille, en dix mille, etc., non pas Monsieur le duc de Lauzun, mais le recteur de la grande mosquée de Paris, M. D. Boubakeur, le musulman de service. Que venait faire un musulman dans cette galère ? A ma connaissance, il n'y a pas de musulman qui participe ès qualités à l'organisation des JMJ; il n'y en a sans doute aucun à la Messe, aucun dans les soirées de prière... Mais il en faut un parmi les invités à une émission sur les JMJ. Si l'on ajoute à ces trois invités, dont un seul est catholique, l'animateur, qui, du moins d'après les interventions qu'il faisait, semblait presque aussi étranger au catholicisme que le musulman et l'historien des religions, le "plateau" (comme on dit, je crois) était tout déséquilibré et il n'y avait que l'évêque (piètre orateur) - soit un autorisé à parler sur 4 - qui avait quelque familiarité ou quelque sympathie avec le sujet traité. On conçoit que les animateurs aient invité un représentant de la Jeunesse protestante ou des Jeunes Arméniens ou des Coptes exilés en France pour qu'ils expriment, en tant que chrétiens (et non pas catholiques), un point de vue extérieur (mais pas trop) sur ces JMJ. Mais pour France Inter, la seule religion qui ait accès (et un accès massif) aux médias ou au service public de l'information, c'est l'islam - et cela pour faire de la propagande. Aucun auditeur n'a protesté contre la composition de ce "plateau". Précisons : il a dû y en avoir, mais les animateurs se sont bien gardés de les "passer à l'antenne".

Car, deuxième étonnement (mais étonnement seulement pour ceux n'ont rien compris à la façon dont les médias rendent compte des événements de ce monde), il a été surtout question d'islam, dans cette émission consacrée, le 15 août, jour de Marie, aux JMJ - de la transcendance absolue dans l'islam (Allah est Un et entièrement extérieur au monde), du très vif regain de la foi dans les communautés musulmanes de France, regain qui se manifeste par des mosquées pleines, de la grandeur "spirituelle" du "jeûne" du mois de ramadan, etc. A aucun moment, l'animateur n'a essayé de "recadrer" le débat et de le centrer sur les JMJ - non plus d'ailleurs que le spécialiste Vallet ou Mgr Podevin, écoutant l'un et l'autre avec componction ou soumission une apologétique de l'islam à propos d'une émission sur le catholicisme.

Enfin, troisième étonnement (mais qui n'en est plus un pour ceux qui savent comment va le monde), le recteur de la mosquée, dissertant pieusement sur les liens très forts entre l'islam et la jeunesse, s'est lancé dans un vaste panorama historique, dont le but était, outre de prouver la grandeur de l'islam, de montrer le rôle de la jeunesse du VIIe siècle dans la diffusion de l'islam hors d'Arabie, au point de se lancer dans une apologétique, en citant le célèbre Tarik, dont Gibraltar, a-t-il précisé, porte le nom et qui a conquis à la tête de ses armées l'Espagne, des invasions, des conquêtes, de la violence armée, de la soumission des peuples au sabre d'Allah. Aucun des deux invités n'a moufté mot, l'animateur n'a même pas essayé de couper la parole au panégyriste; et les auditeurs qui auraient pu protester contre ce qu'ils entendaient ne sont pas "passés à l'antenne" : censurés sans doute.

Voilà ce qu'il en est du service public d'information. Pierre Dac, à Radio Londres, mettait en musique des slogans amusants à partir de jingles de publicité (on ne devait pas dire "jingles" alors). Le plus connu est : "Radio Paris ment / Radio Paris ment / Radio Paris est alleeeuuuumand". C'est ce slogan qui m'est venu à l'esprit en écoutant presque jusqu'au bout, non par masochisme, mais pour voir jusqu'où peuvent s'abaisser les Français, du moins les seuls autorisés à parler, cette émission, slogan qui résume assez bien la situation dans les médias, à condition de changer quelques mots : "Radio France ment / Radio France ment / Radio France est musuleeeuuuman". Radio Paris était déjà, semble-t-il, une radio de service public.
22 août 2011, 15:39   Re : Les JMJ sur France Inter
"Que venait faire un musulman dans cette galère ?"

L'avocat du Diable !
Mgr Podevin était là en tant que porte-parole des Evêques de France.
22 août 2011, 19:36   Re : Les JMJ sur France Inter
L'émission peut être écoutée ici.
28e minute de ce festival de sottises.

Ayant rendu compte du sondage de La Croix dont il émerge que les catholiques sondés demandent à l’Église une aide spirituelle et une formation doctrinale et se contrefichent des questions qui passionnent les médias (morale sexuelle, ordination des hommes mariés, femmes prêtres) l’animateur (dont j’ignore le nom) conclut :

« On a l’impression que les jeunes demandent à l’Église plus d’être régulière que séculière, qu’elle soit plus dans les règles, plutôt qu’elle n’épouse son temps ».

Voilà un monsieur qui connaît le sens des mots régulier et séculier.
Et à la 37e minute, Mgr Podvin ose déclarer :

« Nous savons bien que, hélas, quand il y a crise, il y a un certain retour au religieux. »

Mais naturellement son hélas fait référence à la crise (« il y a des crises, hélas »), pas au retour du religieux.
Chatterton,

Je n'entends pas ce que dit Mgr Podevin ainsi.

Je pense qu'il nous dit qu'hélas, ce n'est qu'en situation de crise que le sens du religieux se manifeste.
Pas sûr, Jean-Marc. De bout en bout, Mgr Podvin se montre soucieux de se couler dans le discours médiatique... C'est ce qui le rend capable de déclarer que les religions se nourrissent du malheur des gens... avant d'ajouter jésuitiquement que la sienne, non, justement.

Ne plaide pas en sa faveur le fait qu'il ne peut se résoudre à répondre à l'argument du monsieur homosexuel, qui lui dit en substance : mon orientation fait partie de moi ; si vous m'aimez, vous devez aimer aussi mes penchants.

On sent les effets d'un coaching désastreux, la stratégie de « comm » se résumant à : faire profil bas, ne pas choquer, échapper à la réputation de moralisme intransigeant. Pas sûr que ces propos, qui m'évoquent, je ne sais pourquoi, une passoire de nouilles refroidies, séduisent beaucoup d'incroyants ou de tièdes. Et il est sûr qu'ils agacent les croyants.
Francis vous dira que les meilleures nouilles japonaises sont justement des nouilles froides.

Todo Modo disait Sciascia, suivant Loyola, et Ad augusta per angusta, ajouterai-je.
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