Citation
Jean-Marc du Masnau
Cette affaire de Vercingétorix et de Clovis m'intéresse particulièrement, et je manque d'informations à ce propos.
Mais je vois que je n'ai pas répondu à ça.
Pendant treize siècles, il a fallu expliquer dignement pour les deux parties, comment les Francs se retrouvaient à faire un royaume en Gaulle. Sur ce point, tout y est passé. En reprenant le mythe de la pré-fondation de Rome par Enée, les Francs se retrouvaient cousins d'Enée, et les Gaulois n'étaient pas loin dans le cousinage - car voyez, vous, il y avait un Paris chez les Troyens. .
Mais, au XVIIIe siècle, des malheureux se sont pris à faire éclater le mythe de toutes les manières possibles, et ce des deux cotés : les futurs "aristocrates" ont commencé à dire qu'ils y avait deux peuples : les conquérants et les conquis, ce qui est génétiquement faux, in fine, à cause du croisement rapide des Francs, et les autres ont répondu finalement : qu'ils retournent en Franconie - la phrase de Sieyes - ce qui est stupide, car les Francs ne venaient pas de Franconie ... C'est l'inverse : ils sont arrivés dans la future Franconie avec les Carolingiens ....
Pour tout dire - il faudrait que je retrouve la référence exacte, mais j'ai bein vu ce texte - : le fait est qu'au moment de la révolution une adresse avait été faite à l'assemblée pour changer le nom même de la France, en faveur de Gaule - ou quelque chose comme ça.
Dois-je continuer .?
Quand je dis que le projet de la révolution, c'est l'Afrance, à savoir, privation de la France de son essence, à commencer par son nom - qui, à lui seul, compte autand que ce qu'il désigne -, ce n'est pas que jeu de mot littéraire. Les textes sont clairs.
Comprenez vous, maintenant, tout l'intérêt de déterrer ce "vaincu primordial" dont personne n'avait plus parlé pendant 18 siècles ? Montrer que la fondation historique de la France n'est rien. Que ce n'est qu'un vague hasard, un dommage collatéral des invasions "barbares", comme une "trace de pneu dans les chiottes de l'histoire". Du reste, dans les manuels d'histoire concoctés par la IIIe, je me souviens de cette phrase : les Francs ont donné leur nom à notre pays. Point final .... Rien d'autre ! Allez fouiller les textes : jamais le mot germain n'est prononcé nulle part, dans ce chapitre où l'on casse les vases et les têtes à coup de hache ! Et pour cause ... Ce n'était pas le moment, puisque le Siegfried d'Ajaccio avait réveillé la Walkyrie, endormie depuis mille ans, à coup de botte, et qu'elle était devenue hystérique.
Et encore, ce geste inouî. Que signifie le fait que Napoléon reprenne les abeilles de Childéric, à savoir le Père de Clovis, à la place des Lys - Fleur de Loys - qu'on lui impute de manière mythique à son fils ? Que cette histoire de clovis est comme une bifurcation accidentelle, donc non essentielle, de notre histoire, et que véritable successeur de Childéric, pour l'histoire, ce n'est pas Clovis, mais Napoléon !
"J'assume tout de Clovis au Comité de Salut Public", disait Bonaparte. Napoléon a prétendu a plus, comme vous le voyez. Mais c'est bien sous son neveu que l'on a inventé : "j'assume tout de Vercingétorix à Waterloo". Et cela devait finir à Sedan ... Défaite, vous dis-je. C'est écrit dessus, comme le Port-salut. Dis moi qui tu honores et je te dirais comment tu finiras !
Pour finir, justement, ce qui particulièrement drôle, c'est que les statues de Vercingétorix soient souvent affublées de détails vestimentaires propres aux Francs ....