La meilleure manière de changer l'histoire d'un peuple sans trahir qui que ce soit, c'est d'être étranger au peuple qui avait fait cette histoire !
Non.
L'étranger est un instrument. Il n'a pas de stratégie interne à la nation qu'il atteint. Sa pensée, son plan stratégiques sont encore posés les deux pieds sur le sol sien qu'il a quitté; quand ayant atteint le sol qu'il a convoité, à l'abord de ce sol, sa stratégie originelle qui tend naturellement à se moduler, se montre de courte vue et très opportuniste; elle ploie au fort vent autochtone qui se joue de lui, mise sur lui, s'en empare comme instrument et ferment, soit de prolongement soit d'altération des conditions qu'il rencontre. Il est le ferment et l'instrument consentant de ce que les maîtres des lieux et du moment entendent faire de lui pour pérenniser leur temporaire domination. C'est ainsi que cela a toujours fonctionné, d'aussi loin que l'histoire moderne peut nous l'enseigner, du Japon abordé par les chrétiens navigateurs au 16e siècle, du Pérou accosté des terres par Pizarre et ses hommes -- Pizarre instrument d'Incas qui explosa à la face de l'empire Inca.
Le changement de peuple en France est pensé et organisé en France, point en Afrique ou ailleurs. Le changement du peuple de France est le fruit d'une pensée qui s'est émue en France, que rencontre avec bonheur l'étranger qui va en être l'instrument et le ferment.
Dites-moi comment Aristote contredirait cela. J'aime la philosophie et je sens que j'ai beaucoup à apprendre de vous.
René Girard est un autre auteur dont vous et moi pourrions tirer parti dans ces débats. Girard a consacré l'essentiel de son oeuvre à l'étude des mécanismes du bouc émissaire. Eh bien, permettez-moi de vous dire que ce à quoi nous assistons confirme et vérifie sa théorie
en quelque sorte par l'autre face, la face nord: l'étranger dont se saisissent les Valls, les Delanoë et les Fillipetti pour nous imposer leur domination et en pérenniser la douleur est un bouc émissaire inversé; en effet le bouc émissaire dont le mécanisme purgatif par expulsion a été exploré par Girard est l'instrument d'une union des parties qui se servent de lui pour opérer leur refonte, refonder leur union; cependant que l'étranger est dans la France d'aujourd'hui
bouc "rémissaire", instrument d'une
division des parties entre les mains des hommes et des femmes dont nous combattons les idées en France. Cette oeuvre-là est dia-bolique (oeuvre divisante); la préférence étrangère, l'affirmation constante d'un "parti de l'étranger", agissant à tous les niveaux de la société et de la culture, ressortent à un mécanisme du bouc émissaire inversé qui "accueillerait le bouc" (le diable) pour scinder l'existant afin de le faire tenir tout entier dans sa poche, tout entier dans son camp et dans ses vues; et pareille entreprise totalitaire ne saurait être contrée et mise en échec, par nos soins ou par les vôtres, en re-inversant le bouc rémissaire en bouc émissaire rétabli dans ses fonctions ordinaires
d'être d'expulsion. Donc, non, Aristote ou pas, cher Barrique,
pas de haine de l'étranger. Nous sommes trop politiquement éveillés, vigilants, et soucieux de clarté dans l'action pour nous amuser à pareil jeu d'escarpolette à tour complet.
Notre problème, en France, concerne les Français, c'est à eux que nous nous adressons, quels que soient leurs ancêtres. Tous sont invités à respecter ce pays et encouragés à être les acteurs de son avenir sans solution de continuité, sans "changement de civilisation". C'est là notre interdit catégorique, ce contre quoi nous sommes prêts à hausser la voix et à quoi nous voulons barrer la route : nous
interdisons le changement de civilisation sur ce sol, que certains envisagent de mettre en branle par le truchement d'un changement de peuple auquel, par voie logique et aristotélicienne puisque vous semblez y tenir, nous nous opposons tout aussi farouchement.