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Dies Irae et le journalisme à la française en régime de presse subventionnée

Envoyé par Francis Marche 
Dans le Figaro.fr du dimanche 26 janvier : un article sur la manifestation du jour, organisée par le collectif "Jour de Colère" :

Des groupes aussi différents que Civitas ou les adeptes de Dieudonné, en passant par une partie des Bonnets rouges, des révoltés fiscaux ou l'extrême droite identitaire appellent à une même manifestation, dimanche. Autopsie d'un mouvement que seule une opposition radicale au pouvoir rassemble.

Mon commentaire sur le site de Figaro.fr qui sera censuré:

Mais pourquoi ce terme "Autopsie d'un mouvement" ? Les autopsies se pratiquent sur des cadavres n'est-ce pas ? Or ce mouvement vient à peine de naître et votre article paraît le matin de sa première manifestation. De deux choses l'une, soit Julien Licourt qui a signé cet article souffre de carences de vocabulaire en français qui ne lui permettent pas de parler "d'ausculation d'un mouvement" ou "de radioscopie", ou de tout terme à sens équivalent ("plongée dans", "dissection de", etc.) ou bien il s'agit d'une mise en condition par un choix de mot calculé, autrement dit d'une propagande politique subliminale. Dans les deux cas le journaliste ne fait pas son travail: dans le premier cas il ne sait pas le faire, ne dispose pas des moyens linguistiques minimaux pour l'assurer; dans le second il fait tout autre chose que son travail d'information : il distille en sous-main de la doxa; il fait oeuvre d'agent désinformateur. Je vous prie de ne pas censurer ce commentaire qui ne comporte aucun élément blâmable au regard de la Charte ou de la Loi.

Voilà un exemple probant du fait que la presse nationale de la France de François Hollande use de méthodes qu'aurait pu lui envier le Pékin Information de la grande époque.
Joli uppercut ! Avez-vous été censuré (je veux dire : "modéré") ? Cela prouverait également l'extrême lâcheté, et l'extrême fatuité de ces gens, qui ne daignent même pas répondre aux lecteurs qui les interpellent sans excès de langage (et encore, y eût-il excès...)
Un reportage télévisé récent, dont le sujet était quelque chose comme "la haine se déchaîne sur internet", faisait état de 80 ou 85% de réactions modérées sur les sites français, sous-entendu : la plupart des internautes sont des fous racistes qui appellent à la ratonnade, à l'extermination des juifs, et parent chacune de leurs interventions d'insultes atroces. La France va mal, la haine gagne, etc.

J'ai constaté que s'agissant des sites lepoint et lefigaro, cette censure ne s'applique pas à des propos insultants ou racistes, comme on voudrait nous le faire croire, mais à tout ce qui déplaît à la journalisterie. J'avais très poliment fait remarquer, par exemple, qu'un message public dans lequel Giesbert tutoyait Copé était désagréable à un lecteur qui ne connaissait pas, personnellement, le semi-présidentiable Copé, ni le directeur de publication Giesbert. Non. Passe pas. Ouste, l'insolent. Alors une réaction comportant "immigrés", "délinquance", "race"... n'y pense même pas, hérétique ! No pasarás !

Tous mes efforts circonlucutoires n'y changeront rien : 70% de mes commentaires censurés, au bas mot.
Francis,

Dans le cas d'espèce, on peut difficilement faire grief au Figaro d'employer un terme dans un de ses sens corrects. C'est d'ailleurs le premier que donne Littré, celui de l'examen attentif.

La presse, en outre, en use fréquemment, voir par exemple cet article de Libération relatif à François Hollande :

[www.liberation.fr]

L'immobilisme de M. Hollande est loin d'être mort !
Depuis quand les journalistes utilisent-ils les mots dans le sens premier indiqué par le Littré ? Ce serait beau...
à Quentin Dolet : ce commentaire a bien évidemment été censuré, comme je l'avais anticipé devant vous avec un degré de certitude de cent pour cent.

Nous sommes face à un régime, une totalité.
Même remarque que M. Pugnière. Sur les sites de la presse généraliste, la censure des commentaires est systématique, M. le journaliste-censeur ne laissant passer que ce qui correspond à l’opinion publique telle qu’il la fantasme (les généreux de gauche, les grognons de droite, les minorités qui glapissent qu’on les victimise, etc.). Si vous sortez de ces catégories définies a priori, votre message ne passera pas, même s’il n’a absolument rien de polémique. On peut décrire les choses aussi en disant qu’un commentaire ne passe pas s’il est plus intelligent que l’article qu’il commente (ce qui, au doigt mouillé, doit donner effectivement censure de 4 commentaires sur 5). Après, les journalistes auront beau jeu de prétendre que les internautes sont des brutes épaisses, dysorthographiques et adeptes de la pensée binaire. Naturellement, ce sont les seuls messages qui échappent à la censure !

Sur les autres sites, c’est très variable. J’avais laissé un commentaire le 22 sur le site des Pieds sur terre, célèbre émission documentariste de la gauche psychotique (loony left) sur France Culture. Censuré. Insistant, je reposte le début de mon message le 23. Résultat : levée de la censure et le premier message est mis en ligne tardivement (le message a été rétroactivement intégré le 23 dans le fil de messages du 22). Il s’agissait de l’émission sur Vitrolles conquise par le Front National. Ci-dessous, copie de mon message :

La bibliothécaire qui explique vers 15mn qu’on l’a obligée à acheter les quatre volumes du Prince Éric de Serge Dalens, « qui magnifiaient un peu cette amitié un peu très ambiguë entre jeunes nazis et des scouts », ça dépasse tout. Le prince Éric V, de la principauté imaginaire de Swedenborg, jusqu’à nouvel ordre, fait la guerre dans l’armée française, en vertu d’un antique traité, et dans un régiment de spahis algériens, encore. Et il va à Londres, le bougre. Et il est tué par les Allemands, encore (La Mort d’Éric). Ah oui, j’oubliais, le méchant du cycle romanesque s’appelle Olaf Tadek. Lui, il est bien nazi. Conclusion : des romans où le méchant est nazi sont des romans nazis. CQFD.

On a parfaitement le droit de ne pas aimer la collection Signe de piste des éditions Alsatia. On a même le droit de ne jurer que par des bouquins pour la jeunesse du style Parvana une enfance en Afghanistan, ou Paloma la petite disparue latino-américaine. Mais quand on commence à halluciner le contenu des livres dans une intention partisane, on révèle malencontreusement que l’on est une pauvre petite stalinienne jamais sortie de ses années 1950 — et dès lors l’émission dans laquelle on est interviewée devient contre-productive, parce que l’auditeur qui connaît les livres dont on parle se dit que les mégrétistes et la stalienne n’ont qu’à se bouffer entre eux, que ça débarrasse.
Maj (comme ils disent): la phrase Autopsie d'un mouvement que seule une opposition radicale au pouvoir rassemble a été coupée.
Monsieur Dolet,

J'ai pris la peine de fournir un lien avec un article de "Libération" antérieur, vous pouvez le consulter avant de demander :

Depuis quand les journalistes utilisent-ils les mots dans le sens premier indiqué par le Littré ? Ce serait beau...

En fait, une des particularités de la langue utilisée par les journalistes est de mêler acceptions nouvelles et mots dans leur sens premier ou ancien. Voir par exemple la présence de "Force est de...", tournure très classique mais remise au goût du jour par la presse, ou bien "transfèrement", pour les détenus, qui avait disparu il y a cent ans.

Pour "Autopsie" dans le sens premier, utilisée par le Figaro, quelques autres exemples :

[www.lefigaro.fr]

[www.lefigaro.fr]

[evene.lefigaro.fr]
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