La ruse n'est pas même nécessaire : il suffit de
cartelliser la pratique banquière dans le secteur du détail et de l'emprunt immobilier. Les banquiers sont une étrange caste, parfaitement moutonnière et consanguine. C'est le fait que "les autres le font aussi" qui les protège et masque la malhonnêteté foncière de leurs pratiques, c'est le fait de "la culture" que certains opposent aux mathématiques.
Les mathématiques, les voici :
dans le système européen, celui qui emprunte un million d'euros sur 30 ans, soit 360 mensualités, à 3 pour cent par an paiera 33000 euros d'intérêt par an; sur 30 ans, il déboursera en intérêts 30*33000 soit 999000 euros. Autrement dit il paiera son bien DEUX FOIS puisque
la totalité de ses remboursements s'établira à 1 000 000 + 999 000 = 1 999 000 euros.
Si l'on lisse ce montant sur les 360 mensualités, il déboursement tous les mois, sur l'entièreté des 30 ans d'amortissement de l'emprunt, y compris, donc, les douze mois de la dernière année :
1 999 000 : 360 =
5552 euros.
Au Japon, où l'amortissement du capital s'opère dès la première mensualité, l'emprunteur, dans la trentième année, ne remboursement plus
que un trentième du capital, sur lequel s'appliquera le taux d'intérêt contractuel (lequel pour la commodité de le démonstration on va supposer fixe):
soit pour la trentième année,
A en intérêt: [(1/30)*1 000 000] * 3/100 = 1000 euros
B en capital: [(1/30)*1 000 000] = 33333 euros
A + B = 34333 euros ; soit une mensualité, pour cette trentième année de remboursement, qui sera de
2861 euros.
C'est à dire que la différence des mensualités dans la dernière année sera bien à peu près du simple au double : 5552 euros en France pour 2861 équivalent euros au Japon.
Dans le cas d'une personne aux revenus modestes qui s'achète un bien à 400 000 euros ou équivalent en yens, cette différence du simple au double fera que, si c'est une jeune femme, la Japonaise aux revenus moyens pourra s'habiller dans le luxe, se payer le restaurant français (cher, au Japon) deux fois par mois et prendre des vacances à Hawaï tous les ans, tandis que son homologue française
à qui le banquier aura différé l'amortissement de son bien de plusieurs années s'habillera à Oxfam, s'achètera des sacs contrefaits aux puces de Montreuil, ira "au chinois" à 28 euros par personne quand elle fera une sortie restaurant et prendra ses vacances chez sa mère dans le Périguord.
Merci monsieur le banquier ! Vous êtes décidément trop bon avec ce bétail ! L'Etat devrait vous renflouer un peu plus souvent pour vous témoigner sa gratitude, celle que vous doit ce peuple qui ne mérite pas tout ce que vous faites pour lui!