Quand on parle démographie, on ne pense qu'aux naissances alors que la cause principale de l'augmentation de la population est l'augmentation de la durée de la vie, et donc l'augmentation du nombre de vieux.
Pour quoi ce terme ? parce que c'est celui qui était en usage avant le politiquement correct, avant que les jeunes n'aillent jusqu'à trente-cinq ans et que les vieillards n'apparaissent qu'à compter de quatre-vingt-quinze.
Première question, qu'est-ce qu'un vieux ?
La réponse est facile. Un vieux, au XXème siècle, c'est quelqu'un de plus de soixante-cinq ans (voire un peu moins). Cet âge-là, c'est celui de la fameuse "Retraite des vieux".
Dans son fameux message du 11 mars 1941 (fameux parce qu'il contient la formule
Je tiens les promesses, même celles des autres, lorsque ces promesses sont fondées sur la Justice), le Maréchal de France, Chef de l'Etat Français, montre que cette notion de vieux (il était spécialiste de la chose, je crois) est synonyme d'inutilité productive.
La France va donc entreprendre un grand geste de sollicitude et d'équité. Elle l'entreprend en faveur des vieillards, plus frappés que tous les autres par la dureté des temps...
Pour ceux qui ne possèdent rien, la modeste pension sera d'un grand soulagement. Pour ceux qui disposent déjà de quelques ressources, elle constituera le supplément qui les mettra à l'abri de la misère...
Pour que les vieilles générations puissent vivre dans le repos, il est nécessaire que les jeunes générations s'adonnent à un travail obstiné. Or, un pays qui n'a plus de jeunes, parce qu'il n'a pas d'enfants, ne peut entretenir ses vieux...
Ce sont là des vérités simples, des vérités claires, que vos maîtres ont sans doute oublié de vous enseigner.
Qu'est-ce qu'un vieux, un vieillard, le terme est dit, au sens de cette loi ? c'est une personne de plus de soixante-cinq ans. Il faut savoir qu'en 1938, l'espérance de vie d'un homme de quarante ans n'est que de vingt-sept ans.
De même, en 1960, on est vieux jeune, si j'ose dire. Comment 1960 voyait-elle les vieux ?
Considérons le regard du cinéma.
1960 : sortie du très intéressant "Les Vieux de la vieille", où un trio est menacé du sinistre "Gouyette", mouroir connu.
Qui sont les acteurs jouant le trio ? Jean Gabin, 56 ans ; Pierre Fresnay, 63 ans ; Noël-Noël, 63 ans.
Considérons maintenant le XIXème siècle : on y est vieux encore plus jeune. Prenez Sambre-et-Meuse. La chanson parle de Valmy, bataille durant laquelle le régiment n'existait pas. Le "général, vieillard débile", c'est Dumouriez. Il a cinquante-trois ans.
En fait, notre pays est frappé de jeunisme, non pas tant en ce qu'il glorifie les jeunes, mais plutôt en ce qu'il rajeunit les vieux (ou plutôt en ce que les vieux ne veulent pas paraître vieux, car ils ne rajeunissent pas).
Cette idée du "jeune vieux" est battue en brèche par d'autres indicateurs : les faits sont têtus, et l'espérance de vie "en bonne santé" plafonne à soixante-deux ans.
Voyons maintenant l'impact des vieux (qui sont souvent des vieilles) dans la hausse de la population, sur une longue période, de 1950 à nos jours.
En 1950, la France comptait 42,010 millions d'habitants, dont 4,730 millions de vieux (personnes de plus de soixante-cinq ans). De nos jours, elle compte 63,930 millions d'habitants dont 11,620 millions de vieux.
Si, dans la population totale des in-vieux (mois de soixante-cinq ans) on isole les jeunes-jeunes (moins de vingt ans), on voit que la hausse n'est, relativement, que de 24%, alors que le nombre de vieux a augmenté de 145%.
Si la population française avait augmenté à proportion de celle de ses jeunes-jeunes, elle serait à 52 millions, soit près de 12 millions de moins. Plus de la moitié de la hausse est due aux vieux.
Question aux intervenants : que faire ?