Renaud Camus,
Notes sur les manières du temps, 1985
p 244 : "En but à toutes les agressives familiarités [...] des serveurs de restaurant [...], j'en arrivais à me demander si..."
En butte à...
p 132 : "il est venu saluer la Kronprinzezin, Cecilia, qui était avec nous"
Kronprinzessin.
Cette erreur et la précédente dues, je suppose aux typographes ou dactylographes, je ne sais, qui existaient encore avant cette nôtre époque où l'auteur remet à l'éditeur un disque contenant le texte prêt pour l'impression.
p 246 : "Et par lassitude des affronts des garagistes [...], je me suis condamné pour l'éternité aux voitures de la même marque, l'empressement des distributeurs à vous vendre un nouveau modèle, dans ces cas-là, modérant un peu la reluctance qu'ils aimeraient afficher à vous reprendre l'ancien."
"reluctance" ne semble pas exister en français ; le mot existe en anglais, qui peut se traduire par "répugnance". Anglicisme indu ou création bien formée et utile ? Je suis incertain.
La cause de ce mot est d'autant plus difficile à plaider que "réluctance" (avec un accent aigu), existe, dans le vocabulaire de la physique, plus précisément de l'électricité.
Je me souviens que
Roman Furieux contenait "ses florides attraits" [le déterminant possessif fait référence à l'ancienne et toujours assez splendide maîtresse du feu roi].
En anglais, le mot signifie "coloré", pour la complexion.
En français, "qualifie une couleur rouge vif, se dit de certaines éruptions cutanées".
Il me semble qu'on a là affaire à un anglicisme.
Dans
Roman Furieux, je me souviens que tel jeune homme voulait essayer d'avoir un rapport charnel avec le roi, pourtant hétérosexuel. Ses amis lui reprochaient de vouloir débaucher homosexuellement, si je puis dire, un hétérosexuel, en lui disant : "Quel impérialisme !" [impérialisme homosexuel]. La scène se passait dans les années cinquante, en Californie, dans un milieu d'acteurs. Le mot "impérialisme", dans cet emploi figuré, dans les années cinquante, même dans un milieu d'acteurs, m'avait semblé implausible et détonnant, à tort ou à raison. [Mon dictionnaire me signale que le mot "implausible", que je viens d'employer, n'existe pas ; il me semble bien formé et utile, je l'emploie donc]
(
Roman Roi et
Roman Furieux étant deux livres qui m'ont toujours ennuyé, mais que j'ai lus peut-être une dizaine de fois chacun - et certains passages beaucoup plus souvent je pense (par exemple la première page de
Roman roi : "L'été du désastre..."). En fait, je crois il n'y a pas de livre qu'adulte, j'ai plus relu que ceux-ci. Je les regardais d'en-bas, si je puis dire. J'en étais baba : ébahi, admiratif, écrasé. Sont-ce des livres qui étaient au-dessus de mon niveau de lecteur et que je relisais par effort culturel ou snobisme ? Je ne sais. J'ai même lu une histoire de la Roumanie dans la foulée - laquelle m'a encore davantage fait apprécier
Roman Roi.
J'ai lu une biographie fictive du Prince Eugène écrite en style du début du XVIIIème siècle. Elle m'avait enchanté, et ébloui par sa virtuosité d'écriture. Mais je l'ai peu relue. Pourquoi ces relectures des deux i]Romans[/i], et cette non-relecture relative de ce livre sur le Prince Eugène ? Je ne sais. Je les connais aussi bien que la trilogie des
Mousquetaires ou que
Les Misérables).