Le charabia moderne se répand partout. Dans un
article du Figaro sur lequel je suis tombé hier, on trouve ceci (il aurait presque fallu citer le texte en entier, bel exemple de renoncement à l'effort de la langue) :
"Le discours qui
victimise le musulman comme nouvelle figure de l'opprimé,
rabattant des difficultés d'intégration sociale sur les discriminations sans aucune mesure, pousse à
se tromper de colère derrière l'idée d'une France raciste qui s'inscrirait là dans une continuité postcoloniale, avec des effets désastreux de repli sur soi."
"[...] au regard d'une société et d'un Etat qui ne
fait plus autorité, avec un
prêt à porter de l'irrespect qui est devenu un véritable lieu commun."
"Dans ce contexte, on voit des jeunes de plus en plus jeunes rejeter tout cadre,
comme l'observent les travailleurs sociaux, face auxquels les réponses éducatives classiques sont inopérantes avec une justice souvent démunie."
"Ces ingrédients viennent poser le cadre d'une légitimité symbolique de la violence, tournée contre ce que représente
la société qui peut ainsi se synthétiser dans un engagement religieux radical."
"Ailleurs, dans le monde, on a vu apparaitre des conflits armés où l'islam est à l'initiative, sur beaucoup de fronts face à des pays occidentaux,
offrant une analogie avec l'interprétation d'un certain vécu négatif vis-à-vis de la religion en France, savamment mis en parallèle par ceux qui développent la propagande djihadiste."
"Par ailleurs, on peut se poser aussi la question
de savoir, si le fait que ces familles qui l'ont contactées
soient très majoritairement athées, tel que cela est rapporté,
ne soit pas le reflet d'une certaine réticence des familles musulmanes à se manifester. Ce qui pourrait se comprendre au regard de la façon
dont cela peut aussi les exposer autrement, relativement à un attachement à leur religion ainsi mis à l'épreuve."
"[...] le fondement doctrinal de l'islam est qu'Allah
est unique dont l'unicité renvoie à Al-islam [...]"
"De fait, le Djihâd par l'épée sert d'argument à différents groupes musulmans pour promouvoir leurs guerres contre des «mécréants»
dans quoi ces jeunes djihadistes se reconnaissent."
La personne qui s'exprime ainsi (peut-être est-ce une mauvaise transcription d'un entretien oral, et dans ce cas c'est le journaliste qui est coupable), Monsieur Guylain Chevrier, est "membre de la mission laïcité du Haut Conseil à l'Intégration (2010-2013), formateur en travail social et chargé d'enseignement à l'université, docteur en histoire."