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Lapsus et vérité

Envoyé par Henri Rebeyrol 
24 décembre 2013, 11:16   Lapsus et vérité
Dans le paragraphe « un communisme de village » (p. 77 de La fin du village de Jean-Pierre Le Goff, Gallimard, 2012 — c’est Laurence Wylie un demi siècle plus tard), on peut lire cette définition admirable du communisme : « Si j’ai besoin de toi, tu me rends service et si tu as besoin de moi, tu me rends service… C’est ça le vrai communisme. » On est en droit de supposer que l’auteur de cette définition (un ouvrier électricien communiste) a dit ou a voulu dire : « Si j'ai besoin de toi, tu me rends service et si tu as besoin de moi, je te rends service. »

Quelle que soit l’hypothèse, le texte porte « tu me rends service » — ce qui constitue, ironiquement sans doute, la meilleure définition et la plus insolente du communisme, laquelle est une variante de celle que l’on entend parfois dans les classes populaires : « Ce qui est à toi est à tout le monde (variante : est à moi), mais ce qui est à moi est à moi. »

Or, l’auteur du livre, un sociologue (ceci explique sans doute cela) ne se rend même pas compte qu’il a transcrit une bourde (qu’il aurait dû corriger) ou que sa transcription est une énorme bourde, comme s’il faisait s’exprimer par ce lapsus l’inconscient social. Ce sociologue — du CNRS (mazette !) — est tenu pour le moins bête, le moins borné, le moins débile de la profession des scienceux du social. Je n’ose pas imaginer ce que peuvent pondre les autres.
Utilisateur anonyme
24 décembre 2013, 12:26   Re : Lapsus et vérité
Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme. Le communisme, c’est le contraire !
24 décembre 2013, 15:01   Re : Lapsus et vérité
Cet ouvrage contient, outre ce lapsus, quelques descriptions savoureuses des "cultureux à la campagne" et aussi, ce qui n'est pas tout à fait rien, quelques analyses assez objectives des problèmes identitaires liés à l'immigration.
24 décembre 2013, 22:53   Re : Lapsus et vérité
<i>on peut lire cette définition admirable du communisme : « Si j’ai besoin de toi, tu me rends service et si tu as besoin de moi, tu me rends service…</i>

C'est beau.
C'est biblique.
Il n'y a aucun lapsus.
25 décembre 2013, 00:07   Re : Lapsus et vérité
De toute façon, le service qu'on rend au bienfaiteur en devenant son obligé est au moins aussi grand que le service rendu par le premier.
25 décembre 2013, 02:15   Prière comptable
C'est le principe du désendettement unilatéral et constant : en remboursant son prêteur (et donc en l'enrichissant), le pauvre se désendette, mais lorsqu'il s'endette, il désendette aussi le riche, il l'allège, le désencombre de sa créance sans objet qui l'étouffe de sa masse inerte comme un "passif"; en empruntant au riche, le pauvre lui rend donc service, si bien que le pauvre vit toute une existence dans le service du désendettement : il désendette toujours, tantôt lui-même, tantôt ses prêteurs. Toute son existence est vouée à l'apurement d'un passif. Et c'est cette damnation d'un service de désendettement ad infinitum qui lui fait tourner ses regards vers le Ciel où réside l'office du Trésorier Payeur Général qui opèrera le Grand Remboursement pour solde de tout compte.

En Orient, rien ne figure mieux cette aspiration à devenir le destinataire final de tout bien en circulation que la manière d'égrener les perles de son chapelet, en les faisant passer dans le creux de sa main dans un mouvement vers soi. En Orient, on prie comme on encaisse.
02 janvier 2014, 13:01   Re : Lapsus et vérité
Si tu as besoin de moi tu me rends service.
Je considère que me rendre service est une chance et un honneur et qui va apporter beaucoup à celui qui se rendra digne de m'aider.
Tout s'éclaire. On peut aussi voir les choses comme ça.
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