Il s'agit bien de ce qu'on nomme "égalisation", ou equalizing (equalization) en anglais, c'est-à-dire de la puissance respective qu'on donne aux bandes de fréquences qui composent "le son". Mais je ne peux répondre à votre question, puisque l'égalisation joue sur les deux phénomènes. Utilisée de manière excessive, elle peut en effet déformer un timbre, bien que son but soit généralement de rendre les différentes parties d'une musique
compréhensibles, audibles, et donc, dans un mixage, de faire qu'on entende à peu près tous les instruments.
Sur les voix, en particulier, l'égalisation est une donnée fondamentale de la prise de son. En effet, la voix possède une zone de fréquences pertinente pour la compréhension de ce qui est dit : ce sont les fréquences de medium et du haut medium (pensez au téléphone). Quand on aime exagérer les basses, le bas medium et les aigus, comme dans les bandes annonces de films américains, par exemple, on gagne en spectaculaire ce qu'on perd en intelligibilité.
Si vous additionnez une actrice qui ne sait pas parler, qui n'articule pas, un preneur de son qui ne connaît pas son métier, un ingénieur du son qui croit de son devoir d'imprimer "sa marque de fabrique" au son d'un film, et un réalisateur sourd (comme à peu près tous sauf Godard), vous récoltez un film qui nécessite d'être sous-titré.
L'égalisation n'est pas un mot trompeur, Marcel, au contraire.
Il désigne le processus par lequel on fait en sorte que l'auditeur ait l'impression que tous les sons sont égaux, alors que tout au contraire, on a travaillé à les rendre le plus dissemblables possible, à en sculpter la signature sonore de manière à ce que d'une part ils s'accordent les uns avec les autres, et d'autre part à ce qu'ils ne se mélangent pas.
Vous avez presque tous un equalizer sur l'amplificateur de votre chaîne Hi-Fi, c'est le
Loudness, qui, très en gros, ajoute des basses et des aigus, pour vous permettre d'écouter à bas volume tout en ayant "l'impression spectrale" que vous auriez à volume plus important.