la désertion de l’État, l'abandon complet de ses fonctions régaliennes.
Il n'y a jamais eu désertion de l’État parce qu'il n'y a jamais eu d’État. Ce que nous nommons Etat français, c'est une machinerie jacobine, parisienne, intra-muros qui exerce un contrôle absolu sur
la Province. Et quand on dit
la Province, il faut comprendre
l'Infra-colonie.
Une préfecture est organisée comme l’administration coloniale l'était au Dahomey, un gouverneur, une soldatesque pour encadrer la troupe de zouaves, et puis c'est tout. Il n'y a pas une administration qui échappe à cette règle. Prenez la Sécurité-Sociale, l'école de la SS est à Paris, l'encadrement doit être passé par Paris. Le personnel est toujours issu des régions, comme le zouave d'une République Coloniale.
Voyez la réforme pathétique des régions qui ressemble à un redécoupage du continent africain, avec la Corse qui nous referait le coup de Madagascar.
L’État français, ce n'est même pas une préfecture, c'est tout juste un préfet, un gouverneur, un satrape, qui veille à ce que la brousse ne prenne pas feu !
Alors la jungle de Calais, non. En tout cas, pas plus qu'ailleurs.
Question: pourquoi Rachida Dati ne voulait-elle pas aller se présenter aux élections de député, en Province ?
Réponse: Et pourquoi pas à Bab El Oued tant qu'on y est !