Lu hier soir, tout à fait par hasard, ce hasard qui fait les choses si confondantes, cette remarque de Jean-Yves Guérin en clôture au colloque de Cerisy-la-Salle sur Jacques Audiberti dont les actes ont été publiés dans le volume
Audiberti le trouble-fête (1998) :
Nous sommes en présence d'une oeuvre cohérente, mais non homogène, d'une oeuvre "ouverte", dirait Umberto Eco.
Eco connaissait l'oeuvre d'Audiberti et ce qui est dit de celle-ci par Guérin vaut pour celle d'Eco: l'hétérogénéité y domine et une forme de combat manichéen (et accessoirement référencé à la gnose
dans l'une et l'autre oeuvres) ayant pour protagonistes ce qu'il faudrait appeler
l'enquête par délire obsessionnel et association paralogique dont se vêt l'irrationnel comme atour spécieux, fictionnel, fortement littéraire et séduisant (tant dans Le
Pendule de Foucault que dans le
Nom de la Rose) d'une part, et d'autre part ce que certains désignent ici comme
exigence de vérité, s'y noue et s'y dénoue, et toujours partiellement, en tissant la matière de l'oeuvre.
Le Linky demeure
une problématique ouverte, et le délire paranoïaque qu'il nourrit est de cela le meilleur indicateur.
Une problématique technologique dure et une autre, toute littéraire, se rejoignent dans la même ambiguïté. Pas facile, en effet.