Nocence place de la République

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La réponse d'A. F. : [www.franceinfo.fr]

Nocence, nocence... Ca pense aussi là-bas, ça parle, ça s'exprime, ça théorise sauvagement...

[www.facebook.com]

à 0'42, la jeune fille blonde : "...qu'il n'y a pas de pays pauvres, de pays riches, parce qu'on est tous pareils, on est tous des animaux".

Ce "on est tous des animaux" est dans l'essence du totalitarisme nihiliste. Voir la discussion proche sur Koestler et les horreurs du behavorisme et son pendant soviétique de l'époque de la deuxième guerre froide.

Qu'une frange, minoritaire mais assurément très bruyante, de la jeunesse, qui bénéficie de beaucoup de sympathie dans la sphère médiatico-politique au pouvoir, pense ouvertement que "on est tous pareils, on est tous des animaux" est à entendre comme la marque d'une formidable régression de la civilisation, voire de l'espèce.

Ces merdeux ont quelque chose de cauchemardesque et d'effrayant.

Ils sont à Badiou ce que Coluche était à Deleuze & Guattari (ils soutinrent la candidature du comique à la présidentielle et lui réservèrent même un véritable éloge) et ce que José Bové est à Toni Négri (le philosophe italien considère que l'altermondialiste est un héros spinoziste). Ils sont, en chair, en os [et en connerie], ces "déterminations non-philosophiques" (Deleuze) qui incarnent et réalisent les ontologies et métaphysiques libertaires. Ils seraient pour ces auteurs les forces qui entraînent le passage de l'abstrait des concepts et des formules au concret des "révolutions". Effrayants en effet.

C'est surtout la réalisation en acte du fameux parc d'abstractions dont parlait Ph. Muray, et où le réel est, comme il se doit, remis à une date ultérieure.

Derrière le flot de termes abstraits, ce n'est que fanfares, tatouages, dreadlocks, reggae, “arts de la rue”, joints — bref, tout l'univers esthétique du punk à chien.

Le syndrome de régression : Dieu que ces jeunes sont vieux ! Ils sont entêtés et radotants et toxiques comme des petits vieux qui dans leur délire nous renvoient à notre anté-histoire, celle dont nous, l'humanité, sommes sortis il y a maintenant trente cinq ans !

Des jeunes délirant comme vieillards séniles : cauchemardesque vision de la civilisation et de l'espèce.

Une "nuit debout" qui doit certainement plaire à l'ami Sollers... Sollers qui déclarait dans l'Obs, il y a quelques années, sur ce ton qu'il prend toujours dans les grandes occasions, qu'il voterait pour Jospin : "Le mouvement passe par Jospin, qu'on l'aime ou non. Ce vieux pays toujours jeune veut refleurir, et non pas être durci, embaumé, entravé, faussement admiré".

"Nuit debout" c'est le mouvement et le mouvement c'est bien, c'est de gauche.

Sollers se voulant politique révèle l'assommante et navrante connerie des auteurs littéraires qui ne sont que ça.

Muray: la sortie d'A. Finkielkraut semblait être tout à fait murayienne. Pleine d'humour, humour dont sont totalement dépourvus ces noctambules décérébrés.

De jeunes séniles, c'est exactement cela -- au moins Cohn-Bendit avait-il pour lui une espièglerie amusante et photogénique. (Mais quel est cet auteur anglo-saxon qui expliquait être venu passer sa retraite à Paris, au calme puisqu'il n'y a jamais eu de culture de la jeunesse en France?.. Armistead Maupin, je crois...)

Quant à Sollers, lorsqu'il cite longuement Heidegger il est encore plus ridicule qu' Attali en train de diriger Mozart.

Finkielkraut que, pourtant, Badiou avait prévenu...

[bibliobs.nouvelobs.com]#

Tous n'ont en tête que ce vieux rêve miteux d'un monde sans loi, sans roi, sans dieu, sans politique ("faire de la politique autrement"... (ça veut dire quoi ?)), sans production, sans rien de plus que l'homme, réduit en fait au stade terminal de la rébellion nihiliste dans le cycle de la marchandise.
Que signifie être un "citoyen engagé" si l'on est avant tout un être stupide et borné, sans goût ni sensibilité, et dénué de tout esprit critique ? Que nous importent leurs "ateliers", leur "forums citoyens", leurs "prises de parole" s'ils ne sont même pas foutus d'accoucher de la moindre praxis, ou d'en faire des outils pour leur propre dépassement. La vérité, c'est qu'ils sont incapables d'abattre leur propres murs et d'ouvrir "pour de vrai" leurs petites cervelles au monde-tel-qu'il-est.

"Tous égaux, tous pareils, tous des animaux". Ce radotage nihiliste s'accorde avec un certain millénarisme ambiant, celui qui impulse aujourd'hui le djihadisme et qui vise la destruction de l'Europe et de l'Occident. C'est un discours connu pour être récurrent, y compris en Europe même, un lointain écho des anabaptistes de Westphalie du XVIe siècle et des prédicateurs de fin du monde dans l'égalité animale de tous. Ce type de prurit, d'acnée sénile qui se gratte en public, vieux comme le monde, signale le passage de l'histoire par un point mort. Le terme de crise de civilisation, s'il n'était galvaudé, conviendrait pour désigner ce qu'il signale.

Le simple fait que ce mouvement plaise autant aux médias devrait suffire à le disqualifier.

"L'égalité, cette arme de l'esclave retournée contre la Justice !"

M. G. Dantec

Pour nos "nuit debout" le FN n'a pas le droit de s'exprimer :


[www.lefigaro.fr]

"Tous égaux, tous pareils, tous des animaux".

Et le droit à la différence dans tout ça, qu'est-ce qu'il devient ?

Bein disons que leur idéal c'est : tous pareils mais tous différents !

Là aussi nous avons une sorte de "couple de torsion" (M. Hergat, sur un autre fil).