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L'Union Européenne, comme toute révolution millénariste, dévore ses propres enfants

Envoyé par Francis Marche 
Pour Peter Sutherland, qui dirige le «Forum Mondial sur la Migration et le Développement» en tant que représentant spécial de l’ONU : « L’Union Européenne devrait faire de son mieux pour saper l’homogénéité de ses États membres» .
Il a pris pour modèle les États-Unis, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande qui « sont des sociétés d’immigrés, s’accommodant donc plus facilement des gens d’autres horizons que nous le faisons nous-mêmes, nous européens qui entretenons un sens d’homogénéité et de différence par rapport aux autres. Et c’est exactement ce que l’Union Européenne, selon moi, devrait s’efforcer de saper ».

Il a ajouté devant la commission de la Chambre des Lords à l'été 2012 « qu’il faut détruire l'unité interne des nations européennes afin de les ouvrir à l'immigration de masse, changer la structure de leur population, et générer ainsi plus de croissance économique ».

« La population vieillissante et en déclin dans des pays comme l’Allemagne ou le Sud de l’UE est l’argument-clef - je rechigne à utiliser ce mot car des gens l’ont attaqué - pour le développement d’États multiculturels », a-t-il ajouté. « Il est impossible de considérer que le degré d’homogénéité, que l’autre argument implique, puisse survivre, car les États doivent devenir plus ouverts au niveau des gens qui les peuplent. Tout comme le Royaume-Uni l’a démontré ».
Homme aux multiples casquettes, Peter Sutherland est aussi président non-exécutif de Goldman Sachs International, recteur à la London School of Economics, ancien président du géant du pétrole BP et membre important du Groupe Bilderberg. Ainsi que le patron européen du Transatlantic Policy Network, un institut euro-américain très puissant dont le but est de faire émerger un bloc euro-atlantique unifié dans tous les domaines d’ici 2015. Et de 2001 à 2010, il a présidé la section Europe de la Commission Trilatérale.

Le compte rendu de cette audition peut être consulté en anglais sur le site officiel de la BBC - Lien : "EU should undermine national homogeneity" : [www.bbc.com]

Ces déclarations datent de 2012 et sont "datées", ayant précédé la "crise des migrants" que connaît l'Europe depuis que la guerre en Syrie et les troubles du Moyen-Orient et d'Afrique ont atteint un pallier supérieur en 2014. Elles devraient néanmoins nous inspirer certaines réflexions sur cette UE qui n'est pas plus désormais l'émanation des nations européennes (qui n'est plus la déléguée de leur volonté) davantage qu'elle ne l'est de leurs peuples.

Mme Merkel et Mr Juncker et notre bon roi Dagobert-Hollande se sont mis à l'école de M. Sutherland.

La réflexion à mener serait la suivante : au sortir de la seconde guerre mondiale, les accords de Potsdam firent opérer une véritable révolution, un grand remaniement des peuples, par transferts de populations, suivant une orientation très précise qui était celle de faire coïncider peuples et nations en évitant tout risque de balkanisation du continent, et donc tout risque d'une relance des conflits par des casus belli telle "l'affaire des Sudètes" ayant servi d'amorce et de prétexte aux agressions hitlériennes vers l'Est. Il fallait alors que chaque nation ait son peuple unique et qu'il n'y ait plus d'Allemands en Pologne, par exemple, ni de Polonais en Ukraine, etc. L'homogénéïté ethnique et culturelle des nations aux territoires redessinés devait être garante d'une paix durable, et dans ce même cadre de pensée géopolitique, fut créé l'Etat juif d'Israël, monoculturel, dans le but proclamé que plus jamais la diaspora juive, disséminée en Europe et imbriquée dans les sociétés européennes, ne puisse être de nouveau exposée aux persécutions sanglantes qu'elle venait de subir. Le programme qui servit de socle à la création ultérieure de l'Union européenne consistait donc à établir le monoculturalisme national sur tout l'espace européen en s'assurant que chaque peuple ait sa nation et que chaque nation fût dotée d'un peuple unique. Et cette entreprise réussit au-delà des espérances puisqu'elle permit l'instauration d'une paix de près d'un demi-siècle en Europe jusqu'à l'éclatement de la Yougoslavie, soit dans ce quartier même de l'Europe où cette doctrine géopolitique n'avait pas été appliquée par les Alliés, ce qui, a contrario, corroborait la valeur de cette dernière.

Ces nations ethniquement homogènes, ou voulues telles par les Alliés au sortir de la guerre, entreprirent ensuite un mouvement progressif de rapprochement et de construction qui consistait à cimenter le dispositif dans une coalition de paix, soit une communauté puis une union européennes. Et les agents de cette entreprise et les piliers de cet édifice étaient bien ces Etats monoculturels.

Puis, le tournant du millénaire étant franchi, on vit la doctrine de Postdam s'inverser : l'édifice s'autonomisant, s'affranchissant de la doctrine qui avait assuré la croissance de ses piliers, le voici qui fait entendre sa voix d'entité autonome et qu'il prône désormais le multiculturalisme national et l'effacement des nations-piliers sur lesquels l'UE a été bâtie.

Les révolutions millénaristes dévorent leurs propres enfants disait-on : c'est ce que fait la sournoise Révolution européenne qui se livre à une démolition aussi sourde que résolue de ses parents, les Etats-nations qui l'enfantèrent, la nourrissent et dont elle s'affranchit pour les saper à la base, les trahir, et les détruire par tous les moyens à sa disposition (multiculturalisme, promotion des "régions européennes", effacement des frontières, exhortations à l'accueil de migrants illégaux, sanctions financières aux Etats-nations récalcitrants, etc.), par-dessus la tête des peuples réquisitionnés pour en assurer le financement et la pérennité.

L'Union soviétique, entrée en "phase de consolidation" n'agit point autrement. Il faut y voir sans doute une actualisation post-moderne de la translatio imperii des historiens médiévaux : la chute du mur de Berlin, puis l'effondrement de l'empire soviétique russe deux ans plus tard, opèrèrent ce transfert et l'Empire repassa des mains de Moscou à celles de Berlin par le traité de Maastrich. L'Empire, ainsi, voyage, et au travers de ses diverses excursions demeure immuable dans ses oeuvres et sa dynamique.
Mr Sutherland, who is non-executive chairman of Goldman Sachs International and a former chairman of oil giant BP, heads the Global Forum on Migration and Development (...).

Mr Sutherland recently argued, in a lecture to the London School of Economics, of which he is chairman, that there was a "shift from states selecting migrants to migrants selecting states (...)

Mr Sutherland, who has attended meetings of The Bilderberg Group


La vache, le d'où-ça-parle est monstrueusement éloquent, s'agissant de ce porc monsieur. On aimerait bien n'être pas trop complotiste, mais tout de même, y a des jours...

Non, décidément, tout se tient.
L'UE n'aime pas ce qu'elle appelle "le populisme", soit la critique qu'en font les peuples d'Europe et les réactions de rejet qu'ils expriment à son encontre ; mais étrangement, elle n'aime pas non plus les Etats-nations qui la portèrent sur les fonds baptismaux. Alors à quel tropisme, à quel socle, à quelle "constituency" ("électorat" en français), à quelle base structurale doit-elle aujourd'hui son assise ? La réponse est bien maigre : les régions d'Europe qui tiennent à l'instrumentaliser dans la conquête de leur autonomie. Autrement dit, le moteur qui maintient l'Europe sur ses deux roues est un désir de balkanisation chez les potentats locaux (Catalogne, Ecosse, etc.) du continent. Autrement dit encore, la vision et le mobile de son maintien en existence ne sont autre qu'antinomiques aux forces et aux volontés qui permirent son érection dans l'histoire, soit un désir de fragmentation des nations.

La dialectique d'effondrement d'un empire se donne à lire dans cette dynamique d'inversion du mouvement qui assura sa cohésion et son édification. L'Union européenne périra de cette contradiction : on n'assassine pas sans risque ceux qui vous ont engendré. L'Union soviétique a tenu 72 ans, le Reich (dans ses successives actualisations) de 1871 à 1945, soit tout juste autant ou guère plus, l'Union européenne, troisième avatar de la translatio imperii, s'il faut lire dans cette série une loi, périra en 2062 de n'avoir rien appris de l'Histoire.
Contre le "populisme" anti-UE dans l'UE, une solution : la Turquie (Le Monde) :

Si l’accord entre l’UE et la Turquie met fin au chaos qui règne aux frontières de l’Europe et améliore les conditions de vie des réfugiés dans la région, cela pourrait grandement contribuer à restaurer la confiance en l’Union européenne et à mettre à mal la stratégie des partis xénophobes. Encore faut-il que cet accord soit correctement appliqué, conformément au droit international, et qu’il s’inscrive dans une réponse internationale plus vaste.

De quelle "région" est-il question s'agissant des conditions de vie des "réfugiés" ? (et de quels réfugiés, les hommes qui migrent d'Iran ou du Bangladesh en font-ils partie ?). Comme l'UE, Le Monde pense en "régions", jamais en nations.

Contre les "partis xénophobes", la divine surprise turque est ardemment espérée par le grand journal du soir. La trahison ira jusque là. La feuille de chou parisienne s'illustre dans ce dossier et renoue avec sa grande tradition collaborationniste et scélérate (article vantant la "Libération" de Phnom Penh en 1975, etc.)

[www.lemonde.fr]
La divine surprise turque, s'apprête, il y a cinq siècles qu'elle couve. La cyclicité millénarienne et pentaséculaire est une réalité subjective, navrante et bien réelle :

[www.lefigaro.fr]

L'analyse millénariste des événements en cours touchant l'Europe, telle que je la livre ici ou là, est évidemment une dinguerie sans queue ni tête. Seulement voilà : les acteurs de ce monde, les décideurs, les fauteurs de guerre et de révolutions qui font basculer nos vies, en sont possédés ; ils chevauchent le millénarisme comme axe de pensée et doctrine à leur action, que cela soit conscient (Erdogan, l'Etat islamique) ou inconscient comme c'est la cas chez nos Sutherland et leurs émules à la tête de l'Union europénne depuis une quinzaine d'années.
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