Jacques Attali, BHL, Pascal Lamy, prophètes de notre temps

Le site Fdesouche s'est amusé à compiler certaines des "prophéties" de notre Jacques Attali national, et de ses comparses propagandistes de l'Empire Mol en France :

[www.fdesouche.com]

Le pompon revient à Pascal Lamy qui, convaincu messianiquement de l'irréversibilité des processus historiques, de la flèche du progrès et de l'irréfragable tangibilité du pacte faustien ("pas de retour en arrière possible, etc.") émet dans le réseau à épigrammes cette déclaration tonitruante, vétérotestamentaire, sur ce qui fait à ses yeux la totale impossibilité d'un Brexit :

On ne défait pas une omelette pour retrouver des oeufs, le Brexit est matériellement impossible.

Nous n'allons pas faire de l'exégèse sur cette énormité, née de l'outrecuidance naturelle du personnage, cependant on pourra relever dans cette déclaration que pour ce haut responsable de la nomenklatura de l'Empire Mol, l'omelette a été faite en cassant les oeufs-nations. Nous sommes donc là en présence d'un aveu de sa part, un rien glaçant, qui dit la nature du projet dont il est porteur.

Et après ça on me contestera que l'Union européenne n'est pas le produit délirant d'un lot d'illuminés habités d'une foi messianique en leur création, possédés par un fanatisme sombre, et finalement assez inquiétant, pour une création dont la conception est étrangère à toute rationalité, qu'elle soit, économique, sociale ou scientifique ou simplement humaine.

Ce qu'en pense le grand BHL :


[www.bvoltaire.fr]

Sans vouloir en rajouter, cette image de Lamy sur l'omelette produit tout de même de sacrés résonances ; c'était une image fétiche des porte-voix du stalinisme défendant le Goulag et excusant ses horreurs à la grande époque de domination de l'empire russo-soviétique sur l'Europe de l'Est : on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs.

L'illusion dont se nourrissent ces artisans autoproclamés d'une histoire humaine voulue maîtrisée et au cours irréversible a quelque chose de classiquement pitoyable, de puéril, presque d'attendrissant.

Hier, une vidéo d'Hubert Védrine, homme d'âge mûr, vieux routier de la politique, que, à tort ou à raison, j'avais toujours cru d'une intelligence un peu supérieure à celle de ses pairs en politique, qui, commentant le résultat du référendum britannique, se prend à ressembler à un petit enfant dont on vient de briser le jouet et qui retient ses pleurs à grand peine en déclarant qu'il ne comprend pas que "l'histoire puisse revenir en arrière". Enfin l'homme doit tirer vers les soixante-dix ans aujourd'hui, il devrait tout de même s'être rendu compte au cours de sa vie que toute notion d'inexorabilité est en soi illusoire et que toute avancée, fût-elle historique, est émaillée d'échecs, de reculs, et même et surtout de "recul pour mieux sauter". Mais non. Ne leur en demandez pas trop. N'attendez pas de ces fanatiques mols la moindre once de sapience face aux échappées historiques qui déjouent leurs plans.

Je cherche cette video de Vedrine mais ne la trouve pas. J'ai trouvé en revanche celle-ci dans laquelle Vedrine se resaisit et évoque même "la téléologie" (!) fautive de l'Empire Mol, et où il semble redevenir intelligent. Donc acte. Je ne supprime pas pour autant le paragraphe ci-dessus qui reste valable en commentaire de la vidéo que je ne trouve plus et vous propose de regarder celle-ci (qui montre qu'entre temps, allez savoir pourquoi, Hubert Védrine est devenu le sosie de Michel Serreau) :

[www.youtube.com]

Le phénomène, qui relève de l'énigme physico-chimique, de l'inoxydabilité totale, de la résistance à toute épreuve (y compris de vérité), de l’étanchéité tous temps des "oeuvres " de ces caves hors catégorie (même la plus médiocre des universités du Dakota du Nord ne possède dans ses fonds ne serait-ce qu'un article de BHL), est l'un des plus troublants qui soit.

même la plus médiocre des universités du Dakota du Nord ne possède dans ses fonds ne serait-ce qu'un article de BHL
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La raison c'est que le BHL n'accepte pas que son enseignement soit mis à la portée de tous, préférant que pour un temps, celui-ci soit "lettre morte". Ce mot fait bien évidemment allusion à la pulsion de mort, et à son équivalent comme pulsion épistémophilique - bref, il est grand temps que BHL prenne sa retraite.

Et BHL qui se lâche :





Brexit. B.-H.-Lévy : la victoire « de la xénophobie, de la haine longtemps recuite de l’immigré et de l’obsession de l’ennemi intérieur. »
Extraits d’une tribune de Bernard-Henri Lévy, (écrivain, philosophe, et membre du conseil de surveillance du « Monde ») sur la victoire du Brexit, intitulée « Etrange défaite à Londres »*.

* Le titre de la tribune fait allusion à « L’Étrange Défaite » un témoignage écrit en 1940 sur la bataille de France par Marc Bloch, officier et historien. [NDLR]

Ce sera, toujours, la victoire de l’ignorance sur le savoir. Ce sera, chaque fois, la victoire du petit sur le grand, et de la crétinerie sur l’esprit.

Ce « Brexit », c’est la victoire, non du peuple, mais du populisme. Non de la démocratie, mais de la démagogie. C’est la victoire de la droite dure sur la droite modérée, et de la gauche radicale sur la gauche libérale. C’est la victoire, dans les deux camps, de la xénophobie, de la haine longtemps recuite de l’immigré et de l’obsession de l’ennemi intérieur. C’est, dans tout le Royaume-Uni, la revanche de ceux qui n’ont pas supporté de voir les Obama, Hollande et autres Merkel donner leur avis sur ce qu’ils s’apprêtaient à décider."



[...]

C’est la victoire, en France, des Le Pen et autres Mélenchon qui rêvent d’une variante française de ce « Brexit », alors qu’ils ignorent, l’un comme l’autre, jusqu’à la première lettre de l’intelligence française, de l’héroïsme français, de la radicalité et de la rationalité françaises.

[...]

C’est la victoire des casseurs et des gauchistes débiles, des fachos et hooligans avinés et embiérés, des rebelles analphabètes et des néonationalistes à sueurs froides et front de bœuf. [...]

Cela pourra se dire en engliche, en rital, en franglais. Cela va se dire en grognant, en cognant, en virant, en renvoyant à la mer, en interdisant de rentrer ou en proclamant bien fort le dérisoire et fiérot : « Je suis anglais, moi, Monsieur » – ou écossais, ou français, ou allemand, ou n’importe quoi d’autre.[...]

Le Monde[/i]

Fier (à juste titre), d'être juif, ou Israëlien, BHL ne pardonne pas aux Anglais d'être fiers d'être anglais, aux Français d'être français, etc.. Comment un tel ornithorynque de la pensée et du raisonnement peut-il encore exister dans un monde où la critique intellectuelle est ouverte ? Qui sommes-nous donc et que sommes-nous devenus pour ne pas, avec égard, gentiment même, lui clore le bec définitivement avec un sourire amical. Cet homme, comme l'ornithorynque dans l'histoire évolutive du vivant, est dans l'histoire de la pensée, aussi chargée de bonne volonté soit-elle, une impasse suffocante, mortelle, une porte close qui ne renvoit qu'à elle-même.

Fier (à juste titre), d'être juif, ou Israëlien, BHL ne pardonne pas aux Anglais d'être fiers d'être anglais, aux Français d'être français, etc..

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Mais c'est tellement plus confortable, plus fun, d'être sans-frontiériste, remplaciste et tout le reste avec le sang et la patrie des autres.
Et ce que ce type rêve de nous infliger, il se battrait jusqu'à la mort si d'aventure d'autres voulaient l'imposer à sa vraie patrie (pourtant ultra-identitaire et ultra-frontiériste celle-là).