Tout dépend de ce qu'on appelle 'divin'.
La forme primitive du divin était le dieu
immortel. Un dieu immortel est par définition, un dieu qui ne peut mourir. Mais ce dieu-là, est né. Autrement dit, il vient d'une famille. Et le divin dans sa forme archaïque, s'organise en familles, ce qui est le cas en Grèce. Nous avons un panthéon, des dieux pères, des mères, des fils, des filles, mais tous sont immortels.
Vient ensuite le dieu
éternel. L’Éternel est mon berger. Ce dieu-là ne mourra jamais, mais aussi, il n'est jamais né. Il a toujours été-là, de toute éternité, et il sera toujours-là. Ce dieu Éternel est en fait un dieu qui a, en quelque sorte, perdu sa famille. L'hypothèse serait que ce dieu Éternel aurait pu être un dieu immortel, mais les populations qui lui vouaient un culte, en déménageant, n'auraient emportées que la divinité majeure, laissant la famille du dieu derrière elles.
La troisième évolution du divin est le dieu
transcendant, extérieur au Monde et supérieur. Ce dieu est donc un dieu éternel qui intègrerait une dimension supplémentaire, celle d'être hors-champ, inaccessible aux hommes. Le problème, ici, vient justement de ce que l'immanence et la transcendance sont des inventions de la philosophie grecque. Grecs qui n'ont jamais trouvés, ni utiles, ni nécessaires, d'appliquer ce concept nouveau à leur panthéon. C'est tout ce qui fait la beauté de leur ordre divin. Il ne cannibalise pas les idées. Au contraire de ce que vous dites, la transcendance est laissée à disposition des hommes. On appelle ça la philosophie.