A vrai dire si, il y a bien un plan transcendant, mais qui n'est autre que le schéma corporel de l'être humain, tel que le mit en graphisme Leonardo :
Les quartiers marchands où se trouvent généralement les halles (le
ventre de Paris) ce ventre donc, est toujours en position de répulsion mutuelle avec la tête (comme deux pôles électro-magnétiques qui s'entre-repoussent) ; tous deux s'accordent sans se consulter pour se séparer par un cours d'eau central qui les démarque. Le schéma parisien respecte cela : la ville, comme un corps humain dont la tête ne peut se joindre au ventre, ces deux parties du corps étant rivales et ne supportant pas d'être en contact l'un avec l'autre, la Seine veille à les bien séparer. Mais il y a plus : Notre Dame se refusant à prendre parti entre les quartiers marchands et les quartiers où se concentrent vie spirituelle et vie intellectuelle, elle se pose au milieu, dans une île, chacune de ses deux tours pouvant être symboliquement revendiquée par l'un ou l'autre camp de ce corps scindé ; elles forment ainsi une broche qui soude ces deux moitiés : dans le schéma corporel, le ventre et la tête qui ne peuvent se joindre ni s'atteindre ou se toucher ont à mi-distance, le
coeur, qui est figuré dans le schéma parisien par Notre-Dame, sise entre les deux camps rivaux et complémentaires dans le vivre. Et la Seine, comme de juste, irrigue ce coeur. Il me semble que Budapest, la capitale de la Hongrie, suit ce même schéma.
Encore une fois, ce schéma se retrouve dans toute sa pureté dans cette petite ville du Cambodge sans que personne, jamais, n'ait consulté de plan de Paris avant d'y tracer une avenue où d'y bâtir un nouveau quartier. Monde quantique vous dis-je : sans relation de cause à effet reconnaissable par la rationalité et sans transmission d'enseignement non plus. Le simple et magnifique schéma du corps humain sert de plan directeur au corps urbain et ce, sans que personne ne s'en préoccupe.