Après cinq ans de Hollande, on tomberait amoureux de son poisson rouge s'il devenait président. Il faut comprendre les Français. Macron est au pouvoir depuis presque un mois et il n'y a pas encore eu de meurtre djihadiste de masse sur le sol de France. Et il n'a pas repris Cazeneuve à l'Intérieur. Rien que pour ça, il va obtenir la majorité absolue au parlement.
Concernant la manière dont le personnage "vit sa fonction" : il peut sembler que, conscient de "sa chance", à 39 ans, de diriger le plus vieil Etat-nation d'Europe qui est aussi la 5e puissance mondiale, le jeune homme "se transcende" comme disent les commentateurs sportifs. Je voulais souligner ce trait : qu'un homme de 39 ans peut changer, "devenir lui" comme dirait Luc Ferry (philosophe dont l'anagramme du nom est
Lucifer). Il n'est personne, ayant atteint la soixantaine (Fillon, Sarkozy, Juppé, Hollande, Mélenchon, Luc Ferry et consort) qui soit le même blanc-bec qu'à 39 ans, ce n'est pas possible. Si l'on fait le pari pascalien (pas vous, l'autre) qu'Emmanuel Macron est un être humain et non un hologramme ou un mythe télévisuel, il faut intégrer le fait que l'homme,
quoi qu'il advienne va changer, va devenir autre que celui qui aura été élu le mois dernier. En bien ou en mal, je n'en sais rien, vous non plus. Il se trouve que ces jours derniers, et là je rejoindrais Alain Eytan, certains signes à cet égard, autorisent des espérances. C'est tout.