L'inintelligibilité rend tout inepte.
Pellet semble vouloir dire (mais allez savoir) qu'il faut mettre sur un même plan les ex-colonisés d'Afrique (là j'extrapole peut-être déjà) qui ont revendiqué, voulu leur décolonisation et souvent combattu pour elle il y a un demi-siècle avec les Hongkongais pour qui le départ des Britanniques a été "négocié" entièrement par-dessus leur tête entre Mme Thatcher et Deng Xiaoping entre 1985 et 1997. Voilà qui est inepte.
Personne, à Hong Kong, et je crois que je peux en parler un peu, ayant donné quatorze années de ma vie à ce territoire pendant cette période et au-delà, n'a souhaité être "décolonisé", et j'en profite pour rappeler à tous les "experts" pour plateau télé ou écran de forum sur la Chine que ce pays n'a JAMAIS été colonisé par l'Occident; en aucun moment de son histoire la Chine n'a été administrée directement ou indirectement par une puissance occidentale impérialiste, en revanche la Chine et les Chinois ont bel et bien été colonisés par des puissances asiatiques du Nord : les Mongols de Kubilai Khan, les Manchous, et, très brièvement et partiellement, les Japonais, dans des moments historiques très distants les uns les autres, séparés par des siècles de renaissance chinoise (celle des Ming tout particulièrement). Durant ces trois phases de colonisation de la Chine, on a assisté à ce qui définit le colonialisme:
1. une administration étrangère directe ou indirecte (par Etats fantoches interposés, comme le fut le Manchukuo créé par le Japon en Manchourie au siècle dernier); à l'époque de domination manchoue (dynastie de Qing), tous les actes impériaux et administratifs majeurs étaient rédigés en manchou, comme ils l'étaient en français en Afrique noire il y a cent ans.
2. une colonisation de peuplement : les Manchous, les Mongols, et de manière parcellaire mais bien réelle, le Japon en Manchourie (ce territoire chinois fut, l'espace de trois ou quatre décennies, un peu l'Algérie du Japon).
La présence de l'un ou l'autre, et a fortiori les deux, de ces traits, atteste une colonisation. Donc, assez bavassé sur les méfaits de "l'impérialisme européen" en Chine. Laissons-ça à des Mélenchon et consort svp.
Il n'y a, dans toute son histoire, jamais eu d'emprise (mot à la mode) des méchants occidentaux blancs sur la Chine au-delà des comptoirs épars égrenés ça et là sur ses côtes : Hong Kong pour les Britanniques, Macao pour le Portugal, Fort Bayard pour la France (aujourd'hui Zhanjiang - territoire confetti livré à bail à la France de 1898 à 1945), Port-Arthur (Lüshunkou) pour la Russie et Tsingtau (aujourd'hui Qingdao) pour l'Allemagne (à laquelle on doit la bière nationale chinoise Tsing Tao). Pas de "colonisation", donc, ni colonisation de peuplement, ni assujettissement ou vassalisation du pouvoir central par une puissance étrangère. Probablement parce que les rivalités internes au camp impérialiste occidental étaient trop fortes dans ces moments pour permettre à une seule de ces puissances de s'emparer de Pékin et y imposer son ordre singulier (même cas de figure au Japon où la rivalité entre Bataves et Portugais a sauvé le Japon du joug colonial occidental).
Ceux qui parlent de "colonialisme" à propos de Hong Kong, n'ont rien compris, ne savent rien, et généralement, ne veulent rien savoir. Hong Kong fut le point de rencontre ou de contact, paisible et prospère pendant 160 ans, de deux impérialismes : le Britannique, moribond après 1948 (indépendance de l'Inde), et le Chinois, en plein essor depuis l'année suivante (1949, fondation de la RPC). Les courbes impérialistes se sont croisées là : celle de l'Empire britannique a reflué, s'est effacée, à la mesure de l'ascendant que prenait l'impérialisme chinois. Le ressortissant Chinois, et à fortiori le Hongkongais, n'a jamais été nègre d'aucun Occidental. Mais allez faire entendre ça à des Français qui barbotent dans l'idéologie et se coltinent un "fardeau de l'homme blanc" gros comme une maison depuis l'enfance.
(message modifié, coquilles, etc.)