Retour sur une histoire un peu ancienne... mais néanmoins régulièrement évoquée dans le
journal de Renaud Camus, à savoir l'épisode du
putsch avorté, entrepris en son temps par l'ancien secrétaire du Parti de l'In-nocence, à l'encontre de son Président.
Le rappel de cette péripétie marque, presque toujours, la fin d'un récurrent petit développement faisant part des incapacités ou, tout au moins, de l'inappétence de l'auteur pour tout ce qui a trait à l'intendance et à l'organisation pratique des choses mais aussi de toutes les difficultés qu'il a à trouver de bons administrateurs efficaces, dynamiques, volontaires, entreprenants, etc.
Par exemple dans le
journal 2019 on peut lire : «Je me suis toujours vu comme une espèce d'inspirateur, qui montrait à d'autres une direction générale, et laissait à des organisateurs compétents, ce que je ne suis en rien, le soin de mettre en musique cette feuille de route très générale. Mais les bons administrateurs ne se trouvent pas sous les sabots d'un cheval, apparemment — en tout cas pas dans mon entourage. J'en avais rencontré un, il y a une dizaine d'années, et il a fait merveille un an ou deux, à l'In-nocence. Il y a si bien réussi, même, qu'il a tenté de m'évincer, ce qui n'est pas l'idéal non plus.»
Je suis bien d'accord avec ce qui est dit là, si ce n'est qu'on peut se demander si l'
idéal — la meilleure conclusion logique découlant de ces prémisses évoquées sans fard et à juste titre — n'eût pas été justement, tant pour le Parti que pour le secrétaire et son Président, non pas d'évincer le Président (en fût-il jamais question ?), qui plus est créateur de ce parti, mais d'établir, un peu à l'image de la cinquième République, une configuration dans laquelle chacun aurait pu pleinement s'exprimer et agir, au plus fort de ses qualités et de ses talents propres. En ce cas une belle occasion aurait été perdue. Reste à savoir, bien entendu, si le statut présidentiel conféré en cette occasion aurait été plus proche de celui du Général de Gaulle que celui de la Reine d'Angleterre.
En tout cas, pour reprendre le titre d'une émission télé, il perdurera toujours
l'ombre d'un doute.