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Les insolents bigots

Envoyé par Henri Rebeyrol 
09 novembre 2008, 08:01   Les insolents bigots
Hier soir, vers 20 h 45, il m'a été donné de regarder pendant quelques minutes Canal + en clair : émission "Groland" (une fiction de France), dont la raison d'être, semble-t-il, est la provocation, l'insolence, l'humour bête et méchant, l'anarchie sans limites ni bornes, etc. Le sujet était "Religions. Pourquoi ?". L'intention des humoristes était de montrer que les religions sont absurdes, n'ont pas de raison d'être (pourquoi pas ?) et se réduisent à un mélange de superstitions et de pulsions criminelles.
Bien.

Première séquence, le bouddhisme : "la moins pire des religions" (premier cliché), dixit en voix off le journaliste "animateur" et "humoriste". De fait, la critique (très soft) est à l'image de ce jugement : ont été répertoriées dans le monde dix-sept millions de réincarnations de Bouddha. Laquelle choisir ?

Deuxième séquence : le catholicisme. Ouf, puisque l'ordre croissant dans lequel les religions sont traitées est annoncé comme allant du "moins pire" au "(plus) pire", le catholicisme ne va être qu'un peu plus maltraité que le bouddhisme. De fait, la caméra filme un prêtre loubard qui se fait rabrouer par tous les habitants de la banlieue où il est établi : tout se monde se fout de lui.

Troisième séquence : quelle sera la troisième religion dans l'ordre du pire ? Le judaïsme ? L'islam ? L'hindouïsme ? L'athéisme ? Or, la dérision des religions s'arrête brutalement au catholicisme : pas de séquence sur le judaïsme, ni sur l'islam, sinon la mention de ces deux noms, dans la présentation de la troisième séquence : une commission formée de vieilles sottes et d'imbéciles chenus se réunit pour partager le "gâteau" : 25% à chacune des religions nommées (bouddhisme, catholicisme, judaïsme, islam) afin d'établir une religion syncrétique et donner un corps au nouveau "dieu" (un Bouddha dans un hamac; le hamac est suspendu à une croix et à un chandelier à sept branches au-dessous du croissant de l'islam). La conclusion est donnée par un "pochard" qui ne veut pas entendre parler de religion.

En France, aujourd'hui, l'insolence prétendument anti-religieuse s'arrête au double mur du judaïsme et de l'islam. Il y a donc deux religions intouchables, dont il est interdit (prudence, veulerie, bigoterie) de faire la moindre critique ou de donner la moindre image. Il y a des religions taboues; d'autres qui ne le sont pas.
Les sans tabous ne mettent pas toutes les religions dans le même sac, mais ils les mettent sur un pied de (fausse) égalité arithmétique (ce qui est une façon, là encore, de dévaluer celle qui est la plus ancienne en France) : à chacune, 25% des parts du marché. Ils (les insolents professionnels, les humoristes bêtes et méchants, les rebelles du confort intellectuel garanti) ont donc beaucoup plus de tabous que chacun de nous et l'insolence médiatique dont ils se vantent n'est que le vaste manteau de la veulerie ou de l'hypocrisie.
09 novembre 2008, 08:06   Re : Les insolents bigots
C. q. f. d.
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 08:40   Re : Les insolents bigots
Pour les plus "rebelles" il reste une autre formule, et qui s'autorise à critiquer l'islam, mais en prenant garde de le bien diluer dans toutes les religions : "Nous, nous n'attaquons pas l'islam en particulier, mais toutes les religions !" (M. Val)
09 novembre 2008, 10:38   Re : Les insolents bigots
Ce qui est étonnant dans cette affaire, c'est que cela continue comme si de rien n'était, malgré les démonstrations aussi brillantes que celle de JGL. La doxa de l'Empire du bien est inébranlable, absolument imperméable à la critique et aux démonstrations de son inanité parce que, par définition, elles est imperméable à la réalité. Depuis Louis Schweizer nous savons pourquoi : elle ne s'intéresse pas au monde qui est mais seulement à celui qui devrait être.
09 novembre 2008, 13:01   Re : Les insolents bigots
Ceci posé et compris, ne conviendrait-il pas d'adopter une attitude de refus radical ? Puisqu'il n'est pas possible de dialoguer avec cela, ou plutôt avec les fonctionnaires de l'empire du Bien, ne doit-on pas leur tourner définitivement le dos ? Cela pourrait se traduire, entre autres, par une sévère sélection de l'accès des médias (non aux médias), par un travail d'épuration du langage consistant à éliminer les locutions que l'époque met à la mode, à traquer en soi tout ce qui pourrait collaborer avec ce monde et aller dans le bon sens, comme ils disent. Mais surtout, se garder d'aller dans le mauvais sens, ce qui serait encore une façon de payer tribut à l'empire du Bien en s'opposant à lui.

En somme, un travail de pentimento, de scrupule linguistique, idéologique, moral, de sécession et de retrait. Depuis longtemps je songe à cela, car rien n'est plus sensible aux fonctionnaires du Bien les plus zélés que de se rendre compte qu'ils ne font pas l'unanimité. Je ne dis plus à mes collègues de la FSU (syndicat communiste d'enseignants) qu'ils ont tort de commencer leurs proclamations par "Les professeurs du lycée Y...", comme s'ils étaient à eux seuls non pas la majorité, mais la totalité du personnel enseignant. Je ne le leur dis plus, car je ne les écoute plus, je ne participe plus aux réunions qu'ils convoquent, je n'y suis pas, mais on me voit toujours vaquer à mes occupations. Pareilles présences silencieuses (je ne suis pas le seul à adopter ce comportement) les empêchent de croire absolument à l'unanimité et à leurs slogans du "tous ensemble". Or l'embrigadement dans l'ensemble est l'objectif principal de toute l'entreprise, qui n'est pas atteint tant qu'il reste quelqu'un en dehors de la bergerie progressiste. Il ne s'agit nullement d'être contre eux (tout contre), comme leurs adversaires quand ils en ont, mais de n'être pas avec eux. Ils ont besoin d'ennemis, sans qui leur insolence, leur rebellion, leur anarchisme, risquent de paraître ce qu'ils sont vraiment aux indifférents.

Plus cet empire du Bien est inébranlable et sourd, plus il parle seul, et moins il est écouté. Je constate chez beaucoup de jeunes gens d'amusants mécanismes de prêt-à-penser, remarquablement huilés et efficaces, mais sans aucune conséquence sur la conduite réelle de leur vie. C'est comme d'apprendre à conduire : la langue politiquement correcte doit être acquise pour se déplacer dans l'espace public, voilà tout. Les plus bêtes d'entre eux sont les plus engagés, ceux pour qui les discours tout faits ne sont pas lettre morte, mais un objet d'adhésion fervente : des gardes rouges sans police. Il est bien triste de les voir parler en vain à leurs camarades, qui les écoutent bien moins attentivement que nous, leurs professeurs. Ajoutons que le phénomène n'est pas nouveau.
09 novembre 2008, 13:17   Je n'y suis pas
Comme titre pour le roman que je suis en train d'achever, Cher Henri, et dont vous venez d'écrire ci-dessus la quatrième de couverture, vous préférez L'Écart ou bien Loin ? Jusqu'à présent il s'appelait L'Écart mais je suis tenté par Loin.
09 novembre 2008, 13:19   Re : Les insolents bigots
Tout à fait d'accord avec Henri Bès sur l'observation : "cause toujours". Mais laisser la place en espérant que le vide les anéantisse, me semble un pari dangereux. Toute existence ayant pour caractéristique de persister dans l'être si aucune autre existence ne vient s'y opposer.(enfin je conçois la réalité comme ça)
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 13:34   Re : Les insolents bigots
Si vous permettez, L'Ecart offre plus de facettes de sens ; Loin est plus radical. (On pourrait penser aussi à Replis)


Sur le fond du message d'Henri, quand il écrit "Je constate chez beaucoup de jeunes gens d'amusants mécanismes de prêt-à-penser, remarquablement huilés et efficaces, mais sans aucune conséquence sur la conduite réelle de leur vie.", je lis comme une pré-adaptation au triomphe de la Tartufferie, des insolents bigots.
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 13:37   Re : Les insolents bigots
Mais L'Ecart est déjà pris (par Rémi Santerre) et Loin aussi (par Téchiné)...
09 novembre 2008, 13:51   Re : Les insolents bigots
Pour Santerre je le savais et lui dédiais l'ouvrage mais j'avais oublié Téchiné. Il me semblait bien que quelque chose s'appelait Loin mais je n'avais cherché que parmi les livres. Replis est trop explicite, tout de même, et péjoratif il me semble.
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 14:00   Un constructeur
"Depuis Louis Schweizer nous savons pourquoi : elle ne s'intéresse pas au monde qui est mais seulement à celui qui devrait être."

Il est significatif de voir que le chef de cette escouade d'éplucheurs de livres et de redresseurs de vocables est l'ancien grand patron des usines Renault. Je pense qu'il considère le langage comme les sales bagnoles à la propagation desquelles il a contribué.

C'est avec les yeux d'un constructeur automobile qu'il envisage le langage. Le langage c'est comme la voiture : il faut l'améliorer sans cesse, le rendre plus performant en même temps que de plus en plus sûr, plus respectueux de la nature, moins sale etc. etc.

Louis Schweizer et sa bande précédente (celle des usines Renault) tournent autour d'une de leurs sales bagnoles et la voient telle qu'elle est et ils considèrent ce qu'elle devrait être, les innovations qu'il faudrait apporter etc.

Ainsi fait-il désormais avec le langage, cet homme qui n'a pas attendu les nouvelles dispositions légales pour ne pas prendre sa retraite (soit dit en passant). Il rempile avec une nouvelle bande et tourne autour du langage. N'est-ce pas le véhicule des pensées ? Ces saloperies d'études sont menées comme des études d'amélioration de la circulation routière. On va enlever les mots qui font déraper, on va améliorer le freinage avant le dérapage etc. etc.
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 14:03   Re : Les insolents bigots
"Replis est trop explicite, tout de même, et péjoratif il me semble."

C'est vrai. C'était une simple suggestion, comme Fuora le mura en serait une autre (un titre dans une langue étrangère).
Ah ! Comme j'aimerais être capable de faire ce que vous préconisez-là, cher Henri ! J'en rêve tous les jours et ne le puis, trop sanguin pour laisser le territoire tout entier à ces faquins.
09 novembre 2008, 14:07   Automobile et réalité
Oui, et nous en sommes probablement les pauvres crash test dummies...
09 novembre 2008, 14:08   Re : Un constructeur
"Il est significatif de voir que le chef de cette escouade d'éplucheurs de livres et de redresseurs de vocables est l'ancien grand patron des usines Renault. Je pense qu'il considère le langage comme les sales bagnoles à la propagation desquelles il a contribué."

N'est-ce pas lui qui avait imposé l'usage exclusif de l'anglais dans les réunions du conseil d'administration du groupe à une époque où ce conseil ne comprenait pas un seul véritable anglophone ?
09 novembre 2008, 14:16   Re : Les insolents bigots
A-t-il vraiment omis l'accent sur "Écart" ? Sinon...
L'on pourrait peut-être envisager un Écartement, polysémique à souhait...
09 novembre 2008, 14:23   Titres
L'écart, cher Renaud Camus, risque de trop rappeller Riffaterre (s'il prend bien deux F), et Loin, Huysmans (que je lis d'ailleurs avec un bien plus grand plaisir que le premier, refermé depuis trente ans au moins). Je ne suis pas très bon à cet exercice, mais j'avais à l'esprit quelque chose comme Pas de côté. En tous cas, je suis enchanté que vous soyez en train d'achever un nouveau roman.

Je n'espère pas que le vide environnant anéantisse l'empire du Bien, chère Ostinato, car nous sommes tous inclus dans cet empire et la destruction d'un ordre, si détestable soit-il, est l'occasion pour un nouvel ordre encore plus autoritaire de s'établir à sa place. Je ne voudrais que le faire apparaître dans son absurdité, et corriger ce qu'il a d'abusif. L'antiracisme, sur le fond, a raison (voyez les pages de Du sens à ce propos), et seuls ses pseudopodes aberrants devraient être émondés, si je puis dire. D'ailleurs un corps trop plein court plus de risques du vide où il se dilate jusqu'à l'explosion, que du heurt d'un autre corps. (Voilà bien de la physique amusante.) Quant à ces jeunes gens dont je parlais, je ne crois pas qu'ils soient comparables à des Tartuffes, car la cohabitation en eux des mécanismes de parole vertueuse et de la pensée réelle est une juxtaposition involontaire, non le résultat d'un plan de carrière. Ils trahissent naïvement le manque de lien entre les deux, ce qui me fait sourire sous cape.
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 14:28   Re : Les insolents bigots
A-t-il vraiment omis l'accent sur "Écart" ? Sinon...

Non, Santerre ne l'a point omis, c'est moi qui suis incapable de l'obtenir sur mon clavier...
09 novembre 2008, 14:29   Re : Les insolents bigots
Pas de côté, Pas de côté, j'ai peur qu'on me confonde une fois de plus avec Josyane Savigneau...

Quant à Huysmans, je l'avais oublié, celui-là... Zut alors, exit Loin. Dommage, ça me plaisait bien. Halde-là ?
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 15:21   Louis Schweitzer
« N'est-ce pas lui qui avait imposé l'usage exclusif de l'anglais dans les réunions du conseil d'administration du groupe à une époque où ce conseil ne comprenait pas un seul véritable anglophone ? »

C'est pas le kem à Ségo ?
09 novembre 2008, 15:26   Re : Louis Schweitzer
[lizbuz.unblog.fr]

Vous croyez ?
09 novembre 2008, 15:48   Re : Louis Schweitzer
Si c'est le cas, il n'est pas le seul.
09 novembre 2008, 15:50   Re : Louis Schweitzer
Whaouw, Marcel !
Très rafraîchissant, votre magazine !
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 16:01   Re : Louis Schweitzer
Je ne fais que répéter ce que j'entends au P'tit Zinc. Yen a qui disent aussi Pascal Orsoni mais je ne les crois pas…
09 novembre 2008, 16:19   Re : Les insolents bigots
Le plus beau il y a eu M.Schweitzer de la Halde, (au moment de l'élection présidentielle)
09 novembre 2008, 17:13   Titre
J'aimerais bien "Fors" pour le sens, mais c'est trop court et peut-être précieux à l'excès.
09 novembre 2008, 17:21   Re : Les insolents bigots
Fors est tentant, trop court ne me gêne pas au contraire (j'aimais beaucoup Loin), mais peut-être trop précieux, oui. Très beau, tout de même — merci beaucoup. Je le garde pour réflexion.
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 19:02   Re : Les insolents bigots
A ma connaissance, il n'est pas possible d'invoquer le droit d'auteur pour un titre. Donc Loin sera parfait.
09 novembre 2008, 19:09   Re : Les insolents bigots
Huysmans, Là-bas, a écrit un "Loin"?
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 19:21   Re : A rebours
Huysmans, Là-bas, a écrit un "Loin"?

Tiens, je me suis posé la même question...
09 novembre 2008, 19:31   Re : Les insolents bigots
Du coup, je me la pose aussi. Henri a tant d'autorité auprès de moi que non seulement je le crois sur parole mais que ses dires créent en moi des souvenirs. La chose me paraissait d'autant plus vraisemblable que je croyais me rappeler une floppée de titres courts. Mais Alexis Brunet, avec son esprit scientifique, met le doute dans mon esprit.
09 novembre 2008, 19:35   Re : Les insolents bigots
"Là-bas" flirte avec l'Alchimie, je crois. "Loin", connais pas.
09 novembre 2008, 19:51   Re : Les insolents bigots
Il n'est même pas impossible qu'Henri crée des romans de Huysmans rien qu'en les nommant.

Cela dit, je trouve Schweitzer de la Halde un très beau nom...
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 20:06   De tout mais pas de loin
"Pour qui cherche dans les œuvres des écrivains autre chose qu'un délassement ou une trépidation nerveuse, le titre d'un livre a l'importance d'un ostensoir de grandeur et de vanité. Qu'il le veuille ou non, l'auteur est forcé d'étaler là son espèce que ne consacre pas toujours le ravissement du lecteur."

Léon Bloy - Sur la tombe de Huysmans

(Je n'arrive pas à mettre la main sur l'intégralité de ce texte où Bloy, si ma mémoire est bonne, ironise avec son mordant coutumier autour de "l'adverbe incarné", à propos des titres de Huysmans.)
09 novembre 2008, 20:42   Pierre Quichotte, auteur du Ménard
Huysmans a écrit Sac au dos, A vau l'eau, Là-bas, En rade, mais pas de Loin. J'ai dû rêver. Je vous fais mes excuses en rougissant. Ne faites jamais confiance à personne, surtout pas à ceux que vous investissez par erreur d'une autorité imaginaire, pour en faire des sujets supposés savoir.
Utilisateur anonyme
09 novembre 2008, 21:17   Re : De tout mais pas de loin
Voici :

"Pour qui cherche dans les œuvres des écrivains autre chose qu'un délassement ou une trépidation nerveuse, le titre d'un livre a l'importance d'un ostensoir de grandeur et de vanité.
Qu'il le veuille ou non, l'auteur est forcé d'étaler là son espèce que ne consacre pas toujours le ravissement du lecteur.
A ce point de vue, les titres de Huysmans sont peut-être les plus étonnants qui existent : En Ménage, A Rebours, En Rade, A vau-l'eau, Là-bas. Remarquez bien que ce n'est pas même l'adverbe, c'est la locution adverbiale.
Le dynamomètre de son esprit, c'est la locution adverbiale. Le simple adverbe serait encore trop précis, trop mâle, trop dogmatique et trop tranchant pour un appareil cérébral incapable de fonctionner autrement que dans un mode subjonctif et satellitaire. La pensée de cet homme a l'évolution triste et lointaine de la planète des calamités.
L'adverbe, selon la grammaire, est un mot invariable qui modifie le verbe, l'adjectif ou un autre adverbe par une idée de lieu, de temps, de circonstances, etc. Ce dangereux subalterne est le chien du troupeau des phrases. Quand il commande, c'est pour dévorer.
Le même adverbe, selon la littérature saturnienne, est un vocable du crépuscule qui se charge d'inféconder l'Affirmation, d'estomper à la plombagine les contours de la Parole et de favoriser d'un brouillard les monstrueux accouplements de l'Antinomie. C'est le bienfaiteur du Néant.
C'est pourquoi Huysmans idolâtre si jalousement jusqu'au simulacre de l'adverbe, qu'il lui a bâti des châpelles où ne peuvent entrer qu'en tremblant les génitives Prépositions ou les Conjonctions obscènes, mais d'où sont bannies avec rages les patibulaires Interjections."

Op. Cit (1913)
09 novembre 2008, 22:03   Re : Les insolents bigots
C'est curieux, cette allergie...
10 novembre 2008, 07:14   Re : Les insolents bigots
Josyane Savigneau a donc écrit un Pas de côté ? Je ne savais pas.
10 novembre 2008, 07:26   Re : Les insolents bigots
Non, Point de côté. On ne voit qu'elle sur toutes les chaînes, ces temps-ci. Elle raconte tous les malheurs que lui ont infligés les méchants.
10 novembre 2008, 11:53   Re : Les insolents bigots
Ah, les méchants lui en veulent, c'est bien triste, on dirait Rousseau. A propos de titres, avez-vous songé à quelque chose comme Là-contre ?
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