Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 758 : Sur un appel de M. Claude Hagège

Le parti de l'In-nocence souscrit d'enthousiasme à l'appel lancé dans le journal "Le Monde" par M. Claude Hagège en faveur de ce qu'il nomme une "deuxième francophonie", et pour une énergique défense de la langue française à travers le monde et dans les institutions internationales.

Le parti de l'In-nocence, d'autre part, estime qu'en l'extrême popularité dont jouit à présent sur tous les continents le président élu des États-Unis M. Barack Obama, le regrettable précédent qu'il a créé au cours de sa campagne électorale en s'adressant en espagnol aux minorités hispaniques de son pays risque d'être transposé et imposé, mutatis mutandis, dans d'autres zones linguistiques, et notamment dans la nôtre. Il est en effet fort à craindre que la griserie conquérante et répressive que ressentent actuellement les champions du multiculturalisme déculturant et du métissage désidentifiant ne les incitent à réclamer et à promouvoir, en France, des attitudes inspirées de celle-là.
11 novembre 2008, 02:05   Commentaire factuel
Le communiqué évoque un "regrettable précédent" concernant des annonces faites, en espagnol, par le président-élu des Etats-Unis, M. Obama.

Voici l'annonce de la campagne du président sortant, en espagnol elle aussi.



11 novembre 2008, 02:27   Re : Commentaire factuel
Ajouts au commentaire factuel de Jmarc:

Discours de Georges W. Bush en « espagnol »



Je me permets de rappeler que les Etats-Unis n'ont pas de langue officielle, car qui pourrait profiter au français en Lousianne (et ailleurs), comme cela profite à l'espagnol aujourd'hui. L'anglais n'est pas non plus langue indigène ou aborigène en Amérique, elle est essentiellement langue immigrée, comme l'espagnol.
On ne saurait comparer cette situation à celle de la France.
Le français n'est langue de la République française que depuis 1992... On savait avant que le français était la langue de l'administration, mais pas nécessairement de tous les Français dont un grand nombre parlait aussi et avant le français occitan, gascon, corse, breton, basque, picard... le français étant la langue de l'école, des villes et des livres. La mort des langues locales (dont celle des dialectes d'oïl) par la honte qu'on a donné à ceux qui les parlaient de les parler a fini par se retourner contre le français lui-même.
En habituant les gens à avoir honte de la langue qu'ils parlent (dialecte ou français), on les habitue à se détester eux-mêmes... De plus, ces langues étaient présentées comme incompatibles avec la modernité, reproche fait si souvent aujourd'hui au français.
Si on avait eu l'intelligence de laisser la diglossie fleurir, tout aurait été mieux.
Cher Virgil, je crois que cette histoire d'avoir fait honte de leur langue régionale aux Français, est très exagéré. S'il y a une région très attachée à sa langue d'origine c'est bien la Corse. Je connais bien la question puisque je suis corse. Ma famille était bilingue. A nous, les enfants, on parlait de préférence en français, mais entre eux les adultes ne s'exprimaient qu'en Corse avec un plaisir manifeste et je n'ai jamais eu l'impression que mes parents ou mes oncles et tantes aient eu honte de la langue corse, au contraire. Certes le maître en classe, dans leur jeunesse, leur avait interdit de la parler , comme on interdit aujourd'hui dans, les classes de langues étrangères, aux élèves de parler français. C'est tout. D'après ce que mes parents me racontaient il n'y a jamais eu de persécution de la langue corse ni de ceux qui la parlaient en dehors de l'école.
Chère Cassandre,
Vous parlez à l'imparfait du bilinguisme de votre famille : j'en déduis qu'il n'est plus. Les gens cessèrent d'enseigner leur langue au profit du français moins à cause des vexations scolaires, réelles ici, plutôt reconstruites là, qu'à cause d'une conscience de l'inutilité de ces langues, inutiles pour faire carrière dans l'administration, inutile pour les affaires, inutile pour le monde moderne, contrairement au français, langue de la ville, de l'administration, des affaires, etc. Mon propos est de dire que le discours qui a "ringardisé" jadis les langues locales (le corse étant sans doute un peu moins touché par sa condition insulaire), surtout les dialectes d'oïl (cf. "La mort du français" de Duneton, qui parle davantage des dialectes, au sens où l'Italie les a un peu préservé, comme l'Allemagne), ce même discours ringardise aujourd'hui le français au profit de l'anglais. Nos compartriotes furent préparés à ne pas estimer le français par l'habitude prise sur leur langue locale.
Le français, c'est franchouillard et ringard ; l'anglais, c'est moderne, c'est la langue des affaires (du business !!!)... La même opposition exista entre français et patois !
Chère Cassandre, si vos parents parlaient corse, vos enfants le parlent-ils ? Parlent-ils anglais, par contre ?
En Corse même, beaucoup de jeunes continuent à parler corse et français.
Mais il y a aussi du vrai dans ce que vous dites. La solution serait un vrai bilinguisme français-anglais , comme la génération de mes parents pratiquaient un vrai bilinguisme français cosre, c'est-à-dire qu'ils parlaient impeccablement les deux langues, contrairement à aujourd'hui où l'anglais parlé se réduit à une communication standardisée . En fait nous nous dirigeons vers un bilinguisme du pauvre où les deux langues ne seront plus que l'ombre d'elles-mêmes.
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