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La Grande Déculturation en marche

Envoyé par Marcel Meyer 
02 décembre 2008, 16:13   La Grande Déculturation en marche
Ivan Rioufol proteste contre la décision prise par André Santini de supprimer les épreuves de culture générale des concours de la fonction publique, et cite Renaud Camus.

Jamais peut-être le lien entre la politique immigrationniste et l'abandon de toute ambition cultureller n'a été aussi clairement mis en lumière, avoué et assumé.
André Santini:
Citation
tous ceux qui n'ont pas ces codes, souvent hérités du milieu familial. C'est une forme de discrimination invisible (...) A quoi nous sert d'avoir une épreuve d'histoire pour les pompiers. Ou des gardiens de la paix à bac+4. Nous avons atteint les limites d'un élitisme stérile

On atteint ici les limites du supportable car nous pouvons être sûrs et certains que les enfants de M. Santini ont été envoyés dans des écoles qui professaient de solides bases de culture générale.

Le mépris de l'élite médiato-politique pour le peuple est incommensurable.
Les salauds, ils veulent tuer le Jeu des Mille Francs!
Utilisateur anonyme
02 décembre 2008, 18:24   Roger Lanzac
Ça existe toujours ?
Oui, mais c'est mille euros.
En ce qui concerne l'article de Rioufol, je ne partage pas totalement son indignation. La culture générale et l'aptitude professionnelle sont à mon avis des sphères séparées, qui doivent le rester : est-il réellement important qu'une secrétaire ait lu les grands classiques de la littérature ? Ou qu'un pompier connaisse l'histoire de France ? C'est en tant qu'individu, en tant qu'homme, qu'il lui serait bénéfique d'être cultivé, mais en tant que professionnel, cela lui importe peu. On voudrait mettre de la culture partout, dans tout type de formation ? Dans quel but ? Elle a toute sa place dans l'éducation générale des individus, mais les métiers requièrent des formations pratiques, limitées, spécialisées. Ce n'est pas au moment d'un concours professionnel qu'il faut évaluer la culture générale d'un candidat ; elle doit faire l'objet d'un souci préalable à la spécialisation de la vie professionnelle.
02 décembre 2008, 22:06   Métier et culture
Ce que nous dit Olivier me semble pertinent : il y a trente-cinq ans, les concours d'agent d'exploitation (cantonniers) comportaient une épreuve pratique (creuser un fossé), une dictée et un problème d'arithmétique.

Cela me semble suffisant.


De même, la maîtrise de la prosodie par un mécanicien ne me paraît pas nécessaire.

Dire qu'il faut un certain niveau de culture dans tout métier me paraît aussi peu pertinent de dire qu'il n'en faut absolument pas dans quelque métier que ce soit.
Citation
C'est une forme de discrimination invisible

Ce type d'argument ne vous scandalise pas, cher Olivier ?

Apprendre l'histoire ou la géographie ou écrire en bon francais n'a jamais fait de mal à personne...
Cher Rogemi, l'argument de la discrimination est de nos jours l'argument préféré des démagogues et des imbéciles. Je crois que sur ce point nous sommes d'accord. Cela étant dit je ne suis pas persuadé que l'exigence de culture générale soit fondée dans le cadre d'un recrutement professionnel, tout simplement parce qu'on peut être un excellent pompier ou une secrétaire impeccable sans avoir lu un seul livre. A l'inverse, les gens très cultivés ne font pas nécessairement de bons professionnels. Voyez ces professeurs des écoles bac + 6 qui sont incapables d'apprendre quoique ce soit à leurs élèves (qu'ils ne savent pas non plus tenir).
Ce qu'il faut reprocher à ce Santini, et vous ne manquez pas de le faire avec pertinence, c'est surtout son hypocrisie, puisqu'il est évidemment le premier à contribuer à ce clivage entre le peuple et la pseudo-élite diplômée.
03 décembre 2008, 00:24   Revenir à Voltaire
Cher Jmarc,

Les épreuves de culture générale aux concours d'entrée dans la fonction publique sont un des traits hérités de l'observation du système mandarinal chinois par les Lumières. Elles participent d'un souci éminemment démocratique: celui de permettre à un agent subalterne de devenir chef de réseau, administrateur de district (ou de comté autrefois), par promotion interne, car pour être administrateur, il faut savoir lire et rédiger de manière convaincante. Retirer les épreuves de culture française des concours d'agents de la fonction publique de grade inférieur revient à retirer à ces agents la possibilité ultérieure d'une promotion interne. Les cantonniers n'avaient besoin que de savoir compter et creuser un fossé dites-vous ? oui mais vous le savez aussi bien que moi: cantonnier on y reste.

La non-obligation qui serait accordée (par ce Santini) aux agents de grade inférieur de connaître la Princesse de Clèves condamnera ces agents de grade inférieur à le rester toute leur vie, tandis que la classe des "éduqués de naissance", devenue caste, ravira toutes les places au sommet en enjambant les petits sans lettres condamnés à l'immobilité et aux aigreurs inhérentes au maintien à vie dans les degrés les plus bas de l'échelle sociale.

La prétendue "discrimination" par la culture était un outil d'égalité des chances, un des rouages de la promotion démocratique des individus; il serait calamiteux de l'oublier. Il est dommage de le voir oublié par certains dans ce forum.
03 décembre 2008, 00:34   Re : Revenir à Voltaire
Cher Olivier, votre raisonnement revient à postuler que celui qui exerce la profession de pompier est pompier dans l'âme, de naissance, la secrétaire "impeccable", secrétaire de naissance. Le retrait de l'obligation, ou de l'incitation à la culture, pose sur les hommes et les femmes un essentialisme qui est un carcan et un piège, une terrible discrimination. La culture générale offre une possibilité au pompier de se révéler dans un stade plus avancé de sa carrière très bon administrateur, et meilleur même que l'administrateur "de naissance" (sorti d'une grande école) car connaissant les hommes et le terrain. Même chose de la "secrétaire impeccable" qui si elle a la culture et le goût de la communication et de l'organisation pourra se révéler chef du personnel, fondé de pouvoir, directrice de succursale tout aussi "impeccable".

Pardon mais l'idée d'une impeccabilité de coïncidence entre la personne et sa fonction du moment me donne des boutons. Pour moi la culture existe pour déjouer ce piège mortifère.
"Au temps lointain où le dénommé Marc Lefort
Etait mécanicien sur la ligne du Nord,
Où le nommé Prosper Nicolas Lacouture
Etait mécanicien sur la grande ceinture,
Où les nommés Lafesse et Gustave Pruneaux
Etaient chauffeurs sur la ligne des Moulineaux
(Champ-de-Mars-Saint-Lazare); een ce même temps, dis-je,
--Et cette vérité tient presque du prodige--
Le nommé Jeean-Paul-Pierre-Antoine-Oscar Panais
Menait l'express sur la ligne du Bourbonnais.
C'était un grand garçon..."
Je ne vois rien de choquant dans le fait de dire d''un individu qu'il est (presque) impeccablement doué pour un métier : est-ce qu'on a tout dit sur lui quand on a dit cela ? Est-ce qu'on l'a "essentialisé"? Cela ne l'empêche évidemment pas d'exceller dans d'autres domaines, y compris, bien entendu, dans la culture. Bachelard dut être un excellent commis des Postes et Télégraphes, et sans doute passait-il ses soirées dans les livres. Mais ce ne sont pas ses lectures qui l'aidaient à trier le courrier. Encore une fois la culture doit être démocratiquement et très largement diffusée, mais en amont et en dehors de la vie professionnelle, puisque, dans la grande majorité des métiers, elle n'a rien à faire, elle ne sert à rien du point de vue pratique. L'abandon de l'exigence universitaire (à ne pas confondre avec : culturelle) serait bien sûr favorable à ceux qui commencent au bas de l'échelle, puisqu'on évaluerait surtout leurs compétences acquises, leurs qualités professionnelles, et non point leur capacité d'interpréter "La psychanalyse du feu" (ce qui, dans le cas d'un pompier, me direz-vous, ne serait peut-être pas si inutile, mais c'est une autre histoire...)
Quelqu'un sur le blog de Rioufol mentionne le cas d'un ingénieur qui ne comprenait pas que son papier était non seulement intraduisible en anglais mais même illisible en français. La culture sert aux ingénieurs à se faire entendre, quelle que soit la langue employée, même si elle n'aidait pas à priori Gaston Bachelard à trier le courrier dans le cadre de son occupation professionnelle. Elle peut servir au mécanicien à se former, seul ou en cours du soir en vue de ne plus être mécanicien ou de faire de l'état de mécanicien un état transitoire, de se "désessentialiser" mécanicien. Je ne comprends pas comment il peut être nécessaire de le préciser ou de le rappeler. Je ne comprends pas non plus comment on peut considérer que quelqu'un soit "doué" pour être secrétaire, agent de surface ou ouvrier spécialisé. La secrétaire impeccable, parfaitement adéquate à sa fonction, la plupart du temps est ministre, secrétaire d'Etat, commissaire d'exposition, directrice d'opéra qui n'a pas trouvé la bonne école au bon moment, qui a un vieux père alcoolique à soigner à la maison, un jeune frère drogué ou asocial ou accidenté de moto ou les trois à la fois. C'est ainsi partout au monde. Considérer que quelqu'un puisse être "doué pour être secrétaire" constitue pour moi une sorte d'injure au genre humain.
Puis-je me faire un instant ici l'avocat du diable, c'est-à-dire ne demander pas mieux que d'être contredit ? N'y a-t-il pas contradiction, justement, entre l'hostilité du parti à toute immigration et son exigence que tous les citoyens reçoivent une éducation culturelle minimale ? Cette éducation culturelle minimale prodiguée à tous, n'est-ce pas précisément ce qui fait que nous avons besoin ou croyons avoir besoin en permanence d'immigration, puisqu'elle rend les autochtones inaptes, ou croyant l'être, à des tâches élémentaires mais pourtant indispensables, qu'ils jugent indignes de l'éducation qu'ils ont reçue ? Nous sommes obligés de faire venir en permanence des éboueurs, des filles de salles, des "techniciennes de surface" et autres manoeuvres parce que l'éducation obligatoire jusqu'à seize ans convainc la population dans son ensemble qu'elle est trop bonne pour accomplir ces métiers-là. Il n'y a plus de prolétariat sur place pour les tâches du prolétariat. Et, en une génération, les immigrés eux-mêmes deviennent "inaptes" (par excès) à ces tâches, de sorte que le mouvement est perpétuel.

D'autre part je vois évoquer plus haut le "bac + 5" auquel sa culture générale ne servirait à rien pour être un bon professeur, ou à tout le moins ne garantirait pas qu'il le soit. Mais une partie du problème, me semble-t-il, est que le "bac + 5" (comme son nom l'indique, dans une certaine mesure) peut très bien n'avoir aucune culture générale, et même, dans la plupart des cas, n'en a aucune. Nous voyons tous les jours des directeurs de banque, des avocats, des médecins, des secrétaires généraux de préfecture et même des professeurs d'université n'avoir aucune culture générale. Observez le stupéfiant niveau de langue, de grammaire, d'orthographe et de "préparation de copie", surtout, dans les interventions des uns et des autres sur la plupart des "blogs" de chroniqueurs et des forums (de France Culture, pour prendre un exemple au hasard). La "culture générale" est devenu un hobby pour quelques excentriques dans leur coin. Donc nous avons beaucoup perdu ici (plus de prolétaires pour faire les tâches des prolétaires, donc recours obligatoire et permanent à l'immigration) sans rien gagner là, bien au contraire (plus de culture générale, plus de "classe cultivée", mais, à la place, des diplômés et encore des diplômés, des "bacs + 5" comme s'il en pleuvait, qui croient que la Princess de Klave est un groupe de hard rock).
"En médecine, en droit, en enseignement, les purs techniciens ne sont pas nécessairement ceux qui font le mieux leur métier. L'Université est, ou devrait être, à la fois un lieu de recherche fondamentale, et un lieu où l'on acquiert une largeur et une hauteur de vue qui vont au-delà de la technique professionnelle."
(Georges Steiner, Errata, Récit d'une pensée)
Tout cela n'est pas inconciliable : je rejoins ce que dit le Maître, on a fait entrer dans l'esprit du peuple qu'il y avait des tâches sans valeur, alors que Saint-Paul avec la notion de "devoir d'état" et Notre Seigneur avec le texte à propos de Marthe et Marie, nous démontraient qu'il n'y a pas, de fait, de métier stupide.

Pour être plus concret, il y a des gens "manuels", qui ont de l'or dans les mains, mais qui sont peu versés en comptabilité. Un exemple parmi les professions intellectuelles : un excellent chirurgien n'est pas forcément un excellent chef de service.

Le cas que soulève Francis est plus délicat. Je ne sais si dans la tradition asiatique ancienne, il n'y avait pas une barrière infranchissable, au départ, entre lettrés et "peuple", sauf pour quelques brillants sujets repérés très jeunes. Il est par ailleurs exact que, dans l'Europe ancienne, il était possible à une peersonne de s'élever au-dessus du lot, en vertu de ce que nous disait Sénèque : "dicis malignius tecum egisse naturam prius, deinde fortunam, cum possis eximere te vulgo et ad felicitatem hominum maximam emergere".
Je ne comprends toujours pas ce qui vous choque Françis dans l'assertion : X est un excellent ouvrier, Y est une caissière impeccable. Ils sont, à un moment donné, fort bien adaptés à leur fonction (même si elle est basique, répétitive et ingrate), et ce n'est pas moi qui ajoute : ils le sont donc de toute éternité, ni : ils sont trop médiocres pour avoir de plus hautes responsabilités. S'ils sont condamnés à le demeurer, c'est bien parce qu'on leur demande un niveau de culture que souvent ils n'ont pas, alors que leurs qualités humaines, alliées à de solides formations pratiques, "sur le tas", leur suffiraient amplement à gravir les échelons.
J'observe que beaucoup de parents croient rendre service à leurs enfants en occultant toute notion de modestie, de discrétion et de politesse. Ainsi triomphent la prétention, l'outrecuidance et la connerie.
Le lien évoqué par Marcel Meyer est clairement exposé dans l'article du Monde qui suit. La culture générale est un facteur discriminatoire pour les Français issus de la "diversité" dans leur parcours vers l'intégration "citoyenne". Ce n'est plus la grande déculturation en marche, c'est l'éradication en marche.

La fonction publique espère diversifier son recrutement grâce à une "charte de l'égalité"
LE MONDE | 02.12.08 | 13h52 • Mis à jour le 02.12.08 | 18h45

Stimulée par l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis, la majorité est décidée à reprendre l'initiative sur la question de la diversité. Invité de l'émission "Dimanche soir politique" (France Inter, i-Télé, Le Monde) du 30 novembre, le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, l'a promis : "La diversité sera l'un des grands thèmes de l'année 2009".

Le 28 novembre, devant des élus d'outre-mer, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il prendrait début 2009 des mesures "pour que la diversité se traduise dans les élites françaises chez les préfets, les magistrats, les professeurs d'université". Selon son entourage, "il ne se passe pas deux semaines sans que le chef de l'Etat se plaigne du peu de diversité dans les nominations de hauts fonctionnaires qu'on lui propose."

Cette volonté affichée de longue date par le président se heurte à des obstacles juridiques de taille. Au-delà des nominations de hauts fonctionnaires, la mise en œuvre de mesures de discrimination positive basées sur des critères ethniques se heurterait au principe d'égalité inscrit dans la Constitution. La mission confiée par le chef de l'Etat à Simone Veil devra apporter des éléments de réponse à ce sujet.

Le ministère de la fonction publique a signé, mardi 2 décembre, une "charte pour la promotion de l'égalité". Par cet "engagement moral et concret", selon les termes du ministre André Santini, l'administration entend favoriser le recrutement d'enfants d'immigrés, de femmes, de seniors et de personnes handicapées.

Sous-représentés dans le secteur privé, les enfants d'immigrés le sont encore plus dans la fonction publique. Selon l'Insee, seuls 16,3 % des actifs ayant deux parents immigrés sont salariés de la fonction publique, contre 25 % des actifs n'ayant aucun parent immigré. À âge, sexe, diplôme et catégorie socioprofessionnelle des parents identiques, être descendant d'immigrés réduit la probabilité de travailler dans le public. Ceux qui parviennent à entrer dans la fonction publique sont le plus souvent recrutés sur des emplois précaires.

LA MISE À L'ÉCART SE JOUE À L'ÉCRIT

Dominique Meurs, chercheuse à l'INED, s'est intéressé aux candidats aux concours. Cette étude, qui a porté sur le suivi des candidats aux concours d'accès aux Instituts territoriaux d'administration (IRA), montre que la mise à l'écart se joue aux épreuves écrites. "Les enfants d'immigrés ne sont pas vraiment sous-représentés parmi les candidats, mais ils chutent sur la culture générale alors qu'ils réussissent tout aussi bien que les autres aux épreuves techniques. L'importance des épreuves formelles pénaliserait ainsi les secondes générations, et surtout celles d'origine africaine et maghrébine", relève Mme Meurs. Dans un entretien au Figaro du 1er décembre, M. Santini a annoncé sa volonté de remplacer dès 2009 les épreuves de culture générale, "trop académiques et ridiculement difficiles", par "des questions de bon sens" permettant de mieux détecter les aptitudes des candidats.

Plusieurs engagements figurent dans la charte de l'égalité : repenser les épreuves des concours, informer sur leur contenu et aider à leur préparation ; valoriser l'expérience, mais aussi "former et sensibiliser" recruteurs, membres de jury, "évaluateurs" de carrière, responsables de ressources humaines "aux préjugés, aux stéréotypes et aux risques de discrimination".

Pour la haute fonction publique, Richard Descoings, directeur de Sciences-Po, plaide en faveur d'une diversification des voies de recrutement : "Pourquoi l'ENA ne recruterait pas des élèves titulaires d'un master, diplômés d'une grande école, qu'elle évaluerait sur des stages, sur des épreuves permettant de savoir si leur profil intellectuel et humain correspond aux emplois ? En France, relève-t-il, nous avons si peu confiance dans la valeur des diplômes universitaires que l'on pense que le recrutement ne peut se faire que par concours".

Alors que le recrutement sur concours est censé garantir l'égalité des candidats, M. Descoings estime que seuls les 300 à 400 élèves de la filière service public de Sciences-Po sont préparés à la rédaction de copies académiques.



Laetitia Van Eeckhout
Article paru dans l'édition du 03.12.08
Citation
J'observe que beaucoup de parents croient rendre service à leurs enfants en occultant toute notion de modestie, de discrétion et de politesse. Ainsi triomphent la prétention, l'outrecuidance et la connerie.

Mais Florentin les parents très souvent n'y peuvent rien car on inocule à leur enfants, jour après jour, dans les médias le virus de l'irrévérence, du m'enfoutisme, du pousse-toi-de-là-que -je-m'y-mette, etc...
Je viens d'avoir par hasard entre les mains un numéro du magazine américain Fortune de l'année 1956, rempli d'illustrations (photos et dessins) où l'on voit d'excellents ouvriers, des ménagères modèles, des ingénieurs impeccables, etc. Nous étions en Amérique mais je suis convaincu, en songeant notamment à ce fragment d'un roman de Carmac McCarthy mis en ligne ici par Boris il y a quelques semaines, que tous les gens représentés dans ce numéro de Fortune rédigeaient mieux que les ingénieurs, ménagères, ouvriers d'aujourd'hui. On peut supposer que certains, voire la plupart, se satisfaisaient de leur condition d'ouvrier ou de secrétaire accompli, et que ceux qui ne s'en satisfaisaient pas ont fini leur existence très au-dessus de cette condition grâce à une conjonction d'avantages offerts par la société (formation continue, promotion interne dans un contexte d'essor industriel sans précédent, etc.)

La société moderne actuelle en Occident est devenue telle que personne ne se satisfait d'être ouvrier, ménagère, voire ingénieur. Chacun veut passer à la télé, être à la Star 'Ac, briller, se surpasser sur des terrains de sport, devant les caméras où sur la scène du Festival des Banlieues Bleues. Personne au monde ne désire la perfection ouvrière. Et si vous comptez flatter une caissière en lui disant qu'elle est impeccable vous risquez la gifle.

Le vide créé par la déculturation intervient au mauvais moment pourrait-on dire: il apparaît alors même qu'une revalorisation de la culture aurait pu tout changer, l'ambition des jeunes à être autres que ce qu'ils sont, naissent ou croupissent ayant rarement été aussi forte qu'aujourd'hui; elle aurait pu s'exercer sur une matière culturelle socialement gratifiante. C'est un peu complexe à expliquer mais je crois que la régression industrielle et culturelle sont allées de pair en Occident. L'essor du numérique, celui de l'économie numérique a été tel que des analphabètes ont pu devenir milliardaires et politiquement puissants en ne connaissant pour tout langage que le Basic ou le C++. Je suis convaincu qu'un Bill Gates doit son ascension à un entourage de gens de sa profession où personne n'avait jamais lu un livre de sa vie.
(Réponse à Francmoineau citant Steiner – je sais que certains, ici, ne regardent pas qui répond à qui, et ne savent même pas comment le faire...)

C'est bien là le problème : l'Université est devenue une école technique, explicitement branchée sur l'industrie, et même sur l'industrie locale, et les emplois à pourvoir. Les études de Lettres elles-mêmes, cela pourrait sembler incroyable, suit le mouvement : on vient de supprimer le cours de sanskrit à l'Université libre de Bruxelles. Pas assez rentable : pas assez de candidats, ni, bien entendu, de postes à pourvoir, puisque ces sections disparaissent... L'égyptologie est aussi très mal en point. Pour étudier ces matières, il faudra aller à Paris ou à Cologne...
"La culture générale est un facteur discriminatoire pour les Français issus de la "diversité" dans leur parcours vers l'intégration "citoyenne". Ce n'est plus la grande déculturation en marche, c'est l'éradication en marche.

Même Le Pen quand il dénonçait les dangers d'une certaine immigration n'avait pas osé aller si loin dans la prédiction de la catastrophe civilisationnelle qui de dessine. La seule différence avec ses prévisions, c'est que, aujourd'hui, les Amis du Désastre , ne pouvant plus cacher celui-ci, essaient, par une propagande sans précédent, même dans l'histoire des totalitarismes, de le faire passer pour ENVIABLE. Désormais la Diversité, ce slogan de supermarché, présentée comme l'avènement d'un grand soir radieux, sera chaque fois brandie pour nous faire avaler la pillule.
Mais Cassandre, Chère Cassandre, comprenez-vous et pouvez-vous m'expliquer pourquoi ce qui nous apparaît si nettement, si indubitablement, comme un désastre semble faire l'objet d'une telle satisfaction de la part de la majorité, voire la grande majorité, de nos concitoyens, qui réclament à cors et à cris plus de diversité, plus d'immigration, plus de métissage, plus de disparition de notre culture propre, plus d'extinction des feux, plus de mort ? Ils sont conditionnés par les médias, soit. Mais cette réponse ne fait que déplacer le problème. Pourquoi une telle (quasi) unanimité dans les médias (et d'abord ceux du service public — à cet égard le "journal" de France 2 hier soir, avec le long reportage sur les Hakim et autres Abdelkader obligés d'aller déployer leurs talents financiers dans la City à cause du racisme des souchiens, puis la présentation du film de Chatiliez avec Valérie Lemercier dans le rôle de la directrice commerciale blanche et donc raciste qui par suite d'une étrange maladie devient noire et peut expérimenter ce qu'il en est de l'horreur d'être noir en société raciste française, était un vrai festival) ? Pourquoi sommes-nous si seuls ? Pourquoi ne recevons-nous que des insultes ? Sommes-nous fous ? Sommes-nous des monstres de méchanceté et de bêtise comme on nous l'explique tous les jours ? Des "criminels" ?
Je vois que M. de Petit-Détour, grimpé dans un autre arbre, fait allusion ailleurs au même reportage, avec plus de détails et de commentaires intéressants. Je me demande s'il a remarqué comme moi le très amusant lapsus du père de famille — au demeurant un très brave homme, sans doute, et certainement il ne s'agissait que d'un "pur" lapsus — qui a dit qu'il ne faisait rien à l'usine, euh pardon, à la maison, que c'était sa femme qui était responsable de l'excellente éducation des enfants ? (Bref quand ils ne réussissent pas c'est notre faute, et quand ils réussissent c'est aussi notre faute : nous sommes décidément bien coupables...).
Oui, pourquoi est la térébrante question... Devant la "Halde-garderie" qu'est devenue la France, j'avoue que je me demande souvent "Pourquoi ?"
Il me semble que la mixité et le multiculturalisme, en effet, sont vus par les masses comme désirables. En revanche, je ne suis pas sûr que l'on ne perçoive pas généralement l'école comme très insuffisante, mais sans en soupçonner la cause. Défaut d'analyse dont les médias sont responsables, évidemment, car il n'est pas si commun de voir comment ces choses sont chevillées : le premier point (il faut être "citoyen du monde") l'en empêche.

Anecdote de mon pays. Il m'a été donné, il y a quelques jours, de bavarder avec une femme de ménage (francophone) qui a oublié d'être idiote. Étant donné la catastrophe des écoles francophones (nous en sommes à tirer au sort les acceptations dans les écoles secondaires pour la rentrée 2009 : mixité sociale oblige !), elle a mis ses enfants dans des écoles flamandes de Bruxelles, où ils réussissent brillamment. « Vous comprenez, dans ces écoles, si vous ne pouvez pas suivre au premier trimestre, au second, vous êtres priés d'aller voir ailleurs ! » Et voilà !
Non, Cher Renaud Camus, je ne l'avais pas remarqué car la crispation nerveuse engendrée par ce reportage a provoqué chez moi un bref acouphène. Lequel n'a complètement disparu qu'au sujet suivant dédié à ces riantes contrées d'Afrique où les autochtones se livrent, si j'ai bien compris, à l'heureuse pratique, du dépeçage des albinos dont les os sont, semble-t-il, prisés pour leur caractère magique. Sans vouloir relancer une discussion sur le relativisme lévi-straussien, ce genre de pratiques me paraissent constituer une limite à certaines assertions de l'admirable académicien. Mais sans doute la colonisation est-elle coupable, par la grande déculturation occasionnée, de ces coutumes si originales.
Cher Jmarc,

J'ai visité dimanche un sanctuaire qui est un lieu de pélerinage pour tout le Japon, celui consacré à Sugawara no Michizane (菅原道真 845 - 26 mars 903) savant, lettré et homme politique banni par l'Empereur . Son parcours individuel et intellectuel réalise un certain idéal confucéen:
homme politique et lettré japonais, appartenant à une famille de fonctionnaires lettrés de rang moyen. Dans sa jeunesse, Michizane passe brillamment tous les examens officiels et obtient dès 877 le poste de docteur ès lettres. En cette qualité, il commente les classiques chinois devant l'empereur Uda qui lui accorde sa faveur, sans doute pour faire pièce aux Fujiwara dont la puissance ne cesse de grandir. Après la mort de Fujiwara no Mototsune, il entre, en 891, dans le groupe des hauts dignitaires et en huit ans parvient au rang de ministre de droite, sous le règne de Daigo-tenno qui lui témoigne la même faveur que son père. Les Fujiwara ne peuvent tolérer un tel fait, car ils redoutent de voir se manifester plus tard des ambitions parmi la classe des fonctionnaires lettrés ; ils parviennent donc à le faire disgracier en 901 et reléguer à Kyushu en qualité de gouverneur général. Plus tard, alarmés par des incendies et par diverses morts survenues dans leur famille, ils le font nommer ministre des Affaires suprêmes à titre posthume et lui font élever un sanctuaire à Kyoto. Il est maintenant vénéré dans tout le Japon comme le dieu de la calligraphie et de la poésie. Il a participé à la rédaction de la dernière histoire officielle compilée à l'époque de Heian et a laissé un recueil de poèmes chinois.

L'étude, la pratique des arts, celle des lettres firent de ce personnage un des plus révérés du Japon. Il n'était pourtant fils d'aucun personnage illustre ou important du régime. Ses calligraphies sont parmi les plus belles qu'il m'ait été donné d'admirer, l'homme était aussi un maître d'art martial, un savant dans tous les arts.

Je ne voudrais casser les pieds de personne avec ça mais qu'on se souvienne qu'à l'âge classique en Occident un homme de l'art savait peindre et concevoir des machines et que plus près de nous le philosophe Ludwig Wittgenstein, qui avait été instituteur dans un bourg autrichien (je suppose "impeccable"), sut comment construire pour sa soeur une maison aujourd'hui encore admirée, se montrant du même coup architecte. Ce noble idéal que certains individus d'exception on su réaliser se reflète, même lointainement, dans les épreuves de culture générale du corps des fonctionnaires de l'Etat français. La suppression de ces épreuves, au motif que certains n'en auraient pas besoin, signale une grave fracture sociale entre ceux de qui l'on escomptera un savoir et une capacité à exprimer l'intelligence, et les autres, fils de rien, dans le pool desquels on ira pêcher, de temps en temps, un ou deux éléments séduisants et dociles pour faire le compte des quotas ethniques.

¨PS: les éléments biographiques relatifs à Sugawara No Michizane sont extraits de l'Encyclopédie Universalis, Ed. 2005

peinture représentant le personnage:
Deviendriez-vous décidément cynique, cher Petit-Détour ? C'est probablement une bonne technique de survie.

Suicide, disais-je. Si le lien entre l'immigrationnisme et la déculturation est à présent évident, celui qui lie ces deux-là à la détestation de la France, de son histoire, de sa culture, de ses paysages ne l'est pas moins. C'est donc bien d'un suicide qu'il s'agit lorsqu'on procède à une massive immigration de peuplement, que l'on s'acharne à détruire tous les mécanismes de transmission de l'histoire et de la culture nationales et qu'on ravage systématiquement nos paysages. Rideau. Après nous, on s'adonnera sans doute au dépeçage des Blancs, dont les os réduits en poudre seront vendus à prix d'or pour leurs pouvoirs magiques. Peut-être les derniers Blancs trouveront-ils refuge au Japon.

Comment s'étonner dans ces conditions que nous autres, les quelques isolés qui tentons de jouer les empêcheurs de suicider en rond, nous ne recevions que des insultes, qu'on nous prenne pour des fous, des monstres de méchanceté et de bêtise, des criminels ?

Quelqu'un se demandait l'autre jour ici si le film de Chatiliez avec Valérie Lemercier dans le rôle de la raciste qui devient noire ne serait pas une parodie de l'antiracisme. Eh bien, s'il l'est, c'est involontairement. Même le Figaro pense que tant de niaiserie attendue, c'est contreproductif.
Utilisateur anonyme
03 décembre 2008, 17:03   Re : La Grande Déculturation en marche
Passant moi-même des concours de la fonction publique, je me permettrai de donner mon avis sur ce point.

J'ai récemment passé le concours d'attaché territorial (dont j'aurais les résultats l'an prochain) et parmi les trois épreuves au programme, il y avait notamment une épreuve de culture générale. Nous devions commenter la phrase suivante de Christopher Lasch :
"Les gens vivent au jour le jour. Ils évitent de penser au passé de crainte de succomber à une nostalgie déprimante ; et lorsqu'ils pensent à l'avenir, c'est pour trouver comment se prémunir des désastres que tous ou presque s'attendent désormais à affronter".

Cette épreuve ne m'a pas semblé très complexe et m'a parût fort intéressante. J'ai axé ma première partie sur la particulière actualité de cette phrase pourtant prononcée au milieu du vingtième siècle. Mon I A/ était axé sur la conjoncture économique déprimante que nous connaissons aujourd'hui ; dans mon I B/, j'évoquais plus généralement la question du progrès et la disparition de la croyance en celui-ci (problèmes environnementaux, bioéthique ...), en citant notamment Teilhard de Chardin ("le progrès est une force, la plus dangereuse des forces") ou Nietzsche ("le dix-neuvième siècle ne présente pas un progrès par rapport au seizième").
Dans ma seconde partie, je m'interrogeais sur les remèdes permettant de redonner foi en l'avenir. Ma A/ s'intitulait "vers un retour du religieux ?" et dans mon B/ je m’interrogeait sur la citoyenneté et sa transformation en une logique de citoyen-consommateur et de gadgétisation de notre société propice à créer un état de manque permanent et, par conséquent, une déprime généralisée.

Toutefois, un inspecteur des impôts m'a récemment expliqué que les concours de catégorie A (niveau bac + 3) étaient moins difficiles pour les épreuves de culture générale que les concours de catégorie B (niveau bac) et même C (brevet des collèges). Je n'en croyais pas un mot jusqu'au jour où j'ai pu me procurer des annales du concours de contrôleur des impôts (catégorie B). Ayant un ami diplômé de sciences po, je connais plutôt bien les épreuves de ce concours, et je dois dire que l'épreuve de culture générale du concours de contrôleur des impôts était nettement plus difficile que les épreuves de culture générale de science po, ce que je peine encore aujourd’hui à comprendre.

S'il me paraît regrettable de supprimer les épreuves de culture générale des concours de catégorie A, je ne suis pas persuadé que les épreuves de culture générale étaient très adaptées à des personnes de niveau bac ou brevet des collèges. Pour des emplois peu qualifiés, il me semble même souhaitable de laisser une chance à des gens qui n'ont pas eu accès à la culture chez eux dès leur plus jeune âge et les interroger sur des programmes plus spécifiques comme l'économie, les mathématiques, la comptabilité ou le droit. Chacun part ainsi à égalité et la réussite ne dépend plus de l'héritage culturel familial, mais plutôt du travail et de la volonté.
Cher président, les questions que vous posez me taraudent depuis longtemps et j'ai moi aussi grand mal à trouver des réponses. Au départ il y eut la conjugaison du cynisme, celui du patronat désireux de maintenir les salaires au plus bas, de l'utopie, celle des droits-de-l'hommistes désireux de faire de la France une terre d'asile sans frontières ni distiction d'ethnies, et de la détestation de son pays par une petite frange de la population, le tout sur fond de mépris pour le peuple de France. Ces trois catégories ont joué habilement autant que fallacieusement sur une mauvaise conscience héritée de l'occupation et de la colonisation pour faire avaler à ce peuple méprisé la pillule. Et puis au fur et à mesure, le monstre ainsi créé a commencé à échapper à ses créateurs qui aujourd'hui ne peuvent plus le contrôler. Dès lors il ne leur restait plus qu'à maquiller, par une propagande effrénée, le Désastre en situation enviable, et si tant de monde semble désirer le Désastre c'est, logique de La Palisse, parce que cette propagande le lui fait regarder, précisément, comme enviable. Je pense que jamais, en effet, il n'y en eut de telle même dans l'ex-Union soviétique. De plus, à cette époque l'Occident faisait entendre fortement une voix dissidente qu'arrivaient à capter les Russes. Aujourd'hui il n'y a plus de lieu où se fait entendre la moindre voix dissidente puisque l'internationale médiatique, ainsi que celle des stars de cinéma, du show-biz et et du foot, qui font désormais l'opinion, est acquise à cette idéologie ou est indifférente. Mais pourquoi, me direz-vous, ce monde des médias , du spectacle et du sport est-il acquis à cette idéologie ? Je pense que la raison principale est qu'il n'en patit pas, il peut donc faire "son intéressant" , son "cinéma", se donner le " beau rôle " suivant ainsi la pente naturelle de la profession, et Dieu sait qu'il ne s'en prive pas. A force, par contagion, le spectacle pour le spectacle finit par tout commander. Dans cette logique La Diversité paraît si photogénique, si divertissante , si sympa sur les écrans et les panneaux publicitaires ! Ces gens à l'abri des effets pervers de la Diversité, se permettent de donner des leçons de tolérance aux "de souche" en première ligne, comme les élégants planqués de l'arrière donnaient des leçons d'héroïsme et de patriotisme aux poilus du front qui en bavaient sous la mitraille dans l'enfer des tranchées. Et puis, excusez-moi d'enfourcher mon dada favori, mais le monde des médias e t plus encore celui des stars de cinéma est, de plus en plus, un monde d'ignorants, méprisants d'un savoir dont leur ego et leur carrière n'ont que faire et qui se vantent d'ailleurs complaisamment d'avoir été des cancres à l'école. Ils se reconnaissent dans ces jeunes de l'immigration qui se braquent, comme ils se sont braqués, contre l'apprentissage de la culture française et européenne. C'est la connivence des parasites, la grande revanche des derniers de la classe sur le vrai mérite.
Je voudrais tout de même ajouter que, autour de moi, les personnes que je connais ou dont je fais la connaissance ne me semblent pas du tout dupes de cette propagande.
Le sujet du brevet des collèges en histoire-géographie et éducation civique de 2007 était à notre image : chaotique. Les aberrations, erreurs et autres navrantes calamités contenues dans le sujet, sa correction et la correction de la correction en sont la preuve.

Il y était ainsi question d’un officier français dégradé en 1898 dans la cour des Invalides dont il fallait trouver le nom. Sans doute était-ce Dreyfus qui subit ce sort en 1895 dans la cour de l’Ecole militaire. Les élèves n’y auront vu que du feu, mais nous sommes quand même en droit d’exiger pour eux des sujets sans erreurs. C’est la moindre des élégances.

La correction officielle (et ses amendements) est plus complexe : il faut croire qu’elle rend compte d’une lutte intestine entre les concepteurs des sujets (niveau A), les concepteurs de la correction (niveau B) et ceux qui sont chargés de corriger la correction (niveau C). L’élève, tant mieux pour lui, est alors le grand gagnant de ces déchirements internes : comme le sujet (niveau A) est mal formulé, la correction (niveau B) incite le professeur à accepter « tout paragraphe argumenté s’approchant quelque peu du thème abordé» et à donner une «bonne note» à tout élève qui «récite son cours». On encourage ainsi l’approximation et le psittacisme. Il ne s’agit plus de réfléchir, de trier les informations ou de répondre à une question, mais de balancer quelques trucs en vrac au cas où cela marcherait. Dans l’hypothèse où l’enseignant serait un peu réticent à cette idée, qui va à l’encontre de tout ce pour quoi il a travaillé, on (niveau B) lui écrit en caractères gras qu’il « est impossible de noter la fidélité au sujet». De la même manière, la paraphrase, notre bête noire, est acceptée : « La première partie [du paragraphe argumenté] ne peut déboucher que sur une paraphrase stricte des documents. » Ah ! bon… Une ligne de front s’est ainsi ouverte entre le sujet (niveau A) et sa correction (niveau B).

Comme si tout n’était pas déjà assez compliqué, le corrigé (niveau B) contient, lui aussi, des erreurs relevées par la correction de la correction (niveau C). Si un élève ne fait pas la même erreur que lui (niveau B), il est avantagé : «II manque xxx dans le corrigé, donc on valorise le candidat qui, lui, y a pensé. » En revanche, si un élève fait la même erreur que le corrigé (niveau B), la correction suprême (niveau C) accepte sa réponse car, «bien qu’erronée», elle figure dans le corrigé (niveau B). Par ailleurs, alors que le corrigé (niveau B) fournissait de grands efforts pour ventiler les points, le « corrigé du corrigé » (niveau C) explique qu’il est « souhaitable de ne pas tenir compte des barèmes aux points proposés par le corrigé ». La seconde ligne de front entre la correction (niveau B) et sa propre correction (niveau C) ne peut que laisser le professeur perplexe.

Il devra cependant sortir de son hébétude car le corrigé du corrigé (niveau C) en vient à le supplier en capitales et caractères gras : « il faudra ALLER À LA PÊCHE AUX POINTS SOUS PEINE DE désastre. » « Sous peine de désastre » : on risque une punition? C’est une menace? Une imploration ? « Sous peine de désastre. » Les professeurs ont-ils envie de participer à cette entreprise de travestissement de la réalité des copies ?

« Sous peine de désastre » : le désastre n’est-il pas déjà là, dans ces sujets aux erreurs grossières et dans ces consignes de correction ubuesques ?

Pire que le désastre annoncé, il y a ce mépris patent, écrit noir sur blanc, sans prudence aucune, pour le travail des professeurs pendant l’année, pour la matière enseignée, pour les élèves qui travaillent et réfléchissent, pour les dates et les lieux, pour le bon sens, pour la vérité, pour l’honnêteté intellectuelle, pour tout ce qui fait que, malgré tout, nous continuons tous à passer des heures parfois difficiles, à enseigner l’histoire, la géographie et l’éducation civique à des élèves qui, malgré tout, méritent mieux que cette opération de camouflage qui sent la panique et la perte du sens commun.


Mara Goyet, Tombeau pour le collège, Flammarion 2008, cité par eXtrême centre. org
Utilisateur anonyme
03 décembre 2008, 20:19   Re : La Grande Déculturation en marche
La révolution technique et l'audio-visuel me semblent par nature du tout au tout incompatibles, non pas avec telle ou telle forme de vie en société, mais avec "l'être au monde" tel que le dessine, entre autres, Renaud Camus, incompatibles avec la culture, dans le sens ancien du terme (bramer après une "chaîne culturelle" me paraît de même force qu'entonner : "si tous les gars du monde voulaient se donner la main".)

Sous la domination de la technique et de l'audio-visuel telle que nous la connaissons, c'est-à-dire sous la domination de machines à mimétisme, c'est pour ainsi dire "naturellement" qu'on tend à la création d'un homme nouveau, un homme uniforme.

Le grand prêche pour le métissage est un leurre délicieux : qu'ils en aient conscience ou non, les foutus cancres décrits Cassandre peuvent facilement le mettre en musique 24 h sur 24h, 365 jours par an, et il sert d'écran idéal pour cacher l'extraordinaire et bien réelle uniformisation de tous les comportements.
Utilisateur anonyme
04 décembre 2008, 08:06   Qu’il n’y a pas de sot métier …
(Message supprimé à la demande de son auteur)
04 décembre 2008, 10:17   Rien de trop
Eh bien, Marcel Meyer, cet exemple concret fait froid dans le dos...

Bien chère Cassandre, votre analyse est fort pertinente. Le danger de cette "déculturation" réside dans le fait qu'elle rend les gens incapables d'opérer les plus élémentaires distinctions : que les individus soient de plus en plus détachés de ce qu'on nommait autrefois la culture rend possible, à terme, une réception favorable de cette propagande à lourds sabots qui veut nous faire regarder notre destin comme infiniment souhaitable. Si le passé n'éclaire plus, d'une manière ou d'une autre, le présent, celui-ci est en passe de devenir le seul monde possible et concevable ; c'est ce que François Taillandier fait dire à l'un de ses personnages dans Option Paradis : "on peut supposer un moment où l'avant disparaîtra, où le réflexe même d'opposer un avant au maintenant sera en quelque sorte avalé dans le maintenant" (p. 57-58) ; et d'introduire le concept de "temps autorésorbant". C'est exactement ce qui nous arrive, ce qui arrive à la grande majorité d'entre nous : la maxime de notre époque, affirmait je crois Finkielkraut, c'est le "pourquoi pas ?" enjoué et indifférent. De fait, si la Diversité généralisée apparaît enviable, c'est à mon sens une conséquence de l'incapacité générale (celle des "masses") à concevoir qu'on puisse regretter un état du monde antérieur : il y entre, je crois, une part d'adhésion négative. La marche du monde est conçue comme un processus organique auquel il n'est pas envisageable de s'opposer, puisque on n'a plus l'instrument qui le permet : la mémoire.

Certains d'entre nous sont des "orphelins du temps", comme disait Grossmann, et le monde, le fleuve, continuera sans eux.
04 décembre 2008, 10:25   Re : Rien de trop
"Ce n’est pas l’avidité patronale (…), ni le concert des girouettes médiatiques, ce n’est pas le spectacle au sens cinématographique qui sont cause de l’emportement, mais l’achèvement de notre déracinement, associé à la jouissance inconsciente de l’annihilation, terme d’une décadence. "
Je crois, cher Didier, que c'est tout ça à la fois.

Et puis la Diversité nous apporte l'Afrique à domicile. Pas besoin de dépenser de l'argent en voyages. De quoi se plaint le peuple ?
Or, l'Afrique, on voit tous les jours un peu mieux ce qu'elle est (cf. procès — promis à l'échec — aux dirigeants voleurs, Zimbabwe jadis prospère ruiné par le départ des blancs chassés, soldats en uniforme attaquant les femmes dans la rue pour leur voler leur sac parce qu'ils n'ont pas été payés, disparition de toute forme d'État en Somalie, tout cela au point que la cocasse question qui se pose est : quelle forme discrète de nouveau colonialisme faut-il envisager pour sauver l'Afrique d'elle-même ? Ou bien faut-il la laisser mourir au prétexte de sa liberté ? )
04 décembre 2008, 12:08   Re : La Grande Déculturation en marche
« Vous comprenez, dans ces écoles, si vous ne pouvez pas suivre au premier trimestre, au second, vous êtres priés d'aller voir ailleurs ! » Et voilà !

Mais c’est ce que feront comprendre « en douceur » les professeurs et directeurs d’école soucieux de préserver la qualité de leur enseignement, cher Bernard. Ce qu’ils ont déjà fait lors des inscriptions, croyez-moi (avec des arguments différents). Personne ne croit à l’avenir de ce décret ridicule. Même les professeurs de mon école à priori BCBG et bien-pensants ! Même nos étudiants élevés au biberon de l’antiracisme sont contre pour la plupart. Cette bienpensance généralisée, ce soi-disant désir de mixité et de brassage c’est un vernis qu’on gratte avec beaucoup de facilité.
La population belge a une capacité infinie de laisser dire et de n'en penser pas moins, vous le savez comme moi. Je constate qu’il ne fait pas bon de s’afficher socialiste ces derniers temps. Avez-vous remarqué le peu d’effet qu’ont eu jusqu’à présent les manifestations de sans-papiers ? Malgré les grèves de la faim commencées au printemps, les escalades de grues l’été dernier, les exhortations des médias à la mobilisation des citoyens et à la décision des hommes politiques, rien n’a bougé, ni d’un côté ni de l’autre. Les manifestations de soutien comptent quelques dizaines de pelés et la Ministre de la Politique de Migration et d’Asile se laisse traiter de tous les noms d’oiseaux tout en restant sourde à tout.
Cher Renaud Camus,
je ne vois pas bien pourquoi l'adjectif "cocasse" qualifie la question que vous posez - ou plutôt, si, je vois bien: la question est cocasse dans la mesure où elle va à l'encontre des discours que l'on entend depuis longtemps, qui nous expliquent que le colonialisme, puis le "néo-colonialisme", sont reponsables des malheurs de l'Afrique. Il n'en reste pas moins que votre question est au moins aussi grave qu'elle n'est cocasse, et qu'elle prête, en fait, assez peu à sourire.
"quelle forme discrète de nouveau colonialisme faut-il envisager pour sauver l'Afrique d'elle-même ?"
Je suis assez d'accord pour poser la question aussi franchement; je comprenais le "droit d'ingérence" de cette façon. Cocasse ou incongrue? Peu importe. Si toutes les aides qui vont à l'Afrique se transforment en armes ou dépenses somptuaires, alors il faut s'en mêler fermement.
"Le grand prêche pour le métissage est un leurre délicieux : qu'ils en aient conscience ou non, les foutus cancres décrits Cassandre peuvent facilement le mettre en musique 24 h sur 24h, 365 jours par an, et il sert d'écran idéal pour cacher l'extraordinaire et bien réelle uniformisation de tous les comportements."
Les professionnels du spectacle vivent si loin du réel qu'ils n'en n'ont pas conscience. Ils sont, sans doute, sincères. Habitués qu'ils sont par leur métier et les sollicitations médiatiques à être sans cesse dans la représentation avantageuse d'eux-mêmes, dans le faux semblant, ils sont les alliés tout trouvés, les idiots utiles, des politiques qui, eux, sont davantage conscients du Désastre.
"des politiques qui, eux, sont davantage conscients du Désastre."
J'en doute.
Cher Florentin,
je suis d'accord avec vous, et je le suis aussi avec Renaud Camus. Mon objection, ou plutôt ma réserve, ne portait pas tant sur la phrase que vous citez, mais surtout sur la "cocasserie" de la question posée par Renaud Camus: je ne vois pas en quoi une telle question, qui implique d'autres questions, ainsi que de graves conséquences, peut simplement être qualifiée de "cocasse".
On entend beaucoup dire qu'en privé, nombre de politiques sont conscients du Désastre. Comment, par exemple, le ministère de l'intérieur pourrai-il ne pas être au courant ? et s'il est au courant comment les autres responsables politiques pourraient-ils ne pas l'être?
Les politiques vivent en dehors de ce que nous appelons la réalité. Quand vous croisez dans la rue ceux que vous connaissez, ils vous serrent la main mais ils sont absents. Ils ne connaissent pas le prix des choses. Ils sont au courant de tout mais ils ne comprennent pas ce que ça veut dire. Et pour ceux qui auraient des soupçons, c'est "après moi le déluge". Je crois que les institutions ne permettent pas de vues à long terme. Le personnel politique défile dans la plus parfaite irresponsabilité. Avec un septennat renouvelable on avait un embryon de durée mais maintenant on s'aligne sur la météo!
Cher Florentin, vous avez en a partie raison. Il est certain que les institutions favorisent la démagogie et le court terme. Cependant, que par électoralisme , le personnel politique pratique le "après moi, le déluge" est une chose, qu'il ignore la réalité est autre chose. En plus du ministère de l'Intérieur, les maires peuvent difficilement l'ignorer.
Pour les maires de communes moyennes et petites je suis d'accord.Pour les grandes villes, j'ai des doutes: la complexité des problèmes à résoudre nécessite trop d'intermédiaires entre les décideurs et le citoyen de base. J'ajoute que la quasi disparition du civisme met une telle pression sur les politiques qu'il sont contraints de se protéger.
04 décembre 2008, 18:14   Réponse à M. Papageorgiou
Disons que cocasse, Monsieur, appartient au registre de la précaution oratoire, en l'occurrence. N'y attachez pas trop d'importance. Reconnaissez cependant qu'il est assez savoureux — est-ce que savoureux vous convient mieux ? —, du point de vue de Sirius, que, l'histoire ayant un fait un tour complet, on se retrouve avec des questions qui sont à peu près celles qui se posaient en 1880. Si maintenant vous voulez me faire dire que c'est tragique, j'en conviendrai tristement, mais bien volontiers. Je ne crois pas qu'il y ait de divergence entre nous sur ce point, sinon de ton.
Monsieur,
il n'y a en effet aucune divergence entre nous sur la tragique situation de l'Afrique contemporaine, du moins je le crois. Je ne souhaitais en rien vous importuner avec ma réflexion sur "cocasse", je voulais juste souligner le caractère dramatique de votre question. Dans tous les cas, je n'ai aucune envie de vous faire dire, ou abjurer, quoi que ce soit, ni maintenant, comme vous dites, ni plus tard.
Vous ne m'importunez nullement, bien au contraire — j'ai toujours abusé de cocasse...
C'est, en effet, l'un de vos très graves défauts: vous abusez de "cocasse"...qui est un très bel adjectif, soit dit en passant. Je n'en connais pas l'origine: peut-être qu'un membre du Parti la sait?
Cocasse :
Étymol. et Hist. 1742 (CAYLUS, Œuvres badines, X, 487 [Etrennes] ds IGLF). Du fr. coquard (v. cocarde), avec substitution de suff. -asse (v. -ace).

Cocarde :
Hist. 1. 1468 coiffee a la coquarde « qui porte une coiffe ornée de plumes de coq ou de rubans, ressemblant à une crête de coq redressée » (Speculum des pecheurs, ap. Ler. de Lincy, Femmes celebres de l'anc. France, p. 518 ds GDF. Compl.); 1532 bonnet à la coquarde (Chroniques gargantuines, p. 40 ds HUG.); 1552 bonnet à la cocarde (RABELAIS, Le Quart Livre, ch. 30, éd. Marty-Laveaux, II, p. 375); 2. 1732 coquarde « nœud de ruban que portent les soldats de couleur différente selon leur corps » (Trév.); 1789 « insigne d'un parti politique » (Moniteur, t. 2, p. 339 : Il est également défendu d'arborer et de porter des cocardes qui marquent le parti auquel on s'est associé); 1789 la cocarde nationale (ibid., p. 530); 3. 1835 « ornement dont on garnit les chapeaux de femme » (Ac.); 4. arg. a) 1858 « tête » (LARCH., p. 458); b) 1861 avoir sa cocarde « être ivre » (LARCH., p. 194). Dér. du m. fr. cocard, -arde, adj. « sot, fat », 1re moitié XIVe s. ds T.-L., dér. de coq*, avec suff. -ard*; cf. avec 4 b avoir son aigrette, son panache, son pompon d'apr. SAIN Lang. par., p. 271.


(Merci de m'avoir donné envie d'aller voir ce mot dans le TLF.)
Le bloc-notes d'Ivan Rioufol de cette semaine : La sous-culture, ce produit officiel de la diversité.

Quoiqu'en ait l'ami Orimont, il n'y a pas une phrase avec laquelle je ne sois d'accord. Ivan Rioufol est une voix extrêmement précieuse dans cette presse globalement détestable. Sa position est peut-être précaire : son "bloc-notes" a disparu du Figaro en ligne (depuis trois semaines), raison pour laquelle mon lien renvoie à son blog et non au site du quotidien.
Il ne faut pas sous-estimer dans cet abandon de notre culture et de notre identité au profit d'une sous-culture islamique qui se propage à vue d'oeil, le maniement où les musulmans sont passés maîtres, de la carotte et du bâton. On parle, par force, du bâton : le harcèlement sans relâche, le terrorisme, les menaces de mort, les représailles en tous genres, mais on passe sous silence la carotte : l 'art consommé avec lequel dans les rapports d'homme à homme, les musulmans pratiquent la flatterie, ce que la perspicacité populaire, du temps où on la laissaits'exprimer librement, nommait, sous sa forme grossière, "salamalecs" . Peu de personnes y résistent. Il est même à parier que certains islamologues inconditionnels de l'islam ont été abreuvés de ces flatteries assorties de réceptions fastueuses en terre musulmane et de cadeaux . Avec l'islamisation de la fonction publique , à quand la banalisation du backchich ?
Ivan Rioufol évoque, au terme de sa brillante démonstration, un article, involontairement comique, du Monde, d'il y a deux jours,qui se félicite de voir la France se couvrir de mosquées (financées, est-il précisé, par des fonds publics en violation de la loi, "ringarde", forcément "ringarde" car "crispée", de 1905). Pourquoi comique ? Parce qu'après avoir chanté un ode à la "diversité", à l'"ouverture" et bla-bla-bla et bla-bla-bla, le journaliste nous apprend en toute fin de son édifiante démonstration, que la nouvelle mosquée de Créteil, censée illustrer concrètement la nouvelle symbiose franco-musulmane (France, fille aînée de l'Islam ?), sera dirigée par un imam algérien SA-LA-FI-STE. Le détail qui tue en quelque sorte.
« la nouvelle symbiose franco-musulmane (France, fille aînée de l'Islam ?) »

Ne voyez-vous donc pas, Petit-Détour, que les allusions de ce genre, qui supposent pour être comprises que l'on ait eu le privilège de naître dans une famille du modèle dominant blanc-bourgeois-libéral-chrétien-hétérosexuel, sont absolument dicriminatoires ?
Oui, Marcel, vous eussiez dû rajouter, pour faire bonne mesure, "lesbophobe", "négrophobe", "homophobe" "islamophophe" et "transophobe". La seule chose qui me console c'est que, dans quelques dizaines d'années, Ils nous regretteront.
Hétérosexuel vous-même, dites donc !
Utilisateur anonyme
07 décembre 2008, 00:19   Re : Cendres froides
Citation

le privilège de naître dans une famille du modèle dominant blanc-bourgeois-libéral-chrétien-hétérosexuel,
Mais quelle horreur !

Citation

Oui, Marcel, vous eussiez dû rajouter, pour faire bonne mesure, "lesbophobe", "négrophobe", "homophobe" "islamophophe" et "transophobe". La seule chose qui me console c'est que, dans quelques dizaines d'années, Ils nous regretteront.
Ah, n'y comptez pas ! Finalement les malheurs actuels de la France viennent directement de cette bourgeoisie stupide, avide, veule et bornée. Gide avait bien raison de la mépriser. Il faudra un jour faire son procès, s'il reste autre chose que des cendres froides.
10 décembre 2008, 12:08   Re : pour Bernard Lombart
Avez-vous vu ou entendu cher Bernard? Le décret "mixité" du ministre socialiste Dupont est abandonné à la suite du chaos généralisé qu'il a engendré. Je n'ai pas le temps de faire des commentaires aussi, je me contente de placer ce lien:

[www.lesoir.be]

(((Oui, oui, d'accord, "on" trouvera autre chose pour enfoncer encore l'enseignement en Communauté française! Avez-vous lu les "tollés" parus dans la "Libre" ?)))
10 décembre 2008, 12:12   Re : pour Bernard Lombart
Avez-vous lu les "tollés" parus dans la "Libre" ?

Je veux dire, bien sûr, les plaintes, argumentées, des directeurs d'école pour tenter de faire annuler ce décret.
Utilisateur anonyme
10 décembre 2008, 12:55   Re : Loterie constitutionnelle
Je peine à comprendre de quoi il retournait exactement avec ce décret mixité, chère Aline. Un jeune flaminguant pouvait donc se retrouver dans une école francophone et un francophone dans une école flamande par simple tirage au sort ? Si tel est le cas et compte tenu de la qualité des élus qui auraient inventé un système aussi intelligent, ne faudrait-il pas également tirer au sort nos représentants et dirigeants ? Cela ne pourrait sans doute pas être pire.
10 décembre 2008, 13:56   Re : pour Bernard Lombart
Je ne vois, sous le lien du Soir, qu'amendements et modification, pas de suppression. Et puis, pour cette année, « il faudra vivre avec ce système-là ».

Je rappelle que certains élèves, avec ce système, n'ont pas trouvé d'école ! Et que A se retrouvait dans l'école Y alors qu'il voulait X, et que B a pu avoir une place dans l'école X, alors qu'il avait demandé Y... L'idée de Corto est excellente : on devrait tirer au sort le ministre de l'Éducation, cela ne pourrait pas être pire.

Pour Corto : les réseaux scolaires sont gérés par communauté (en l'occurrence la "Communauté française" (pour Bruxelles et la Wallonie), rien à voir avec la Flandre, où l'enseignement semble beaucoup mieux organisé.
10 décembre 2008, 15:11   Re : pour Bernard Lombart
"Je ne vois,
sous le lien du Soir,
qu'amendements et modification,
pas de suppression."

C'est tres beau. C'est de vous Bernard ? C'est le seul fragment de texte écrit sans accent, donc le seul lisible ici. La suite doit être sublime.
10 décembre 2008, 15:58   Re : pour Bernard Lombart
Ah ! Francis, quel lecteur vous faites !
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