Le site du parti de l'In-nocence

Juste une petite chanson...

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 04:05   Juste une petite chanson...
...........
Discrimination : la chanson d'un collégien parisien primée
(Le Parisien.fr, 23.12.2008)


Fouad Ahamada, 13 ans, élève de 4e au collège Guy-Flavien (12e arrondissement) a gagné le concours organisé par la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) pour une chanson qui dénonce les souffrances et handicaps engendrés par les discriminations.

Ce concours de paroles de chanson a été lancé par la Halde en septembre dans le cadre d'une opération visant à mobiliser les jeunes en faveur de la lutte contre les discriminations.

Sur la toile
Ecoutez la chanson Ouvert sur le blog [ouvertatous.skyrock.com], il a notamment été relayé par une campagne d'affichage dans tous les collèges et lycées ainsi que sur plusieurs radios destinées aux jeunes. 600 textes ont été postés sur le blog, selon la Halde.

Fouad Ahamada a pu enregistrer sa chanson, mise en musique, dans les studios d'une radio jeune.

Le début de la chanson primée :

«La discrimination tu peux la voir à chaque coin de ruelle

De peau, de poids, l'Handicap, c'est vraiment cruel !

On t'met à l'écart à cause de ta différence

Mais dis-moi où est passée l'égalité des chances»

Leparisien.fr avec AFP
26 décembre 2008, 10:38   Re : Juste une petite chanson...
Eh bien ! non contents de prescrire aux auteurs de manuels scolaires les couleurs sous lesquelles ils se doivent de peindre les lendemains qui chantent, les haldistes se mêlent à présent de dire comment la jeunesse doit chanter. Voilà des gens qui, en somme, sont en accord avec eux-mêmes.
26 décembre 2008, 11:38   Lapsus oculorum
J'ai d'abord lu, et je trouvais que ce n'était pas mal :
Dis-moi où est passée l'égalité des chancres...
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 13:38   Re : Juste une petite chanson...
"On t'met à l'écart à cause de ta différence"

Moi, inversement, j'ai toujours désiré d'être à l'écart...
26 décembre 2008, 13:52   Re : Juste une petite chanson...
Quand on entend ça on a envie de s'écrier indigné:

"pov' ti biquet"
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 13:57   Re : Juste une petite chanson...
""pov' ti biquet" ?

Ou alors "pauvre France", c'est selon...
26 décembre 2008, 14:39   Re : Juste une petite chanson...
Ce n'est pas une chanson française; ce n'est même pas une chanson. Alors qu'est-ce que c'est ? Rien.
26 décembre 2008, 14:48   Re : Juste une petite chanson...
Il fait du bruit avec sa bouche...
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 15:36   Il a déjà ses fans...
Oui chère Ostinato, mais tous ne partagent pas notre avis. Ainsi ai-je trouvé ce très fin et très judicieux commentaire sur le site de la radio "Skyrock"... :

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anticcafe666, Posté le mercredi 24 décembre 2008 17:34

j'aime pas le rao mais la c de bell parol kil dit il merite le respec le rasisme d de la lachté il juge selon notre couleur notre race mei il son con dsl pour le term mais on et tousse de la meme race sel de l'homme
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 15:51   Re : Il a déjà ses fans...
Le rao ?
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 16:02   Re : Juste une petite chanson...
Oui Boris, le rao... Meuh bon, vous, la musique, on sait bien qu'ça vous a toujours dérangé...
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 16:10   Rao-Rap-Raq
Ah, j'y suis, le rao est une variante du rap ? Sa version princeps, en quelque sorte, sa racine, sa forme pure et idéale, avant que celui-ci n'accède au monde sonore qui nous le rend si cher, c'est bien ça ?
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 16:13   Re : Juste une petite chanson...
Moquez- vous... n'empêche que Fouad, lui, à 13 ans, il a déjà gagné un concours !
26 décembre 2008, 17:48   Re : Juste une petite chanson...
Comme il doit être agréable d'être différent sans avoir rien à faire, plutôt que d'avoir à se construire péniblement dans les aléas de l'existence et du rapport aux autres. C'est une sorte de royauté multipliée par autant qu'il en existe pour se réclamer de la valorisante différence .
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 18:05   Re : Juste une petite chanson...
Oui, cet ostinato s'appelle la dif & rance.
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 18:44   Ça ce sont des musiciens ! (Pour se consoler de tant de lourdeur…)
<div><object width="480" height="369"><param name="movie" value="[www.dailymotion.com] name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed src="[www.dailymotion.com]; type="application/x-shockwave-flash" width="480" height="369" allowFullScreen="true" allowScriptAccess="always"></embed></object><br />
26 décembre 2008, 18:51   Re : Juste une petite chanson...
Eh l'autre, un Nazi et une renoua... J'préfère le rao.
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 19:20   Métissage à Vienne
Ah, Cher Bruno, je vois que vous avez les yeux et les oreilles bien aiguisés…
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 21:17   Re : Juste une petite chanson...
Mais, Boris... quelle superbe femme noire !!! - Je veux bien donner toutes les Asiatiques pour..., enfin non, rien.
26 décembre 2008, 23:59   Re : Juste une petite chanson...
Fouad Ahamada, 13 ans, élève de 4e au collège Guy-Flavien (12e arrondissement) a gagné le concours organisé par la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) pour une chanson qui dénonce les souffrances et handicaps engendrés par les discriminations

Suis-je seul a être ébloui par ce parallèle qui fait mal aux yeux entre d'une part la Révolution de la Diversité à laquelle les citoyens français sont à présent enjoints de se plier - et avec elle et sous sa bannière de marcher au pas - et d'autre part ce qui fut la Révolution Nationale de Pétain-Laval, laquelle avait été à l'instar de celle-la impulsée d'en-haut, des plus hautes sphères idéologiques de l'Etat en direction des couches basses de la nation, et toujours pour les en instruire ?

Et nos fiers petits haldistes le beret noir sur l'oreille, le foulard de scout roulé en cravate, d'entonner des Schweitzer noûûûs voilâ !! et de s'inventer des concours d'obédience chantée à la gloire de la Diversité E T H N O-R A C I A L E comme jadis on l'avait fait de la pureté mêmement ethno-raciale ?

Voyez-vous la même chose que moi ou suis-je pris dans un délire paranoïaque-critique qui va me faire boucler à Sainte-Anne dès mon arrivée à Roissy ?
Utilisateur anonyme
26 décembre 2008, 23:59   Kathleen Battle
Attention, Pascal , c'est la fille à Georges !
Utilisateur anonyme
27 décembre 2008, 00:33   Re : Juste une petite chanson...
Mais cette Révolution de la Diversité (ou Révolution anti-Nationale (?)), mon cher Francis, serait-elle le dernier fruit, le fruit vraiment pourri, de la pensée bourgeoise (désormais "prolo-petite-bourgeoise") ?

J'ai retrouvé ce jugement de Max Scheler, à mes yeux d'une importance capitale : "La morale bourgeoise, qui depuis le XIIIe siècle n'a cessé de désintégrer la morale chrétienne, et dont la Révolution française a été l'apogée, à sa source dans le ressentiment."
Utilisateur anonyme
27 décembre 2008, 00:37   Re : Juste une petite chanson...
Boris je ne vous suis plus... (?)
27 décembre 2008, 01:22   Re : Juste une petite chanson...
Mon commentaire relevait d'une certaine, comment dire, allez ... esthétique des manifestations françaises de l'idéologie piquée de politique en France, pas du tout de la politique ou même de l'idéologie en tant que telles.

Le peuple demande la paix; ses dirigeants, habités d'une vision, l'excitent à se mobiliser pour cette vision et ne lui fichent pas la paix: tel serait le schème, la structure récurrents qui donnent forme esthétique à la politique dès l'instant où l'ethno-culture fait débat en France, où sa problématique est mise à vif. Encore une fois, l'essentiel est ici: l'idée de cette évolution/révolution/novation sociale, de cette grande expérimentation ethno-sociale qu'est la Diversité, nait d'en-haut et est dirigée comme un dard vers les couches populaires basses qui doivent obéir à la vision imposée par les seigneurs idéologiques du VIe arrondissement parisien ; cette obéissance doit être manifestée, rendue lisible, visible, par une auto-transformation, une transmutation (changer le peuple quand il n'est pas ou n'est plus celui qu'il doit être, quand il ne répond plus au désir des dirigeants). Pour moi, le fascisme n'est autre que cela: l'obéissance forcée à une idée, un discours né ailleurs. Cette forme d'aliénation à l'idée et à l'extérieur (l'allochtonie des idées) définit l'autoritarisme; quant aux élans comico-fascistes (chants à la gloire de), ils ne font qu'habiller cette structure, accompagner la pilule, mais aussi, par reflet, en révéler le contenu.
27 décembre 2008, 01:53   Re : Juste une petite chanson...
Connaissez-vous un autre forum, un autre site internautique où, partant d'un fil intitulé "Juste une petite chanson", on arrive, à l'autre bout du fil, à "Mon commentaire relevait d'une certaine, comment dire, allez ... esthétique des manifestations françaises de l'idéologie piquée de politique en France, pas du tout de la politique ou même de l'idéologie en tant que telles. " ?
Le PI, c'est quand même un parti brillant.
"comme un dard vers les couches populaires basses qui doivent obéir à la vision imposée par les seigneurs idéologiques du VIe arrondissement parisien"

Mais qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné ces "couches populaires basses" acceptent, demandent même, de recevoir la piqûre... ? Il semblerait que la superstition et la soumission de celles-ci comprennent, outre le simple manque d'intelligence au sens courant, certaines dispositions de pensée qui ont beaucoup d'affinité avec... hum... comment dire ?... un "dérèglement organique", je 'n'ose pas dire "biologique".
Je me pose souvent cette question : "Un peuple sain (comme on parle d'un corps et d'un esprit sain) pourrait-il accepter "ça" ?"

Théodore W. Adorno, dans son " Etude sur la personnalité autoritaire", avance cette explication : "On peut faire l'hypothèse qu'une des raisons pour lesquelles beaucoup de gens dans la société moderne - y compris ceux qui sont par ailleurs "intelligents" et "informés" - ont recours à des explications primitives et simplistes des événements humains tient à ce qu'une grande partie des idées et observations nécessaires à une explication adéquate ne peuvent pas entrer dans les calculs : parce qu'elles sont chargées affectivement et potentiellement productrices d'anxiété, le moi faible ne parvient pas à les inclure dans son schéma des choses."
Le schème récurrent de la doxa française (à mon sens née au XVIIIe, et qui connut sa plus retentissante manifestation avec la Révolution et le Culte de l'Etre suprême) est celui d'une verticalité descendante, celle qu'imposent des gens (politiques, idéologues) à vision/raison, qui ont de vous, pour vous mais sans vous une vision, un plan grandiose, plurigénérationnel, qui va vous transformer, vous rendre autre, vous le citoyen et faire que vous aurez, enfin grâce à leurs yeux. Ils assignent au peuple aveugle, opaque, sans âme, sans méchanceté présumée - la méchanceté du peuple, le peuple sale et vil, la gueuserie noire, profonde, insondable et criminelle, hugolienne, complexe et luxuriante de vice n'existaient pas dans l'esprit des intellectuels français avant Balzac qui fit tant pour leur donner vie et relief, ceux-ci, nos dix-huitiémistes, ne voyant dans le peuple que des bergers et des bergères vertueux, foncièrement simples et bon - un peuple de carton-pâte qui ne s'agite que parce qu'il a faim, dans des jacqueries, ou bien parce qu'on l'aura mobilisé dans une croisade inspirée par l'Eglise; ils assignent au peuple carton-opaque, dis-je, une destinée, une raison, un rôle historique, tout simplement, dans lequel ledit peuple doit se couler.

Se couler dans des visions étrangères et devenir, massivement, uniformément, autre que soit et plaisant à nos maîtres, telle est l'entreprise qui nous vise aujourd'hui. En matière ethno-culturelle, le pur idéal, soixante ans après avoir été celui de l'aryen expurgé de juiverie, se manifeste en son contraire apparent, celui du Pur Divers. Il y aura bientôt des brevets de diversité comme il y avait à une époque bien présente et toujours ravivée par la même doxa, des brevets d'aryenneté; des chants apologétiques au saint-Divers qui en seront des incantations, comme il y en eut à la pureté de la race; des certificats de descendance d'esclaves qui feront autant d'ayant-droits à la discrimination artificielle. Or ces pôles opposés du discours, ces doxa d'apparences antéposées sont situés sur le même axe: se sont des doxas soeurs et des manifestations miroirs d'un même phénomène, d'une même maladie profonde du gouvernant qui se croit autorisé à rendre le gouverné autre qu'il n'est, à méconnaître sa nature immarcescible pour se la modeler, se la figurer autre, à l'image de l'idée maîtresse et matricielle des gens à lumières.

Manipulations génétiques, manipulations idéologiques participent d'un même cours. La même passivité opaque et la même maléabilité de matière, celle-ci présupposée sans âme, à tout le moins sans âme pouvant prétendre à la comparaison avec celle des visionnaires concepteurs de l'eugénisme social et biologique - sans âme égale à la leur - en sont les prémisses.

Comment la tromperie s'organise-t-elle ? Et bien très naturellement par l'image puisque l'image projetée du peuple futur est maîtresse/matrice de cette doxa. Et comme l'image avait été utilisée par le régime nazi pour projeter au peuple allemand l'idée qu'on se faisait de lui et à laquelle il était brutalement invité à adhérer, la télévision de la Diversité, le cinéma de la Diversité et du Métissage, doivent imprimer le message dans les esprits.

Profond paradoxe: l'analyse simpliste exposée ci-dessus suffit à décrire et à diagnostiquer la mécanique simple et implacable de ce schème. Or cette simplicité, toujours répétée dans ses moyens et scénarios, nous aveugle et nous blesse et nous pose un problème majeur: notre orgueil fait obstacle à sa perception; il fait écran à l'appréhension que nous devrions en avoir en nous interdisant d'admettre pour de bon et jusqu'à la garde que nous sommes quotidiennement, injustement, broyés par des machines simples, lourdes, anciennes et sans originalité.
27 décembre 2008, 10:15   Re : Juste une petite chanson...
"Voyez-vous la même chose que moi ou suis-je pris dans un délire paranoïaque-critique qui va me faire boucler à Sainte-Anne dès mon arrivée à Roissy ?"

Francis, s'il y a quelqu'un depuis longtemps d'accord avec votre message, c'est bien moi. Je suis persuadée que l'occident et la France en particulier se mettent à fonctionner comme un quatrième reich, un reich anti judéoblancs où il serabientôt nécessaire de faire allégeance constante par des "heil Alter" vibrants, clamés le bras tendu , chaque fois que l'on croisera un "Divers" sur son chemin.
27 décembre 2008, 10:21   Re : Lapsus oculorum
... « l'égalité des cancres » serait aussi une jolie formule...
Utilisateur anonyme
27 décembre 2008, 11:00   Re : Juste une petite chanson...
Ce n'était rien qu'un petit jeu de mots innocent, Pascal. Battle signifiant bataille, j'ai imaginé que la charmante soprano qui nous avait séduits était une fille cachée de l'auteur de Madame Edwarda.
L'explication d'Adorno me semble très pertinente. (C'est amusant, je suis en train de lire son passionnant Berg.)
Utilisateur anonyme
27 décembre 2008, 13:04   Ploum ploum tra la la
C'est curieux, on peut lire l'intervention de Francis de deux façons :

"Se couler dans des visions étrangères et devenir, massivement, uniformément, autre que soit et plaisant à nos maîtres, telle est l'entreprise qui nous vise aujourd'hui." pourrait avoir été une phrase extraite d'un manifeste anti-colonialiste. Du reste,l'ensemble du message a les accents d'un manifeste de colonisé qui proteste.


D'un autre côté, on retrouve ce penchant anarchisant, presque cette tradition, qui se devine très souvent dans les interventions de Francis. "Or ces pôles opposés du discours, ces doxa d'apparences antéposées sont situés sur le même axe: se sont des doxas soeurs et des manifestations miroirs d'un même phénomène, d'une même maladie profonde du gouvernant qui se croit autorisé à rendre le gouverné autre qu'il n'est, à méconnaître sa nature immarcescible pour se la modeler, se la figurer autre, à l'image de l'idée maîtresse et matricielle des gens à lumières".
Utilisateur anonyme
27 décembre 2008, 13:48   Re : Juste une petite chanson...
Comment la tromperie s'organise-t-elle ?

Le nazisme, et ce dès ses débuts, a eu au moins la franchise de n'user que du seul langage des bourreaux. Le nazisme c'est le discours du bourreau s'adressant à de futurs bourreaux. Le nazisme c'est le discours du bourreau s'adressant à ses futures victimes. Inutile de rappeler que le nazisme reste une, la monstruosité idéologique absolue (on ne va pas revenir là-dessus), mais, et contrairement à la doxa antiraciste qui, elle, trompe, et ment toujours sciemment (ou bêtement, ou masochistement, ou que sais-je encore) quand elle prétend parler au nom de tous les déshérités de la terre, le nazisme, lui, ne mentait pas !
faire allégeance constante par des "heil Alter" vibrants

Belle trouvaille, que n'aurait pas reniée feu Philippe Muray !
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 18:37   Re : Juste une petite chanson...
mais, et contrairement à la doxa antiraciste qui, elle, trompe, et ment toujours sciemment (ou bêtement, ou masochistement, ou que sais-je encore) quand elle prétend parler au nom de tous les déshérités de la terre, le nazisme, lui, ne mentait pas !

Quand on sait l'importance centrale de la notion de propagande dans le régime nazi, une telle affirmation ne laisse pas d'étonner. Mais enfin, comme dirait M. Orsoni, "on ne va pas revenir là-dessus"...
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 18:41   Re : Juste une petite rengaine...
Toujours à chercher la petite bête, hein, Alexis ? Il me semble qu'on comprend fort bien ce que Pascal Orsoni veut dire.
28 décembre 2008, 19:18   Re : Juste une petite chanson...
Non, ce n'est pas la petite bête, c'est beaucoup plus important que cela. Il est bien vrai, et Pascal Orsoni a raison de le rappeler, qu'on peut trouver dans les écrits et, dans une moindre mesure, les discours d'Hitler et des dignitaires et théoriciens nazis l'essentiel de ce qu'ils feront réellement. Mais il y a aussi, et c'est au moins aussi important du point de vue de la façon dont le nazisme a été vécu et de la manière dont il s'est imposé, une culture systématique du mensonge le plus grossier. Ainsi, après chaque pas accompli vers la réalisation du Großdeutschland, c'est-à-dire vers la guerre, on jurait ses grands dieux que c'était la dernière revendication et qu'il n'y aurait rien d'autre. J'ai dans l'oreille Hitler s'exclamant au cours d'un grand meeting, alors que les réalistes disaient que les Allemands ne se contenteraient pas des Sudètes : « Wir wollen keine Tschechen ! » (Nous ne voulons pas de Tchèques). L'entrée dans Prague se fit quelques mois plus tard. On peut aussi, entre beaucoup d'autres exemples, citer les cartes postales qu'on obligeait les déportés à écrire à leur arrivée à Auschwitz pour rassurer leurs familles. Le mensonge est à la base de toute la tactique politique des nazis, depuis l'incendie du Reichstag et la théorie du "coup de poignard dans le dos" jusqu'au mythe de la victoire finale.

Ce qui serait intéressant, c'est une bonne analyse de la coexistence des deux phénomènes.
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 19:30   Re : Juste une petite chanson...
Orsoni parlait de la doxa, Marcel.
28 décembre 2008, 19:50   Re : Juste une petite chanson...
Non, Orsoni parlait de la doxa antiraciste qu'il opposait au discours nazi (il aurait du reste tout aussi bien pu opposer celui-ci au discours antiraciste tenu par les autorités morales, politiques, médiatiques, religieuses, etc.).

Pour en revenir à la question, que je trouve très intéressante, de la coexistence entre l'aveu cynique et le mensonge dans le discours nazi, il ne faut pas oublier que les contemporains en étaient, dans une certaine mesure, conscients. Mais on pensait ou laissait croire que le premier tenait de l'idéologie fumeuse et assez folklorique tandis que le second a paru crédible pendant un temps incroyablement long.

Par ailleurs, vous remarquerez que, pour sa part, le discours antiraciste continuait à manier le mensonge le plus grossier (le niveau monte, il n'y a pas d'immigration massive, pas de vraie insécurité, etc.) alors même qu'il avait commencé à avouer son véritable but en chantant les louanges du réel tel qu'il est devenu. Là aussi, une analyse en profondeur serait nécessaire.
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 19:58   Re : Lait noir de l'aube
Je partage votre point de vue, Cher Marcel Meyer, et j'ajouterai aux exemples que vous citez celui du film tourné au camp de Terezin, Le Führer offre une ville aux Juifs (voir aussi sur Terezin le très beau chapitre du livre de Finkielkraut, Une voix vient de l'autre rive).
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 21:52   Re : Juste une petite chanson...
Erreur.
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 22:03   Re : Juste une petite chanson...
« Wir wollen keine Tschechen ! » (Nous ne voulons pas de Tchèques). L'entrée dans Prague se fit quelques mois plus tard."

Dans ce cas précis A. Hitler raisonnait en fin stratège, ce qui n'a absolument rien à voir avec un discours de propagande destiné à séduire les foules (je parlais de discours, de langage). Aussi je constate (encore une fois...) qu'écrire seulement le nom d'Adolf Hitler ou de parler du nazisme, et ce, malgré moult précautions, relève d'un véritable parcours du combattant (il faut toujours revenir là-dessus...). Comme le dit Boris, on cherche la petite bête.
28 décembre 2008, 22:24   Re : Juste une petite chanson...
"on cherche la petite bête"

N'importe quoi !
28 décembre 2008, 22:30   Re : Juste une petite chanson...
On se rapproche du discours "révolutionnaire" nazi, pétain-laval quand un certain cap est franchi. Quel est ce cap ? à mon sens il se trouve dans le passage, très rapide, la mutation éclair qui fait passer de l'acceptation muette ou travestie du réel désastreux à son exaltation. La "diversité", devenue maître-mot depuis quelques temps, enterrant les velléités déjà anciennes d'une "intégration" des groupes allochtones, devient sous nos yeux thème d'exaltation, motif, blason hautement désirable, matière apologétique, symbole d'un paradigme de civilisation nouvellement éclos, indiscutablement taillé pour le futur.

Je reviens au parallèle avec l'entreprise "révolutionnaire" Pétain-Laval: la Halde fonctionne à présent comme un Commissariat aux affaires diverses comme il y avait eu un commissariat aux affaires juives: elle est haute autorité, comptable envers personne sinon l'Etat lui-même, son créateur. Son rôle est ouvertement la police de la pensée. Ce rôle est aujourd'hui (avec l'affaire des manuels scolaires) très clairement assumé. Cette officine étrange prend des airs franchement inquiétants car à cette fonction de police elle ajoute celle consistant à "faire évoluer les mentalités", c'est à dire, très clairement, altérer les esprits, faire advenir un peuple nouveau, rêve de tous les fascistes, de Mussolini et Hitler et Pétain-Laval à Kim Il Sung en passant par Mao et Chiang Qing. Ses inspirateurs et "animateurs" semblent croire à leur entreprise. Ils ne sont pas même hypocrites bénins. Ils paraissent dangereusement convaincus d'agir pour le bien et dans le sens de l'histoire et RIEN ne semble pouvoir les freiner ou contrebalancer leur pouvoir. La Halde ne peut être contredite, ni dans l'espace public ni, semble-t-il, devant les tribunaux.

Autre trait inquiétant: l'évolution des médias (je pense ici à ce méchant film qui vient de sortir où est contée l'histoire d'une femme blanche raciste qui devient noire de peau à son grand dam) qui sont eux aussi en train de franchir un cap, celui du cinéma de propagande idéologique nette, conçu comme tel. Le cinéma français, nourri de subventions de l'Etat, semble avoir trouvé sa vocation: celui de se faire instrument d'une pensée officielle, d'une doctrine d'Etat sur le réel et le désirable, d'esquisser et de faire aimer et de rendre convaincant et incontournable le modèle vers lequel la société doit évoluer. Je ne sais si ceux qui ont traditionnellement le pouvoir de donner l'alarme sur ce genre de dérive en France, savoir les intellectuels, s'en émeuvent quelque peu. Ce n'est apparemment pas le cas; cette résignation ou cet assoupissement des intellectuels ont eux aussi de quoi inquiéter.
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 22:35   Re : Juste une petite chanson...
"on cherche la petite bête"

Cher Marcel je ne pensais pas à vous...
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 22:39   Juste une petite chanson, en effet…
Ce que vous dites est parfaitement évident, Pascal.

Parfois l'on a envie de séparer la discussion des discuteurs, mais cela n'est sans doute pas possible, et peut-être même pas souhaitable.

N'empêche, il est lassant de toujours devoir faire avec le positionnement de celui qui débat. En défendant une idée, en argumentant au sujet d'une thèse, il se croit obligé de dire QUI il est, et, corollairement, bien sûr, qu'il est bien-bon-juste-intelligent-gentil.

Eh bien non, on peut être, parfois, dans le mauvais camp, ou au moins dans la mauvaise partie du bon camp, ou, plus souvent encore, ne pas savoir du tout où l'on se situe mais savoir très précisément qu'on y est, très fermement. C'est très sensible avec les sujets qui touchent, de près ou de loin, ce que vous avez essayé de dire. Il faut immédiatement montrer patte blanche, sous peine de voir ses arguments, ou seulement ses idées, une idée, non entendus, et réduits à rien. Il faut tout de suite commencer par dire qu'on est bien-bon-juste-intelligent-gentil, et, ensuite seulement, commencer à parler vraiment. Si vous refusez de vous soumettre à ce préalable, il n'y a rien à faire, on fera mine de ne pas entendre ce que vous voulez dire. Ou, encore plus sûrement, on l'entendra en mauvaise part. Et même si, sans désirer à tout prix refuser de vous plier au préalable nécessaire, vous ne savez pas au juste quelle est votre position (ce qui me semble-t-il est très fréquent, en tout cas en ce qui me concerne), si vous désirez seulement suivre une idée pour tenter de voir où elle va vous mener, vous ne pouvez pourtant faire abstraction du postulat qui vous demande de donner une bonne idée de vous-même aux autres, si vous voulez avoir voix au chapitre.

C'est très ennuyeux, et très ennuyant.

Pour ce qui est de vous, soyons simple, Pascal, vous avez pris un mauvais départ ici, dans l'ordre de l'image, et, malgré vos méritants efforts pour entrer dans le chapitre, vous avez (aurez) bien du mal, surtout lorsqu'Alexis le vigilant est dans les parages. Quant à moi, je n'essaie même plus.

Non, ce n'est pas n'importe quoi, une petite bête.
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 23:01   Re : Juste une petite chanson...
Cher Boris je suis heureux de vous trouver en si grande forme !

Céline prophétisait déjà qu'un jour viendra où, avant que d'engager la moindre discussion, il nous faudra déclarer, et même prouver, que nous ne sommes pas racistes.
Utilisateur anonyme
28 décembre 2008, 23:07   MALEK BOUTIH VISE LA HALDE.
Cher Francis voici le futur visage de la Halde :
....................................................................
JDD, Samedi 20 Décembre 2008

Boutih: "Je veux plus qu'un poste de délégué à la diversité"

Le Journal du Dimanche

Malek Boutih, ancien responsable de SOS Racisme et membre du bureau national du Parti socialiste, reconnaît qu'il aurait pu entrer en gouvernement, en lieu et place de Yazid Sabeg, en charge de la diversité. Mais il vise autre chose... comme par exemple la présidence de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité des chances (Halde).


Avez-vous été contacté pour entrer au gouvernement?
Il y a quelques semaines, j'ai eu des appels du pied, pas une démarche officielle. On sait que je suis un homme de dialogue, pas un sectaire. Sur certains sujets, il n'y a pas la vérité dans un camp et le diable dans l'autre. Des dossiers aussi complexes que l'intégration, l'échec scolaire ou la crise des banlieues méritent une fraternité républicaine.

Pourquoi avoir refusé?
Pas par idéologie. Il y avait d'autres candidats très compétents. Yazid Sabeg fera très bien l'affaire. Il a beaucoup réfléchi à la question des élites. J'ai l'ambition - ce n'est pas un gros mot - de devenir l'un des principaux dirigeants du Parti socialiste et je me battrai pour cela. Je ne suis pas qu'un lieutenant. Que mes amis se rassurent, je n'ai pas pris la grosse tête mais je suis dans une période de mutation. L'élection de Barack Obama a changé la donne. Un noir est devenu président des Etats-Unis. Tout est désormais possible. Je veux plus qu'un poste de délégué à la diversité.

Le pari était trop risqué?
J'ai pris plus de risques en refusant que si j'étais entré au gouvernement...

On dit que vous avez demandé la présidence de la Halde* au président...
Cela m'intéresse et je l'ai fait savoir. Le président veut des nominations à des postes importants. Je le prends au mot!

"Le jeu de la concurrence démocratique"

Ne redoutiez-vous pas de tomber dans un piège politique?
Je ne pense pas que le président de la République milite en faveur de la diversité par esthétisme ou par opportunisme politique. Son discours de mercredi avait une portée historique. C'était un texte profond et important. La gauche est gênée? Tant mieux, c'est le jeu de la concurrence démocratique. Je ne nie pas qu'il y ait chez lui du calcul ou de la stratégie électorale. Et alors? Il a compris qu'il y avait un électorat sensible à ce type d'action.

Certains considèrent que les parcours de Rama Yade ou de Rachida Dati sont contre-productifs. Partagez-vous cette analyse?
Absolument pas. Je ne partage pas la politique pénale défendue par Rachida Dati mais on ne lui pardonne rien! Elle fait preuve de courage et de détermination. Contrairement à ce que pensent les élites parisiennes, dans les cités, elle est un modèle. Elle est à la tête d'un ministère régalien. Quand, comme moi, on est fils d'ouvrier, cela signifie quelque chose. Il y a des ministres totalement inexistants qui passent toujours à travers les gouttes. Je n'ai rien contre Bernard Laporte à titre personnel mais pourquoi ne jamais s'interroger sur l'action du ministre des Sports? Quant à Rama Yade, je l'ai appelée cette semaine pour l'encourager. Elle est jeune et parfois inexpérimentée sur le terrain politique. Mais elle a faim, elle est intelligente, elle renouvelle le genre. J'ai trouvé les attaques de Bernard Kouchner indignes.

Etes-vous optimiste?
Oui. Dans vingt ans, il y aura beaucoup de Rama, de Rachida et de Malek, partout dans la société. La classe politique actuelle fonctionne avec un logiciel des années 1980. C'est terminé.

Qu'attendez-vous du PS?
Martine Aubry a su prendre dans son équipe des jeunes issus de la diversité. Mais il reste au Parti socialiste à faire ses preuves au niveau électoral. Cela n'a pas été le cas lors des régionales de 2004, des législatives de 2007 ni des dernières municipales. Ces candidats ont été sacrifiés, personne n'est venu tracter pour eux, aucun patron de fédération ne s'est mobilisé pour eux. Le PS ne gardera pas un département comme la Seine-Saint-Denis s'il n'est pas capable de se métisser à l'image de la société.

*Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité des chances
Utilisateur anonyme
29 décembre 2008, 09:11   Re : Juste une petite chanson, en effet…
Pour ce qui est de vous, soyons simple, Pascal, vous avez pris un mauvais départ ici, dans l'ordre de l'image, et, malgré vos méritants efforts pour entrer dans le chapitre, vous avez (aurez) bien du mal, surtout lorsqu'Alexis le vigilant est dans les parages. Quant à moi, je n'essaie même plus.

M. Joyce nous parle ici de l'"image" défavorable sur ce forum de M. Orsoni, mais je remarque qu'il se donne beaucoup de mal pour me tailler, avec toute la dextérité dont il est capable, un costume de "vigilant" cuistre et bien-pensant. Sur le fond de la discussion, je ne vois pas où est l'"évidence" dans ce que nous dit M. Orsoni : il est selon moi faux d'affirmer que le discours nazi disait franchement les choses, à la différence de la doxa antiraciste qui, elle, serait cynique et manipulatrice. Le mensonge et la propagande étaient au cœur de la rhétorique nazie, et ce n'est pas chercher la petite bête, ni se poser en héraut de la bien-pensance, que de le rappeler.
Utilisateur anonyme
29 décembre 2008, 09:59   Re : Juste une petite chanson, en effet…
Alexis, pour ce qui est de la confection, vous êtes indubitablement le meilleur, et je vous en abandonne la gloire de bonne grâce. Parlant de moi à la troisième personne, vous faites si bien la distinction entre le "il" et le "nous" — et l'on comprend immédiatement que du "nous" je ne fais pas partie —, que je me sens confus d'avoir pu rien qu'un instant avoir cru pouvoir y laisser traîner quelques phrases de rien du tout. Pour moi, vous faites partie des gens qui sont sourds de profession, ou qui sont rendus sourds par la trop grande vertu qu'ils se prêtent à eux-mêmes. Comme vous me l'aviez annoncé à plusieurs reprises voici quelque temps, je me retire de ce lieu, afin de vous y laisser toute la place que vous méritez assurément.

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Utilisateur anonyme
29 décembre 2008, 10:06   Re : Juste une petite chanson, en effet…
M. Joyce, je ne vous connais pas personnellement, mais je pense tout de même que nous avons l'un et l'autre largement passé l'âge des disputes de cour de récréation. Cette guéguerre est un peu puérile, non ?
On pourrait plutôt comparer avec la propagande en Russie soviétique. Celle-ci avait pour but de persuader les Russes que la vie dans un pays communiste était bien meilleure que la vie dans un pays capitaliste. Or les Russes ne vivant pas dans un pays capitaliste et ne pouvant faire la comparaison, on peut considérer que l'intox qu'ils subissaient était moins éhontée, moins cynique, moins crapuleuse, que celle que nous subissons en France , aujourd'hui, puisque ce qu’elle entend cacher se passe chez nous, sous nos yeux, tous les jour : la substitution du peuple légitimement propriétaire de la France par un peuple étranger foncièrement hostile et, qui plus est, d’une civilisation totalement arriérée pour ne pas dire pire. Autre exemple : en Russie soviétique les magasins étaient vides et les Russes étaient obligés de faire des queues interminables devant. La propagande n’a jamais essayé de les persuader qu’ils étaient pleins et que les queues n’étaient qu’un fantasme, ou que les magasins vides étaient une situation plus enviable que des magasins pleins, contrairement à nos collabos d’aujourd’hui qui essaient de nous persuader que la marée d’étrangers qui est en train de nous submerger n’est qu’une berlue raciste, ou que la situation conflictuelle qu’ils ont créée est bien plus enviable que celle, paisible, d’avant.
Utilisateur anonyme
29 décembre 2008, 12:09   Cour de récréation
C'est bien dans votre manière, cette réponse à la fois méprisante et qui évite le sujet. Non, cela n'a rien à voir ni avec l'âge ni avec "la cour de récréation", à mon avis, c'est bien plus profond que cela. J'ai l'habitude de cette façon qui consiste à engager le fer, puis à se draper ensuite, dès que les choses commencent à tenter de se dire franchement, dans la posture de celui qui est bien au-dessus de cette basse dispute. Mais je ne vais pas continuer à polémiquer, rassurez-vous, et je vais m'en tenir à ma décision de ne plus vous gêner dans votre inestimable péroraison du Vrai qui se dit.
29 décembre 2008, 12:55   Re : Juste une petite chanson...
Boris, vous nous manquez déjà, réfléchissez.
J'aurais plaisir a poursuivre la reflexion collective sur ce sujet, chere Cassandre, mais ne le puis aujourdhui. La difference est fondamentale dans l'objet du mensonge qui dans notre cas actuel n'est autre que le destinataire du mensonge. En effet il ne s'agit pas de mentir au peuple sur les stocks de chaussures des magasins ou des quintaux de la production de ble comme en Russie sovietique mais de lui mentir sur lui-meme, le mystifier sur sa propre nature. C'est en cela que l'evolution actuelle nous rapproche du nazisme dur, de la revolution culturelle, mutation forcee de la vision de soi. Revolution nationale, culturelle : revolution reflexive froide, nee des caprices des princes et des gouvernants eux-memes.
Cher Francis, je suis entièrement d'accord avec vous et tout ce que vous écrivez sur la sinistre Halde. Pour l'essentiel, la partie en gras de mon message, je ne dis pas foncièrement autre chose. Je n'ai parlé des magasins vides que pour faire bonne mesure et parce que c'est une nuisance typique des régimes communistes.
Utilisateur anonyme
29 décembre 2008, 16:39   Re : Juste une petite chanson...
Idéologie nazie/Idéologie de la Diversité.

Cher Francis nous pourrions pousser plus loin la comparaison : le mythe de L'Aryen côté nazi, le mythe du Métis côté Diversité ; le privilège accordé dans la problématique allemande à la philosophie, à l'art, plus précisément au théâtre, au drame musical, à la tragédie (Wagner n'est jamais très loin), les mieux à même, parmi toutes les formes d'art, d'enclencher le processus d'identification, - et, côté Diversité, l'importance accordée aux médias, aux sociologues, aux méga-concerts antiracistes, aux tags, au rap, au slam, à l'"art de la rue", etc, les mieux à même, parmi toutes les formes de non-art, d'enclencher le processus de désidentification.


Reste que le nazisme fut une sorte d'ascèse collective (Aïe !), "l'ultime révolte de la seconde fonction" (R. Abellio), alors que l'idéologie de la Diversité sera plutôt, dans le meilleur des cas, un laisser aller collectif, la régression de tous vers la troisième fonction - ou, si ça n'est pas déjà fait, la disparition pure et simple des trois fonctions.
29 décembre 2008, 17:52   Re : Juste une petite chanson...
Citation
Francis, s'il y a quelqu'un depuis longtemps d'accord avec votre message, c'est bien moi. Je suis persuadée que l'occident et la France en particulier se mettent à fonctionner comme un quatrième reich, un reich anti judéoblancs où il serabientôt nécessaire de faire allégeance constante par des "heil Alter" vibrants, clamés le bras tendu , chaque fois que l'on croisera un "Divers" sur son chemin.

Chére Cassandre,

Vous vous rappellez que vous aviez mis en ligne sur le défunt forum le texte d'une très remarquable conversation entre Julien Freund et Pierre Bérard. La source

Ce matin en relisant ce texte (d'une pertinence inouie) je tombe sur ce passage à propos de l'évolution actuelle vers un despotisme mou.

P.B. - Je suis d'accord, mais savez-vous, pour l'anecdote, qu'en Allemagne justement, dans les toilettes mixtes, les hommes sont exhortés à uriner assis. Cet exemple saugrenu montre que la parité taille sa route par des détours insolites.
J.F. - Ils sont obsédés par l'hygiène, comme les Américains du nord. Descartes notait déjà ce trait dans la Hollande calviniste du XVIIème siècle. Mais il ne faut pas s'y tromper : c'est toute la modernité qui dévale cette pente. Il y a une revendication démesurée des droits qu'un Etat ramolli et bienveillant s'efforce de satisfaire, car cette demande qui lui est adressée, elle contribue aussi à le légitimer. Le droit à la santé par exemple s'intègre dans cette extension illimitée, d'où le risque d'un despotisme thérapeutique.
Car, enfin, la gratuité des soins conduit automatiquement l'Etat, dispensateur et gestionnaire du système de santé, à organiser une prévention collective toujours plus vigilante au nom de la rentabilité. La société du contrôle total est au bout de l'idéal hygiénique. Aboutissement qui n'est pas antinomique d'un Etat faible, d'un Etat apathique en tous cas dans le registre des fonctions régaliennes...
P.B. - L'oxymore de la puissance faible...L'Etat omnipotent et impotent.
J.F. - Oui, c'est ça. La santé ... L'obligation sanitaire pourrait être dans un proche avenir au fondement d'une nouvelle forme de totalitarisme. Le refus pathologique du vieillissement et de la mort, intimement lié à cet effacement de la transcendance dont nous parlions laisse aisément présager l'aptitude de nos contemporains à consentir au cauchemar climatisé dont parlait Bernanos. Le harcèlement que nous subissons à propos de l'alcool et du tabac donne un mince avant-goût de ce que nous pourrions subir. Nous sommes talonnés par des instruments de surveillance toujours plus sophistiqués, sans que cela ne soulève de réelles protestations. C'est la face noire du jeunisme qui nous assaille. Et le sportif exemplaire, la star athlétique, le dieu du stade, objet de toutes les sollicitudes publicitaires, c'est le point de mire de toute cette mécanique. C'est l'icône pathétique d'une propagande qui promet la rédemption du corps par un nouveau régime de salubrité imposé.
P.B. - Un sportif bourré d'hormones et d'anabolisants.
J.F. - Oui, c'est le triomphe du modèle artificialiste au nom d'une santé " naturelle " qui n'a rien à voir avec la nature.
P.B. - On pourrait gloser sur l'usage de plus en plus massif des psychotropes et sur cette diététique de facture industrielle qui vient briser les identités alimentaires. Autant de remèdes qui contribuent à détruire l'entre-soi sociétal et à renforcer le conditionnement individualiste. Dans le premier cas le dépressif est fortifié dans sa solitude par la camisole chimique ; ce n'est pas la relation aux proches qui le délivre de son mal. Dans le second cas, c'est la liturgie des repas familiaux et la commensalité amicale qui sont sacrifiés au nom du " régime ", de la " forme ", cette condition favorable aux performances, dont l'horizon s'éloigne sans cesse, avivant la déprime et le dégoût de soi. Derrière tout cela se profile la boulimie, bien réelle celle-là, des grands groupes pharmaceutiques et des multinationales de l'agroalimentaire. C'est l'obsession hygiéniste qui génère leurs profits ; c'est aussi pourquoi ils sont si prompts à sponsoriser l'élite sportive.
J.F. - Je préfère " parrainer " plutôt que " sponsoriser ".
P.B. - Mais le sportif n'est pas seulement un slogan vendeur. Il introduit ses admirateurs dans l'univers frelaté des records à produire. Son corps est en fait une machine souffrante et lucrative entièrement finalisée par l'empire du rendement... Un succédané que l'innocence du vivre a irrémédiablement déserté. De l'olympisme grec aux aristocrates britanniques, le sport fut toujours l'expression d'un otium ; avec la modernité tardive, il entre dans l'orbe du dressage productif ; il est rivé au negotium.
consentir au cauchemar climatisé dont parlait Bernanos

Juste une petite précision : Ce "cauchemar climatisé" est une expression d'Henry Miller, et non de Bernanos, me semble-t-il.
29 décembre 2008, 19:03   Re : Juste une petite chanson...
S'agissant de la mutation forcee, reflexive de la vision de soi. L'image de nous meme a laquelle sont sommes invites, somme(e)s de souscrire est bien celle du contre-colonise et Orimont a raison de lire en filigrane un portrait du contre -colonise dans un de mes messages en amont. Au peuple allemand les Nazi disaient, projetaient, representaient: vous etes un peuple de seigneurs qui allez dominer l'Europe et le monde mille ans de temps; les propagandistes de la Diversite disent au peuple de France ancestral: vous etes relatifs, sur votre sol, un parmi les autres, vous etes sans qualite particuliere, indistinct, sans distinction, doublement indiscriminable (sans distinction naturelle mais aussi indignes de toute discrimination artificielle, celle-ci etant reservee aux descendants d'esclaves brevetes tels).

La dangereuse mystification d'aujourd'hui repete en l'anteposant celle d'hier, en Allemagne et en France, en l'inversant, mais le principe, et surtout les moyens mediatiques, images et representation et instruments institutionnels (Halde, etc.), sont les memes, et cette identite de moyens , cette permanence superstructurelle des manifestations de l'alienation, revele le sens profond de ce qui nous arrive. Ce jeu concours de chanson a la gloire de l'Etre Divers devrait nous deciller une bonne fois pour toute. Nous connaissons desormais ce que seront les etapes a venir de ce desastre.
Utilisateur anonyme
29 décembre 2008, 19:05   Re : Le Vrai qui se dit
Juste une petite précision : Ce "cauchemar climatisé" est une expression d'Henry Miller, et non de Bernanos, me semble-t-il.

Je confirme, Cher Francmoineau :

Utilisateur anonyme
29 décembre 2008, 23:05   Re : Juste une petite chanson...
"mais le principe, et surtout les moyens mediatiques, images et representation et instruments institutionnels (Halde, etc.), sont les memes,"

Enfin il manque quand même une pièce maîtresse à cette idéologie de la Diversité, et qui soit comme l'incarnation de l'"Idée de Diversité", je veux parler du Führer.
Marcel écrit:
Mais il y a aussi, et c'est au moins aussi important du point de vue de la façon dont le nazisme a été vécu et de la manière dont il s'est imposé, une culture systématique du mensonge le plus grossier.

Pour ceux tentés de faire crédit aux bourreaux nazis d'une certaine "franchise", l'extrait suivant, riche et fort d'enseignements, pour alimenter l'axe de réflexion de Marcel, tiré de l'ouvrage d'Alain Guérin La Résistance - Chronique illustrée (préface de Marie-Madeleine Fourcade, chef du réseau Alliance) paru au Livre Club Diderot en 1973:

Mon seul commentaire sera qu'il est probable que le verlan soit ce que j'ai personnellement toujours ressenti qu'il était: une basse ruse de l'esprit, hypocrite et satanique, à l'usage des gouapes et des bourreaux.

Morts sous la torture... Morts sous la torture... (....) Tel fut le sort de Marcel Hatet, le 9 août 1943... Dans la bourgeoisie nantaise, la famille Hatet faisait, au début du siècle, très bonne figure. A la veille de 1914, pourtant, des revers de fortune contrarient un destin qui semblait auparavant tout tracé. Le jeune Marcel, tout juste âgé de dix-sept ans, vient d'être obligé de quitter l'Ecole primaire supérieure lorsque commence le conflit entre la IIIe République et l'Empire d'Allemagne. L'engagement pour la durée de la guerre dans un régiment d'artillerie lui paraît un moyen d'achapper aux humiliations du moment... Mais écoutons maintenant son biographe, André Perraud-Charmantier: "Brigadier-radio à 17 ans et demi, il fait Verdun, Douaumont, le Ravin de la Mort, les Eparges (...). Le Front populaire fait de Marcel Hatet un conseiller municipal de Nantes, en 1936. Et Perraud-Charmantier poursuit: "Dès août 1940, il fonde avec ses camarades des P.T.T., un groupe de Résistance qui fonctionne, rue de l'Héronnière (...). Une grande pancarte y est clouée sur la rue: "Association technique des agents des P.T.T.". Tout est en règle, selon la loi de Vichy". Devenu "Attila", Hatet est ainsi le fondateur d'un des premiers réseaux rattachés aux services secrets britanniques du S.O.E. Un réseau de renseignement et de sabotage, de parachutage et d'évasion. "Le chef-d'oeuvre de Marcel Hatet, dit encore Perraud-Charmantier, est peut-être la constitution d'une carte complète des lignes téléphoniques, même secrètes et souterraines, avec les numéros d'appel, telles que les avait construites l'occupant." Et puis, le 5 août 1943, c'est l'arrestation. C'est la torture... Un premier bruit court bientôt, une rumeur à laquelle un des chefs locaux de la Gestapo, le Herr Doktor Werner Ruppert donne naissance en déclarant au directeur nantais des P.T.T.: "M. Hatet s'est donné lui-même la mort dans sa cellule. Cet homme était vraiment d'une énergie farouche: nous nous sommes inclinés devant sa dépouille mortelle". Totale hypocrisie que vont bientôt trahir les dérobades et les mystères auxquels se heurtera la veuve du malheureux lorsqu'elle entreprendra de rechercher précisément cette dépouille mortelle. Mais le mur d'incertitudes opposé à Mme Hatet de la décourage pas. Obstinément, elle poursuit sa quête, avant comme après la Libération. Une quête d'un an et demi... Le dimanche 14 janvier 1945, ayant longuement visité tous les cimetières de la région, Mme Hatet arrive à celui de la Gaudinière. Elle est accompagnée de sa fille et de son gendre. "A la conciergerie, raconte André Perraud-Charmantier, le gardien leur montre les plans du champ de repos et enfin le registre des "W", c'est-à-dire celui où les Allemands inscrivaient les noms de leurs hommes qu'ils passaient par les armes ou qui se tuaient. Mme Hatet, le registre devant elle, voyait défiler les noms sans rien découvrir. Soudain, M. Pinel, son gendre, qui, lui, placé derrière le livre, lisait les noms à l'envers, fut hypnotisé par la première syllabe HA... d'un nom et s'écria: "HATET, voilà de nom de M. Hatet!"... Et il posait son nom à l'endroit fixé. "Mais non, objecta tristement Mme Hatet, c'est un nommé Tetah Frantz..." C'est ainsi que la supercherie teutonne fut découverte. Au fond du cimetière, sous le petit tertre, surplombé d'une planche portant la mention: "Tetah Frantz (1898)", c'était bien le corps de M. Hatet qui reposait. M. Roger, chef du cimetière de la Gaudinière, devant la fosse a déclaré: "Je me méfiais naturellement d'eux (...). Habituellement, ces messieurs ne se faisaient pas accompagner. Cette fois, des chiens et un officier étaient présents. Cela m'a semblé louche. Aussi, après leur départ, eh bien j'ai fait ce que tout Français eût fait à ma place, n'est-il pas vrai: j'ai voulu en avoir le coeur net. J'ai ouvert le cercueil. J'ai reconnu un Français. Et à voir ses traits ravagés par la souffrance, j'ai compris qu'il avait été tué. En effet, il portait à la nuque d'énormes plaies de chairs boursoufflées et j'ai eu la certitude d'avoir en face de moi un Français qui avait été tué à coups de matraque et de barre de fer. J'ai pris sa ceinture, pensant bien, plus tard, rendre ainsi service à sa famille...". Mme Hatet lui montra la photographie de son mari: "C'est bien lui!...".
Merci de ramener les choses à leur réalité, cher Francis.
Utilisateur anonyme
30 décembre 2008, 21:35   Re : Juste une petite chanson...
"Pour ceux tentés de faire crédit aux bourreaux nazis d'une certaine "franchise"


Il y a des populations entières qui, bien avant l'accession de Hitler au pouvoir, auraient peut-être mieux fait d'être tentées de faire crédit aux bourreaux nazis d'une certaine "franchise"... "Mein Kampf", Bible de l'Allemagne nazie où figurent les principales assises idéologiques du national-socialisme livrait déjà la pensée et le plan dont le futur maître du Reich allait poursuivre l'implacable réalisation.
30 décembre 2008, 21:42   Re : Juste une petite chanson...
Oui, Monsieur Orsoni, personne ne conteste cela mais pourquoi refuser de voir la dualité de cette réalité ?
31 décembre 2008, 00:25   Re : Juste une petite chanson...
Et n'est-ce pas cette dualité/duplicité même qui fut diabolique ? On promet l'extermination des juifs MAIS on en dissimule les opérations; on fait écrire des cartes postales aux déportés promis à la mort; on masque l'entreprise que l'on met en oeuvre après avoir "franchement" annoncé cette mise en oeuvre. Le dévoilement est tour à tour hyperbolique (cinéma de propagande) et exalté, le discours-programme fidèle à l'exécution, mais l'exécution elle-même, niée, masquée, travestie. Ce déboussolage des actes et de leur annonce, ce décalage permanent entre le réel et le discours qui l'introduit, participent encore de la diablerie, de l'intox générale, et incidemment (ou en pleine conscience ? qui sait ?) préparent le terrain au doute négationniste ultérieur.
Utilisateur anonyme
31 décembre 2008, 01:17   Re : Juste une petite chanson...
"Ce déboussolage des actes et de leur annonce, ce décalage permanent entre le réel et le discours qui l'introduit, participent encore de la diablerie, de l'intox générale, et incidemment (ou en pleine conscience ? qui sait ?) préparent le terrain au doute négationniste ultérieur"


Mais cette duplicité, cette intox, ce décalage permanent entre le réel et le discours qui l'introduit ne sont pas la propriété de la seule idéologie nazie (les communistes mentirent pareillement sur la réalité de la répression stalinienne) !!!... Plus généralement il y a toujours un écart, une distance, un vide entre un discours, un programme politique et son application, et il me semble qu'avec ce genre d'analyse on explique tout mais on ne comprend rien à la spécificité du nazisme, spécificité qui ne réside ni dans ses structures socio-économiques, ni dans un profil psychologique singulier de ses acteurs, ni dans une sorte de "négationnisme inné" (ou un "je ne sais quoi préparant le négationnisme ultérieur") mais dans son idéologie ! Sans l'idéologie on ne comprend rien à ce qui s'est passé.
31 décembre 2008, 08:20   Re : Juste une petite chanson...
Les Nazis ont cherché à dissimulé leurs atrocités, parfois de manière fort curieuse, en tout cas difficile à expliquer (voir la tragique fin de M. Hatet), cependant que leurs discours-programmes, comme vous le soulignez justement, n'a jamais caché leurs intentions. Comment expliquez-vous cette contradiction, ou plus précisément, en quoi l'étude de "l'idéologie nazie" permet de la prévoir ou de l'interpréter ? Ma thèse, qui n'est évidemment pas celle d'un spécialiste, est que la confusion des esprits, ce que j'appelle "le déboussolage" est une stratégie de mise en condition des victimes, des cibles, qui offre l'avantage d'ouvrir à la controverse historiographique ultérieure.

L'incohérence des actes engendre une opacité de leur lecture qui favorise le criminel en induisant le doute dans les esprits des victimes tout autant que dans le regard des témoins et des historiens.
Utilisateur anonyme
31 décembre 2008, 09:00   Re : Décalage
Ce déboussolage des actes et de leur annonce, ce décalage permanent entre le réel et le discours qui l'introduit, participent encore de la diablerie, de l'intox générale, et incidemment (ou en pleine conscience ? qui sait ?) préparent le terrain au doute négationniste ultérieur.

Parfaitement d'accord, et je ne vois pas très bien ce que pourrait changer à cette parfaite analyse le recours à l'"idéologie" que lui oppose mystérieusement M. Orsoni. Il me semble justement que ce que Francis Marche appelle le "décalage permanent entre le réel et le discours" est constitutif du nazisme et donc de son idéologie. Je citais le film tourné au camp de Terezin, "ce paradis fabriqué pour les Juifs" comme le répétait la propagande nazie qui parvint si bien à l'époque à berner les envoyés de la Croix-Rouge lors de leur inspection du camp (voir sur ce point l'interview de Maurice Rossel, qui participa à cette inspection, dans le film de Claude Lanzmann Un vivant qui passe), mais on pourrait aussi bien rappeler le "Arbeit macht frei" placé au fronton des camps (et l'on sait que l'axe principal du discours négationniste est de soutenir que les nazis avaient mis en place des camps de concentration ou de travail (où l'on pouvait mourir d'épuisement, de famine ou de maladie, dures conséquences de toutes les guerres), mais certainement pas des camps d'extermination).
31 décembre 2008, 09:57   Re : Décalage
Ne pas oublier non plus que cette duplicité est aussi et peut-être d'abord langagière.
31 décembre 2008, 10:44   Re : Décalage
"L'incohérence des actes engendre une opacité de leur lecture qui favorise le criminel en induisant le doute dans les esprits des victimes tout autant que dans le regard des témoins et des historiens."

C'est exactement ce qui se passe aujourd'hui avec le "politiquement correct" sur la Diversité, l'immigration et le "gentil" islam. On n'en finirait plus de relever toutes ses incohérences et ses contradictions flagrantes, en particulier celle qui consiste à mettre en place un régime raciste anti judéoblancs avec les mots et les indignations de l'antiracisme.
Utilisateur anonyme
31 décembre 2008, 11:35   Re : Décalage
Sur ce point, je trouve plus pertinent le rapprochement opéré par Finkielkraut (et repris par Renaud Camus) entre l'antiracisme officiel et dogmatique et le communisme. Les immigrés, nouveaux damnés de la Terre, remplacent les prolétaires ; et la société multiculturelle apparaît comme un avatar du paradis socialiste promis par le Grand Soir. Quant au métissage, il est devenu ce qu'était le marxisme pour Sartre, autrement dit "l'horizon indépassable de notre temps". On peut simplement signaler une chute qualitative dans la propagande, Grand Corps Malade et Ab-Al-Malik prenant la place d'Aragon et d'Eluard, et Luc Besson celle d'Eisenstein.
Utilisateur anonyme
31 décembre 2008, 13:55   Re : Juste une petite chanson...
D'accord avec vous, chère Cassandre, et je ne vois pas en quoi le "décalage permanent entre le réel et le discours" est constitutif du nazisme (et seulement du nazisme ???) et donc de son idéologie"... ?


Pour ne citer qu'un exemple revenons au massacre de plusieurs milliers d’officiers polonais par les Soviétiques, en avril/mai 1940, à Katyn. Jusqu’en 1990 les Soviétiques ont nié leur responsabilité dans ce crime de guerre. Aujourd’hui encore (je crois) Moscou refuse de transmettre à la Pologne des documents sur ce massacre. - Alors si ça, ça n'est pas du négationnisme !!! J'en conclu, donc, que les pouvoirs, tous les pouvoirs (même et surtout le soft totalitarisme antiraciste) sont tous, plus ou moins, négationnistes !
Utilisateur anonyme
31 décembre 2008, 13:57   Re : Juste une petite chanson...
"une chute qualitative dans la propagande, Grand Corps Malade et Ab-Al-Malik prenant la place d'Aragon et d'Eluard, et Luc Besson celle d'Eisenstein."


Ouf, nous sommes enfin d'accord...
03 janvier 2009, 10:43   "Novembre", de Luc Besson
Eh bé, il était temps...
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