Le site du parti de l'In-nocence

Baleine, suite

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
29 décembre 2008, 00:02   Baleine, suite
Je me permets de poser une question à Francis : pensez-vous que la façon de faire "greenpeacéenne" de stigmatiser, de "grandécoutiser" la problématique baleinière soit efficace auprès des Japonais ?

J'ai l'impression que le goût de la baleine (une pensée au passage pour Ozu et le goût du poisson d'automne) est en train de passer aux Japonais et se retrouve une affaire de vieilles générations, un peu comme le mou de veau en premier et les abats ensuite sont passés et passent de mode en France.

N'aurait-il pas été plus sage de ne pas froisser les Japonais et de laisser la coutume s'éteindre ? n'a-t-on pas créé une polémique dont l'effet pervers est de rendre "identitaire" la consommation de baleine ?
29 décembre 2008, 00:06   Il n'y a pas que la baleine
A la suite de l'article précédent, voici la description du sanma :

[www.cuisine-japonaise.com]
29 décembre 2008, 00:24   Re : Baleine, suite
Hum, je vois qu'on se cherche des appuis stratégiques...
Utilisateur anonyme
29 décembre 2008, 00:39   Re : Baleine, suite
La débâcle... ?
29 décembre 2008, 00:50   Désirs contradictoires
Bien cher Maître, je fus entre deux désirs tiraillé.

D'une part, comme vous l'avez compris, en ces instants de disgrâce, la recherche d'appuis, qu'ils soient parmi les nipponisants (?) ou parmi ceux qui sont à la fois amateurs de viande rouge et admirateurs d'Ozu, est chose nécessaire.

D'autre part, le fait d'être seul contre tous et qu'on se détourne de moi présente certains charmes, non par l'aristocratique plaisir de déplaire qui est pour moi d'une élévation aussi peu accessible qu'une synthèse au parti socialiste, mais des charmes seulement pratiques, parce que, comme paraphrasant Tallemant des Réaux à propos des jésuites, je suis ravi que tout le monde me montre le cul.

Tel l'âne de Buridan, j'hésite et m'interroge, non entre deux maux, mais entre deux biens, l'un supra-terrestre par la participation au cénacle des in-nocents, l'autre terrestre par la vision de cette intéressante partie que les brésiliens désignent sous le nom spécifique de "bonda", qui pour moi signifie "cul digne d'intérêt".
Je suis amateur, pas fanatique, de la kujira en carpaccio, beaucoup moins au court-bouillon je dois dire, comme la plupart des Japonais que je connais dans le sud du pays. L'argument politique, non culinaire, qu'opposent les Japonais aux reproches qu'on leur en fait est que la baleine n'est pas une espèce menacée d'une part, d'autre part que sa prolifération vide les océans du fretin qui représente les futures générations de stocks de poissons comestibles. On considère donc généralement la consommation du steak de baleine comme un acte quasi écologique.

Je peux les suivre et nous devrions les suivre dans ce sens jusqu'à un certain point. Quant aux Australiens, qui entre deux bouchées de steak de kangourou, de buffle sauvage descendu à l'arme automatique et de cuisseau, ou cuisse, ou cuissarde, d'autruche s'indignent du sort que les Japonais font aux baleines, disons-leur sans ambages: "T'indigne pas la bouche pleine. Laissez-en un peu pour les autres".
29 décembre 2008, 09:40   Re : Baleine, suite
Je pensais bien que ça allait marcher... C'est l'axe Balthus - von Gloeden.
Utilisateur anonyme
29 décembre 2008, 10:18   Re : Ce qui fait sens
Citation

Je note que la tournure : "je suggère que chacun et notamment les autorités françaises se gardent bien d'intervenir" est un nouvel exemple de syllepse.

Oui, cher jmarc, j'ai omis de vous manifester en temps utile mon soutien pour vos interventions dans ce forum sur les nécessaires évolutions de la langue, dont il convient de tenir compte pour ne pas sombrer dans un formalisme sans queue ni tête !
Voilà qui est fait.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter