Dans l'émission Répliques d'hier matin, Claude Bébéar a répété à plusieurs reprises une expression qui faisait le titre de l'article du Monde où il soutenait Jacques Attali vis-à-vis du principe de précaution : "Non aux ayatollahs de la prudence".
Je me demande si le mot "ayatollah" doit être mis à toutes les sauces, et je me demande même si le cas de l'ayatollah Khomeiny peut être généralisé à tous les ayatollahs, et être synonyme de terroriste intellectuel. Comme l'a si bien écrit Renaud Camus, "jusqu'en leurs ambiguïtés constitutives ils [les mots] ne font que refléter, avec une assez grande fidélité involontaire, l'évolution de ce qu'il est tentant d'appeler, sur un mode que sa saveur "rétro" ne dépouille pas ipso facto de toute pertinence, je crois, les "rapports de force"."
Notre société est-elle si anti-islamique qu'elle ait forgé un terme comme ayatollah, en amalgamant une réalité bien diverse et complexe avec des terroristes (intellectuels ou physiques) ? Ne sommes-nous pas là en présence d'une propagande sournoise ? Ne pourrait-on pas employer un autre terme plus précis, la langue française n'est-elle déjà pas suffisamment riche ?