Vieillissement du cerveau.

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Le cerveau pourrit à partir de 27 ans
Mercredi 18 mars, 10h30


Le professeur Timothy Salthouse de l'Université de Virginie a soumis 2000 patients en bonne santé âgés de 18 à 60 ans à des petits tests d’agilité mentale (de ceux que l’on vend aux seniors sur consoles de poche) pendant sept années. Ses conclusions sont publiées dans les colonnes du dernier numéro de Neurobiology of Aging (chouette journal au demeurant). Elles sont sans appel. Dès 27 ans, le cerveau humain commence à ramollir. Irrémédiablement.
Les capacités mentales de qualité et de rapidité de raisonnement, ou encore de visualisation spatiale, perdent de leur vigueur beaucoup plus tôt qu’on ne l’imaginait. D’autres tests réalisés dans le cadre de la recherche contre la maladie d’Alzheimer aboutissent au même résultat : en essayant de détecter des signes de démence le plus tôt possible, le docteur Rebecca Wood a constaté qu’à 22 ans, l’homme est au top de sa forme intellectuelle, puis il stagne pendant 5 ans avant d'intellorabougrir. La mémoire tient bon jusqu’à 37 ans en moyenne, et tout ce qui relève du savoir accumulé résiste jusqu’à la soixantaine. Mais le déclin cognitif frappe tôt, très tôt.

[fr.news.yahoo.com]

Ce n'est pas vraiment une intellorévélation.

A ce propos, je signale qu'on peut parfaitement vivre avec un demi-cerveau.

Une personne qui m'est chère m'a révélé avoir, lors de ses études de médecine, ouvert le crâne d'une accidentée et y avoir trouvé seulement un hémisphère intact, l'autre était semblable à un amas de filaments, comparable à de fines toiles d'araignées.

La morte était une comptable, mariée avec enfants, qui vivait normalement et n'avait jamais connu le moindre trouble mental ou mnésique.

Ce n'est pas vraiment une intellorévélation

Oui, d'accord, mais ça n'est vraiment pas intellorassurant...

Une autre vraie me semble-t-il: un mathématicien très créatif avait un crâne énorme. Tout un chacun de croire qu'il s'agissait de la boîte d'un cerveau très développé. Le mathématicien décède, on veut étudier son cerveau, et l'on s'aperçoit qu'il était en fait hydrocéphale. On en a déduit des enseignements sur la complexité du cerveau.

Coluche, qui a eu ses bons moments, soulignait que le cerveau, quel que soit son état, suffit toujours à son propriétaire, puisque c'est avec cela qu'il juge.

Pas très intellosécurisant, non - surtout qu'avec l'extension de l'"électrosmog", il faudra certainement compter avec une accélération du processus de rabougrissement général des cerveaux.

Le cerveau est aussi décevant que l'ADN: il n'est le siège de rien, puisque les fonctions de ses différentes aires sont transposables, en grande partie, d'une aire à l'autre, autrement dit, certaines procédures régissent le cerveau qui sont étrangères au cerveau ou tout au moins n'en dépendent pas entièrement. L'ADN, ainsi, n'est nullement le tout de l'espèce (certaines espèces bactériennes étant capables de prouesses génétiques que ne laisse pas supposer le seul ADN - l'hérédité en général, n'est pas toute dans l'ADN).

Cet articulet sur le "pourrissement" du cerveau ne vaut pas grand chose. Prenons l'exemple d'une bouteille de bon vin, ou d'une barrique de vin. Que se passe-t-il ? un vin jeune est un vin actif (les processus chimiques battent leur plein dans la jeune barrique) pourtant, il est, à cet acmé de son activité, de sa vitalité "cognitive" donc, imbuvable, il ne vaut rien: la cuisinière n'en veut pas même pour en verser dans le fricot. Un vieux vin se bonifie quand la fureur chimique l'a quitté, il devient enfin bon quand les processus chimiques qui l'habitaient et le dominaient dans sa jeunesse sont enfin morts. Il ne pourrit pas, à moins de parler de pourriture noble. Le cerveau est une bouteille de vin qui commence à valoir son pesant de neurones quand il est suffisamment apaisé pour se souvenir.

Très cher Francis Technicolor, une cuvée très spéciale : vous-même. Vous vous bonifiez et pourtant il semble que les processus chimiques de la jeunesse ne font que s'exacerber.

M'enfin moi j'm'en fiche, j'ai tout juste 20 ans... alors pour le pourrissement, j'ai l'temps d'voir venir !

Vingt ans de forum, you mean ?

"L'intelligence, c'est la chose la mieux répartie chez les hommes car, quoiqu'il en soit pourvu, chacun croit en avoir assez, vu que c'est avec ça qu'il juge!" Coluche (de mémoire)

Merci à Eric de ses compliments, hélas immérités.

Et puis tout est infiniment plus complexe parce que conscient dans le cerveau veillissant mais valide: il peut ainsi relancer grâce à sa maîtrise, presque à sa guise, des processus de jeunissement qu'il artificialise, en vieux singe qui sait contourner et faire l'économie de l'effort inutile; ce qu'il a perdu en force brute, il le regagne en sélectivité et peut être capable ainsi d'apprendre des langues étrangères et d'emprunter avec une intelligence nouvelle, plus économique et discernante, les chemins de la cognition, notamment en sachant mieux qu'un jeune où puiser d'une main sûre aux sources utiles du savoir, y compris livresques - bref, ce que les générations anciennes ont appelé sagesse, et qui est faite des ficelles de la vieillesse.

Ce jeudi, j'ai acheté Charlie Hebdo, attiré par un article dont j'avais entendu parler (celui relatif à la conférence de Durban, article fort correct au demeurant).

Je dois reconnaître que tout n'est pas à jeter dans ce journal (les analyses de Monsieur Val à propos du Proche-Orient, la critique du suisse Ziegler, modèle de bien-pensance).

En revanche, je suis tombé à la renverse en lisant un autre article qui parlait de personnes plus très jeunes qui se rendaient à un meeting du Front National. Il y était question d'une "odeur de laque, de cholestérol et de prostate souverainiste". Je n'utilise pas la laque, mais je me suis senti visé (et bien visé) par le reste.

Ce que vous dites quant à la sagesse, cher Francis, est rassurant. Je demeure toujours étonné de constater la fascination qu'exerce l'hypothèse qui voudrait rabattre l'intelligence (que l'on s'empresse de ne pas définir) sur l'organe cérébral. Quelle farce ! Comme dit l'autre : dés que vous avez localisé le siège de l'idée juste, réveillez-moi.

C. G. Jung s'adressant à un Pueblos (Indien du Nouveau-Mexique) :


Je lui demandai pourquoi il pensait que les Blancs étaient tous fous.
Il me rétorqua : "Ils disent qu'ils pensent avec leurs têtes.
- Mais naturellement ! Avec quoi donc penses-tu ? demandai-je, étonné.
- Nous pensons ici", dit-il, en indiquant son coeur.

C. G. Jung, Ma vie, p. 286.

Pas de toute possible: 20-22 ans est bien l'âge où la cognition, la vigueur intellectuelle sont les plus fortes, le cerveau humain au sommet de sa puissance.

Je n'aime pas trop traîner le soir dans les rues de l'internet et les petites vidéos me font généralement l'effet de pénibles borborygmes mais là, je me suis dit que si le camarade Francis nous aiguillait, ça devait valoir son pesant de peanuts. Alors pour finir mon dimanche, après la plantation de lavandins, j'y suis allé. Et je n'ai pas été déçu. MDR ! comme ils disent. Mais une question tout de suite, cher Francis : j'y vais parce que vous, personne respectable, instruite et responsable, mais vous ? Vous-même, par quel chemin du diable —si je ne suis pas trop indiscret— avez-vous abouti sur cette nouvelle Julie de Lespinasse?

Par hasard et par curiosité. Je cherchais à faire plaisir à quelqu'un qui m'avait demandé de lui trouver la chanson de Gilbert Bécaud Je t'appartiens (que le monde entier chante sous le titre Let it be me). J'ai été servi.