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La diversité, encore

Envoyé par Alain Eytan 
02 avril 2009, 00:52   La diversité, encore
Je suppose que vous connaissez, chers in-nocents, ce beau texte de Barthes sur Sade dans Le plaisir du texte :

"Sade: le plaisir de la lecture vient évidemment de certaines ruptures (ou de certaines collisions) : des codes antipathiques (le noble et le trivial par exemple) entrent en contact ; des néologismes pompeux et dérisoires sont créés ; des messages pornographiques viennent se mouler dans des phrases si pures qu'on les prendrait pour des exemples de grammaire.
Comme on dit, la langue est redistribuée.
Or cette redistribution se fait toujours par coupure. Deux bords sont tracés : un bord sage, conforme, plagiaire, (il s'agit de copier la langue dans son état canonique, tel qu'il a été fixé par l'école, le bon usage, la littérature, la culture), et un autre bord, mobile, vide (apte à prendre n'importe quels contours), qui n'est jamais que le lieu de son effet : là où s'entrevoit la mort du langage.
Ces deux bords, le compromis qu'ils mettent en scène, sont nécessaires. La culture ni sa destruction ne sont érotiques ; c'est la faille de l'une et de l'autre qui le devient. "

La question que je m'étais posée est fort simple : comment ménager la possibilité d'une telle coupure, s'il n'y a pas, de la façon la plus patente, la plus irréductible et la plus dérangeante, de la diversité précisément, figurant exactement la mort du langage, au sein même de l'aire d'évolution de la langue considérée ?
J'entends bien que ce soit un combat, et qu'il s'agisse avant tout de préserver coûte que coûte l'un des deux bords, l' "état canonique", sous peine de submersion. Il n'y aurait alors plus aucune altérité qui vaille.
Mais de là à la vouloir totalement proscrire, jusqu'à effacer le moindre signe, et droit de cité, de sa présence potentiellement dissolvante ?

Barthes a un mot assez dur pour désigner la rectitude autonome, en cercle fermé : "état plagiaire" ; c'est la platitude.
A moins qu'il ne soit possible d'envisager que l'altérité radicale mortifère, le cauchemardesque "d'jeun" bien rappeux par exemple, ne puisse être lui-même sécrété, comme par un mécanisme auto-immune, du sein même du Temple ?
02 avril 2009, 09:16   Re : La diversité, encore
C'est que "le bord sage, canonique et plat" a amplement montré qu'il n'est nullement immuable, non plus que maître de l'autre bord, le bord canaillous, qui le dévore, qui l'a dévoré. A l'époque du Plaisir du texte, cette vulnérabilité, cette vieille mortalité et fragilité du bord plat, n'étaient pas encore apparues. Le bord canaillous n'avait pu encore être envisagé comme potentiellement dominant, canonique, écrasant l'autre, s'y substituant. L'académisme aujourd'hui porte des baggy pants, la casquette retournée, vous pointe le doigt sur la poitrine en vous déclarant qu'il va vous niquer jusqu'au trognon. Il est à peu près certain que Barthes n'avait jamais imaginé que la fin du jeu sadien prendrait cette forme: l'écrasante victoire (de la musique) du bord canaillous et l'effacement, le mutisme définitif du bord plat.

(enfin quand je dis "à peu près certain"... je connais trop mal les limites de la pensée barthésienne pour pouvoir affirmer cela ainsi. Disons qu'il n'avait probablement pas envisagé cette éventualité comme aussi proche).
02 avril 2009, 09:46   Re : La diversité, encore
A propos de Barthes je signale que dans le dernier n° de Commentaire Simon Leys taille un costume en bonne et due forme au Carnet du Voyage en Chine paru cette année chez Christian Bourgois.
Utilisateur anonyme
02 avril 2009, 10:03   Re : La diversité, encore
l'écrasante victoire (de la musique) du bord canaillous

Oui, une écrasante victoire et une affirmation radicale, exclusive, de soi-même, et donc, la production du plus stéréotypé des langages ("soi-mêmisme").
Ce bord canaillous triomphant, totalitaire, n'est-il pas l'expression, la forme même, de l'idéologie dominante, c.a.d. la transformation du culturel en naturel ?
Inutile de dire que là, nous sommes très loin de l'ascèse bartienne, de la rigueur bartiste...
02 avril 2009, 13:18   Re : La diversité, encore
"transformation du culturel en naturel"... cela me laisse songeur, car je suis ces jours-ci hanté par l'exposition du fils de SS Von Hagen "Body Worlds", exposition faite de cadavres de Chinois dissidents exécutés et volés (selon Jean Clair) par le sinistre "Docteur". Or que voit-on : l'idéologie du nouveau corps qui débouche sur le cadavre--l'homme tel qu'en lui-même la mort le change (sans Dieu, sans transcendance : la pure immanence de la gymnocratie, ou, comme eût dit Agamben, de la vie nue). brrrr....
02 avril 2009, 21:19   Re : La diversité, encore
J'avoue que votre réponse, cher Monsieur Marche, me laisse un peu sur ma faim.
Barthes tentait d'esquisser dans ce passage les conditions de possibilité d'émergence d'un "érotisme" littéraire, et culturel, ce qui équivaut presque à mon sens aux conditions de possibilité d'un sens tout court (comme renvoyant toujours à autre chose que soi), et du style finalement (je concède que c'est un peu rapide).
Vous réglez le problème en déclarant que le bord conforme, représentant la doxa et l'état canonique, est purement et simplement passé à l'autre bord, transformant par là même un dispositif dont la dynamique était mue avant tout par la qualité de ses constituants — héritage culturel et littéraire consacré, car c'est bien de cela qu'il s'agit — en un pur rapport de force dont les termes seraient interchangeables.
Bref, vous socialisez à ce point la donne que vous en rendez complètement caduques, car inapplicables aujourd'hui, les conclusions théoriques.

Il n'en reste pas moins, nous l'espérons tous, qu'il existe encore quelques personnes pour qui les mots de "culture","littérature", etc., veulent dire quelque chose, que les notions de "bon usage" et de "rectitude" puissent encore être originés, et donc que pour tous ceux qui œuvrent à l'intérieur de ce cercle-là, fussent-ils quelques suvivants d'un monde révolu accrochés à de menus filaments cratyliens, la faille barthésienne vaut encore qu'on l'explore?
Utilisateur anonyme
02 avril 2009, 21:36   Re : La diversité, encore
Barthes tentait d'esquisser dans ce passage les conditions de possibilité d'émergence d'un "érotisme" littéraire, et culturel,

Oui, un érotisme de l'entrebâillement, du morceau de nudité/vérité aperçu entre 2 voiles... L'écriture s'installe ainsi dans l'entre-deux, sorte d'espace interstitiel (lieu difficilement théorisable).
02 avril 2009, 22:06   Re : La diversité, encore
Mais oui, et "faille barthésienne", de toute façon...
Jean-Pierre Vernant avait fait d'Artemis la résidente de ces lieux mitoyens, de ces parages interstitiels, périphériques et insaisissables, entre civiliation et barbarie, adolescence et état d'hoplite-citoyen, civilité et sauvagerie.
Elle présidait aux passages, et veillait à ce qu l'on puisse passer par-dessus l'abîme sans s'y perdre.
Déesse chasseresse, mais aussi kourotrophe, et celle à laquelle on sacrifiait avant les combats.
Sans Artemis, c'est la violence pure, on peut n'en plus revenir.
Utilisateur anonyme
02 avril 2009, 22:17   ARTEMIS !!!!!
Oui cher Alain la faille, la béance, l'absence, la déshérence bartienne...
02 avril 2009, 22:20   Re : La diversité, encore
Cher Alain Eytan,

L'état canonique, encore vivant, tel un ressort, tolérait, se nourrissait, se laissait aimablement fouetter par la transgression (sans transgression possible des canons du style, pas de style chez personne). Le ressort est aujourd'hui cassé. L'excès de pesée, de traction transgressives en sont venu à bout. En sociologie, ils parlent de perte de repères. C'est me semble-t-il à une perte de repère équivalente que l'on assiste dans l'esthétique et la culture. Le choc, l'horreur, la perte de repère eux-mêmes se sont faits doxa. Qu'espérer dans ces conditions ? Les écrits de Roland Barthes me sont aussi précieux qu'à vous, comme peuvent l'être des écrits d'un monde ancien; en un sens, ils demeurent opérant, la thèse que vous évoquez conserve toute sa valeur et son inactualité continue de jeter une lumière rasante sur les décombres, le relief lunaire et monotone actuel. En ce qui me concerne, dans ce paysage dévasté, l'érotisme, la bonne saveur de la transgression et la subversion amoureuse n'ont plus cours.
02 avril 2009, 22:29   Re : ARTEMIS !!!!!
D'autant que, bien cher W. Zendjii, il me souvient d'avoir lu quelque part chez notre hôte que Barthes était également un mec fort membré.
N'en rajoutons plus, ça va devenir intenable.
Utilisateur anonyme
02 avril 2009, 22:37   Re : La diversité, encore
C'est me semble-t-il à une perte de repère équivalente que l'on assiste dans l'esthétique et la culture.

Allons allons Francis nous avons tout perdu mais il nous reste encore la "critique", la "critique esthétique", de toute manière les termes de culture et d'esthétique sont à présent tellement dégénérés, étiolés, sirupeux l'un que l'autre dans notre langue...
02 avril 2009, 22:40   Re : La diversité, encore
Cher Francis Marche,
Bel entretien avec François Rastier, où il est entre beaucoup d'autres choses question de la "transgression vide". Peut-être est-ce que vous voulez dire ? Quand le nomos est l'anomie, la transgression n'est plus de mise...
[www.controverses.fr]
Utilisateur anonyme
02 avril 2009, 22:40   Re : La diversité, encore
il me souvient d'avoir lu quelque part chez notre hôte que Barthes était également un mec fort membré.


Quelque part ?, mais où ça ??? Je n'ai jamais rien lu de pareil (enfin il me semble...).
02 avril 2009, 22:46   Re : La diversité, encore
Dans l'un des Journaux, mais lequel ?
M. Camus le tenait lui-même par ouï-dire.
02 avril 2009, 22:57   Re : La diversité, encore
Par quoi le tenait-il ?
Utilisateur anonyme
02 avril 2009, 22:57   Re : La diversité, encore
Cher Alain je compte sur vous pour nous retrouver ça.
Utilisateur anonyme
02 avril 2009, 22:59   Re : La diversité, encore
Jmarc !!!!...
Remerciements à Bruno Chaouat de nous transmettre cet entretien de Rastier. Le texte est riche, touffu. On y trouve comme une réponse à Alain Eytan, faisant écho à celle de Zendji: la distance critique instaure, et qu'à Dieu plaise, restaure la valeur culturelle. La distance critique est porteuse, pour la culture, de vertus réparatrices:

C’est là un rappel qu’on a besoin de pensée avant de faire de la science.
Les sciences de la culture prennent pour objet des systèmes de valeurs : or une valeur ne se fonde pas, elle s’éprouve et se transmet dans une pratique commune, par un partage contractuel plus ou moins conscient. Toutefois, en tant que support et concrétisation de valeurs, un objet culturel ne peut être décrit si l’on se contente de partager ces valeurs : en traiter sur le mode de l’évidence renforcerait simplement un conformisme et perpétuerait la doxa dont procèdent les valeurs. C’est là une des apories que rencontre l’observation participante de mise dans les cultural studies. De fait, les valeurs ne sont véritablement descriptibles que si l’on établit une distance critique : comment un système de valeurs pourrait-il être décrit sans être remanié par le système de valeurs de l’observateur, qui dans ces sciences, est aussi un interprète ? C’est dire la nécessité
de la distance critique et de la dimension critique nécessaire à toute science de la culture : en instituant une distance réglée avec le préjugé, l’erreur, le mensonge, elles se donnent la possibilité de contextualiser leurs observables pour leur donner sens.

Paradoxalement, on ne peut comprendre les croyances, religieuses, esthétiques, politiques (que tout objet culturel concrétise à sa manière) qu’en refusant ou en cessant de les partager. La compréhension de la Kabbale par Scholem est d’autant plus exemplaire qu’elle sera refusée par tout kabbaliste conséquent.
Le philologue comme l’ethnologue reste à distance mais observe avec respect sans céder à une Einfühlung communiante qui l’immergerait dans l’observance et rendrait impossible l’observation comme l’objectivation qu’elle permet.
De la distance critique en matière de connaissance à la sagesse judicieuse, il n’y qu’un grand pas, dans la mesure où, dans des domaines différents, la connaissance et l’éthique partagent une dimension critique. Dans la reconnaissance de cette dimension réside notamment la valeur émancipatrice des sciences.

Au demeurant, la rationalité même n’est pas simple compendium de raisonnements valides : on néglige souvent que Kant à emprunté son thème critique à la philologie, et qu’il imagine la Raison comme un tribunal où s’opposent des points de vue contradictoires. La multiplication et la hiérarchisation des points de vue permet seule à mes yeux de rendre compte de la complexité des objets culturels : le dialogisme interne de la rationalité devient alors irréductible à tout système simplement déductif.
» C'est que "le bord sage, canonique et plat" a amplement montré qu'il n'est nullement immuable, non plus que maître de l'autre bord

Il me semble, cher Francis, que la topologie et la bande de Moebius vous seraient utiles...
03 avril 2009, 10:32   Re : La diversité, encore
Oui, cher Bernard, mais utile en quoi ? Le ruban de Moebus m'a toujours paru une supercherie de demi-habile, à peine plus qu'un numéro de cabaret. Cela dit, si vous pensez qu'une équation topologique du sixième degré pour nous aider à comprendre la culture et son évolution, ne vous privez pas de nous la soumettre.
Ne méprisez pas les figures de la topologie, même élémentaires et même banalisées par les "demi-habiles" : elles gardent leur puissance. Je voulais dire, simplement, qu'un "bord" peut se transformer en un autre, et garder le même rapport à son opposé. Impossible de trouver une figure plus simple : c'est le propre de la topologie de réduire à la structure sèche...
03 avril 2009, 21:37   Re : La diversité, encore
Je crois que ce qui nous oppose essentiellement, cher Francis Marche, est simplement une question de perspective : d'où est considérée la langue à l'œuvre.
Dans cette dialectique du même et du différent, il s'agit de savoir pour qui, et à partir de quel point de vue, ce "même" conserve sons sens et son origination, et à partir duquel la distinction entre les deux est totalement oblitérée, jusqu'à perdre toute pertinence.
Je crois qu'aucune sociologie ne pourra jamais rendre compte de la création littéraire ; l'élément individuel et subjectif y est essentiel, il me semble donc indispensable, dans toute théorie qui voudrait formuler des conditions de possibilité d'établissement d'un sens et d'un style, de tenir compte de la signification des termes impliqués — "état canonique", "culture", "bord conforme" etc., — pour l'auteur lui-même, car c'est avant tout à partir de son point de vue, et pour lui, que les mots peuvent se charger de sens.
Cette "pertes de repères" dont vous parlez, l'anomie généralisée de M. Chaouat, n'ont tout de même par oblitéré le fait qu'il existe toujours, pour quelques-uns, bel et bien une culture, des œuvres, et des jugements valables, qu'on peut même considérer comme "objectifs", dans une certaine mesure ( je pense au "troisième monde" de Popper).
Bref, je m'obstine à ne faire valoir qu'une conception subjectiviste, alors que vous semblez adopter uniquement le "point de vue de nulle part", c'est à dire celui de la sociologie, dont le point de départ est toujours extérieur, procédant d'un vue d'ensemble, du constat (désastreux il est vrai) d'un état des lieux, vers l'intérieur, et inférez la signification des termes du premier vers le second.

La tension entre les deux points de vue est permanente, et en l'occurence le passage de l'un à l'autre opère un changement de sens du signe : "culture" et "norme" changent de valeur selon qu'on se situe en deçà du cercle identitaire pérenne, si j'ose dire, ou au-delà.
Toute la question est de savoir si quelque transgression est encore possible, dès lors qu'elle n'est plus réellement que personnelle, ou n'est à tout le moins perceptible que par une minorité .

Je viens de me relire, et cela est assez maladroitement exprimé ; je m'en excuse.
04 avril 2009, 00:02   Re : La diversité, encore
Le texte de François Rastier pourrait nous éclairer. La question de la préservation et de la valorisation d’une culture commence à (re)prendre sens grâce à la sortie critique (faire une « sortie », « il m’a sorti », voulant dire, « il m’a critiqué de manière impitoyable », sa critique m’a exclu du champ dont je revendiquais l’appartenance, la démonstration qu’il a faite de ma nullité m’a fait lâcher mes repères, a anéanti mes revendications). Voilà donc le « cercle identitaire pérenne » exposé à la prédation critique laquelle a pour fonction, comme au sumo, de vous éjecter de ce cercle de définition.

Ce faisant la critique rétablit le sens en rétablissant le cercle et en le restaurant dans ses droits. La pérennité de la culture a besoin de la critique définitionnelle. Le jeu dit « sadien » de la transgression n’est qu’une péripétie du combat interne à ce cercle et abrité dans ses bords hypothétiques. Pour que le cercle ne s’efface, il y faut l’acte de la critique extérieure, laquelle a pour charge de le retracer, de le confirmer dans le sable ou la poussière des générations comme si ce sable ou cette poussière étaient du marbre. Le « point de vue de nulle part », confié aujourd’hui, ou à l’occasion, à la sociologie, n’est qu’un autre nom de la fonction critique-définitionnelle, condition de la pérennité d’une subjectivité viable, contradictoire, en dialogue avec ses fins, sa mort, ses bords.
04 avril 2009, 01:17   Re : La diversité, encore
Je viens de me relire, et cela est assez maladroitement exprimé ; je m'en excuse.
De rien, cher Alain. Vous vous seriez repris après vous être relu, que je vous aurais sans doute moins bien suivi. Je ne sais si cela m'est personnel ni si cela tient à ma difficulté de comprendre mais j'ai souvent remarqué que je suis plus aisément une pensée qui se cherche, qui tâtonne, une formulation approximative mais tendue vers une issue, qu'un axiome poli comme un œuf sur lequel je n'ai guère de prise.
04 avril 2009, 04:41   Re : La diversité, encore
D'accord, cher Francis Marche, nous aurons eu besoin d'une mise à distance, nous nous serons absentés, oubliés à nous-mêmes, pour mieux "contextualiser", et finalement nous retrouverons raffermis et réconfortés dans nos droits et nos prérogatives.
Ceci, ce que nous avons toujours su, avons évalué tel, est bien la culture, le bord conforme.
Mais à l'issue de ce jeté repris nous nous retrouvons exactement à notre point de départ.

Et à partir de celui-ci la transgression n'est pas qu' "une péripétie du combat", ne peut l'être, car il s'agit de rien de moins que de jouir, et l'on ne jouit point de l'extérieur.
J'ai, presque à dessein, retranché la dernière partie du texte de Barthes, c'est le jackpot :

" Le plaisir du texte est semblable à cet instant intenable, impossible, purement romanesque, que le libertin goûte au terme d'une machination hardie, faisant couper la corde qui le pend, au moment où il jouit. "

Eh bien, pour aller vite : sans d'jeun rappeux, c'est la saison sèche.
Avec lui, en l'état actuel des choses, il n'y a plus de saison du tout.
Bien.
04 avril 2009, 07:56   L'amour, toujours
Ni avec toi ni sans toi.
04 avril 2009, 08:15   Re : La diversité, encore
Merci infiniment, cher Eric.
Vous avez raison, l'axiome poli comme un oeuf, ça ripe ; cependant avouez qu'il exerce une sorte de fascination, comme tout ce qui est parfaitement fichu, refermé, clos sur lui-même, impénétrable, auto-suffisant.
C'est peut-être cela, la perfection formelle : l'impossibilité de douer de sens.
Utilisateur anonyme
04 avril 2009, 10:11   Re : La diversité, encore
Vous avez raison, l'axiome poli comme un oeuf, ça ripe


Oui mais l'oeuf (en chocolat) de Francis, moi, j'accroche !
04 avril 2009, 19:39   Re : La diversité, encore
Cher W. Zendjii, votre enthousiasme fait plaisir à entendre.
En plus, un bel œuf bien dessiné, ça fait un beau bord.
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