Fumaroli dans « Causeur »

C'est ici et c'est beau malgré un titre ridicule : La beauté est un droit.
[www.causeur.fr]

Sollers serait un moderne, pas un "postmoderne" ? Et pourquoi ?

Fumaroli s'est-il déjà brûlé en dormant ?

Agrippa, voyons...

(Ce n'est pas la première fois que je vous surprends chassant sur mes terres, vous savez !)

Tiens, il y a là quelque chose qui me permet de rebondir sur ce très bel entretien d'AF à propos de la jeunesse fascisante de Cioran, chose que j'avais négligé de faire, par lâcheté et paresse coutumières ( l'otium probablement ) :

Toute conquête objective suppose un recul intérieur”, dit Cioran, rencontrant l’idée Hannah Arendt selon laquelle, plus nous disposons de techniques sophistiquées, de méthodes sûres et efficaces, moins nous avons de pouvoir sur le monde et de liberté. Nous ne sommes plus que les agents de cet admirable pouvoir impersonnel que nous avons mis au point.

Eh bien voilà !
L'anti-intellectualisme contemporain n'est pas le résultat de l'immédiateté, et de l'absence des intermédiaires, mais bien au contraire, tout du moins est-ce une autre façon d'envisager la chose, de la multiplication sans fin de ces derniers, de l'inflation monstrueuse de l'outil-instrument technique qui, placé sans cesse entre le désir et un terme quelconque, sa visée première, empêche en fait toute accessibilité, pour ne consacrer en fin de compte que l'objet lui-même, moyen devenu fin, procédé dilatoire sans cesse reconduit, rendant impossible, et négligeable en soi, tout aboutissement.
Le réel échappe à qui met entre lui et soi une série sans fin de moyens termes.

Cher Didier, le cyber-braconnage est un de mes sports préférés...

A part ça, j'ai acheté le livre de Marc Fumaroli, la couverture est désespérante : même pas une belle image pour ce livre consacré à la beauté et aux images.

Cher Chaouat,
Sollers est un moderne car il s'inscrit dans la continuité des grands récits situationniste et catholique. Et ne me dites pas qu'il s'agit d'une pose d'esthète décomposé : cet homme fait du tir dans un club situé entre le boulevard Raspail et la rue Sébastien-Bottin. C'est en tout cas ce qui ressort de son dernier et bel opus :
Les Voyageurs du temps.

Fumaroli me fait penser à Sainte Beuve, c'est un érudit qui connaît bien le XVIIème siècle mais quant à ses contemporains, il nage complètement.