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Le dégoût et le mépris

Envoyé par Gérard Rogemi 
La derniére dépêche de la Mena.

La partialité et l'inimitié avec lesquelles la presse et les médias electroniques traitent la visite du pape en Israel sont proprement intolérables.


Le dégoût et le mépris (info # 011205/9) [Analyse]

Par Laurent Murawiec à Washington © Metula N ews A gency

Dans Le Monde du 11 mai, un article narre la visite du pape Benoît XVI en Israël sous le titre A Yad Vashem, le pape appelle à "ne jamais nier" la Shoah. Benoît XVI avait dénoncé la "Shoah" et souhaité que "l'humanité ne soit plus jamais témoin d'un crime d'une telle ampleur".

C’est comme les œufs durs, me dis-je, impossible de les louper. Errare humanum est, mes amis. Il faut attendre le paragraphe final pour mesurer la profondeur de la pathologie qui infecte le quotidien. Avec un sous-titre qui proclame "Pas de visite au Musée de la Shoah", Le Monde conclut : « Cette visite du pape en Israël se déroule sur fond de polémique entre le Vatican et Israël avec la levée de l'excommunication de l'évêque négationniste Richard Williamson.

L'Etat juif s'oppose aussi à la béatification, souhaitée par Benoît XVI, de Pie XII, accusé de ne pas avoir fait entendre sa voix durant le génocide nazi. Le pape ne visitera pas le musée consacré à la Shoah, à la différence de son prédécesseur, Jean Paul II, en 2000 ».

Non, elle ne se déroule pas « sur fond de », puisqu’à l’occasion d’un certain nombre de réunions avec d’importantes délégations juives et des déclarations papales sans équivoques, le « fond » a été gommé.

La guerre menée depuis 1963 par l’auteur allemand Rolf Hochhut contre le pape Pie XII – écrivain qui débuta à l’extrême-gauche avant de soutenir le numéro un des négationnistes David Irving – est devenue une obsession de cette extrême-gauche.

On peut évidemment débattre du rôle de Pie XII pendant la Shoah, mais la fièvre obsidionale se saisit du Monde – et pas des autorités israéliennes, qui ont bien plus titre que le quotidien parisien à se faire les défenseurs attitrés des Juifs -, alors que Le Monde adore les Juifs morts et exècre les vivants, pour peu qu’ils osent se défendre.

La goutte de fiel qui fait déborder le vase, cependant, est l’ultime phrase de l’article, « Le pape ne visitera pas le musée consacré à la Shoah, à la différence de son prédécesseur, Jean Paul II, en 2000. » Mais bon sang, y est-il obligé ? Y-a-t-il un abonnement ? Un ticket obligatoire ?

Non, pour Le Monde, dont les rédacteurs Moyen-Orient passent leur vie à fouiller les poubelles d’Israël, à amplifier le moindre ragot provenant des extrémistes israéliens les plus ineptes, et des tueurs palestiniens les plus contrefaits, il s’agit de baver le plus possible sur un Vatican exécré pour cause de non-conformité complète avec l’Islamophilie frénétique qui les anime.

Quand je parle de « Vatican », je parle moins de la machinerie de la Curie, que même Jean-Paul II ne parvint pas à maîtriser ni à purger suffisamment de ses éléments fascistoïdes (ni gauchistes !), que de Joseph Ratzinger, pape.

Qu’un Pape aille au mémorial de Yad Vashem, et prononce des paroles telles que "Je suis venu pour rester en silence devant ce monument, érigé pour honorer la mémoire de millions de personnes tuées dans l'horrible tragédie de la Shoah" suffit largement à mon bonheur.

Les membres de ma famille, exterminés en grand nombre, le méritent, comme tous les autres. Quels qu’aient été les errements de l’Eglise catholique romaine au cours de l’Histoire, le changement est là, patent.

A l’égard des baveurs, il ne me reste que le dégoût, et le mépris.
Le Jésus de Nazareth de Benoît XVI était assez clair: jamais un pape n'est allé aussi loin dans le dialogue avec le Judaïsme. Mais le précepte évangélique de se réconcilier d'abord avec son frère (les intégristes catholiques) a été mal interprété à cause de la mauvaise volonté d'un de ceux à qui on tendait la main (Richarson).
Toute l'intox autour du pape vient de gens qui refusent tout dialogue et dont le fonds de commerce s'accomode de toute violence.
Un site intéressant signalé par Causeur et qui semble bien analyser et semble disposer de bons renseignements.

Causeur souhaite la bienvenue sur la toile au nouveau site Jérusalem & religions qui a poussé ses premiers vagissements sur le web le 7 mai, à l'occasion de la visite de Benoît XVI en Terre Sainte. Il est le fruit des amours professionnelles d'une journaliste installée en Israël, Catherine Dupeyron, correspondante de plusieurs journaux français, et d'unun théologien catholique égaré dans la presse, Jean-Marie Allafort, qui vit à Jérusalem depuis près de vingt ans. Ils se proposent de rendre compte de l'actualité des trois religions monothéistes qui cohabitent dans la région avec quelques tensions perceptibles, notamment dans la ville trois fois sainte où demeurent les fondateurs de ce site. Qu'il vive longtemps, au moins jusqu'au jour du jugement dernier, où on verra bien alors qui avait raison.

[www.jerusalem-religions.net]
Merci , Rogemi , pour cet excellent article .

A propos de Pie XII , je trouve très injuste la campagne de dénigrement qui dure depuis quarante ans .
Primo , il a condamné fermement le nazisme dans une encyclique .
Secondo , les catholiques français et italiens ont sauvé beaucoup de juifs pendant la guerre .
Tertio , ni Churchill , ni Roosevelt , ni De Gaulle n' ont évoqué le sort des juifs pendant la seconde guerre mondiale .
Les alliés auraient pu faire cesser , en partie , l' extermination des juifs : il aurait suffi de bombarder les voies ferrées ; pourquoi ne l' ont- ils pas fait ???
Mystère ...Peut- être , ont-ils laissé faire pour discréditer ad vitam aeternam , l 'allemagne nazie ...
Autre point qui n' est jamais évoqué actuellement , les juifs allemands qui ont voulu fuir leur pays de 1933 à 1939 , ont eu le plus grand mal à trouver un pays qui veuille bien les accueillir .

A ce propos là , je vous conseille un très beau livre , "Une enfance africaine " de Stéfanie Zweig .
Cher Monsieur Geronimo, vos affirmations me paraissent très contestables :

1. Pie XII n'a pas condamné le nazisme dans une encyclique : vous devez confondre avec celle de son prédecesseur Pie XI, Mit brennender Sorge.

2. S'il est vrai que beaucoup de catholiques ont sauvé des Juifs, cela n'est pas toujours, c'est le moins que l'on puisse dire, à porter au crédit de Pie XII.

3. Les Alliés ont publié le 17 décembre 1942 un communiqué rendant publique et condamnant l'extermination des Juifs et annonçant que les responsables seraient châtiés. Radio Moscou a longuement donné la parole au comité formé par Ehrenbourg qui a donné toutes les informations. La radio de la France Libre a fait de même.

4. Le bombardement des voies ferrées ne sert à rien, elles sont réparées en 24 heures. En revanche, les Alliés auraient pu bombarder les crématoires d'Auschwitz. Mais le fait qu'ils ne l'aient pas fait n'apporte rien à la question Pie XII.

Sur le cinquième et dernier point, vous avez entièrement raison.

Je ne cherche pas à accabler Pie XII mais son silence a en effet pesé son poids.
Utilisateur anonyme
12 mai 2009, 19:50   Re : Le dégoût et le mépris
Citation
Autre point qui n' est jamais évoqué actuellement , les juifs allemands qui ont voulu fuir leur pays de 1933 à 1939 , ont eu le plus grand mal à trouver un pays qui veuille bien les accueillir .

J'ai ouï dire qu'Hitler avait proposé aux anglais le choix d'accueillir les juifs allemands plutôt que de les persécuter et que Churchill avait refusé. Quelqu'un peut-il confirmer ou infirmer ce fait dont je ne retrouve pas la référence ?
Citation
Je ne cherche pas à accabler Pie XII mais son silence a en effet pesé son poids.

Votre incise, cher Marcel, mérite une réponse circonstanciée mais il est quand même étonnant que 64 ans après la fin de la guerre on ne retrouve sur le tribunal de l'histoire et sur le banc des accusés une seule église, l'Eglise catholique et son représentant suprême PIE XII. .

Qu'en est-il des Eglises protestantes, orthodoxes et autorités spirituelles d'autres religions ?

Je crois que le procès fait à Pie XII est non seulement mensonger mais est surtout une manipulation d'agit-prop orchestrée depuis 1945 par les progressistes de toutes les teintes allant du rose au rouge.
Complotiste aussi, Rogemi ?
Mais non, chére Ostinato, il n'y a plus de complot aujourd'hui les choses roulent toutes seules comme sur des roulettes.

Par contre je ne puis croire que vous soyez naive au point de supposer que ces campagnes de presse ne sont que des générations spontanées.

Si vous avez un peu de temps vous devriez lire ou relire les livres de Vladimir Volkoff Le montage ou Le retournement ou Petite histoire de la désinformation.

Edifiant ...
13 mai 2009, 09:45   Complot
Bien cher Rogemi,

Je ne crois en rien à une espèce de complot ou de montage : la haine pour l'Eglise catholique, qui n'a souvent d'égale que la haine pour tout ce que représentent nos civilisations, me semble être un moteur suffisant.
Que pensez-vous, cher Rogemi, de la campagne de haine lancée en Israël contre Benoit XVI ? Que penser de l'obscénité qui consiste une énième fois à instrumentaliser la mémoire du « grand massacre » (Vidal Naquet) afin de disqualifier la politique du Vatican favorable à la création d'un Etat palestinien ?
Ce n'est pas la position d'Israël que vous décrivez, cher Petit-détour mais celle d'un certain nombre de rabbins. Il y a un article aujourd'hui dans le Monde où il est clair (pour moi) que ces rabbins manipulent l'Histoire à des fins pas très honnêtes.
13 mai 2009, 10:23   Re : Complot
Citation
la haine pour tout ce que représentent nos civilisations, me semble être un moteur suffisant.

Il ne faut pas tout mélanger, cher Jean-Marc, car vous savez bien que dans les années trente et plus tard l'Eglise a toujours condamnée de la maniére la plus ferme l'idéologie communiste et que Moscou et la mouvance communiste ne la portaient pas dans leur coeur .

Je suppose que vous pensez que la tentative d'assassinat de Jean-Paul II par Mehmet Ali Agca était un acte spontané ?
13 mai 2009, 10:31   Re : Complot
Citation
Que pensez-vous, cher Rogemi, de la campagne de haine lancée en Israël contre Benoit XVI ?

Je suis épouvanté par l'aveuglement de certains israéliens et juifs de la diaspora, qui perdent quand le Vatican est en cause, toute mesure et toute raison.

Ici en Allemagne le Conseil Représentatif des Juifs est ce qu'il y a de pire dans la bétise crasse et l'exploitation sans retenue du grand massacre.

C'est pourquoi l'article de Murawiec est à mes yeux étonnant ...
J'ai suivi sur une chaîne historique câblée (c'était, je crois, "Toute l'histoire") un documentaire intéressant sur Pie XII, et sur ses actions concrètes de sauvetage de personnes en danger. Je me disais en suivant cette émission, que le reproche qui lui est fait d'avoir gardé le silence, était bien un reproche de journaliste, pour qui la parole, la déclaration, la prise de position verbale, sont tout, et rien les actes que n'accompagneraient pas les médias et leurs campagnes publicitaires. Peut-être que s'il avait parlé ("dénoncé") et condamné hautement le nazisme, il aurait subi des représailles telles que tout sauvetage concret aurait été impossible. Le haut rang des ecclésiastiques ne les protégeait pas des nazis : l'évêque orthodoxe de Prague, qui donna asile aux assassins de Heydrich, fut exécuté avec son clergé, si ma mémoire est bonne. J'ai entendu dire que Pie XII se préoccupa d'abord des catholiques d'origine juive menacés par les persécutions raciales. Si c'est vrai (il circule tant de calomnies sur Pie XII), je déplorerai ce choix, qui est peut-être compréhensible d'un point de vue catholique. Qui mesurait, dans les années quarante, l'ampleur et la spécificité de l'entreprise nazie? Pie XII (qui participa à la rédaction de l'encyclique Mit brennender Sorge) a pu se taire pour se ménager une marge de manoeuvre. Je me suis souvenu de ce gauchiste anglais qui avait proclamé hautement devant les caméras qu'il se constituait "bouclier humain" à Bagdad, et qui avait quitté discrètement l'Irak quelques jours après son arrivée triomphale. Cet homme, à l'inverse de ce pape, est une pure créature de la médiasphère, médiasphère qui s'acharne sur la mémoire de Pie XII comme elle s'acharne sur Benoît XVI. Pour moi, c'est une raison suffisante de les défendre.
Citation
médiasphère qui s'acharne sur la mémoire de Pie XII comme elle s'acharne sur Benoît XVI. Pour moi, c'est une raison suffisante de les défendre.

Bravo !

Je vais, dès que j'aurais un peu de temps, traiter le dossier de PIE XII et les juifs de maniére plus circonstanciée.
Je me joins à Rogemi pour applaudir Henri Bès.
Disons que le cas de Pie XII est complexe. Il ne faut pas cependant sous-estimer, dans le contexte de la Shoah, l'importance des déclarations publiques. Le massacre se déroulait dans le secret et soulever l'éteignoir, faire passer l'information, crier la vérité à la face du monde constituait un enjeu d'une importance vitale.
Pie XII ne s'est d'ailleurs pas complètement tu puisque dans son message de Noël 1942, il a évoqué « les centaines de milliers de personnes, qui sans aucune faute de leur part, parfois seulement en raison de leur nationalité ou de leur lignage, sont destinées à la mort ou à un dépérissement progressif. » C'est de la litote, mais c'est mieux que rien. Il ne lui est d'ailleurs rien arrivé à cause de cela, et quand bien même... Une chose en tout cas est certaine : le Vatican savait parfaitement bien ce qui se passait, on en a de multiples preuves. Or en septembre 1942, Myron Taylor, représentant des États-Unis à Rome, et ses homologues anglais, brésilien, uruguayen, belge et polonais préviennent que le « prestige moral » du Vatican est sévèrement compromis par sa passivité face aux atrocités, à quoi le cardinal Maglione répond que les rumeurs ne sont pas vérifiées.
Citation
Le massacre se déroulait dans le secret et soulever l'éteignoir, faire passer l'information, crier la vérité à la face du monde constituait un enjeu d'une importance vitale.

Cher Marcel, il y a beaucoup de gens qui prétendent le contraire et donnent même des exemples précis par exemple le fait que l'archevêque de Prague s'étant prononcé dans une déclaration publique contre la déportation des juifs celle-ci avait eu des conséquences dramatiques pour un grand nombre de juifs et des membres du clergé catholique.

Le problème pour moi réside dans le fait que seul le soi-disant silence de Pie XII soit condamné alors que le silence du reste du monde ne soit même pas pris en compte.
Je crois savoir aussi que la condamnation du nazisme par l'Eglise protestante, dans je ne sais plus quel pays, a valu déportation immédiate de miliers de protestants du pays en question.
Le fait est que les Alliés se sont peu souciés du sort de Juifs et que la réponse aux demandes d'actions spécifiques était presque toujours en substance que la victoire militaire était le seul moyen de sauver les Juifs qui pouvaient encore l'être. Et vous avez raison de dire qu'il n'y a pas de raisons d'en vouloir davantage à Pie XII qu'à Roosevelt. Sauf qu'à tort ou à raison on en attend davantage dans ce registre du pape que du président des États-Unis.

En revanche, ces histoires de "conséquences dramatiques" pour les juifs tchèques, c'est du pipeau.
On attend du pape qu'il soit Jésus-Christ!....
Qu'il soit Juif en somme!
13 mai 2009, 19:08   Synagogue de Rome
Bien cher Rogemi,

Visitant la synagogue de Rome, j'avais fort bien noté les propos fort élogieux du guide quant à Pie XII.

Pour ce qui est du communisme, vous avez raison, et pour Ali Agça, je pense comme vous.

Je parlais des attaques actuelles, post-communistes.
Marcel Meyer écrivait:
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> Disons que le cas de Pie XII est complexe. Il ne
> faut pas cependant sous-estimer, dans le contexte
> de la Shoah, l'importance des déclarations
> publiques. Le massacre se déroulait dans le secret
> et soulever l'éteignoir, faire passer
> l'information, crier la vérité à la face du monde
> constituait un enjeu d'une importance vitale.
> Pie XII ne s'est d'ailleurs pas complètement tu
> puisque dans son message de Noël 1942, il a évoqué
> « les centaines de milliers de personnes, qui sans
> aucune faute de leur part, parfois seulement en
> raison de leur nationalité ou de leur lignage,
> sont destinées à la mort ou à un dépérissement
> progressif. » C'est de la litote, mais c'est mieux
> que rien. Il ne lui est d'ailleurs rien arrivé à
> cause de cela, et quand bien même... Une chose en
> tout cas est certaine : le Vatican savait
> parfaitement bien ce qui se passait, on en a de
> multiples preuves. Or en septembre 1942, Myron
> Taylor, représentant des États-Unis à Rome, et ses
> homologues anglais, brésilien, uruguayen, belge et
> polonais préviennent que le « prestige moral » du
> Vatican est sévèrement compromis par sa passivité
> face aux atrocités, à quoi le cardinal Maglione
> répond que les rumeurs ne sont pas vérifiées.

-------------------------------------------------

Je n'aurais pu l'exprimer autrement.
Il faut être prudent, et il est effectivement très difficile de démêler la vérité des rumeurs dans cette affaire.
A tout le moins, s'il est vrai qu le Vatican savait ce qui se passait, c'est à dire s'il avait pu mesurer véritablement l'ampleur du désastre, de l'entreprise systématique et industrielle de mort qui était mise en œuvre par les nazis, alors oui, l'on peut considérer qu'il aurait été du devoir de la plus haute autorité morale de la Chrétienté de faire entendre une voix claire, distincte, sans détours ni précautions oratoires, dénonçant et explicitant ce qui se passait, quelles qu'en fussent les conséquences.
C'est ainsi.
Le phénomène de la Shoah n'est pas confessionel, et ne concerne certainement pas ses seules victimes : il dépasse les particularités ethniques ou religieuses pour toucher à l'humain dans ce qu'il a de plus universel : la mort, les conditions, la planification, à une échelle jamais atteinte probablement auparavant, de la mise à mort des hommes.
C'était suffisamment énorme pour qu'un pape ôte ses gants, délaisse l'onction, et les considérations de petite politique.
Mais qui sommes-nous pour donner 3 générations après les faits des lecons à rebours ?

Sommes-nous habilités à juger le comportement d'un Pape ou d'un Episcopat parce que nous serions meilleurs qu'eux ?

Qu'avons-nous fait, depuis 1945, pour sauver les Cambodgiens martyrisés par Pol Pot ou les Tutsis ou les chinois accablés par la revolution culturelle. Nous avons livré sans remord des milllions de sud-vietnamiens aux mains de leurs assassins communistes. Rappellons-nous les boat people, etc...

Mais comme toujours l'attitude inadmissible de la plupart des pays d'Europe qui se jetérent avec ardeur dans les bras d'Hitler et qui presque tous souscrirent à une politique anti-juive n'interessent personne.

Et je ne parle même pas de la quasi impossibilité des citoyens juifs à trouver refuge sur d'autres continents comme l'Amérique du sud ou l'Asie ou l'Afrique.

Seule l'Eglise catholique et son pape sont placés sur le banc du tribunal de l'histoire.

J'avoue que cette partialité est proprement révoltante !
Allons, cher Rogemi, personne ici ne s'acharne contre PieXII et encore moins de façon exclusive contre lui. Je n'ai fait que relever des erreurs factuelles dans le message de Geronimo.
Utilisateur anonyme
14 mai 2009, 11:06   Re : Le dégoût et le mépris
Citation
Et je ne parle même pas de la quasi impossibilité des citoyens juifs à trouver refuge sur d'autres continents comme l'Amérique du sud ou l'Asie ou l'Afrique.

L'Amérique du Nord est également concernée. En 1939, le gouvernement américain refusa l'entrée à des réfugiés juifs arrivant par un paquebot allemand, le Saint Louis.

Je partage le sentiment d'indignation face au jugement moral anachronique et péremptoire qu'il est de bon ton de répéter sur Pie XII, surtout quand on n'est pas soi-même catholique.
Que le Vatican ouvre ses archives et on y verra plus clair sur cette période (avec le travail des historiens).
Citation
Que le Vatican ouvre ses archives et on y verra plus clair sur cette période (avec le travail des historiens).

Mais cela a déjà été fait mais il faut que je vérifie ...
Je ne crois pas. Une petite partie seulement. Mais il faudra que je vérifie !
14 mai 2009, 13:12   Re :Archives
Voici ce que j'ai trouvé sur le site de Golias
[www.golias.fr]

En octobre 1999, suite aux critiques négatives des parties du texte consacrées à Pie XII, le Vatican, en accord avec l’American Jewish Committee, a pris la décision de mettre en place une commission internationale d’historiens juifs et chrétiens, dont la mission serait de soumettre les onze volumes des Actes et documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde Guerre mondiale à une étude critique. Un an plus tard, en octobre 2000. les six historiens ont produit le document : Le Vatican et l’Holocauste : un rapport préliminaire. Au terme d’un examen méthodique et scrupuleux, ils ont circonscrit des zones de recherche laissées obscures, ainsi que des contradictions dans les archives, et ont adressé quarante-sept questions au Saint-Siège. Bernard Suchecky, chercheur à l’Université de Bruxelles et membre de la commission mixte, a relevé que la démarche proposée par le Vatican était « radicalement inverse de celle que pratique tout historien. Celui-ci va d’abord aux archives et publie tout ce qui ne l’a pas été. A nous, il nous a été demandé au contraire de nous en tenir aux seules sources déjà publiées ». Les six chercheurs ont joué le jeu, pour conclure : « Un examen rigoureux des onze volumes ne permet pas de répondre aux questions les plus significatives sur le rôle du Vatican durant l’Holocauste. Aucun historien sérieux ne pourrait accepter que les volumes publiés constituent la fin de l’histoire. » À présent, au terme de cette investigation, les lacunes documentaires des archives proposées par le Vatican sont établies, et la demande d’accès aux sources non-publiées se trouve justifiée. Refuser d’accéder à cette requête ne contribuera pas, on s’en doute, à calmer la polémique.
Ah non, chère Ostinato, on ne peut strictement rien croire de ce que publie la revue Golias qui est un repaire d'Amis du Désastre et surtout de gauchistes, ennemis jurés de Pie XII et et de l'Eglise d'avant Vatican II et aujourd'hui ceux qui tirent constamment à boulets rouges sur Benoît XVI.

Le rédacteur en chef de cette revue est bien sûr l'invité préféré des médias quand il s'agit de parler des problémes de l'Eglise catholique.

Si l'Eglise n'était pas une auberge espagnole cela fait longtemps que la rédaction de Golias aurait dû être expulsée de l'Eglise catholique.
Je pense que Golias peut quand même donner des informations vraies.
[www.seletlumieretv.org]

Confirme et justifie...

Un silence papal -La polémique sur Pie XII et les Juifs ne fera que s’exacerber tant que le Vatican refusera d’ouvrir ses archives est un entretien avec l’historien Saul Friedländer qui dénonce le silence supposé de Pie II pendant l’Holocauste.

La fameuse question des archives secrètes du pontificat du pape Pie XII n’a rien de bien mystérieux. Le Vatican a bien dit qu’il ouvrirait ses archives aux chercheurs dans 6 à 7 ans, une fois le travail de catalogue et de mise en ordre terminé. Il n’y pas d’archives secrètes avant 1939, date de fin du pontificat de Pie XI (accessible depuis 2006). Ce travail d’archivage se fait pontificat après pontificat et tout porte à croire qu’il n’y aura pas béatification avant l’ouverture de ces archives pour le pontificat de Pie XII.
Citation
Je pense que Golias peut quand même donner des informations vraies.

Peu probable la haine pure anime la rédaction de Golias.

Quant à Friedländer il faut prendre tout ce qu'il dit sur Pie XII avec des pincettes.

Avant d'être un historien c'est un idéologue et cela est d'autant plus scandaleux qu'il a été lui-même sauvé en trouvant refuge pendant la guerre dans un couvent catholique.
Mais Rogemi le 2ème paragraphe explique la non publication par le Vatican. Le site "sel et lumière" ne me paraît pas dissident. Il énonce le fait que les archives de Pie XII ne sont pas publiées et en donne l' explication qui lui semble correcte. Ceci n'a rien à voir avec Friedlander. J'avais copié ce passage pour situer la réponse faite par seletlumière.
Chére ostinato,

Je mets en ligne ci-après l'extrait d'un article paru dans une revue traditionnaliste "Le Sel de la Terre", parfaitement dissidente car vous vous fourvoyez. En effet aujourd'hui ce sont les revues comme Golias qui sont en odeur de sainteté auprès de l'Episcopat francais et pas les "tradis".

"Lorsque ce Mgr Pacelli est élu pape en mars 1939, alors que, même des pays non représentés au Vatican envoient des diplomates, l'Allemagne nazie refuse d'être représentée à son couronnement.

Sa première encyclique (Summi Pontificatus), la même année, alors que la guerre vient d'éclater, renouvelle les condamnations portées contre le totalitarisme, le racisme, le paganisme « corrompu et corrupteur ». Elle est interdite en Allemagne. Tel est le pape qu'on osera pourtant présenter comme sensible aux idées nazies !

Quatre jésuites (allemand, étasunien, français, italien) ont dépouillé les archives du Saint-Siège pendant la guerre, à la demande de Paul VI : dix-sept années de travail (1965-1982), douze gros volumes édités par la Secrétairerie d'État qui prouvent l’action quotidienne du souverain pontife en faveur de la paix, dans l'hostilité générale [..] Quand on voit, dans la synthèse réalisée par l'un des quatre jésuites, le père Blet, l'arrogance de l'Angleterre vis-à-vis de Pie XII (c'est déjà elle qui avait tenu le Vatican à l'écart de la Conférence de la paix en 1919), on devine le poids qu'eurent les appels du vicaire du Christ sur des Hitler ou des Staline ! On croit entendre le ricanement sardonique du monstre du Kremlin : « Le Pape ?... Combien de divisions ? »

L'ignoble traitement infligé à la Pologne par les deux complices aurait ouvert les yeux de Pie XII s'il en avait eu besoin. Mgr Szeptyckyj, Métropolite de Lvov, va subir les deux occupations. En 1939, celle des Soviétiques, dont il écrit : « Ce sont des bêtes féroces animées d'esprit diabolique... On ne peut expliquer ce régime que par une possession diabolique en masse » ; puis, en 1941, celle des nazis : « Le régime nazi est, à un degré peut-être plus élevé [..] mauvais, presque diabolique » Il suggère au pape de demander prières et exorcismes aux ordres contemplatifs. Le cardinal Tardini résume cela par une formule : « Un diable chasse l'autre ». Ce responsable de la diplomatie vaticane voit clair : « Communisme et nazisme sont également faux et pernicieux, tous les deux matérialistes, tous les deux antireligieux, tous les deux destructeurs des droits élémentaires de la personne humaine, tous les deux adversaires implacables du Saint-Siège »

Or, devant le martyre de la Pologne catholique, Pie XII se tait. De nombreux prélats s'indignent ; ainsi, Mgr Radonski, évêque de Wloctaweck (en exil à Londres) : « Voici, disent les Polonais, que les églises sont profanées ou fermées, la religion est désolée, le culte cesse, les évêques sont chassés, des centaines de prêtres sont tués ou emprisonnés, les vierges saintes sont livrées aux plaisirs de brigands dépravés, presque chaque jour des otages innocents sont mis à mort. [..] Le peuple, privé de tout, meurt de faim, et le pape se tait comme s'il ne se souciait pas de ses brebis » Le Secrétaire d'État lui répond que c'est à la demande des évêques polonais eux-mêmes que le pape se tait « dans la crainte que les brebis qui leur sont confiées ne soient victimes de nouvelles persécutions encore plus dures». Le cardinal Tardini explique de son côté : « Dans les circonstances actuelles, une condamnation publique par le Saint-Siège serait largement exploitée à des fins politiques, [..] exaspérerait la persécution contre le catholicisme, [..] empêcherait que le Saint-Siège [..] exerçât son œuvre de charité que, pour le moment encore, sous une forme réduite, il peut accomplir »

Donc un travail intensif a déjà été effectué sur une partie des archives mais par des ecclésiastiques. Mais comme on dit sur CNN ils ne sont pas indépendants ...

Remarque finale à propos du site "sel et lumière": vous avez parfaitement raison, les propos tenus sont trés corrects.
Ceci peut s'interpréter aussi comme le refus de courir des risques pour les Juifs : "une condamnation publique exaspèrerait la persécution contre le catholicisme" . Donc le souci de ne pas être persécuté domine par rapport à l'utilité pour les Juifs d' une condamnation, eût-elle entraîné des représailles.
14 mai 2009, 18:49   Golias
Bien chère Ostinato,

Appartenant à la catégorie des catholiques conservateurs mais non intégristes et étant abonné à de très nombreuses revues, je pense être assez à même d'avoir une opinion sur les différents aspects du spectre de l'église.

Je distingue assez bien deux franges qui, pour moi, ont perdu tout sens des réalités : la frange hyper-intégriste, qui ne s'est jamais remise de la Révolution, et les amis de Golias, qui passent leur temps, tout leur temps, à cracher sur l'Eglise actuelle.

Au milieu (et je sens qu'on va encore me reprocher mon goût pour les compromis), vous avez diverses sensibilités :

- une droite intégriste ralliée au pape (style Fraternité Saint-Pierre),

- une droite moins intégriste (Légionnaires du Christ, Scouts d'Europe), active en paroisses,

- un très fort courant conservateur traditionnel, qui aime bien la messe en latin de temps en temps mais ne souhaite en rien s'engager dans des querelles byzantines,

- un assez fort courant lui aussi traditionnel dit "catho de gauche", qui a le mérite d'être cohérent dans son approche (c'est lui qui est souvent critiqué sur ce forum).


Pour moi, Golias a sombré dans la "détestation" de ce qu'il a aimé, et voit dans toute action de l'Eglise la patte du démon.
Citation
Donc le souci de ne pas être persécuté domine par rapport à l'utilité pour les Juifs d' une condamnation, eût-elle entraîné des représaille

C'est dur d'abandonner des positions que l'on a soutenu pendant tant d'années chère Ostinato.

Votre prévention contre l'Eglise est presque ontologique et vous n'arrivez pas à y renoncer.

Mais vous avez déjà fait beaucoup de chemin de la gauche vers le centre-droit alors faites encore un petit pas et abandonnez une fois pour toutes vos préjugés contre le christianisme qui est, je vous le rappelle, le creuset de l'Europe.
Citation
Pour moi, Golias a sombré dans la "détestation" de ce qu'il a aimé, et voit dans toute action de l'Eglise la patte du démon.

Cher Jmarc,

D'aucuns diront que le démon préside aux activités de Golias.
Bien cher Rogemi,

On aura tort de penser cela : le démon, en effet, est intelligent...
Une idée que je vous soumets comme ça, et qui m'a traversé l'esprit en lisant le post de Rogemi. Et si, par hasard, on reprochait finalement à ce pape d'avoir compris, comme le clergé martyr des pays occupés, l'égalité dans le mal et la perversion des deux totalitarismes complices puis rivaux? Après tout, après 1945 et la victoire de l'un sur l'autre, toute l'historiographie européenne ou presque a été écrite du point de vue stalinien, et Jean Sévillia, par exemple, nous rappelle ce que notre état culturel et idéologique actuel doit à cette stalinisation initiale de la culture européenne. En parlant de silence, je me souviens avoir appris avec étonnement que Primo Levi, se présentant en 1947 à l'éditeur communiste Einaudi avec son livre de souvenirs de déportation, Si c'est un homme, fut éconduit, car la "ligne générale" était d'effacer les aspects raciaux du nazisme et de n'exalter que les martyrs politiques. Pour en revenir à l'église catholique, elle témoigne de cette expérience historique-là, et sa seule mémoire vivante suffit peut-être à remettre en cause l'amnésie de l'horreur communiste et l'hypermnésie de l'horreur nazie (j'emprunte ces termes au Malheur du siècle, d'Alain Besançon). On reprocherait donc moins à Pie XII de s'être tu devant la Shoah, que d'avoir compris en globalité à quel point cette guerre, dans sa dimension génocidaire russo-allemande, était une espèce de lutte entre deux géants également mauvais, Gog et Magog...
Le Grand rabbin Gilles Bernheim nous répond sur la question de Pie XII, et sur la visite du pape Benoît XVI....

Très intéressant.

[videos.lefigaro.fr]
Rogemi écrivait:
-------------------------------------------------------
> Mais qui sommes-nous pour donner 3 générations
> après les faits des lecons à rebours ?
>
> Sommes-nous habilités à juger le comportement d'un
> Pape ou d'un Episcopat parce que nous serions
> meilleurs qu'eux ?
>
> Qu'avons-nous fait, depuis 1945, pour sauver les
> Cambodgiens martyrisés par Pol Pot ou les Tutsis
> ou les chinois accablés par la revolution
> culturelle. Nous avons livré sans remord des
> milllions de sud-vietnamiens aux mains de leurs
> assassins communistes. Rappellons-nous les boat
> people, etc...
>
> Mais comme toujours l'attitude inadmissible de la
> plupart des pays d'Europe qui se jetérent avec
> ardeur dans les bras d'Hitler et qui presque tous
> souscrirent à une politique anti-juive
> n'interessent personne.
>
> Et je ne parle même pas de la quasi impossibilité
> des citoyens juifs à trouver refuge sur d'autres
> continents comme l'Amérique du sud ou l'Asie ou
> l'Afrique.
>
> Seule l'Eglise catholique et son pape sont placés
> sur le banc du tribunal de l'histoire.
>
> J'avoue que cette partialité est proprement
> révoltante !

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Cher Rogemi,

Je considère pour ma part, par principe et d'une façon générale, qu'il est hors de question que l'on s'abstienne de juger.
Je pourrais vous retourner la question : qui sont-ils, le Pape ou l'Episcopat, pour que l'on s'en abstienne, s'il est avéré que leur comportement, dans les circonstances qui nous intéressent, ne fut pas tel qu'on eût pu le souhaiter ?

Le fait qu'on ne puisse être certain que nous aurions été "meilleurs", ou que les autres n'ont guère fait mieux, ne constitue en rien une décharge, en fait : car il ne s'agit même pas de jugement, finalement, encore moins d'une "condamnation" de l'Eglise dans son ensemble, ce qui serait stupide.
Simplement, de l'expression d'une déception : qu'un Pape, qui n'est tout de même pas n'importe quelle autre figure politique, n'ait pas été à la mesure des événement extraordinaires auquels il a été confronté, et n'ait su réagir qu'en fonctionnaire effacé et trop timoré, s'il en a réellement eu connaissance.
Voilà tout.
Et vous aurez raison de me dire que ce ne sont que des hommes, mais oui...
Marcel Meyer a écrit

Cher Monsieur Geronimo, vos affirmations me paraissent très contestables :

1. Pie XII n'a pas condamné le nazisme dans une encyclique : vous devez confondre avec celle de son prédecesseur Pie XI, Mit brennender Sorge.

2. S'il est vrai que beaucoup de catholiques ont sauvé des Juifs, cela n'est pas toujours, c'est le moins que l'on puisse dire, à porter au crédit de Pie XII.



Pour le premier point , vous avez raison ; l' encyclique condamnant le nazisme a été publiée par son prédecesseur , mais le futur Pie XII a été le rédacteur ; ce qui me paraît important .

Pour les autres points , ce sont vos affirmations qui me semblent très contestables.
L' action de Pie XII pour sauver les juifs italiens , a été fondamentale.

L'ex-grand rabbin de Rome parle...
(Eugenio Zolli, Avant l'aube, Editions François-Xavier de guibert, 2002)


"Le Saint-Père envoya une lettre remise en mains propres aux évêques, leur ordonnant de lever la clôture dans les couvents et monastères, pour que ces lieux deviennent un refuge pour les Juifs.


"Je connais un couvent où les religieuses dormaient dans la cave, afin de céder leurs lits aux réfugiés juifs. Admirable exemple de charité qui a su adoucir le destin tragique de tant de gens persécutés".


A l'heure où l'immonde propagande déverse à flot cinématographique, mensonges et avanies contre Pie XII, un homme se dresse pour témoigner. Cet homme parle en parfaite connaissance des lieux, des personnes et des circonstances de ce qu'il relate: il était là, à Rome, en tant que Grand Rabbin de la Ville Eternelle, lors des persécutions de 1943.


"Son témoignage est bouleversant par le portrait sobre et lumineux qu'il trace d'un pasteur épris de charité, de prière et d'humilité. Il l'est également par l'inventaire éclatant qu'il établit des démarches entreprises par le Saint-Père pour sauver les fils de la première Alliance. Il l'est enfin par le récit de sa propre conversion catholique, à l'aune d'une étude jamais interrompue des Saintes Ecritures, et d'un attrait tout évangélique pour la figure du Christ crucifié. Ce chemin de Damas aboutit au baptême, au choix délibéré du prénom d'Eugenio par gratitude naturelle et surnaturelle vis-à-vis du pasteur angélique" (Benoît Mancheron, L'ex-grand rabbin de Rome parle, Fideliter, Juillet-août 2002, n° 148, p. 71.)


Marcel Meyer a écrit

3. Les Alliés ont publié le 17 décembre 1942 un communiqué rendant publique et condamnant l'extermination des Juifs et annonçant que les responsables seraient châtiés. Radio Moscou a longuement donné la parole au comité formé par Ehrenbourg qui a donné toutes les informations. La radio de la France Libre a fait de même.

4. Le bombardement des voies ferrées ne sert à rien, elles sont réparées en 24 heures. En revanche, les Alliés auraient pu bombarder les crématoires d'Auschwitz. Mais le fait qu'ils ne l'aient pas fait n'apporte rien à la question Pie XII.




Pour le troisième point , les alliés n' ont pas donné un grand retentissement à leur dénonciation de l' extermination des juifs : car l' immense majorité des français , ignorait les faits à la fin de la guerre .
Quant au quatrième point , je suis vraiment étonné que vous osiez dire qu' il n' aurait servi à rien de bombarder les voies ferrées .( 1)
Ils auraient pu bombarder et détruire les noeuds ferroviéres et les voies ferrées , ainsi que les camps de concentration .
Mais , ils n' ont même pas essayé ... Et bizarrement , personne ne leur reproche !

Ce qui me gêne profondément dans tout ceci , c' est l ' injustice et l' incohérence .
D' un côté , on traîne dans la boue l' église catholique et son chef spirituel , alors qu' ils ont sauvé beaucoup de juifs (2) , et de l' autre côté on n ' évoque jamais le fait que les alliés auraient pu empêcher , au moins partiellement l' extermination des juifs .


1.L' historien Pinhas Lapid a écrit à ce sujet :
" Je ne comprends pas qu’on s’en prenne à Pie XII. […] Toute notre presse [c’est-à-dire israélienne] a salué sa mémoire et il y a même eu deux propositions pour planter une forêt qui porterait son nom ! Pie XII ne disposait ni de divisions blindées, ni d’aviation, alors que Staline, Roosevelt et Churchill, qui en avaient, n’ont jamais voulu s’en servir pour désorganiser le réseau ferroviaire qui menait aux camps de la mort ".



2.Combien Pie XII a-t-il sauvé de juifs ? L’historien Pinhas Lapid, qui se définit comme « juif, croyant et israélien », a tenté d’estimer leur nombre. Pour lui, Pie XII a sauvé directement 40 000 juifs environ, et indirectement entre 150 000 et 850 000 .
J'ai retrouvé. Cela a été difficile parce que bizarrement le moteur de recherches ne connaît pas Pie XII...

Je n'ai pas souvenir de votre message. Il m'a probablement échappé bien que je m'efforce de lire tout ce qui est mis en ligne sur ce forum.

Sur le fond, il ne me semble pas y avoir de réelle incompatibilité entre nos positions sur ces questions. Le point 1 est éclairci, sur le point 2 vous mettez en avant, à juste titre, l'action de Pie XII en faveur des juifs italiens, je disais que l'action des catholiques a souvent été indépendante du pape et qu'on ne peut pas la porter systématiquement à son crédit : c'est notamment le cas en Pologne, en France et en Belgique ; mais de toute façon personne ne conteste le fait que Pie XII a sauvé des juifs, le débat, qui ne peut évidemment pas être tranché, porte sur la question de savoir s'il aurait dû condamner l'extermination en public de façon plus ferme, plus précise et avec davantage de pugnacité. Sur le point 3 il n'y a pas d'opposition : je rappelle que les Alliés ont publié les faits (outre la déclaration officielle que j'ai mentionnée, les radios et journaux anglais, américains surtout, radio Moscou et la radio de la France libre ont diffusé des informations souvent assez précises), vous rétorquez que les Alliés n'ont pas donné un grand retentissement à leur dénonciation et vous avez raison.

En revanche, sur la question de l'efficacité du bombardement des voies ferrées, je persiste et je vous assure que ce n'est pas par fantaisie personnelle. Bombarder les voies est inefficace, d'abord parce que la précision des bombardements n'était pas à l'échelle des voies souvent uniques qui conduisaient aux camps et surtout parce qu'elles étaient constamment et très vite réparées lorsque les résistances locales les faisaient sauter. Bombarder les gares de triage est plus efficace mais elles l'étaient presque toutes systématiquement. Le plus efficace, dans la bataille du rail, c'était l'attaque et la destructions de convois et notamment de locomotives par des chasseurs-bombardiers mais c'était évidemment exclu ici. Ce que réclamaient les organisations juives les mieux informées, c'est le bombardement des "crématoires" (ensemble chambre à gaz et fours) et les Alliés sont incontestablement coupables de ne pas avoir donné suite, malgré une note de Churchill au Bomber Command, sans doute par indifférence.

Reste une question d'appréciation. Je ne fais pas partie de ceux qui accablent systématiquement Pie XII, il a fait beaucoup en matière de sauvetage ; ni les Alliés, ils ont gagné la guerre. Le fait est que le sort des juifs était connu des dirigeants politiques et spirituels et que ce sort ne constituait pas pour eux une priorité. Et reste bien sûr aussi le refus, avant guerre et pendant la guerre, d'accueillir les juifs en nombres significatifs dans les différents pays qui auraient pu servir d'asile.
Utilisateur anonyme
07 avril 2010, 14:07   Re : Le dégoût et le mépris
Mais comme toujours l'attitude inadmissible de la plupart des pays d'Europe qui se jetérent avec ardeur dans les bras d'Hitler et qui presque tous souscrirent à une politique anti-juive n'interessent personne.

Et qu'auriez-vous fait vous, personnellement, mon cher Rogemi ? Etes-vous si certain que vous eussiez désiré que la France affrontât l'hydre nazie ?
Utilisateur anonyme
07 avril 2010, 14:35   Re : Le dégoût et le mépris
Pas besoin de s'agiter (hein Rogemi ?) : [www.lemonde.fr]
Citation
Et qu'auriez-vous fait vous, personnellement, mon cher Rogemi ? Etes-vous si certain que vous auriez désiré que la France affrontât l'hydre nazie ?

Vous me faites bailler avec ces histoires mais je vais quand même vous répondre.

Je n'ai pas la prétention de jouer au héros après-coup surtout que cela ne coûte rien car je ne sais pas vraiment comment je me serais comporté dans l'adversité.

Peut-être aurai-je rejoint Londres et la France libre ou je serais resté en France et j' aurais fait comme mon grand-pére qui a caché pendant des années des juifs dans sa maison du sud de la France et qui ne s'en ait jamais vanté puisque je l'ai appris 25 ans aprés sa mort.

Il se peut que je me sois jeté dans la collaboration convaincu que le pacifisme était la seule réponse à l'attaque nazie car il vaut mieux être allemand que mort. Qui le sait ?

Je n'en sais rien mais ce que je sais c'est que Pie XII est depuis des décennies mis sur le grill alors que personne n'évoque jamais les gouvernements européens qui n'ont pas cru nécéssaire de s'opposer à la persecution anti-sémite et qui ont laissé des millions de juifs se faire massacrer.
Utilisateur anonyme
07 avril 2010, 15:19   Re : Le dégoût et le mépris
Moi aussi je peux faire ça.

Citation
Rogemi
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Rogemi
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Rogemi
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Rogemi
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Rogemi
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Rogemi
Citation
Et qu'auriez-vous fait vous, personnellement, mon cher Rogemi ? Etes-vous si certain que vous auriez désiré que la France affrontât l'hydre nazie ?

Vous me faites bailler avec ces histoires mais je vais quand même vous répondre.

Je n'ai pas la prétention de jouer au héros après-coup surtout que cela ne coûte rien car je ne sais pas vraiment comment je me serais comporté dans l'adversité.

Peut-être aurai-je rejoint Londres et la France libre ou je serais resté en France et j' aurais fait comme mon grand-pére qui a caché pendant des années des juifs dans sa maison du sud de la France et qui ne s'en ait jamais vanté puisque je l'ai appris 25 ans aprés sa mort.

Il se peut que je me sois jeté dans la collaboration convaincu que le pacifisme était la seule réponse à l'attaque nazie car il vaut mieux être allemand que mort. Qui le sait ?

Je n'en sais rien mais ce que je sais c'est que Pie XII est depuis des décennies mis sur le grill alors que personne n'évoque jamais les gouvernements européens qui n'ont pas cru nécéssaire de s'opposer à la persecution anti-sémite et qui ont laissé des millions de juifs se faire massacrer.
Utilisateur anonyme
07 avril 2010, 15:24   Re : Le dégoût et le mépris
On voit bien que vous, le pape, vous vous en fichez hein agrippa ?...
Utilisateur anonyme
07 avril 2010, 15:48   Re : Le dégoût et le mépris
Au contraire.
07 avril 2010, 16:59   Re : Le dégoût et le mépris
De toutes façons si Pie XII avait parlé c'eût été ou trop , ou pas assez, ou mal, ou au mauvais moment . Qui veut noyer son chien ...
.... prétend qu'il a la rage.
07 avril 2010, 18:12   Re : Le dégoût et le mépris
Je propose de moderniser le proverbe en " Qui veut noyer son souchien : ( sous l'immigration) prétend qu'il a la rage ( du racisme)
07 avril 2010, 19:17   Re : Le dégoût et le mépris
Qui veut noyer son souchien l'accuse d'islamophobie !
Utilisateur anonyme
07 avril 2010, 20:21   Re : Le dégoût et le mépris
" Qui veut noyer son souchien : ( sous l'immigration) prétend qu'il a la rage ( du racisme)


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