"Ayant lu l'article si vivant et si propre à exciter la réflexion que M. Sauvageot a consacré, dans notre numéro d'avril 1952, à l'imitation des cris d'animaux, M. André Delcombre nous a fait part d'une remarque amusante que nous avons transmise à notre collaborateur.
M. Delcombre reprochait en somme très courtoisement à M. Sauvageot de ne jamais avoir mis les pieds dans une basse-cour : il aurait observé que les canards font
coin coin et que les canes font
rap rap. En France, on choisit le cri des mâles quand on veut traduire, par une imitation, le langage de ces oiseaux que les ornithologues appellent "palmipèdes aquatiques".
Ailleurs, où l'on rend ce cri par
rap rap (au Danemark), ou par
gack gack (en Allemagne), ou par
mac mac (en Roumanie), ou par
qua qua (en Italie), etc, ce sont les voix des canes qu'on entend de préférence et qu'on choisit comme représentatives du "langage canard" pris dans son ensemble.
La remarque, à première vue, peut paraître pertinente. L'ornithologie va-t-elle détruire ce que la linguistique a construit ? Tout doux !...
Lisons avec attention la judicieuse réponse qu'apporte à notre correspondant M. Sauvageot. Et prenons une bonne leçon de méthode linguistique."
[Je vous fais grâce de la réponse.]
In revue
Vie et langage n°11 (février 1953)