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Alors, on a bien voté ?

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
07 juin 2009, 12:32   Alors, on a bien voté ?
Alors, on a bien voté ? Une petite phrase toujours amusante à placer un jour d'élections pour voir la réaction...
En entrant et en la disant à la cantonade, dans un magasin de journaux ou un café, comme je l'ai fait dans ces jours-là en Corse, c'est encore plus intéressant. Il s'agit d'avoir l'air d'un touriste, d'arborer un grand sourire innocent, il ne faut pas exagérer, tout de même !
Essayez aussi Ah ! C'est peu ! quand on vous annonce la somme à payer, il y a comme un ange qui passe (mal).

A part ça, on a bien voté ?
07 juin 2009, 13:01   Re : Alors, on a bien voté ?
Mais oui, on a bien voté!
07 juin 2009, 13:52   Illustre inconnu
Pour ma part, j'ai voté pour un illustre inconnu, dont j'ai d'ailleurs oublié le nom.

Je me suis fié à l'apparition de MM. de Villiers et Nihous "en appui" sur le bulletin.
07 juin 2009, 14:04   Re : Illustre inconnu
Par ici, on peut donner son suffrage à Francis Lalanne...
Utilisateur anonyme
07 juin 2009, 14:53   Re : Alors, on a bien voté ?
Au bureau de vote, c'est une voilée qui m'a pris ma carte d'identité. Elle qui me l'a rendue avec un franc sourire, aucune trace d'arrière-pensée. J'ai dit merci (politesse), sans sourire du tout, de façon qu'elle sente bien mon rejet. La Belgique est d'une neutralité parfaitement hypocrite et lâche dans sa gestion du voile. Aucun politique n'a envie de se mouiller, de près ou de loin, dans ce domaine. C'est comme si il n'existait pas, et le MR, seul parti de droite, n'a, tout simplement, pas ce point à son programme. Les partis de gauche bien : c'est pour réclamer la fermeture des centres fermés et pousser la population à accepter l'immigration sous peine de honte, préconiser le vote des étrangers aux élections régionales, maintenant que c'est déjà le cas pour les communales (s'ils sont là depuis cinq ans). Heureusement qu'il y a les Flamands pour freiner ces irresponsables.
Je pense que cette fille n'a aucune idée de ce que son voile signale d'anti-démocratique, et en tout cas dans un bureau de vote. Comme tout le monde semble ne rien n'y voir, pourquoi s'interrogerait-elle ?
07 juin 2009, 15:43   Re : Illustre inconnu
Attention Obi Wan, vous allez finir dans un fichier secret du FBI, sur l'Obama Beach.
Utilisateur anonyme
07 juin 2009, 16:39   Re : Alors, on a bien voté ?
J'ai failli voter pour le chien de Françis Lalanne, mais me suis ravisé. J'ai mis De Villiers dans l'enveloppe parce qu'il est allé mettre Soljenitsyne en terre.
Utilisateur anonyme
07 juin 2009, 16:53   Re : Alors, on a bien voté ?
Et si la liste Dieudonné créait la surprise... ? - Sûr que là on risquerait de se payer une bonne grosse tranche de rigolade ! Je vois d'ici le visage décomposé de certains journalistes...
Utilisateur anonyme
07 juin 2009, 17:20   Re : Alors, on a bien voté ?
Est-ce permis, en France, un assesseur (une assesseuse ?) voilé(e), sikh, bonze et autres ?
Utilisateur anonyme
07 juin 2009, 18:35   Re : Alors, on a bien voté ?
Vincent Peillon
Utilisateur anonyme
07 juin 2009, 18:45   Re : Alors, on a bien voté ?
Circulaire du 20 décembre 2007 relative au déroulement des opérations électorales lors des élections au suffrage universel direct :

"Aucune règle juridique ne limite la liberté vestimentaire des électeurs, dans le respect habituel des bonnes moeurs. La tenue portée ne doit cependant pas faire obstacle au contrôle de l’identité de l’électeur. Un voile encadrant le visage n’empêche pas le contrôle de l’identité de l’électeur. En revanche, si l’identité d’une personne ne peut être établie en raison d’un voile masquant la bouche et le nez, le bureau de vote peut lui demander de retirer ce voile afin de contrôler son identité. En cas de refus, la personne ne peut être admise à voter."

On peut estimer que cela s'applique a fortiori aux assesseurs...
"Est-ce permis, en France, un assesseur (une assesseuse ?) voilé(e), sikh, bonze et autres ?"

Non, non, ici les assesseurs ne sont autorisés qu'à être palliés.
Utilisateur anonyme
07 juin 2009, 19:29   Re : Alors, on a bien voté ?
Il y avait aussi une assez noire parmi les six membres (en fait je n'ai pas compté) du bureau. Il y a en effet de moins en moins d'amateurs pour jouer ce rôle, ceux nommés d'office inventant les raisons les plus tirebouchonnées pour s'en exonérer. Et c'est ainsi que les étrangers de fraîche date contrôlent de plus en plus les votes, me semble-t-il (ceci n'a aucune valeur statistique).En corolaire l'abstention atteindrait 20 %, score révélateur dans un pays où le vote est obligatoire.
Au résultat, les Wallons auraient votés à gauche, remplaçant une partie des socialistes par des Ecolos, ce qui revient grosso modo au même. Les Bruxellois seraient nettement plus à droite. Les Flamands, sur une autre planète, votant très à droite, nationaliste, enfin très flamand.
Utilisateur anonyme
07 juin 2009, 19:36   Re : Alors, on a bien voté ?
Dans mon bureau de vote, il y avait un assesseur qui portait un blazer bleu marine très strict, il était blond aux cheveux courts et n'avait pas l'air commode. Un gars du Front, probable.

Parmi les bulletins de vote proposé, j'ai remarqué que pour au moins 5 listes aucun bulletin n'était disponible. Il s'agissait de listes marginales, mais quand même, comment font les gens qui veulent voter pour eux ?
"(...) l'abstention atteindrait 20 %, score révélateur dans un pays où le vote est obligatoire."

Comment cela est-il possible ? Il y a des moyens de se faire "excuser" ? Et quelles sont les sanctions pour le non-respect de cette obligation ?
07 juin 2009, 20:42   Comme neige
Blanc.
Utilisateur anonyme
08 juin 2009, 11:24   Re : Alors, on a bien voté ?
Bien cher Orimont :

Sanctions

Une première absence non justifiée peut être punie d’une réprimande ou d’une amende pouvant varier entre 25 et 50 €. En cas de récidive, l’amende peut monter jusqu’à 125 €.

Si l’électeur ne se présente pas à 4 reprises dans un délai de 15 années, il sera rayé des listes électorales pour 10 ans. En outre, pendant ce laps de temps, il ne peut recevoir aucune nomination, ni promotion, ni distinction, d’une autorité publique.

« Mais en Belgique l’obligation de vote est plus une contrainte morale que légale » souligne Pascal Delwit, politologue au centre de la vie politique belge, « car les poursuites judiciaires en la matière sont vraiment très rares ».
Le recouvrement de ces amendes coûterait en effet très cher...

Cela se sait, et fait tache d'huile. Cette perte de civisme est sans doute due à bien des raisons : mauvais exemple des politiques (affaires, cumul de mandats...), à l'évaporation de la Belgique, au vote à la proportionnelle (tel parti wallon devra, pour former une majorité, s'allier à tout et son contraire, et ensuite, le grand marché fédéral mélangera encore les cartes entre Région flamande (majoritaire), Région Bruxelloise et Wallonne, dissolvant l'effet d'un vote et décourageant l'électeur.
Bien cher Obi Wan,


Ces sanctions me donnent des idées.

J'ai vu notamment que les "jeunes" désertaient les bureaux de vote. Serait-il envisageable qu'ils fussent fessés pour cela ? je serais disposé, par devoir civique, à prêter mon concours manuel à cette opération...
Merci beaucoup pour ces précisions, Obi Wan bien cher (est-on plus "bien cher" placé avant ou après ?)

"Si l’électeur ne se présente pas à 4 reprises dans un délai de 15 années, il sera rayé des listes électorales pour 10 ans." En somme, en Belgique, on est puni d'abstentionnisme quand on s'abstient...
08 juin 2009, 21:59   Re : dimanche horrible
Hier matin, je suis allée voter avec, je l’avoue une certaine allégresse, du moins pour les élections régionales et communautaires (je ne suis pas sûre, cher Obi que nos amis français savent qu’elle sont couplées aux européennes mais sans doute l’ont-ils deviné dans vos messages) car j’étais persuadée, comme beaucoup d’autre personnes de mon entourage, qu’ écœurés par les pratiques d’un certain PS antédiluvien en Wallonie,( clientélisme et délits de concussion de mandataires carolos), les électeurs francophones wallons et bruxellois allaient provoquer un bouleversement complet et modifier radicalement les majorités au pouvoir. Beaucoup, à l’instar des sondages, - trompeurs, hélas, comme toujours -, espéraient une alliance jamais vue, étonnante, rafraîchissante de « libéraux réformateurs et écologistes ».
Et voilà, chers intervenants français, que le parti qui semble n’avoir comme but que de faire un désert économique de la Wallonie arrive encore une fois en tête ! Le seul élément prévu par les sondages est le succès incroyable du parti écolo, promu d’un coup la clé de toutes les alliances.
A Bruxelles, on craint déjà que le MR, premier parti, se fasse cocufier par le PS dont le rêve est de reconduire l’ « olivier » en place (socialistes-humanistes-verts). Comme vous l’avez bien expliqué, il n’existe pas la moindre concordance entre les alliances possibles aux niveaux régional et fédéral et aucune non plus entre celles du Nord et du Sud. Cela va « chauffer » dans les négociations communautaires de réforme de l’Etat prévues cet été ou cet automne…
Hier soir, j’étais tellement en colère contre mes compatriotes francophones (mais je vais vous horrifier ((tant pis !)) que si l’on m’avait proposé le choix de lier Bruxelles soit à la Wallonie soit à la Flandre, j’aurais, de rage, devant tant d’inconscience, opté pour cette dernière !
Utilisateur anonyme
08 juin 2009, 22:10   Re : Il suffirait de presque rien
Et à la Suisse, chère Aline ? On dit souvent que les Alsaciens sont des Belges qui n'ont pas réussi à arriver jusqu'en Suisse. Peut-être qu'avec le souffle d'une bonne colère, vous parviendrez à bon port !
08 juin 2009, 22:11   Re : à ostinato
Chère ostinato,
Vous souvenez-vous que j’avais traité de carabistouilles les prévisions rattachistes de P.- H. Gendebien que vous aviez mises en ligne ici ? J’espère d’ailleurs ne pas vous avoir fâchée par la sécheresse de mon billet. Eh bien, voyez vous-même : le parti RWF (rassemblement Wallonie-France) obtient en Wallonie le ridicule score de 1,39 % !

[elections.lesoir.be]
Utilisateur anonyme
09 juin 2009, 12:04   Re : Alors, on a bien voté ?
"le parti RWF (rassemblement Wallonie-France) obtient en Wallonie le ridicule score de 1,39 % !"

Je suis également abasourdi, et de plus en plus, d'élections en élections, malgré une sagesse naissante qui, à preuve, fait que votre subtile attaque, chère Aline, ne me procure qu'un vague égratignement voisin de la caresse.
Ceci dit, n'exagérons quand même pas, la Wallonie est loin d'être un désert économique, se place à ce point de vue bien avant de très nombreuses régions françaises. Elle compte également bien moins de musulmans que vos 340.000 chers compatriotes bruxellois.
Non, ce qui ferait que comme vous, l'envie de voter flamand me viendrait bien aussi (Grâce au ciel en Wallonie c'est impossible, il ne manque effectivement pas de Wallons assez bêtes pour le faire - syndrome de Stockolm ?), c'est l'inertie mentale des Wallons du point de vue politique.
J'en viens a me demander si les élections ne seraient pas truquées (beaucoup de vote électronique ici) tant "ils" ne bougent jamais. Admettez que le vote RWF donnait l'occasion du seul vote protestataire, si je ne prends que cet aspect, dénué de toute entachement extrémiste ; qu'il y avait matière à protestation et que l'évaporation de la Belgique prend l'allure d'un fog londonien en 1875. Alors, toute passion mise à part, pourquoi ce score minuscule ?
Cherchons la responsabilité de la cuisante défaite de la droite (MR) dans son
président, Monsieur Reynders, habile tacticien, jongleur de langues de bois,
acrobate retombant sur ses pieds dans n'importe quelle position "politico-kamasutrale", mais d'un vide philosophique, politique au sens noble, absolu.
Nous allons donc vers une alliance explosive : des nationalistes de droite au nord, des angélistes de gauche au sud (PS + CDH + Ecolo).
A quand les prochaines élections fédérales ?
Utilisateur anonyme
09 juin 2009, 14:25   Re : Alors, on a bien voté ?
"Aucune règle juridique ne limite la liberté vestimentaire des électeurs, dans le respect habituel des bonnes mœurs. La tenue portée ne doit cependant pas faire obstacle au contrôle de l’identité de l’électeur. Un voile encadrant le visage n’empêche pas le contrôle de l’identité de l’électeur. En revanche, si l’identité d’une personne ne peut être établie en raison d’un voile masquant la bouche et le nez, le bureau de vote peut lui demander de retirer ce voile afin de contrôler son identité. En cas de refus, la personne ne peut être admise à voter."

On peut estimer que cela s'applique a fortiori aux assesseurs...

Pourquoi, a fortiori chère Agrippa ?
Il me semblait à moi que le bureau de vote devait œuvrer dans la plus parfaite neutralité, de manière à, d'une part, refléter le devoir d'impartialité de ceux qui enregistrent les votes, et d'autre part, ne pas vouloir influencer si peu que ce soit les votants ? Il y a maintenant un parti musulman à Bruxelles, encore minuscule mais après ? Verriez-vous des assesseurs arborer un teeshirt PS par exemple ? Cette loi ne date-t-elle pas d'un temps où la population était plus homogène, plus soudée ?
Utilisateur anonyme
09 juin 2009, 15:06   Re : Alors, on a bien voté ?
Pendant toute la durée des opérations de vote, le président et les membres du bureau de vote sont astreints à une stricte obligation de neutralité afin de ne pas influencer les électeurs.

Exemple : Décision du Conseil d'État (9ème et 10ème sous-sections réunies), n° 236291, 8 mars 2002, M. Roger Doom
Considérant qu'au cours du déroulement du scrutin, le président du bureau de vote et les membres de ce bureau sont astreints à une obligation de neutralité ; qu'ils doivent en conséquence s'abstenir d'influencer les électeurs lors du scrutin ; qu'il est constant que le maire sortant, M. DOOM, a voté ceint d'une chemise « paréo » aux couleurs de la « liste d'entente communale de Vairao » et a présidé le bureau de vote toute la journée dans cette tenue ; qu'outre l'attitude partisane ainsi adoptée, le maire sortant a arboré son écharpe tricolore, ce qui dans les circonstances de l'espèce, a constitué un moyen de pression supplémentaire sur les électeurs ; que les irrégularités ainsi constatées sont constitutives d'une manœuvre qui, en raison du faible écart de voix entre les deux listes en présence, a altéré la sincérité du scrutin ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que M. Vernaudon est fondé à demander l'annulation des opérations électorales qui se sont déroulées dans la commune associée de Vairao le 18 mars 2001 ;
Utilisateur anonyme
09 juin 2009, 16:25   Re : Alors, on a bien voté ?
Merci, Agrippa.
Je finirai bien par le savoir : y-a-t-il en France des voilées officiant comme assesseurs dans les bureaux de vote ? Le vîtes-vous ?
Et vous, bien cher et encore très chouette Orimont ?
09 juin 2009, 18:12   Mauvais procès
Je crois utile de rappeler que le bureau de vote est composé, dans l'état actuel de notre droit électoral, d'un président et d'assesseurs.

Les partis politiques ont, en application du Code électoral, capacité pour désigner un et un seul assesseur dans chaque bureau (article 44). Les partis politiques ont un droit reconnu par la Constitution à s'administrer librement : un règlement ne peut faire obstacle à ce droit constitutionnel, et un parti peut donc désigner qui bon lui semble dès lors que les conditions formelles sont remplies (en l'espèce, être électeur inscrit à ce bureau).

La décision du Conseil est très claire : elle sanctionne le fait d'avoir porté les couleurs d'une des listes candidates, elle se réfère d'ailleurs "aux circonstances de l'espèce", c'est à dire qu'elle se garde bien de prononcer une sanction absolue.

Par ailleurs, il est constant que les élus ecclésiastiques ont toujours siégé, avant Vatican II, en soutane.

Le site de l'Assemblée nationale vous montrera en particulier le député de Dijon, Felix Kir, doyen d'âge, présider en soutane lors de la première séance de la Vème République.

[www.assemblee-nationale.fr]
09 juin 2009, 18:15   Prurit vestimentaire
Je comprends que le voile donne de l'urticaire à certains.

Je persiste dans mon idée : soit le port du voile constitue un trouble intolérable à l'ordre public, et il convient que la loi en interdise le port de façon générale et absolue.

Ou bien ce trouble n'en est pas un, et il faut laisser qui le souhaite porter des soutanes, des voiles, des kippas, des robes de bonze ou des plumes du serpent de cet ordre.
Utilisateur anonyme
09 juin 2009, 19:44   Re : Alors, on a bien voté ?
Merci cher jmarc. Est-ce une fausse impression ou vous seriez-vous partisan de pouvoir arborer des signes religieux dans un bureau de vote ?
Je pense qu'à partir du moment où un parti promeut l'islam, ses signes doivent être interdit dans un bureau de vote, au même titre que ceux des autres partis.
Y-a-t-il en France ce genre de parti ?
Qui me dira s'il y a des voilées en France comme assesseurs...?
09 juin 2009, 20:41   Signes religieux
Bien cher Obi Wan,

Deux choses.

Tout d'abord, je répondais à une des questions précédentes, sur la légalité de la présence d'un assesseur voilée (accord étrange). Cette réponse n'a rien à voir avec mon opinion.

Ensuite, sur le fond, je n'ai rien contre le fait de porter, où que ce soit, des signes religieux, de quelque religion que ce soit. Je crains de me montrer insistant : au temps des prêtres en soutane et des religieuses "visibles", il y avait, par exemple, des soeurs infirmières. Pour moi, la liberté de croyance est fondamentale (et je condamne fermement les restrictions mises à la liberté de croyance dans les pays musulmans).
Une fois n'est pas coutume, j'étais dans le camp de ceux qui ont gagné ces élections : les abstentionnistes. Je ne peux donc pas vous renseigner, cher Obi très.
09 juin 2009, 20:52   Re : Alors, on a bien voté ?
Je me rends compte que j’aurais dû ouvrir un fil sur le sujet afin que vous ne vous sentiez pas attaqué, cher Obi. Ce score était prévisible et il y a longtemps que j’avais envie d’en faire part aux intervenants de ce forum à la suite de l’entretien mis en lien ici par ostinato ainsi que je l’ai expliqué. Je n’avais pas envie alors de reprendre point par point toutes ces assertions saugrenues, voilà pourquoi j’ai tout traité en bloc de carabistouilles. Il me fallait juste des chiffres pour espérer un minimum de crédibilité. Ils sont là aujourd’hui, éclatants ! Au lieu d’aller imaginer des élections truquées, pourquoi ne pas simplement admettre que les Belges veulent tout simplement rester…belges !
On n’est pas en Corée du Nord et même en Iran on a dépensé des millions de dollars pour sécuriser les élections !

« c'est l'inertie mentale des Wallons du point de vue politique ».

Que ne supprime-on le vote obligatoire en Belgique (mais cela, jamais les socialistes ne l’accepteront !) ! Tant de gens vont voter sans connaître les enjeux des élections ni même leur niveau. Certains confondent les communales, les régionales, les communautaire et les fédérales. De plus, le Belge vote pour UN HOMME (ou une femme) et non pour un parti. Du côté d’Arlon on a voté en bloc pour Benoît Lutgen, dont tout le monde s’est entiché. Un homme très bien et certainement très compétent (et même très bel homme !) mais vous seriez étonné de connaître le pourcentage de personnes qui ignorent qu’il représente le CDH (démocrate- humaniste). Je connais ma région, allez ! « Ah ! Vous croyez disent-ils. Ah ben oui là ! Mais ici on ne vote pas pour les partis. ». (Et puis, il y a ce fameux campanilisme belge, héritage du morcellement médiéval mais ces considérations nous mèneraient trop loin).
Quant à Didier Reynders, dont la réserve et la distance passent mal en Wallonie (hélas, hélas), le politologue Vincent de Coorebyter fait dans Le Soir une analyse très fine des raisons de sa défaite et de la manière dont Elio di Rupo a sauvé sa tête in extrémis. Je mettrai ce texte en lien demain lorsqu’il sera possible de le saisir comme « archive ».
09 juin 2009, 20:53   Re : Il suffirait de presque rien
Et où dit-on cela? Est-ce une allusion à un certain Téméraire?
10 juin 2009, 14:54   Re : Alors, on a bien voté ?
Voici l'article promis:

« À bout portant » :

Vincent de Coorebyter,directeur général du Crisp (Centre de recherches d’informations socio-politiques)
(Propos recueillis par Dominique Berns)

On avait annoncé un raz-de-marée vert, une poussée du MR et une défaite terrible pour le PS. Au final, si Écolo progresse fortement et s’affiche comme l’incontestable vainqueur en Wallonie et à Bruxelles, le PS limite la casse et le MR se tasse. Échouant à devenir le premier parti wallon, le parti de Didier Reynders se console de rester le premier parti bruxellois. Mais l’on a d’ores et déjà l’impression qu’il pourrait bien se retrouver dans l’opposition aussi bien en Wallonie et à Bruxelles, qu’à la Communauté française. Comment le politologue analyse-t-il ce scrutin ?
Je suis persuadé que le fait majeur de la campagne se produit dix jours avant le scrutin, quand Elio Di Rupo annonce qu’il ne formera pas de coalition avec le MR. À ce moment, les sondages sont inquiétants pour le PS. La démission d’Anne-Marie Lizin, le voyage des parlementaires wallons en Californie, crânement défendu par Happart et Van Cauwenberghe, et l’affaire Donfut : c’est la répétition de 2007, au cube. Mais cette fois, au lieu de subir les événements, Elio Di Rupo prend tout le monde de court. C’est une prise de risque maximale, mais qui a, pour le PS, un quadruple avantage. Un, en focalisant les dix derniers jours de campagne sur le clivage gauche/droite, Elio Di Rupo affirme que le scrutin ne porte pas sur l’éthique, les « affaires », la gouvernance, mais sur les fondamentaux de la vie socio-économique, sur la « casse sociale » engendrée par la crise. Deux, il se donne les moyens de remobiliser son électorat traditionnel – et cette frange qui hésite alors à voter PS. Trois, il élargit à la Sécurité sociale, aux pensions, au pouvoir d’achat… – des problématiques fédérales – une campagne jusque-là menée sur les thèmes régionaux et communautaires qui n’étaient pas toujours favorables au PS, notamment le dossier Enseignement. Enfin, il met au défi Écolo et le CDH de se dévoiler, en sachant qu’ils ne le feront pas car ils n’y ont pas intérêt. Même si les verts et les humanistes avaient admis l’idée de reconduire l’Olivier à Bruxelles, ils ne veulent pas choisir entre PS et MR ; et le PS apparaît comme le seul parti indiscutablement de gauche face à la droite. C’est le tournant de la campagne.
À ce moment, Elio Di Rupo sauve son parti et sa tête…
Incontestablement. Si le PS est en recul, à Bruxelles et en Wallonie, par rapport à 2004, il a enregistré, ce dimanche, une remontée sensible par rapport à 2007 et reste le premier parti en Wallonie et en Communauté française. Conséquence : même si Écolo est le plus décisif pour le jeu des coalitions parce qu’il a tant progressé qu’on ne peut pas imaginer de négocier sans lui, le rapport de force rend le PS sinon arithmétiquement incontournable, tout au moins tout à fait légitime. Ce n’était pas gagné avant le scrutin.
Les sondages ont donc été démentis non pas parce qu’ils étaient faux, mais parce qu’Elio Di Rupo les a pris très au sérieux et y a réagi. Et peut-être aussi parce que Didier Reynders a eu le tort de croire que les jeux étaient faits ?
En comparaison des précédents scrutins régionaux, les scores du MR sont tout à fait honorables. Mais il ne réédite pas sa victoire historique de 2007. Or, il a utilisé la même stratégie, menée par le même homme, Didier Reynders : une campagne très offensive, ciblant le PS mais aussi le CDH, et prônant une alternative de centre droit. Il n’a ménagé qu’Écolo, qui, au terme du scrutin, n’est pas aussi puissant que les réformateurs l’avaient espéré. Du coup, le MR se retrouve isolé. D’une part, quand on analyse les programmes, on voit bien que ceux des trois partis d’un potentiel Olivier – PS, Écolo et CDH – peuvent converger ; d’autre part, s’il est exact que la clef des négociations est, dans un premier temps, chez les écolos, les programmes d’Écolo et du MR sont, globalement, les plus difficiles à accorder. Et chez Écolo, c’est un critère qui compte parce que les assemblées générales de participation ne sont pas des formalités. Même s’il est trop tôt pour annoncer l’Olivier en Région wallonne, à Bruxelles et en Communauté française, c’est la pente la plus naturelle dans la situation immédiate. Le MR n’a pas son destin en main. S’il est le premier parti à Bruxelles, l’Olivier y détient deux sièges sur trois et une légitimité démocratique incontestable. Le MR a donc perdu son pari politique.
En théorie, on peut imaginer des coalitions différentes à Namur et à Bruxelles.
On a multiplié, avant les élections, des déclarations qui ne sont pas toutes compatibles entre elles : d’une part, PS et MR ont affirmé qu’ils ne gouverneraient pas ensemble ; d’autre part, pour simplifier les institutions francophones et maximiser les synergies entre elles, on a dit qu’il fallait composer le gouvernement de la Communauté française de ministres wallons et de ministres bruxellois francophones. Imaginons qu’il y ait des ministres socialistes à Namur et des ministres réformateurs à Bruxelles ; ils se retrouveraient au sein de l’exécutif communautaire. C’est contraire aux déclarations d’exclusive mutuelles du PS et du MR. Et c’est peu praticable : l’enseignement est par excellence le dossier sur lequel socialistes et réformateurs se sont le plus affrontés au cours de la législature sortante, en particulier sur les décrets « Inscriptions » successifs.
Mathématiquement, on ne peut cependant exclure des coalitions MR-CDH-Écolo à Bruxelles et à Namur.
On ne peut exclure ce qu’on appelle improprement la « Jamaïquaine ». Mais c’est une coalition qui tenait surtout la corde dans l’hypothèse d’une très lourde défaite du PS, qui aurait donné un certain sens à son renvoi dans l’opposition.
La grande faute de Didier Reynders, c’est peut-être d’avoir négligé le fait que le cœur de la Wallonie bat plutôt à gauche – ce que Louis Michel avait compris en lançant le « libéralisme social ». Faut-il s’attendre à une semaine des longs couteaux au MR ?
Louis Michel a réalisé un très bon score personnel, mais la liste européenne du MR est en recul. Rien à voir avec la situation de Guy Verhofstadt au sein de l’Open VLD. N’allons donc pas trop vite en besogne dans un scénario du type : Didier Reynders est forcément fragilisé, voire disqualifié au profit de Louis Michel. Cela dit, vous avez raison : en situation de crise économique et sociale, Didier Reynders n’a pas su tenir le discours qui aurait peut-être permis de faire glisser une partie de l’électorat PS vers d’autres partis, voire vers le MR. On ne l’a entendu mettre en avant la protection sociale à apporter aux victimes de la crise. Du coup, le discours d’Elio Di Rupo, dénonçant le risque qu’il y avait à voter MR, a paru d’autant plus crédible. Non pas que le MR veuille mettre la Sécurité sociale au placard – à la différence de l’Open VLD, le MR accepte le maintien sans limite dans le temps des allocations de chômage, par exemple – mais il n’a pas les accents sociaux qui auraient été nécessaires dans la période que nous vivons.
En Flandre, il y a deux vainqueurs : le CD&V et la N-VA, les ex-associés d’un cartel qui a explosé au cours de la longue crise politique fédérale ayant suivi les élections de 2007.
Si le CD&V sort intact de la rupture du cartel, le parti de Bart De Wever en sort grand gagnant. Avec 13,6 % des suffrages, la N-VA fait beaucoup plus que son score de 5 % en 2003 ; et plus que ne l’a jamais fait la Volksunie. La N-VA est en position de remplacer, le cas échéant, un des deux alliés du CD&V au gouvernement flamand. Si le SP.A ou le VLD, sur la base d’un score qui dans les deux cas est mauvais, décidait de choisir l’opposition, la N-VA suffirait pour constituer une majorité. Mais ce cas de figure pose des tas de questions parce que, du côté flamand, c’est le gouvernement qui négocie la réforme institutionnelle. Et la majorité sortante – CD&V, SP.A et Open VLD – peut être reconduite avec une marge suffisante.
Le CD&V peut-il cependant écarter le grand vainqueur ?
Quelle analyse va-on faire dans les différents partis flamands des chances d’une négociation institutionnelle à laquelle la N-VA serait à nouveau partie prenante ? Qu’en pense-t-on au CD&V ? Et qu’en pense la N-VA ? C’est à voir. Bart De Wever tient, pour le moment, un discours de rupture. Il continue à dire qu’il ne croit plus à une négociation institutionnelle avec les francophones ; et les conditions qu’ils posent risquent de ne jamais être remplies, parce qu’il semble vouloir que les francophones acceptent l’essentiel des demandes flamandes avant même de négocier. Donc, s’il y a une logique à élargir la coalition flamande à la N-VA ou à la faire rentrer à la place d’un des deux battus, c’est très risqué par rapport à la négociation institutionnelle.

Pour le cas où nos amis français auraient la patience de lire ce texte jusqu'au bout:
CD&V : parti démocrate chrétien
Open VLD : parti libéral
SPA: parti socialiste
N-VA : parti nationaliste
Utilisateur anonyme
10 juin 2009, 17:29   Re : Alors, on a bien voté ?
Merci de vos explications, chère Aline. La démonstration de ce politologue est certainement très judicieuse ; elle a aussi le mérite de montrer à nos amis français dans quelle soupe nous devons aller pêcher nos convictions pour voter, à quel embrouillamini de stratégies suivis de conciliabules honteux sera dû le pouvoir. La confrontation gauche-droite française, avec toutes les péripéties qu'on connait, a l'immense avantage de bien exposer les programmes, les idées (à travers de réelles confrontations d'idées) des différents camps, et de conduire a une réelle alternance du pouvoir, la condition élémentaire pour avoir une démocratie vivante. Et actuellement, en Belgique, cela continue, chacun étudiant ses coups à l'avance pour remporter (très bientôt peut-être) le vrai jack pot, les élections fédérales.
Il me semble que vous pouvez comprendre par là comment certains originaux (une à 2 personnes sur cent) voudraient rompre avec ce modèle ?
Au prochain épisode !
Utilisateur anonyme
10 juin 2009, 17:58   Re : Alors, on a bien voté ?
Cher jmarc,

Je suis bien sûr pour la liberté religieuse comme pour celle de n'être pas religieux. Je ne vois pas l'intérêt de signaler aux autres sa religion, son irréligion, je crois que les relations humaines bénéficient en ce domaine de la discrétion.
Oui Obi Wan, les relations humaines bénéficient, en matière de religion comme en matière de sexe, deux domaines qui occupent une place très prépondérante chez notre ami Jmarc, de la discrétion.

La discrétion manifestée est comme un message à l'interlocuteur lui disant que ce qui lui est important nous l'est tout autant et dans des formes homologues. Cette méthode de la discrétion semble échapper le plus complètement à ceux qui nous font montre par ailleurs des dispositions les plus manifestes à pouvoir l'assimiler. Mystère et paradoxe.
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