Le site de la SLRC, où je n'interviens jamais, au moment où j'aurais voulu placer un message, déclare se fermer aux interventions pour cause d'obscures frictions de personnalités, si j'en crois son annonce. C'est dommage. Une vidéo de Renaud Camus s'exprimant dans un colloque où le thème central paraît être l'oeuvre de Jean Genet, avait été mise en ligne tout récemment. On y voyait l'auteur de Tricks nous livrer sa perception, ou sa totale absence de perception, selon son propre aveu, du thème de "l'homosexualité" chez Genet.
Renaud Camus l'écrivain est quelquefois intervenu sur le site de la SLRC en référence à nos débats sur le Forum de l'In-nocence dont le site web lui était inaccessible. Je ne sais si j'ai le droit de l'imiter dans l'autre sens, lorsque la SLRC ferme ses portes. Je ne résiste pas cependant à le faire en réaction à cette vidéo. Que ceux qui ne voient dans l'oeuvre de Genet aucune urgence à le faire veuillent me pardonner:
À l’écoute de cette intervention : une distinction s’impose. Renaud Camus est un gay, un insouciant, un homme de peu de cas. Jean Genet est un homosexuel, un réprouvé, un homme des profondeurs. M. Hercé devrait se taire lorsqu’il s’agit de Monsieur Genet. Il ne sait aucunement parler de Genet, ni de l’homme, ni du texte ni surtout de la douleur. La « douleur » de M. Hercé est une douleur de « gay », parfaitement mineure devant celle de Genet, homme du crime et de l’extrême qui lui est si manifestement étranger. M. Hercé, qui semble à cette occasion se faire le porte-parole de l’institution gay, ne sait évidemment pas de quoi nous parle Genet. On ne le lui fait pas dire.
Un mot sur la sexualité : elle passionne, elle fascine parce qu’elle est un intérieur extérieur, une impossible vision de soi par les autres. Ce que nous dit M. Hercé de ce phénomène : elle est un extérieur, un parlé, un soi-disant, un jeu de cirque absolument sans douleur ni sans aucune peur. Pouah !!!!
Notre-Dame-des-Fleurs est un texte opaque à M. Hercé. C’est que Notre-Dame-des-Fleurs est un texte sur le péché et le fou désir. On se réjouit que le gai M. Hercé n’y comprenne rien. Parler extérieurement, et donc contradictoirement, de son fou désir… Allons allons… ne demandons pas à M. Hercé l’impossible, puisqu’on vous répète que M. Hercé est un gay. Un type bien quoi, un beau paradeur, un type équilibré, un « moderne » enfin, un splendide et convaincant repousse-crime !