Et de toute façon, comme l'a écrit ici je crois Chatterton, il s'agit de droits que l'on veut universels ce qui, par définition, les exclut de l'identité. De la même façon, la machine à vapeur n'est pas constitutive de l'identité britannique.
Je crois le mariage entre la création, l'inspiration du droit et le sol qui accueille et nourrit cette inspiration ne pas être à supprimer du fil raisonnant: ainsi l'oratorio de Haendel Israël en Egypte de 1739, est une oeuvre proprement biblique et très franchement universelle, qui évoque le destin du peuple juif, c'est une oeuvre chorale immense, écrasante, supranationale, pourtant cette chose est parfaitement anglaise, moulée, voulue, conçue pour l'audience londonienne de l'époque. Les écrits du Droit ont beau être universels, ils n'en sont pas moins l'émanation, sinon d'un terroir, du moins d'un esprit qui n'existerait pas sans l'oeil critique national qui protège ces écrits, les menace, les mécénise pour un temps, précaire, les rançonne, les championnise, les négocie, les objectivise.
Aucun droit universel ne saurait exclure l'identité qui les a bercés, nourris, protégés, promus, maladroitement revendiqué siens.
La machine à vapeur
est constitutive de l'identité britannique. (Dans certaines campagnes d'Angleterre, le dimanche après-midi, il y a des concentrations de machines agricoles, de procédés à vapeur, archaïques, dix-huitiémistes, qui drainent les familles poussant leurs mioches, à travers champs et bocages, pour aller admirer ce que sont
ces émanations du terroir).