Puisqu'il est question de syntaxe, j'avais relevé la faute "autant pour moi". Il me semble que l'expression juste est "au temps pour moi" et que c'est une expression de fanfare ou d'orchestre (à vérifier). Cher Bernard, vous l'avez écrite en italiques et fait suivre de "sic" (entre parenthèses) : je suppose que vous signaliez ainsi que vous l'auriez écrite différemment : "au temps pour moi".
Mon intuition de la langue m'aurait fait corriger, comme Cassandre l'a fait, "m'est connue" en "est connue de moi". La question de syntaxe sous-jacente est la suivante : le complément (indirect) d'un verbe ou même, comme dans cet exemple, le complément d'agent (m'est connue est une forme passive), quand il est introduit par la préposition "de", peut-il être représenté par un pronom personnel "conjoint" (placé devant l'auxiliaire) ou, comme on dit savamment, "clitique" (qui prend appui sur le verbe) ? il semble que non.
Rêver de quelqu'un : rêver de lui et non lui réver ou le rêver
Parler de quelqu'un : parler de lui et non lui parler (ce serait parler à lui)
Dire quelque chose (du mal) de quelqu'un : dire du mal de lui et non pas lui dire du mal
Médire de qn : de lui, etc.
Je laisse aux forumistes que la question intéresse le soin de chercher d'autres verbes qui infirment (j'en serais étonné) ou confirment la règle improvisée ci-dessus. Il semble qu'elle soit sans exception, que le verbe ait un seul complément (médire de qn, rêver de qn) ou deux : dire quelque chose (du mal) de qn.
Ce qui rend la syntaxe "m'est connue" plus fautive encore, c'est que "de moi" ou "m" est le complément d'agent du verbe connaître au passif, parce que, à la différence de rêver ou de médire, le verbe connaître s'emploie rarement suivi d'un complément en de : connaître qch ou qn, mais pas connaître de qch ou de qn, sauf quand "connaître" prend le sens "d'apprendre" : j'ai appris cela de M. X // j'ai connu cela de M. X ????
A ma connaissance, le groupe "de moi", complément dit "d'agent" (lequel est parfois un instrument) du verbe passif, ne peut pas être pronominalisé en "m" ou en "lui" (lui est connue) placé devant l'auxiliaire.
La difficulté tient à ce que dans "l'affaire m'est connue depuis longtemps" ou "lui est connue depuis longtemps", la présence du complément d'agent pronominalisé en "m" et "lui" devant l'auxiliaire ne choque presque plus personne : c'est à peine si elle se remarque, bien qu'elle soit éminemment et objectivement fautive. Pourquoi ? A mon sens (c'est pure hypothèse improvisée et qu'il faudrait vérifier), "m'est connue" n'est plus perçu comme le verbe "connaître" au passif, mais comme le verbe "être" suivi d'un adjectif (participe passé employé comme adjectif) et "m" comme le complément de l'adjectif "connue".