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A Edouard Séguin, les IUFM reconnaissants

Envoyé par Thomas Rhotomago 
Voici ce que je lis dans les premières pages de Hygiène et éducation des idiots, publié en 1843 par Edouard Séguin, "ex-instituteur des idiots à l'hospice des incurables - actuellement chargé des mêmes fonctions à Bicêtre" :

"En attendant que la médecine guérisse les idiots, j'ai entrepris de les faire participer aux bienfaits de l'éducation.
Est-il besoin de dire qu'il ne s'agit pas pour eux de l'éducation classique, qui repose sur la mémoire, et se sert des facultés intellectuelles sans s'occuper de leur rectitude et de leur portée plus ou moins problématique.
(...)
Pour entreprendre l'éducation d'un enfant idiot, ou simplement arriéré, il faut posséder une méthode qui tienne compte des anomalies physiologiques et psychologiques, une méthode qui, pour chaque enfant, parte du connu et du possible, si bas qu'il soit dans l'échelle des fonctions, pour l'amener graduellement et sans lacune au connu et au possible de tout le monde. Il faut une méthode qui ne laisse rien au hazard et à la routine, il faut enfin une méthode positive"

Croirait-on pas jetées là les bases les plus assises de l'idéologie Meirieutique telle que le rejet de toute mnémotechnie, l'"individualisation" des parcours, le dogme de "partir du connu et du possible" ?

(Ajoutons qu' Edouard Séguin, peu satisfait de ses succès en France, émigre en 1850 aux Etats-Unis où l'attend une vraie consécration.)
Oui, on pourrait résumer cette méthode en parodiant les slogans IUFM : "L'idiot, placé au centre du système scolaire, est incité à construire lui-même le savoir en se fondant sur ses propres concepts". On pourrait aussi remplacer "l'idiot" par "Meyrieu".


Dans Le Manuel du Goulag (Jacques Rossi, 1997), article "arrestations massives", cette note sur la vague d'arrestations massives de 1930 (arrestations suivies de condamnations aux travaux forcés ou d'exécutions sommaires) :

1930 : « travailleurs d’école », enseignants opposés à « l’instruction par équipes » (les délégués élus par les élèves passent les examens pour toute une équipe). Cette méthode sera jugée « nuisible » et abandonnée, mais les « travailleurs d’école » resteront au Goulag.
Jean-Paul Brighelli ne croyait pas si bien dire en intitulant "La Fabrique du crétin" (aux sens actif et passif) le livre dans lequel il critique les théories pédagogiques officielles du dernier demi-siècle.
Utilisateur anonyme
24 mars 2010, 14:44   Re : A Edouard Séguin, les IUFM reconnaissants
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Ce type d'exercice est aujourd'hui donné aux élèves de quatrième des collèges, et l'on ne soustrait pas de points pour les fautes de français.
"ENIGME : Savoir entretenu qui suscite le désir de son dévoilement. L'énigme naît ainsi de ce que l'apprenant sait déjà et dont le formateur sait montrer le caractère partiel, ambigu, voir mystérieux. Le désir de savoir peut ainsi émerger face à une situation-problème si celle-ci est construite à partir d'une évaluation diagnostique des compétences et capacités d'un sujet. Le déjà-là problématisé offre la possibilité de son dépassement.

PRATIQUE(S) SOCIALE(S) DE REFERENCE : activités par rapport auxquelles un apprentissage prend du sens pour un sujet apprenant. [...]

ARCHETYPE MENTAL : schéma organisateur combinant des algorythmes procéduraux ou des opérations mentales (prototype), maîtrisé dans une situation donnée et sur un objectif déterminé et pouvant être mis en oeuvre dans une situation nouvelle ou en face d'un objet nouveau dont l'analyse aura montré qu'ils se prêtaient à un traitement identique."

In Glossaire de Apprendre... oui, mais comment de Philippe Meirieu 1987
Philippe Meirieu a également commis un «Pourquoi est-ce si difficile d'apprendre à écrire?», Bayard Jeunesse, sept. 2007, 55 pages, collection J'aime lire Les petits guides, nº2.
A l'usage, je suppose, des parents inquiets.
En 55 pages gageons que l'espace lui a manqué pour donner la réponse, pourtant évidente: ce n'est si difficile que depuis qu'on applique les élucubrations propagées par Philippe Meirieu.
Encore du Merieux SVP! c'est si beau! et en plus il est écolo. le rève!
Citation
Didier Bourjon
"Un marchand achète deux pièces de velours pour 756 F. Il en revend 8 mètres pour 169.60 F en faisant un bénéfice de 4.40 F par mètre. La première pièce est le double de l'autre. Quelle est la longueur de chaque pièce ?"

Je me demande si tous mes élèves de 1°S et 1°ES sont capables de résoudre ce petit problème de CM2 des années 50 ?
L'abandon de ce type de problème mélangeant raisonnement, rédaction et calculs a été une erreur funeste.
Les modernistes ont aussi imposé le remplacement de la règle de trois par le tableau de proportionnalité que les élèves savent utiliser mais sans comprendre ce qu'ils font, alors qu'avec la fameuse règle de trois, on comprenait ce qu'on faisait.
Ma mère et beaucoup de gens de sa génération, qui ont été à l'école jusqu'à douze, treize ans, savaient écrire une lettre sans faire de fautes de français, alors qu'aujourd'hui les bacheliers en sont bien incapables malgré cinq années d'études supplémentaires...
Les instituteurs ont été bien contaminés par le virus du " pédagogisme " et ils ont abandonné les méthodes traditionnelles qui avaient fait leurs preuves pendant longtemps et on peut constater aujourd'hui les dégâts !
Une petite anecdocte personnelle : il y a quelques années ma fille était en CE1, l'année d' apprentissage des tables de multiplication, or son institutrice lui faisait utiliser la calculatrice.
Etonné par une telle hérésie, je demande un rendez-vous afin de comprendre le but recherché : elle refusa de me voir en arguant que l'utilisation de la calculatrice était une consigne de l'inspection et qu'elle ne me regardait pas.
Votre anecdote est stupéfiante, cher Geronimo.
Voilà ce que dit Laurent Lafforgue à propos des problèmes du même style que celui de Didier Bourjon.

Ce sont les formes réglées du raisonnement comme : en mathématiques, la
rédaction soigneuse de la solution d'humbles problèmes d'arithmétique puis la
démonstration ; et, en français, la rédaction puis la dissertation. Tous exercices qui ont
été pervertis ou abolis dans la nouvelle école, à tel point qu'en mathématiques par
exemple, les problèmes d'arithmétique élémentaire de l'ancien Certificat d'Études
Primaires ont plus de valeur mathématique à mes yeux de chercheur que les actuels
problèmes du fameux baccalauréat S. Car au moins ces problèmes demandaient-ils de
trouver par soi-même les étapes d'un raisonnement et de les rédiger comme on écrit une
lettre, c'est-à-dire d'apprendre le raisonnement discursif en lui donnant forme dans
l'écriture ; rien de cela ne subsiste dans notre système éducatif, jusqu'au baccalauréat
inclusivement – ou plutôt il n'en reste que ce qu'en pratiquent des instituteurs et des
professeurs rebelles
.

Pour ceux qui veulent lire le texte en entier, voici l'adresse du site internet :

[www.ihes.fr]

L'article est intéressant, mais un peu long et les remarques sur les émeutes de 2005 sont justes, mais il reste politiquement correct.
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