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Sur la crise belge

Envoyé par Bernard Lombart 
23 avril 2010, 14:23   Sur la crise belge
Nouvelle crise gouvernementale, le jour même où le voile intégral devait être interdit par le parlement. En question : toujours la volonté obstinée des Flamands pour l'unilinguisme dans les communes de la périphérie bruxelloise (dont certaines sont à très grande majorité francophone, comme vous savez). Lamentable.e belge
Et pendant que Flamands et Wallons se crêpent le chignon, les contre-colonisateurs, emburqinés ou non, et leurs collaborateurs remplacistes se frottent les mains.
Citation
En question : toujours la volonté obstinée des Flamands pour l'unilinguisme dans les communes de la périphérie bruxelloise (dont certaines sont à très grande majorité francophone, comme vous savez). Lamentable.

Ce sont vos anciens colonisés qui se vengent de votre arrogance vous francophones.

Mais tirez une fois pour toutes un trait sur la Belgique et demandez votre rattachement à la France, Bruxelles incluse, sacrebleu et vous allez voir la tête qu'ils vont faire ces gros paysans flamands car il est évident qu'ils veulent se séparer de vous mais partir sans Bruxelles, pas question.
Rogemi, nous avons besoin de vous !
Pour ma part, j'accorderais volontiers l'indépendance à la Flandre contre les six communes "à facilités" de la périphérie bruxelloise, à rattacher tout simplement à Bruxelles. Vous voyez que je suis beaucoup moins exigeant que vous... Ils pourraient garder leurs burqas à Anvers si ça leur chante...
Très bien vu cher Rogemi. C'est le chef de file des jeunesses VLD, Alexander De Croo qui a mis le feu aux poudres, à la grande surprise de tous, car le parti libéral flamand ne s'est jamais posé, du moins en apparence, comme extrémiste communautaire (et c'était d'ailleurs bien le seul parti flamand du genre avec Groen (les Verts)). A la réflexion il est impensable que le fils d''Herman De Croo, vieux routier de la politique belge (ancien Président de la Chambre) ai décidé ça tout seul. Derrière il y a le grand patronat flamand qui a toujours été séparatiste. C'est donc une crise grave, et le moment choisi, en pleine crise économique, a quelques mois de la présidence européenne belge, en confirme le sérieux (si l'on peut dire !).
Dans le seul journal allemand vraiment libre DIE JUNGE FREIHEIT il y a cette semaine une courte interview de Filip Dewinter.

Question: quel votre souhait le plus cher ? La fin de la Belgique et la création d'un état flamand libre.

Et ne me dites pas qu'il s'agit d'une politicien d'extréme-droite la majorité des flamands pense comme lui.

Seulement voilà Bruxelles est la capitale de l'Europe et nos élites mondialistes sont contre. Il faut lire ce que Zemmour écrit sur la question dans son dernier livre.
Bruxelles est surtout une ville francophone à plus de 90 %.

Mais notre webmestre chéri ne scinderait-il pas le fil ? Il y aurait beaucoup à dire...
Utilisateur anonyme
23 avril 2010, 16:46   Re : Sur la crise belge
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Obi
23 avril 2010, 17:41   Re : Sur la crise belge
"Et ne me dites pas qu'il s'agit d'une politicien d'extrême-droite la majorité des flamands pense comme lui".

Cela fait à peu près deux ans que je le dis sur ce forum, soyons justes, au grand dam de notre chère Bruxelloise.
(Je vérifie si le système d'alerte marche aussi en n'écrivant seulement chère Bruxelloise).
23 avril 2010, 17:58   Re : Sur la crise belge
Mais elle n'a pas tort cher Obi et si il n'y avait pas le Roi je crois que l'affaire aurait déjà été réglée depuis longtemps. Seulement pour qu'Etat qui tienne le coup il faut un consensus de la majorité des citoyens et là il me semble que la répétition des crises gouvernementales nous montrent que le fossé s'est agrandi et est devenu béant entre les deux communautés linguistiques.

Vu de loin il me semble que les francophones soient moins guerriers que les flamands, de bonne pâte francaise en quelque sorte ...
23 avril 2010, 18:30   Re : Sur la crise belge
Le problème belge peut s'exprimer simplement. Les Flamands sont majoritaires en Belgique, les francophones sont majoritaires à Bruxelles. Certaines communes gérées par la Flandre, après un pacte historique élaboré très durement, sont obligées d'accorder des "facilités" administratives aux francophones de la périphérie de la ville. Ces "facilités" sont maintenant considérées par la Flandre comme un chiffon de papier... Notez qu'il y a aussi des "facilités" accordées à la Flandre dans certaines communes wallonnes, où les néerlandophones peuvent utiliser leur langue administrativement, et que, dans ces communes-là, il n'y a jamais de problème !...

Or dans certaines communes "à facilités" de la périphérie bruxelloise, les francophones sont largement majoritaires, et la Flandre refuse toujours d'y nommer des bourgmestres (maires) pourtant démocratiquement élus, sous prétexte qu'ils sont francophones sur le territoire flamand... Un déni de démocratie caractérisé, donc. Mais les Flamands prétendent (on attend toujours que les modérés s'expriment sur ce point) que la majorité doit prévaloir sur la minorité... en Belgique. Vous voyez ?

Et voilà pourquoi des Flamands rabiques font tomber un gouvernement national en période de crise, quelques mois avant que la Belgique ne prenne la responsabilité de la présidence européenne.


23 avril 2010, 19:00   Re : Sur la crise belge
Sans le problème bruxellois, la Belgique se serait déjà scindée en deux depuis longtemps, comme la Tchécoslovaquie autrefois. Que peut-il bien se passer désormais ?

1. le pays passe de la fédération à la confédération
2. Flandre et Wallonie se séparent et deviennent deux états indépendants, avec Bruxelles comme enclave wallonne en pleine Flandre.
3. Flandre et Wallonie se séparent et deviennent deux états indépendants, et Bruxelles devient la capitale francophone de la république flamande
4. Flandre et Wallonie se séparent, deviennent toutes deux indépendantes, tandis que Bruxelles devient un état indépendant également, une sorte de ville-état, profitant de son statut de capitale européenne.

... et je n'évoque même pas les scénarios qui verraient la Wallonie devenir française...

Qu'est-ce qui semble être le plus vraisemblable ?
23 avril 2010, 19:20   Re : Sur la crise belge
Voyez les communes de Linkebeek et de Rhode-Saint-Genèse (5 et 6 sur la carte). Ces deux communes séparent la région bruxelloise (les "régions" sont des entités administratives autonomes) de la région wallonne. Ces deux communes de la "région" flamande, sont à majorité linguistique francophone. Elles constitueraient donc une continuité géographique entre les deux régions francophones du pays. Beaucoup de Flamands préféreraient mourir plutôt que de les céder...
23 avril 2010, 19:27   Re : Sur la crise belge
En effet, je n'avais jamais remarqué que des communes à facilités touchaient le brabant wallon... Je comprends beaucoup mieux ! Merci !
23 avril 2010, 19:38   Re : Sur la crise belge
Quand on voit que deux peuples européens de même race et de religions chrétiennes sont incapables de vivre en paix dans un même pays, on est vraiment inquiet pour la future entente entre français de souche et les français d'origine africaine et maghrebine...
23 avril 2010, 19:41   Re : Sur la crise belge
On se déchire d'abord entre frères...
Obi
23 avril 2010, 21:04   Re : Sur la crise belge
Le volet historique qui prolonge les excellentes explications de Bernard serait long à narrer et à expliquer. Au départ, il y a des différences anthropologiques claires. Disons que les Flamands sont plutôt d'obédience germanique et les Wallons latins, avec parmi ces derniers une forte composante migratoire, principalement italienne. Disons qu'on les a réunis dans un pays nouveau pour faire une paix. Qu'ils ne se sont pas mélangés dans leur capitale, Bruxelles, c'est un fait. Que, années après années, les Flamands se sont soudés par leur culture, dont la langue néerlandaise (remplaçant progressivement des dialectes flamands), par leur esprit de revanche (qui semble sans fin), qu'ils ont cherché à dominer ce pays-là par le nombre (60%) et par l'économie. Disons que les Wallons ont cru en la Belgique, principalement à cause du démantèlement de leur extraordinaire industrie et l'état de dépendance où cela les laissait), aussi par l'effet d'une certaine arrogance (exprimée principalement par les colons Wallons devenus de riches Bruxellois), l'attitude démagogique de leurs défenseurs historiques, les politiciens socialistes, par le souvenir de leur énorme tribu à "La Belgique" et au développement économique de la Flandre dont ils ont joué politiquement mais sur lequel ils ont longtemps conservé une sorte de droit sur un plan sentimental, par l'héritage social durement gagné qu'ils ont porté et fait bénéficier le pays.
Disons que voilà brossée à gros coups une situation dont le développement culmine actuellement.
23 avril 2010, 22:10   Re : Sur la crise belge
Citation
Disons que les Flamands sont plutôt d'obédience germanique et les Wallons latins,

Quand je vois les noms des wallons je suis obligé d'en déduire qu'un nombre considérable de ceux-ci sont d'origine flamande donc germanique. On ne peut certainement pas dire que les wallons sont des latins du moins pas tous et que ces deux cent dernières années le taux de francisation des nouveaux arrivants venant de la campagne flamande fut très élevé.

Ne nous voilons pas la face: la France n'est pas prête à rattacher la Wallonie et Bruxelles à son territoire. Par conséquent il faudra bien que les flamands calment leur ardeur ou acceptent de perdre Bruxelles.

Si les flamands n'avaient pas été catholiques la Belgique n'aurait pas existé bien longtemps. Les problèmes que vous avez chers liseurs belges provient essentiellement de la déchristianisation de la Flandre qui a de ce fait automatiquement remplacé sa religiosité par un nationalisme rabique.
24 avril 2010, 11:16   Re : Sur la crise belge
N'oubliez pas que l'aspect économique entre également en jeu en ce qui concerne les velléités de scission : la Flandre étant économiquement plus développée que la Wallonie, on comprend que les Flamands soient les plus favorables à l'indépendance : ils ne veulent plus payer le déficit de la Wallonie...
24 avril 2010, 11:49   Re : Sur la crise belge
Citation
ils ne veulent plus payer le déficit de la Wallonie...

Il s'agit de pretextes fallacieux mis en avant pour donner un semblant de rationalité à ce mouvement séparatiste car en vérité ce qui compte avant tout c'est le ressentiment des flamands vis à vis des francophones et leur profonde détestation de la Belgique.
24 avril 2010, 12:33   Re : Sur la crise belge
» prétextes fallacieux...

Vous avez raison, Rogemi. Le déficit n'est pas tel que l'on pense, et il est bien possible que la Wallonie soit mieux armée pour l'avenir que la Flandre. Mouvement de balancier, à cet égard, à ce qu'il semble. On peut le voir aux fermetures en série de grosses industries en Flandre. (Ce n'est évidemment pas ce que pensent les Flamands, qui pensent en général comme leurs journaux.) Et il y aura la question des retraites, où il n'est pas certain qu'une séparation ne serait pas profitable à la Wallonie. Il n'y a donc pas que du "ressentiment" dans cette histoire. Le problème est avant tout territorial et linguistique. Les Flamands, c'est maintenant officiellement démontré avec la collusion entre politiques et promoteurs immobiliers (interdiction de fait de vendre à des francophones dans la périphérie bruxelloise), pratiquent l'épuration linguistique. Et les Flamands appellent le Roi « Monsieur Albert »...
Obi
26 avril 2010, 10:29   Re : Sur la crise belge
Pour ceux que cela intéresse :


Le Groupe d’étude pour une Wallonie intégrée à la France


FAITS ÉCONOMIQUES ET PROSPECTIVES

LE PARTAGE DE LA DETTE
26 avril 2010, 11:06   Re : Sur la crise belge
Citation

Les bookmakers londoniens ne croient pas à la fin de la Belgique. On peut parier sur tout, c’est bien connu. Sur le site www.unibet.com, il est ainsi possible de miser sur l’issue de la crise politique belge. Et on peut dire que les bookmakers londoniens ne sont pas très inquiets pour notre pays. Ils ne croient pas que des élections auront lieu avant le 1er juillet et estiment que la Belgique existera encore après le 1er janvier 2011: ceux qui pensent que la Belgique n’existera plus le 1er janvier 2011 peuvent remporter leur mise 14 fois grâce à la notation de 1 contre 10. Ceux qui pensent le contraire ne gagneront quant à eux que... 1,02 euro par euro misé.l

06:00 - 24/04/2010 Copyright © L'Echo.be
Obi
26 avril 2010, 12:32   Re : Sur la crise belge
Il n'y a hélas pas d'instrument pour mesurer la dignité du peuple Wallon, tout comme pour le peuple Français, si elle devait seulement se calculer à la hauteur d'une amende pour port de burqa au seul motif qu'on ne peut être masqué dans l'espace public.
26 avril 2010, 12:49   Re : Sur la crise belge
Les Wallons ; le peuple wallon...
26 avril 2010, 13:09   Re : Sur la crise belge
Un "Dessous des cartes" sur la crise belge :
video: [fr.video.yahoo.com]
Obi
26 avril 2010, 13:43   Re : Sur la crise belge
"Il n'y a plus d'espace commun, sauf le Roi" : amusant, mais tout est dit.
26 avril 2010, 14:20   Re : Sur la crise belge
Votre chère Bruxelloise, cher Obi était en voyage ces derniers jours mais n’a pas trop envie de polémiquer tant c’est le sentiment de HONTE qui l’étreint…Et, avec un de mes compagnons de voyage flamand, nous avons bu ensemble la coupe du ridicule dans lequel nous plonge pour la ixième fois notre classe politique !
Si tout était aussi simple en Belgique que vous et Bernard semblez le dire, cela se saurait. Pour ma part, je dirai comme Marc Eyskens, ancien premier ministre « Pour comprendre la Belgique, il faut être né ici. Mieux : être né ici au XVIe siècle car c’est alors qu’a commencé la belgitude. »
Comment d’autre part, discuter avec vous qui croyez ou voulez faire croire que la Belgique a commencé en 1830 ? Puisque je suis dans les citations, je vous rapporte celle d’un autre flamand, le nationaliste extrémiste Bart de Wever à la RTBF il y a quelques semaines: « Quand on se fréquente depuis les siècles, on finit par se connaître ».

« Et les Flamands appellent le Roi « Monsieur Albert »...

Cher Bernard, permettez-moi de corriger votre « les Flamands » tant cela m’étonne de votre part (il me semble que des sourcils s’étaient levés dernièrement à propos des généralisations abusives). « Monsieur Albert » que je sache est une formule du républicain (populiste et ancien boxeur) flamand Jean-Marie Dedecker.
« Question: quel votre souhait le plus cher ? La fin de la Belgique et la création d'un état flamand libre.

Et ne me dites pas qu'il s'agit d'une politicien d'extréme-droite la majorité des flamands pense comme lui.
»

Cher Rogemi, en réponse, puis-je vous faire lire cet article écrit par un Français vivant en Belgique et réagissant à la chronique de Zemmour sur RTL, ainsi qu’à son chapitre consacré à la Belgique dans « Mélancolie française » ?

« Eric Zemmour possède un indéniable talent pour la synthèse. En trois minutes de chronique radio (sur RTL : nos éditions du 6 avril), il a réussi à synthétiser l’ensemble des poncifs et préjugés que beaucoup de mes compatriotes ont sur le conflit communautaire belge. Il semble utile d’analyser ses erreurs et ses outrances tant elles sont révélatrices des difficultés qu’ont certains Français à appréhender la Belgique .
Passons sur les chemins de fer belges qui, selon M. Zemmour, seraient régionalisés. Cette erreur relève de la simple ignorance. Passons aussi sur l’idée que « la Belgique est une création de l’Angleterre ». Historiquement faux mais révélatrice d’un courant souverainiste français qui voit la main de la perfide Albion dans tous ses malheurs. Attardons-nous plutôt sur le fait qu’Eric Zemmour déclare que « l’Etat unitaire belge est devenu largement une fiction ». Le fait est que l’Etat unitaire belge a cessé d’exister il y a 30 ans pour laisser place à l’Etat fédéral. Le polémiste est ici représentatif de la plupart de ses concitoyens, pour qui un Etat ne peut qu’être unitaire. La République française est une et indivisible et, ajoutera-t-on, unilingue et uniculturelle. Formé dans ce moule intellectuel et cette conception de l’Etat-nation, inculquée de l’école primaire jusqu’à l’université, le cas belge ne peut que dérouter. Lorsque l’on tente d’expliquer aux Français les régions, les communautés, la frontière linguistique, le multilinguisme, les médias différents à l’intérieur d’un même pays, la Belgique leur apparaît instinctivement comme une aberration. Mais une aberration au sens philosophique du terme, c’est-à-dire comme quelque chose qui ne devrait pas exister, un accident de l’histoire. Comment comprendre alors
que cet « accident » dure depuis maintenant presque deux siècles, ce qui fait de la Belgique l’un des plus vieux Etats européens ? (1)
Pour comprendre cela, il faut admettre que, en Belgique, l’identité est bien souvent multiple et à plusieurs étages. Il y a l’identité belge, les identités flamandes, wallonnes et bruxelloises et, enfin (et peut-être surtout) une identité plus locale encore (liégeoise « principautaire », carolo, anversoise, gantoise, ardennaise, gaumaise, etc.). Sans oublier l’identité européenne. Ceci éventuellement admis, le plus difficile à comprendre pour un ressortissant français, c’est que ces identités ne sont pas forcément concurrentes mais le plus souvent complémentaires. Et c’est le cas même pour les deux identités qui sont le plus souvent opposées, à savoir les identités belge et flamande. Depuis 1995, une étude demande à intervalle régulier aux Flamands si leur identité était Belge, Flamande, ou un mélange des deux. Les résultats du dernier sondage sont sans appel : si 11 % des sondés se considèrent comme uniquement Belge et 7,5 % comme uniquement flamand, l’écrasante majorité s’approprie les deux identités à des degrés divers (2). Que nous dit cette majorité ? Tout simplement que, loin d’être opposées, ces deux identités sont indissociables l’une de l’autre. En d’autres termes, que la culture belge fait partie de la culture flamande comme la culture flamande fait partie de la culture belge.
Chose difficilement concevable pour un esprit français formé dans le culte de l’Etat-nation. Car si cultures régionales et nationales peuvent coexister, à quoi bon avoir quasiment éradiqué les cultures et les langues régionales en France ? Non, décidément cet Etat artificiel ne peut qu’exploser en deux Etats unilingues. De bons Etats-nations simples, unis et indivisibles comme on nous l’a appris depuis l’école.
Mais cette vision d’un éclatement inéluctable de la Belgique ne vient pas seulement de cette conception française de l’Etat Nation. Eric Zemmour puise en effet dans les informations dont il dispose à Paris pour estimer que les Belges ne veulent plus vivre ensemble. On pouvait ainsi lire tout récemment dans Le Monde que « Plus de 40 % des Flamands sont désormais acquis à l’idée de l’indépendance de leur région » (3). De même, M. Zemmour explique dans son ouvrage que, selon un récent sondage, 49 % des Wallons sont prêts à rejoindre la France. (4)
Interpellant, certes. Mais ce qui l’est encore plus, c’est que ces deux données sont fausses. En effet, si 49 % de Wallons déclarent vouloir se rattacher à la France, c’est seulement en cas d’éclatement de la Belgique. La question évacuait donc la possibilité de rester belge, option qui aurait certainement eu les faveurs d’une majorité de Wallons si elle avait été proposée, comme c’est régulièrement le cas dans toutes les enquêtes et sondages.
De même l’article du Monde fait référence au dernier baromètre trimestriel de La Libre Belgique plaçant les partis indépendantistes aux alentours de 40 % en Flandre. Un raccourci facile est ainsi fait entre ce que prône un parti sur un point particulier et ce que veulent ses électeurs. Or toutes les études et sondages montrent que la proportion de Flamands indépendantistes ne dépasse pas les 15 % et que la majorité des électeurs du Vlaams Belang ou de la N-VA ne sont pas indépendantistes (5). Ils choisissent ces partis pour d’autres aspects de leur message (sécurité, immigration, fermeté communautaire…), pour une personnalité charismatique (Bart De Wever en est le meilleur exemple), ou, simplement, pour signifier leur mécontentement.
Ainsi les « données » et les commentaires assurant l’inéluctabilité de la fin de la Belgique s’autoalimentent et se renforcent à l’infini dans une mentalité française rétive à admettre que d’autres modèles que son Etat-nation sont possibles. Ces analyses biaisées reviennent parfois au public belge francophone, à tel point que certains finiraient par adopter cette vision qui, si elle a d’autres origines, n’est pas très éloignée de celle des nationalistes flamands.
Erreurs donc de M. Zemmour mais aussi outrance, lorsqu’il qualifie la Belgique de « RDA de la France ». Si les erreurs nous renseignent sur la difficulté d’une certaine France à comprendre la Belgique, cette assimilation à la RDA donne aux Belges une idée de la condescendance toute franco-centrée avec laquelle ils pourraient être traités en cas de rattachement. Rien que pour cela, que M. Zemmour soit remercié pour son franc-parler. »

(1) Parmi les 27 pays membres de l’Union européenne, seuls huit lui sont antérieurs.
(2) Lieven de Winter, La recherche sur les identités ethno-territoriales en Belgique , Revue internationale de politique comparée , nº 4, 2007, p. 581.
(3) Jean-Pierre Stroobants, « En Belgique, les partis flamands qui prônent l’indépendance de leur région progressent dans l’opinion », Le Monde du 4 avril 2010.
(4) Eric Zemmour, Mélancolie Française , Fayard, 2010, p. 205.
(5) Si l’on ne devait retenir qu’une seule étude : Marc Swyngedouw et Nathalie Rink, Hoe Vlaams-Belgischgezind zijn de Vlamingen ? Een analyse op basis van het postelectorale verkiezingsonderzoek 2007 , Centrum voor Sociologisch Onderzoek (CeSO), KUL, 2008. P.6

(C’est moi qui mets en gras)

[www.lesoir.be]
Citation
Ne nous voilons pas la face: la France n'est pas prête à rattacher la Wallonie et Bruxelles à son territoire.

Chère Aline,

Très belle réplique de votre part et je vous en remercie bien que je crois que vous soyez trop optimiste mais cela vous rend encore plus sympathique et votre attachement au Roi, je dois l'avouer, me plait beaucoup.

Pour ma part je ne crois pas que les francophones en Belgique aient la moindre envie de rejoindre la France (du moins dans la grande majorité) sans parler de la quasi impossibilité pour la France d'imaginer un rattachement de la Wallonie à son territoire.

Par contre je doute que l'on puisse accorder beaucoup de crédibilités aux résultats des sondages que vous nous presentez dans votre billet. Le fait que les hommes politiques flamands titubent d'une crise à l'autre est le signe éclatant d'un malaise profond.

Je suis surpris que personne n'ait réagi à ma remarque sur le catholicisme des Flamands qui pour moi est une des bases de la Belgique et il est évident que la déchristianisation met votre pays à mal.

.
26 avril 2010, 15:23   Re : Sur la crise belge
Citation

« Et les Flamands appellent le Roi « Monsieur Albert »...

Cher Bernard, permettez-moi de corriger votre « les Flamands »

Je corrige bien volontiers, car c'est en effet inexact. Je dis donc : certains Flamands appellent le Roi "Monsieur Albert", caractérisant ainsi l'opinion de beaucoup de Flamands, qui ne tiennent absolument pas à la Royauté, et qui désirent ardemment l'indépendance de la Flandre (donc, sans le Roi, bien entendu, symbole de l'unité de la Belgique).
Citation

Je suis surpris que personne n'ait réagi à ma remarque sur le catholicisme des Flamands qui pour moi est une des bases de la Belgique et il est évident que la déchristianisation met votre pays à mal.

C'était peut-être pertinent en 1830, cher Rogemi, mais cela ne l'est certainement plus. Du reste, vous savez bien qu'il y a un monde entre la pratique religieuse et la composante culturelle religieuse, et que celle-ci survit longtemps à celle-là.
Citation
C'était peut-être pertinent en 1830, cher Rogemi, mais cela ne l'est certainement plus. Du reste, vous savez bien qu'il y a un monde entre la pratique religieuse et la composante culturelle religieuse, et que celle-ci survit longtemps à celle-là.

Pourquoi pas mais expliquez moi alors pourquoi les flamands ne demandent pas à être rattachés aujourd'hui aux Pays-Bas ?
Cher Rogemi, je cherche un euphémisme digne de ce forum pour dire que... disons "bien souvent" (pour ne pas que l'on me reproche encore mes propositions logiques universelles), ils ne peuvent pas se sentir, et cela n'a rien à voir avec la pratique religieuse, qui n'est pas plus pieuse d'un côté que de l'autre – je n'ai pas dit que les composantes historiques religieuses ne contribuent pas à l'identité d'un peuple. Ils parlent évidemment la même langue, mais... comme le serbe et le croate parlent le serbocroate...

Et puis, pourquoi faudrait-il se mettre à la colle avec les Pays-Bas ou la France ? Le Grand-Duché est parfaitement autonome, tout de même...
Cher Rogemi,
Il ne s’agit pas vraiment d’optimisme de ma part surtout en ces jours, on va dire… incertains. J’ai à cœur d’apporter des « petites touches », des nuances aux commentaires que je trouve parfois univoques. (Cher Bernard, votre rectificatif vous honore).
Mais j'apprécie votre intérêt pour mon pays car ce problème ne semble pas intéresser beaucoup de monde en France et même sur un forum politique. Nous devons reconnaître que nos voisins nous connaissent très peu, ainsi que l’explique très bien le texte de Vincent Laborderie quand il avance que le jacobinisme français ne peut comprendre le feuilletage subtil de nos appartenances, de nos identités. On peut être et belge et namurois et wallon et francophone et européen sans problème, de façon complémentaire, sans obligation de justifier la hiérarchisation de ces différentes « immatriculations ». (Mais tout cela va peut-être devoir se conjuguer au passé dans quelques jours !!!)
Entièrement d’accord avec vous, Bernard, en ce qui concerne les sentiments entre Bataves et Flamands. Ce qui les sépare, c’est la (même) langue, comme on dit ici.
Il est vrai que les Néerlandais sont réputés penser des Flamands que ce sont des ploucs. Je ne sais si c'est toujours vrai mais j'ai été souvent averti de ne pas prendre de comédiens flamands parce que leur accent paraissait bizarre et vaguement grossier aux autres néerlandophones. En revanche, j'ai fréquenté pendant quelques années une entreprise flamande et les gens que j'ai côtoyés à cette occasion étaient très néerlandophiles ; de plus, bien que tout à fait courtois, ils ressentaient à l'égard de leurs compatriotes francophones et aussi des Français une condescendance qui affleurait assez souvent.
Citation
mais... comme le serbe et le croate parlent le serbocroate...

Pas de chance pour vous Bernard car j'habite une région où les croates et les serbes sont légions. Le seul point sérieux qu'ils peuvent avancer pour expliquer leurs différences c'est la religion.

Physiquement ils se ressemblent, ils parlent à peu de choses près la même langue. Rien ne les séparent vraiment sauf que les croates sont catholiques et les serbes orthodoxes.

Pour les croates les serbes sont quasiment des turcs tandis qu'eux sont des européens ... on pourrait en rire mais !
Citation
de plus, bien que tout à fait courtois, ils ressentaient à l'égard de leurs compatriotes francophones et aussi des Français une condescendance qui affleurait assez souvent.

Mais tous les peuples d'origine germanique (de la Scandinavie en passant par l'Angleterre, la Hollande, l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche) éprouvent une certaine supériorité vis à vis des latins en général.

C'est un peu surprenant puisque tous ces peuples ont été civilisés par Rome et que la France a dominé l'Europe de la tête et des épaules pendant des siècles.

Pour faire simple et sans vouloir généraliser ce sentiment de supériorité a certainement ses racines dans le fait que la plupart de ces peuples ont renié le catholicisme et sont devenus protestants.
Citation

votre rectificatif vous honore

Glad you agree...
Pas de chance pour vous, Rogemi, feu mon beau-père est né à Sarajevo, et feue ma belle-mère est née à Belgrade... Plaisanterie mise à part, je voulais dire que les locuteurs d'une même langue peuvent exhalter leurs micro-différences au point de revendiquer l'appartenance à deux langues différentes, ce qui est bien entendu purement idéologique. Les Flamands et les Hollandais parlent évidemment la même langue, syntaxiquement et lexicalement (l'ABN). Ce ne sera peut-être pas tout à fait leur avis...
Citation
Pas de chance pour vous, Rogemi, feu mon beau-père est né à Sarajevo, et feue ma belle-mère est née à Belgrade...

Mince j'aurais mieux fait de me taire ... comme vous dites trêve de plaisanterie je voulais seulement souligner que devant la minceur des différences entre les croates et les serbes les deux partis ne retiennent souvent que la religion et là je simplifie bien sûr puisque ces deux peuples ont eu des destins diamétralement opposés puisque les croates restèrent très longtemps sous la férule austro-hongroise grosso modo bénéfique alors que les serbes ces malheureux durent supporter pendant des siècles le stérile joug ottoman.
26 avril 2010, 18:14   De l'Allemagne
Pourtant, bien cher Rogemi, si on prend l'Allemagne au sens culturel du terme, elle est majoritairement catholique (l'ensemble Autriche, Bavière, Rhénanie est fort peuplé).
Obi
26 avril 2010, 18:19   Re : Sur la crise belge
Chère Aline je vous salue, je dois dire que votre absence déséquilibrait le débat. Au-delà des sensibilités, des points de vue tous aussi respectables les uns que les autres, si nous parlions de ce qui se passe actuellement ?
Les Flamands vont scinder l'arrondissement Halle-Vilvorde alors que la population ne le demande pas, et que quelques aménagements suffiraient au bonheur de tous. Est-ce que derrière cette obsession il y a leur fond anthropologique qui leur dit que la justice c'est le droit du sol et beaucoup moins le droit des gens ?
Toujours est-il que la négociation n'est plus possible, les propositions faites de part et d'autre étant tout simplement incompatibles. Si les Wallons acceptent cette scission en vertu de quelques avantages (précédemment acquis puis supprimés par mère Flandre) ce sera un camouflet extraordinaire à la francophonie de Belgique qui n'augurera rien de bon, soit ce à quoi les Flamands veulent bien en arriver : un état confédéral, une coquille vide qu'ils domineront.
Vous n'y voyez pas, Aline, comme c'est mon cas depuis longtemps, un plan déterminé qui suit inexorablement son cours en dépit de tout bon sens. Tant pis si les faits me donnent raison années après années.
Vous savez que je n'ai aucune complaisance envers les politiciens Wallons et leur responsabilité partielle dans les événements.
Je voudrais donc parler de ce dont personne n'ose parler, l'immigration en Belgique, une raison fondamentale à mon sens de l'exaspération des Flamands, leur vote "extrémiste" et de leur volonté de se séparer des francophones (dominés par la pensée de gauche parisienne). J'ai posté ce matin dans un forum du Soir, au milieu de dizaines de réactions belgo-belges (notamment sur la main-mise flamande dans tous les rouages de l'État à Bruxelles), cet avis :
" L'invasion n'est pas flamande elle est nord-africaine et africaine. Dans 20 ans Bruxelles devrait être à majorité musulmane comme aujourd'hui l'est Rotterdam. Mais cela ne peut être dit, c'est hallucinant de voir tous ces braves belges se taire en concert, et avec les flamands, dans une totale unanimité. C'est ainsi que tout ce débat me paraît surréaliste et vain. Quelqu'un a-t-il le même sentiment que moi que moi que moi... ?
Car en effet je pense que la querelle communautaire est d'importance tout à fait secondaire quand on sait que le tiers de la population bruxelloise est musulmane (à laquelle s'ajoute les immigrations africaine et autres) et qu'elle n'en à strictement rien à faire.
Évidemment j'ai été censuré et la farce continue.
Et bien, qu'en pensez-vous, Aline, Bernard... ?
26 avril 2010, 18:20   Re : De l'Allemagne
Oui mais c'est nouveau car la Prusse et le nord protestant ont été pendant deux siècles les vainqueurs économiques avec la hanse et l'industrialisation alors que pendant des siècles les Bavarois étaient les bouseux de l'Allemagne.

Certes ajourd'hui les ressentiments des bavarois ont diminué mais sont encore vivaces dans le petit peuple.
26 avril 2010, 18:34   Re : Sur la crise belge
Citation

et qu'elle n'en à strictement rien à faire

Voyons, Obi !

 Population et répartition des étrangers par région [modifier]

Les chiffres suivants s'entendent pour la population étrangère de droit au 1er janvier de chaque année. Depuis 1995, les demandeurs d'asile ne sont plus pris en compte.
	2000 	2001 	2002 	2003 	2004 	2005 	2006 	2007
Total Belgique 	897.110 	861.685 	846.734 	850.077 	860.287 	870.862 	900.473 	932.161
Bruxelles-Capitale 	273.613 	262.771 	260.040 	260.269 	263.451 	265.211 	273.693 	283.527
Région wallonne 	329.847 	317.952 	311.471 	309.065 	308.461 	308.362 	312.578 	316.940
Région flamande 	293.650 	280.962 	275.223 	280.743 	288.375 	297.289 	314.202 	331.694

Sources :

    * INS de Belgique
    * INS - Population totale au 1er janvier 2007
(Copié-collé de Wikipedia, on rétablira sans peine les colonnes de chiffre...)
26 avril 2010, 18:55   Re : Sur la crise belge
Dernières nouvelles : le Roi vient d'accepter la démission du gouvernement, et il est probable que, jeudi prochain, la majorité flamande vote unilatéralement (i.e. contre les francophones) la scission de l'arrondissement BHV. Résumé : la situation est pire que jamais.

Pour suivre la crise, je recommande ce journal, à mon sens le plus sérieux et le plus sobre.
Obi
26 avril 2010, 19:31   Re : Sur la crise belge
Mais enfin on ne parle pas d'étrangers, mais de musulmans cher Bernard. Une large part des étrangers est belge pour avoir accès aux avantages sociaux. Avez-vous vu l'étude parue en 2008 ?
Non je pense que le gouvernement démissionnaire ne pourra voter la scission. Il y a encore "la sonnette d'alarme" et le passage d'une loi au Sénat.
Je pronostique que les gens revoteront pour les mêmes et que la patate reviendra un peu plus pourrie.
27 avril 2010, 09:53   Re : Sur la crise belge
Cher Obi, pardonnez-moi mon laconisme, j’aurais aimé avoir le cœur de vous répondre mais ce matin, il n’y est pas, le ridicule, s’il ne tue pas, blesse gravement. Oui, je l’ai déjà écrit ici plusieurs fois, au lieu de se disputer entre elles, les deux communautés auraient mieux fait de s’unir pour lutter contre l’islamisation. Mais les craintes de la population ne sont pas, ne sont plus les préoccupations de notre classe politique. Trompétant, glapissant, grinçant, sifflant et moulinant du vide, elle ressemble aujourd’hui plus que jamais à une machine de Tinguely !
Et pour continuer avec les comparaisons dans le domaine artistique, aujourd’hui, de pays surréaliste, la Belgique passe à un pays dadaïste.
Et cependant, cher Obi, l’adage belge reste de mise : « Devant Dieu et en Belgique, tout est possible ». Même l’Absurde!
À propos, avez-vous vu la carte de Belgique montrée sur TF1 ? Décidément, rien ne nous sera épargné !

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