Je crois que je suis un peu hors-sujet mais pour les blancs en Afrique du sud les choses vont de mal en pis.
Un Sud-africain blanc témoigne : « Il existe aujourd’hui une haine raciale que je n’ai jamais connue dans ma jeunesse »
Thursday 15 May 2008
Edwin est sud-africain. Ses origines remontent au XVIème siècle, dès l’arrivée en Afrique australe de Hollandais et Huguenots français auxquels vinrent se mêler, au cours des siècles, Allemands, Anglais et Irlandais. Comme la majorité des Blancs, il parle anglais et afrikaans. Il a été enseignant, il a la cinquantaine et s’est reconverti dans l’informatique. Il raconte, en exclusivité pour Novopress France, ce qu’est devenue la vie quotidienne des Blancs en Afrique du Sud depuis la fin de l’Apartheid. Un témoignage sans fard ni concession. Un avertissement pour les Blancs d’Europe.
Novopress : Comment avez-vous ressenti le changement qui s’est opéré depuis l’abolition de l’Apartheid?
Edwin : Depuis que l’ANC est au pouvoir, de nombreux changements ont affecté notre existence quotidienne et se sont faits de plus en plus contraignants. L’apparition de la peur, engendrée par la criminalité, est indéniablement l’effet le plus marquant. Les gens ont peur de sortir de chez eux, se sentent vulnérables même dans les endroits publics. La peur est présente jour et nuit. Mon propre père n’ose plus tondre le gazon devant sa maison : les personnes âgées sont des cibles faciles, donc prisées… Les Blancs ne sont pas les seuls à subir cette situation. Les autres communautés, noires et métisses, sont harcelées par des gangs, autrefois inconnus… La police, quasiment vidée de ses meilleurs éléments, est soit corrompue, soit totalement dépassée…
Novopress : Avez-vous été vous-même victime de violence ?
Edwin : Pas personnellement, jusqu’à présent, mais deux de mes amis ont été assassinés durant un cambriolage. D’autres proches, dont des membres de ma famille, ont fait l’expérience des « big 4 » Autrefois, cette expression s’appliquait à une attraction populaire et touristique : la chance d’apercevoir les quatre plus gros animaux sauvages : lions, éléphants, buffles et rhinocéros, lors d’une excursion en brousse. Aujourd’hui, il s’agit d’avoir été victime d’un vol de voiture, d’un cambriolage, d’un viol et d’un assassinat…L’Afrique du Sud, on le sait, détient aujourd’hui le taux de viols le plus élevé du monde.
Novopress : Vous avez enseigné autrefois. Quel regard portez-vous actuellement sur l’éducation dans votre pays?
Edwin : J’estime avoir bénéficié d’une très bonne éducation dont je voulais faire profiter les autres… Mon pays, malheureusement, figure aujourd’hui au bas de l’échelle dans ce domaine. Je dirais que l’enseignement public est devenu une plaisanterie nationale… Les écoles privées sont devenues très onéreuses. L’éducation est l’une des raisons principales de l’émigration des Blancs.
Novopress : Pouvez-vous nous faire une analyse rétrospective de la situation ?
Edwin : On m’accuse, en tant que Blanc, d’avoir causé beaucoup de souffrances aux peuples noirs. Je le nie totalement. On dit aussi que j’ai été avantagé au détriment des autres… Vraiment ? Lorsque des terroristes - bien équipés et tout frais sortis d’un endoctrinement marxiste en URSS - ont tenté de passer nos frontières, j’ai été appelé pour servir trois ans dans l’armée et défendre mon pays. (A ce sujet, je voudrais rappeler que c’est Nelson Mandela qui a fondé en 1961, avant son arrestation, le plus important de ces groupuscules terroristes : le M.K (abréviation de Umkhonto we Sizwe, ou « fer de lance de la nation ») ; Ce contre quoi nous nous sommes battus. Mandela reste pour moi l’arbre qui cache la forêt. On en a fait une icône pour avoir évité un bain de sang, mais sa libération, voulue par une cabale aux ordres de la finance internationale, a contribué à tuer dans l’œuf une insurrection blanche. De sa base militaire au Botswana tout près, l’aviation américaine ne nous aurait pas fait de cadeaux…
Les Noirs n’étant pas appelés sous les drapeaux, ce n’est qu’en tant que volontaires qu’ils se joignaient à nous. On ne leur demandait pas non plus de contribuer au développement de leurs territoires (homelands) que nous, Blancs, devions subventionner, assurant leur éducation, leur santé et des infrastructures viables. Cela faisait partie des procédures de négociation, mais, leurs leaders n’étant pas toujours à la hauteur, l’ambiguïté de la situation était source de mécontentement. Nous ne comprenions pas cette charge de responsabilités, de plus en plus lourde à porter au fur et à mesure qu’augmentait leur nombre, et qui rendait totalement injustifiées ces attaques internationales exigeant en fin de compte notre capitulation et notre soumission à ce vent de l’histoire qui soufflait sur l’Afrique… Des hommes, à leur sortie des universités noires, étaient enrôlés par divers pays d’Europe pour parfaire leur connaissance de la démocratie. Cela se traduisait, dès leur retour au pays, par le fait d’imposer leurs idées par la terreur : intimidations, attentats, tortures, assassinats… Aussi, avons-nous trouvé incompréhensibles la publicité, l’encensement de ces hommes aux ambitions personnelles démesurées, alors qu’étaient passées sous silence les attentes plus objectives de modérés tels qu’un Muzorewa au Zimbabwe et un Buthelezi en Afrique du Sud, qui, eux, avaient le soutien, notamment électoral, d’une majorité de leur communauté respective.
Novopress : Quel est, selon vous, le bilan de tout ce gâchis?
Edwin : Il existe aujourd’hui une haine raciale que je n’ai jamais connue dans ma jeunesse. Paradoxalement, elle provient de jeunes qui n’ont pas vécu sous l’Apartheid mais à qui on a inculqué la haine de l’homme blanc, rendu désormais responsable de tout ce qui va mal. Leurs anciens sont désillusionnés, réalisant que l’abolition de l’Apartheid ne leur a rien amené de meilleur. Au contraire, le travail manque depuis que les frontières sont ouvertes à tout vent, laissant s’engouffrer des hordes venus du nord, à la recherche d’un eldorado qui n’existe plus… L’étendue des bidonvilles autour des grosses agglomérations est impressionnante et la chasse à l’étranger, perçu comme une menace, fait ressurgir une identité tribale chez les sud-africains noirs qui ne s’embarrasse pas de principes dans la pratique du passage à tabac. Personne n’en parle, les cris d’orfraie étant réservés aux délits perpétrés par les seuls Blancs, dont la frustration, parfois, finit par atteindre son paroxysme.
Dans chaque communauté : noire, blanche, métisse, l’amoralité est désormais de norme. Les valeurs familiales sont bafouées, la drogue fait des ravages.
Victimes de discriminations, beaucoup de jeunes Blancs s’exilent, ainsi que des familles entières, à la recherche de sécurité, d’un emploi et d’une meilleure éducation pour leurs enfants. Un Blanc sur cinq a définitivement quitté le pays : près de deux millions se sont expatriés, essentiellement en Australie, au Canada et en Angleterre. Demeurent les plus démunis et ceux trop vieux pour s’adapter à une autre culture… Dramatique est la vision de personnes âgées désormais seules, semblant attendre la mort, loin de leurs enfants dispersés aux quatre coins du monde…
Nous vivons au jour le jour, tentant d’éviter au mieux un danger omniprésent, incapables bien souvent d’échapper à la nostalgie du passé… Des milliers de Blancs sont assassinés, parfois torturés, mutilés, sans motif apparent. Pour nous, il s’agit bien d’un génocide. Mais, là encore, aucune voix ne s’élève pour protester. Nous avons en effet appris à nos dépens qu’il n’est pas politiquement correct de défendre des victimes à la peau blanche. Seuls les Blancs pratiquent le racisme, n’est-ce pas ? La loi de la majorité (majority rule) ne permet plus à nos enfants d’accéder à l’emploi. Les communautés indienne et métisse sont également touchées. Les employés (municipaux et gouvernementaux) blancs sont poussés à démissionner et se retrouvent peu à peu condamnés à la misère. Par simple sécurité, nous ne pouvons vivre au milieu des Noirs, mais eux envahissent nos quartiers, amenant pour bagage, leur culture de dégradation et de tapage nocturne… Nous n’avons aucune défense. Le pouvoir en place dissout peu à peu les commandos d’autodéfense, pourtant si efficaces. Notre identité culturelle n’est plus respectée, pas même reconnue. Les quelques Blancs qui siègent au Parlement ne sont que des lèche-bottes sans représentativité. Aussi est-il illusoire pour nous d’aller voter. Nous nous considérons comme des apatrides, forcés de vivre dans un pays hostile dans lequel il nous est arrivé d’être nés…
Novopress : Une partition serait-elle viable ?
Edwin : Certains ont mis toute leur énergie dans la création d’enclaves blanches afin de préserver leur culture et d’élever leurs enfants sans contrainte. Mais les difficultés sont innombrables. Orania (1) est la plus vaste. Située dans le nord de la province du Cap, en bordure de la rivière Orange, elle a été construite en zone semi - désertique, là où les Noirs n’ont jamais voulu s’établir. Cela n’a pourtant pas suffit pour épargner à ses habitants de multiples tentatives de déstabilisation. La dernière en date : incorporer l’enclave à une township noire, pourtant distante de plusieurs dizaines de kilomètres, ce qui aurait vite fait des Blancs une minorité privée d’autonomie. Jusqu’à présent, Orania a survécu, au prix d’énormes sacrifices et de procédures légales fort coûteuses… De mille, sa population est passée à environ six cents âmes qui, malgré les obstacles, s’accrochent à ce symbole vivant.
Novopress : Notre combat (2), dans les années 80, nous donnait l’impression d’être le dernier bastion blanc, la digue de défense de l’identité européenne. Aujourd’hui Edwin, quel conseil donneriez-vous aux Européens qui se sentent menacés ?
Edwin : L’Occident n’a pas voulu voir dans notre lutte un préambule à sa situation actuelle. Je n’oublie pas que vous vous êtes battue à nos côtés, que vous avez été des nôtres… Au moins avez-vous eu le choix de pouvoir partir et refuser la soumission… Mais pour combien de temps encore ? Je constate que, dans le monde entier, la majorité des Blancs courbent l’échine. Je ne m’étendrai pas sur l’Amérique. En Europe, ils accordent aux étrangers, noirs et musulmans en particulier, tant de droits à leur culture et leur espace vital qu’ils en oublient les leurs. Les fondateurs de la civilisation européenne ont cédé leur droit d’existence, sans se soucier de savoir entre les mains de qui ils la remettaient. Il me semble que partout, les Blancs aient perdu la volonté de vivre.
Un conseil à donner ? Résister, s’unir, faire front, toujours… Conserver ou reprendre racine, en milieu rural notamment. Car c’est bien là, au contact de la nature, de la terre, que nous retrouvons notre âme.
Novopress : Merci Edwin. Malgré vos tribulations, je sais qu’avec les vôtres, vous gardez le souvenir du Grand Trek et qu’en vous tous coule encore le sang qui anima, vivace, l’esprit de vos anciens dans leur quête insatiable de liberté.
Propos recueillis et traduits de l’anglais par Michelle Favard-Jirard pour Novopress France
(1) Comme l’Etat Libre d’Orange (Orange Free State), Orania fait honneur à la Maison d’Orange. Voici quelques siècles, cette famille royale néerlandaise a en effet généreusement soutenue la communauté afrikaner.
(2) Michelle Favard-Jirard a longtemps vécu en Afrique du Sud et y a participé à la défense de sa communauté.
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