Le Monde de Demain par Fromage +

Je sais que la majorité des participants à cette assemblée n'est pas croyante mais athée ou agnostique. Cependant personne ne pourra prétendre que le texte ci-après ne correspond pas exactement à la vérité de ce que nous vivons.

2. L’ennemi, c’est le Christ.
Deux-cents ans de persécution antichrétienne ont été justifiées par l’avènement de la laïcité républicaine. Mais trente ans ont suffi pour que la laïcité républicaine s’effondre comme un château de cartes devant les revendications de l’islam, même les plus irrationnelles, même les plus minoritaires. La déchristianisation ne mène donc pas au positivisme éclairé ou à l’athéisme heureux, mais à la théocratie et à la crédulité [l'entrée au paradis est soumise au bon suivi du régime alimentaire musulman. Il n'y a de Dieu que Dieu et Mahomet est son diététicien]. Socialisme et islam tombent d’accord : le pape est un imposteur, et même un sérieux empêcheur de tourner en rond. Un chrétien qui défend sa foi autrement que par le silence est un intégriste. Pendant ce temps, un musulman qui prie dans la rue ou exige des aménagements publics islamiquement corrects ne fait qu’exprimer la merveilleuse diversité des croyances qu’il ne faut pas stigmatiser. N’importe quoi, n’importe qui, mais, par pitié, pas Noël, pas Pâques, pas le Christ.

Le reste du texte i c i

Pour essayer de reprendre le débat sous un autre angle, je dirais que le Christ a toujours été bafoué, même et surtout par l'Église. C'est en ce sens que j'entends les déclarations de Benoît XVI d'il y a quelques heures.
En ce qui concerne l'Islam, je crois que l'attitude occidentale à son égard est celle de grands parents vis à vis de petits enfants attardés mais capricieux. On ne dit rien par mansuétude et ils en profitent. Vous ne voulez pas leur mettre leur nez dans leur c... et ils ont le mauvais goût de vous faire la leçon. Vous épargnez leur amour propre et ils piétinent le tact et la bienséance. Je crois qu'en échange les gens complaisants sont les plus méprisés des occidentaux.

Citation
Florentin
Pour essayer de reprendre le débat sous un autre angle, je dirais que le Christ a toujours été bafoué, même et surtout par l'Église. C'est en ce sens que j'entends les déclarations de Benoît XVI d'il y a quelques heures.

À quoi faites-vous allusion, au juste, Florentin ?

Citation
Rogemi
Je sais que la majorité des participants à cette assemblée n'est pas croyante mais athée ou agnostique.

Et même non croyante mais gnostique, qui sait, pourquoi pas ?

C'est simple, le pape revient -- comme si les médias ne s'étaient pas assez acharnés sur l'Église -- sur le cas des prêtres pédophiles. La pédophilie représente une infime minorité de prêtres mais, justement, par rapport à d'autres catégories de la population, ils sont un scandale immense eu égard à leur mission, à leur engagement chrétien. Pour briser le cycle de la violence, le Christ préfère se faire tabasser à mort plutôt que de s'armer et de venger son honneur. J'emploie ces mots à dessein. La vie du Christ est faite de conflits désamorcés, d'enseignement, de don de soi. Le don de soi c'est le contraire de l'abus de l'autre sans défense, l'instrumentalisation de l'autre, la réification de l'autre. A défaut d'être un ennemi, le Christ est un sacré gêneur.

Notons cependant que la religion catholique a toujours fait sien l'adage suivant lequel il fallait laisser à César ce qui était temporel et à Dieu ce qui était spirituel, et que la faiblesse physique des prêtres et des moines était fort bien compensée par la vigueur du bras séculier.

Quand Clovis se fait baptiser et entraine les Francs dans l'épopée qu'on sait, il ne devient pas moine et reste dans le monde ; les monastères sont alors protégés par les Francs, et les malfaisants qui les pillaient s'aperçoivent vite que la framée est fort pointue.

Cette séparation du spirituel et du temporel est essentielle. Si un chrétien se doit d'accueillir l'autre, il se doit aussi, par devoir légitime, devoir d'Etat, de prêter son concours à sa Nation en guerre.

Cher Florentin, je souscris à la simplicité et à la véracité (pour moi-même, comme je tiens à le souligner) de votre intervention 16:14.

Le "Jour du Seigneur" en direct de Solesmes le dimanche 19 septembre de 10h 30 à 12 h

En Grégorien

Citation
Florentin
En ce qui concerne l'Islam, je crois que l'attitude occidentale à son égard est celle de grands parents vis à vis de petits enfants attardés mais capricieux. On ne dit rien par mansuétude et ils en profitent.

Par mansuétude au début, par peur ensuite...

Les amis c'est le passage suivant qui m'avait le plus parlé.

Citation
Mais trente ans ont suffi pour que la laïcité républicaine s’effondre comme un château de cartes devant les revendications de l’islam, même les plus irrationnelles, même les plus minoritaires.

Car ce qui m'indispose le plus c'est le fait que les nations laiques, accouchées par la révolution francaise et les Lumières, sont incapables face aux exigences les plus extravagantes des musulmans de défendre avec fermeté les acquis de deux cent ans de laicité.

Florentin, si vous voulez voir un traitement médiatique scandaleux de cette affaire, il faut regarder le journal télévisé national de la Radio Télévision Belge francophone (RTBF). Journal d'ailleurs très mal présenté par De Brigode, qui parle un mauvais français avec un accent de province belge, mais qui était surtout, d'une agressivité outrancière et complaisante envers l'Église et ses problèmes de prêtres pédophiles. Mgr Léonard, l'archevêque de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles était invité, et De Brigode était à peine poli à son égard. L'évèque, que je n'apprécie pas particulièrement en d'autres circonstances, a parfaitement gardé son rôle et sa dignité face à ce journaliste dont les Belges devraient avoir honte. Le sujet, comme presque chaque jour maintenant, alors que l'actualité est abondante (et même l'actualité politique du pays), a fait l'essentiel du journal. De Brigode a répété plusieur fois en leit-motiv, à propos de pauvres prêtres qui évidemment n'en pouvaient rien : « ... et il n'a pas prononcé le mot d'excuses », jusqu'à ce qu'il en trouve un qui consente à s'aplatir au nom de ses collègues coupables. On l'a fait répéter son geste d'humiliation, et ce n'était jamais assez bas. Et je ne vous parle pas de la publicité pour les formulaires de "débaptisation" (à retirer à l'évêché) – comme quoi les soi-disant "libres penseurs" n'en ont pas fini avec le catholicisme !

Et, en Belgique, l'on doit payer une redevance pour ce prétendu service national de télévision !

(Bof, le grégorien de Solesme...)

L'amplification médiatique des "affaires" de pédophilie dans l'Eglise est l'illustration parfaite de l'aveuglement, de la bêtise et de la lâcheté de notre époque - et de la caste auto-proclamée qui prétend nous apprendre comment penser. Et c'est n'est pas uniquement en tant que chrétien que je parle ! Quand ces journalistes iront voir ce qui se passe dans les madrasas, en Afrique, au Moyen-Orient ou en Asie, on pourra commencer à les prendre (un peu) au sérieux.

Je précise :
- bêtise : les cas de pédophilie ne sont pas plus nombreux dans l'Eglise que dans d'autres institutions mettant en relation des adultes (célibataires ou non) et des enfants ou adolescents ; sans doute le sont-ils même moins ; on est là face au cas typique d'une polémique construite à partir de (presque) rien ;
- aveuglement : l'exploitation sexuelle des enfants est présente dans d'autres religions, où personne ne la dénonce ; ce que je sais des madrasas pakistanaises, par exemple, est ahurissant ; alors que l'homosexualité adulte est, au Pakistan, sévèrement réprimée, la pédophilie y est largement répandue, elle fait même partie du paysage, en quelque sorte ;
- lâcheté : l'Eglise n'a plus guère les moyens aujourd'hui de se défendre, n'envoie pas des milliers d'enragés dans les rues, de lance pas de fatwas, ne menace pas d'attentats etc.; on peut donc l'insulter en (presque) toute impunité, et sans le moindre risque physique surtout.

Citation
lâcheté : l'Eglise n'a plus guère les moyens aujourd'hui de se défendre, n'envoie pas des milliers d'enragés dans les rues, de lance pas de fatwas, ne menace pas d'attentats etc.; on peut donc l'insulter en (presque) toute impunité, et sans le moindre risque physique surtout.

Cher Kiran,

Je crois que nous avons à faire ici à une incapacité intellectuelle (théologique) de l'Episcopat catholique à faire face à une hostilité récurrente qu'il est dans l'impossibilité de gérer.

L'Eglise a cru, après Vatican II, que s'ouvrir au monde lui faciliterait les choses mais en dépit d'innombrables concessions faites à la modernité celles-ci ne suffisaient jamais. Plus l'Eglise cédait du terrain plus grandes étaient les revendications pour qu'elle dilue ( comme les Eglises protestantes) sa doctrine dans une espèce de panthéisme bienpensant.

Depuis plus de 40 ans l'Eglise n'arrête pas de s'excuser pour 2000 ans de christianisme alors comment voulez-vous qu'elle puisse aujourd'hui prendre, sur quoique ce soit, une position ferme.

Mon cher Rogemi, je suis hélas tout à fait d'accord avec vous.

Ou j'oserai vous nuancer légèrement : l'Eglise, depuis 40 ans, veut à la fois courir après l'approbation de la modernité ET maintenir sur certaines questions (liées à la sexualité par exemple) des positions doctrinales ou morales fermes. C'est cette contradiction qui la tue, selon moi. Elle devrait choisir : ou adhérer complètement à cette modernité et accepter le mariage des prêtres, l'ordination des femmes, les unions gays etc. (au nom de l'universalité du message du Christ, de l'égalité de tous face à Lui), afin de faire revenir à elle une partie de ceux qui l'ont délaissée, OU s'opposer à cette modernité au nom des principes et valeurs qui sont les siens depuis 2000 ans.
Je vous laisse deviner à laquelle de ces deux positions vont mes préférences.

Autre chose : Raymond Aron a écrit que la gauche occidentale n'avait jamais été anti-totalitaire, mais uniquement anti-fasciste (et donc pro-communiste). On pourrait dire que notre modernité occidentale n'a jamais vraiment été anti-religieuse, mais qu'elle a bien été et demeure, avant tout, anti-chrétienne.

Mais où voyez-vous une poursuite de la modernité depuis 1970 ? avez-vous des exemples concrets concernant l'église ?

Citation
Kiran Wilson
Raymond Aron a écrit que la gauche occidentale n'avait jamais été anti-totalitaire, mais uniquement anti-fasciste.

Je croyais qu'il s'agissait d'une citation de George Orwell...