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On peut avoir vingt ans et dire que la France est belle, et qu’elle mérite d’être vécue.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Magnifique article de Charles Consigny, étudiant à la Sorbonne.

Citation

Charles Consigny



Réponse à Jean-Baptiste Prévost, président de l’UNEF 10 novembre


Il faut être plein d’espoir pour prendre le temps de lire la piteuse tribune de Jean-Baptiste Prévost dans Libération. Il faut d’ailleurs avoir un sens aigu de la curiosité pour lire Libération et son militantisme arriéré. J’ai la chance d’espérer et d’être curieux, j’ai donc accompli cette tâche, qui plus est sur un écran d’ordinateur : je n’allais pas donner le maigre sou qu’il me reste après impôts au journal officiel de la pensée unique et de ses satellites. Etudiant à la Sorbonne depuis octobre de cette année, j’ai pu constater avec un certain soulagement que l’UNEF, sur les bancs de la fac, n’intéresse absolument personne ; j’ai pu constater qu’une bonne moitié des assemblées générales désormais unanimement reconnues pour leur déni de démocratie est composée de lycéens qui n’ont pas l’âge de voter ; j’ai pu constater enfin que les membres actifs de ce syndicat sont exactement la caricature de ce qu’on pourrait attendre d’eux, avec une existence en triptyque : fumer des joints – écouter Bob Marley – réfuter l’utilité du savon.

SYNTAXE & DESESPOIR

Jean-Baptiste Prévost commence sa tribune en citant joliment Aragon, « Maintenant que la jeunesse chante, à d’autres printemps », mais quand Léo Ferré lui rendait service en le chantant, notre ami syndiqué l’insulte.
Il nous dit que « la mobilisation des jeunes n’est pas passée inaperçue ». Ce qui n’est pas passé inaperçu, et que chacun a pu constater dans les micro-trottoirs réalisées par les différents journalistes de télévision, c’est le désastre scolaire. J’invite mes lecteurs à étudier de près (mais de loin, on s’en rend compte aussi) la pathétique syntaxe utilisée par les étudiants ou les lycéens à qui on a donné un micro, les douze mots de vocabulaire dont ils disposent, les fautes de conjugaison qu’ils enfilent comme des perles (le conditionnel se mélange au futur et le présent se conjugue à l’impératif, c’est beau, ça fait mal aux oreilles comme un bruit de marteau-piqueur sur un boulevard), sans compter les non-sens économiques qu’ils enchaînent comme des vérités générales aussi prouvées que la loi de la gravité, en déclarant, par exemple, que plus les gens partiront tard à la retraite, moins il y aura de places libres sur le marché du travail : n’importe quel économiste sérieux pourra leur expliquer que le travail créant le travail, plus il y a d’actifs, plus il y a de postes à pourvoir, mais peu importe, le problème n’est pas là.
On ne saurait d’ailleurs leur faire grief de l’effondrement de leurs écoles et collèges et lycées, puisque c’est maintenant le collège qui fait le travail de l’école, tandis que le lycée fait celui du collège, et ainsi de suite. Tout ça s’est effondré sous les coups de la pédagogie agressivement débile qui sévit depuis trente ans, d’abord par la création des IUFM (merci Mitterrand), puis par petites touches, la méthode globale pour apprendre à lire, par exemple (et oui, maintenant ce n’est plus b-a = ba, c’est visualise le mot et souviens toi du son, donc, en gros, apprends à lire et à écrire par onomatopées, mon enfant, de toute façon l’UNEF va te défendre et te donner du travail au Pôle Emploi). Et puis on a vilipendé et abattu la sélection, jugée discriminatoire et fasciste (dans la novlangue de Canal +, tout ce qui n’est pas validé par Ali Baddou est fasciste). Elle avait pourtant été créée pour éviter la reproduction sociale, on s’était dit à l’époque que si chaque établissement choisissait ceux qu’il juge comme les meilleurs élèves, les gosses de riches n’auraient pas tous les droits : et bien non, quelques années plus tard, les bétonneurs du désastre contemporain ont dit que de l’égalité de tous, il fallait en conclure l’égal génie de chacun. Résultat, il y a moins d’enfants d’ouvrier à l’ENA aujourd’hui que trente ans auparavant. Mais M. Prévost n’hésite pas pour autant à écrire que les jeunes de ma génération sont « globalement plus qualifiés que les générations précédentes ». Ce qu’il oublie de préciser, c’est que les qualifications dont il parle, à savoir la socio, la philo, l’anthropo, les sciences po, et toutes ces études qui aboutissent à des professions en « ogue », sont en réalité des études qui aboutissent au chômage, puisqu’en France on a besoin de maçons, de plombiers, de menuisiers, d’ébénistes, d’entrepreneurs de tout poil, de petites mains de couture (et oui, la fringue de luxe, c’est tout ce qu’il nous reste), d’ingénieurs pour EADS, Airbus ou Areva, et certainement pas de milliers de politologues, et certainement pas de milliers d’essayistes, et certainement pas de milliers de chercheurs en histoire syndicale, qui n’auront quoi qu’il en soit pour seule mission, si ça continue comme c’est parti, que d’observer avec une rigueur imaginaire l’effondrement d’une société et d’un pays qu’ils auront largement contribué à détruire.

SEINE SAINT-DENIS STYLE

Je passe sur l’éternel lieu commun du « à cela s’ajoutent les discriminations des jeunes ruraux ou de banlieues trop souvent délaissées, et celles liées au racisme qui désignent toute une partie de la jeunesse comme à peine française », car quand on sait les dizaines de milliards déversés dans ce qu’il convient désormais d’appeler les quartiers, ce qui ne veut rien dire, quand on sait que la France est le premier pays d’Europe pour l’accueil des étrangers, quand on sait que les grandes entreprises sont désormais récompensées d’un « label diversité » (décerné par Eric Besson, la honte), qu’Anne Lauvergeon revendique d’ailleurs en affirmant qu’elle a donné consigne à ses Ressources Humaines de recruter, à compétence égale, plutôt le candidat issu de l’immigration que celui dont le nom sonne un peu trop franchouillard, la vindicte sus-citée tient simplement au mieux de l’incompétence, au pire de la bêtise.
Ce n’est certainement pas en stigmatisant, par la discrimination positive, nos compatriotes venus d’autres horizons qu’on les intègrera dans notre beau pays, ce n’est certainement pas en abolissant l’identité française au nom d’une conception excessive de l’hospitalité qu’on leur donnera du travail, ce n’est certainement pas en portant le rap au sommet de l’art musical sous prétexte que cela fait danser une adolescence métissée qu’on l’aidera à découvrir ce que la France a à lui offrir de mieux, de Baudelaire aux deux Camus. Et, enfin, ce c’est certainement pas en faisant croire aux Noirs ou aux Arabes français que leur pays est raciste et criminel qu’on leur fera l’aimer dans ce qu’il a de plus beau. Tout ce qu’arrivent à produire les militants qui s’épinglent des mains jaunes « touche pas à mon pote » sur la poitrine, c’est des voix pour Marine Le Pen (ce qui d’ailleurs était, à la création de SOS Racisme, leur mission première, sur une idée originale et politicienne de Mitterrand, décidément). Je citerai simplement au passage, pour que tout soit bien clair, la conférence de Lévi-Strauss à l’UNESCO, en 1971 : « Je m’insurge contre l’abus de langage qui en vient à confondre avec le racisme l’attitude d’individus et de groupes que leur fidélité à certaines valeurs rend partiellement insensibles à d’autres valeurs. Il n’est nullement coupable de placer une manière de vivre au-dessus de toutes les autres et d’éprouver peu d’attrait envers tel ou tel dont le genre de vie, respectable en lui-même, s’éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. Cette incommunicabilité relative n’autorise certes pas à opprimer ou détruire les valeurs qu’on rejette ou leurs représentants mais, maintenue dans ces limites, elle n’a rien de révoltant. Elle peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeur de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement. »

NATURE & DECOUVERTES

Le renouvellement, justement. Je croyais, bêtement peut-être, que, comme les artistes (voir texte ci-dessous), les jeunes avaient pour mission de faire la révolution. De renverser l’ordre établi. De réinventer leur société, de recréer le monde dans lequel eux et leurs enfants allaient vivre. Là, par la voix d’un porte-parole minoritaire, ils réclament « le droit d’accéder à un emploi stable. » J’ai vingt-et-un ans. Est-ce que c’est ce que je veux ? Est-ce que nous voulons cela ? C’est ça, la vie ? Un emploi stable pour tous ? C’est réaliste, un emploi stable pour tous ? Prévost écrit aussi, un peu plus loin : « l’emploi stable, matérialisé par un CDI, doit devenir la norme dès la première embauche ». Bien sûr ! D’un côté, les Chinois rachètent l’Afrique, les Brésiliens ont six points de croissance, les Coréens font déjà des trains à notre place, les Indiens fabriquent du nucléaire tout seuls, mais nous, en France, on va tous avoir un CDI ! Cette proposition, que dis-je, cette exigence, porte un nom : cela s’appelle demander le retrait du réel. « C’est difficile et on n’en veut pas », dit Finkielkraut singeant les cortèges. D’accord. Mais il y a deux façons de refuser le monde tel qu’il est : soit on se condamne par un chant du cygne en pilonnant tout ce qu’il en reste, soit, ce reste, on décide de le préserver, et on va de l’avant. C’est le discours de Suède d’Albert Camus : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse ».
Je prétends qu’on peut aujourd’hui, précisément parce que notre pays et notre continent courent à leur perte, renverser la situation : les chants désespérés sont les chants les plus beaux. On peut avoir vingt ans en 2010 en France et dire qu’on ne veut pas devenir des assistés bouffis de ressentiment et de haine. On peut avoir vingt ans en 2010 en France et dire qu’on veut pouvoir créer une entreprise facilement, qu’on ne cherche pas une place sur le marché de l’emploi, mais qu’on veut bâtir sa propre place sur le marché de l’emploi, et que, pour ça, il faut que le Trésor Public nous laisse les coudées franches. On peut avoir vingt ans en 2010 en France et dire qu’un bon couvreur vaut mieux qu’un mauvais sociologue, et qu’il faudrait peut-être en informer la jeunesse qui arrive, qu’on aimerait bien que les clopes coûtent moins cher parce que leur prix est liberticide, qu’on aimerait bien pouvoir conduire bourré de temps en temps parce que la garde à vue est liberticide, qu’on se tape comme de notre première cuite du care de Martine Aubry, qu’on veut une culture libre et affranchie, qui ne dépende pas de l’aide fastidieuse de son ministère, que la libération sexuelle des soixante-huitattardés ne nous intéresse pas, qu’on lui préfère l’amour avec une vraie galoche à la lumière de la lune, que les antidépresseurs payés par la sécu nous dépriment, que Musset, c’est mieux que Diam’s, que la viande coûte trop cher, que Carrefour affame ceux qui nous nourrissent, que la Rolex de Sarkozy ne nous dérange pas, que croiser une burqa nous fait un drôle d’effet, qu’on préfère Murray à Bourdieu, que passer une heure dans une église n’est pas un supplice, que Montherlant a écrit des belles choses et que Le Contrat social est absurde, on peut même dire qu’on aimerait remercier Liliane Bettencourt de ne pas avoir installé L’Oréal en Suisse, et que la voir ainsi traînée dans la boue comme une vieille folle cupide nous attaque l’âme.
On peut avoir vingt ans et dire que la France est belle, et qu’elle mérite d’être vécue.
Quelques erreurs regrettables entachent ce texte brillant.

C'est Muray qu'il faut lire.
De plus la viande est mauvaise pour la santé, mieux vaut réclamer des légumes bio.
Je ne crois pas que les "milliers de chercheurs en histoire syndicale" auront conscience "d’observer avec une rigueur imaginaire l’effondrement d’une société et d’un pays qu’ils auront largement contribué à détruire". Je ne partage pas cet optimisme.
Et enfin, il n'y a pas de CAP de maçonnerie à la Sorbonne à ma connaissance...

Bon, toute moquerie mise à part, bravo, j'aime, je m'en vais faire quelques recherches sur le jeune homme.
Ca joue allègrement du marteau conceptuel dans les jeunesses sarkozystes ! Moi, ces dissertations m'assomment. Vous ne lui trouvez pas un petit ton supérieur et une facilité intellectuelle, à ce petit Charles ?
On cherche en vain, sans le trouver, le morceau de "fantaisie" qui donnerait un "ton" à ce texte (plutôt une "dissertation" (Olivier)).
Oui, c'est tout de même une surprise agréable de voir émaner cela d'une faculté, qui plus est d'une faculté d'État. (Cela étant, j'ai toujours quelques réserves pour les critiques d'une idéologie au nom d'une autre idéologie... idéologie qui n'est jamais que de la pensée coagulée... moi aussi j'aimerais bien que les clopes coûtent moins cher, mais bon... et réclamer le fait de "conduire bourré"... si on veut "conduire bourré" c'est pas très difficile, alors qu'on en assume les risques judiciaires, à défaut d'en assumer les risques pour autrui !)
D'où tenez-vous, chère Noèmie, que la viande est mauvaise pour la santé ? J'entends tout et son contraire à ce sujet...
Si la gauche n'existait pas, il faudrait l'inventer, a-t-on envie de dire après avoir lu cet article (que la "réacosphère" produit à la chaîne). La méthode est simple : prenez toutes les idées de la gauche, et tapez dessus avec votre grosse masse bordée d'analyses pré-mâchées et de citations-des-penseurs-qui-ne-sont-pas-susceptibles-d'être-des-nazis-mais-qui-ont-dit-des-vérités-qui-dérangent-les-bienpensants. Le conformisme de l'anti-conformisme.

Et puis, le prix "liberticide" de la clope, quand on a été l'esclave rampant du tabac...

(Pour Noémie, qui voulait en savoir plus sur l'auteur : vous aurez ici une assez bonne idée de ce qu'on appelle une tête à baffes)
Cher Olivier,
"Tête à baffes" ? Chez moi on dit plutôt "tête à claques", mais j'ai bien l'impression que nous sommes d'accord sur l'essentiel ! Mais, s'agissant de l'esclavagisme du tabac je ne sais pas... Oh, et après tout, je suis bien d'accord avec vous ! Tous ces ouvriers qui, jadis, s'accordaient un plaisir abordable ("le seul plaisir d'oisiveté véritablement démocratique", comme le dit justement - et mieux que ma retranscription de mémoire ne le suggère - Zagdanski) , indifférent au fait qu'il améliorait leur quotidien au prix d'une diminution de leur espérance de vie, et qui, aujourd'hui (mutatis mutandis bien sur, les ouvriers ne sont plus aussi nombreux), grâce aux lois salutaires de nos sages gouvernants s'épargneront cette fumée insupportable pour jouir plus longtemps d'une misérable retraite qui leur permettra de jouir d'activités autrement plus passionnantes, tels les émissions de leur téléviseur (ne pouvant plus se réfugier dans les cafés, trop nocifs, qu'on leur aura rendu irrespirables en les rendant non-fumeurs...), devraient être reconnaissants envers ce paternalisme éclairé (c'est à se demander pourquoi ces mesures restent relativement impopulaires dès qu'on en parle avec le "peuple" - pour le dire vite et mal).
Un esclave rampant du tabac.

ps : j'ajoute que les râleurs m'énervent aussi, si on tient à fumer on peut toujours le faire à un prix raisonnable, on s'adapte. Simplement je n'aime pas ces jugements de non-fumeurs ou d'ex-fumeurs repentis sur les "esclaves" de la cigarette... Comme s'il n'y avait aucun plaisir à fumer ! D'autant que souvent c'est un esclave du sucre, un esclave de la télévision, un esclave d'internet, etc., qui se permet ce gentil reproche...
Cher Jean, il ne s'agit aucunement d'un reproche ! Il s'agit de compassion à l'égard des fumeurs (de la part d'un ancien "esclave", dont la dépendance n'a fait que se déplacer) et de mise en perspective. Il me paraît un peu ridicule de critiquer le prix des cigarettes au nom de la liberté, puisqu'on est généralement fumeur (régulier, s'entend) par incapacité chronique à ne plus l'être.

Cela étant dit, le projet d'infantilisation globale sous-tendu par toutes les "mesures préventives" décroche évidemment la palme des nuisances liberticides.
Très bon texte, auquel je ne retrancherais rien, si ce n'est le passage sur la conduite en état d'ivresse, que j'aurais remplacé par un appel bien plus potache et sympathique au droit d'ébriété publique et piétonne.
Olivier me semble bien sévère. Ce jeune homme n'a (encore) rien inventé ? Combien parmi nous peuvent se vanter d'avoir produit des idées neuves à vingt ans ? Ou même à soixante ? Et je ne sache pas qu'il soit courant parmi la "jeunesse sarkozyste" de brocarder la Rolex du patron, en tout cas publiquement. Ce n'est en tout cas pas moi qui irai me plaindre lorsque ce sont ces idées-là que l'on trouve exposées dans un texte écrit par un étudiant plutôt que celles qui nous ont menés au Désastre en attendant de nous faire disparaître.
J'ai peut-être mal lu (ou c'est vous que je ne comprends pas Cher Marcel), mais le blogueur ne dit-il pas précisément que la Rolex ne le dérange pas ?

Je me serai sans doute mal exprimé, si vous avez compris que je lui reprochais de ne pas être un philosophe de génie. Là comme ailleurs c'est une affaire de perception. C'est la suffisance et l'impersonnalité, surtout, qui se dégagent à mes yeux de cette prose juvénile.
Je remercie Noémie de sa correction orthographique du nom de Muray, j'ai été peut-être un peu vite en besogne dans mon dernier paragraphe.
Olivier est un peu dur avec moi, mais après-tout je le suis avec ce pauvre président de l'UNEF - dont je n'ai d'ailleurs reçu aucune réponse, car il a laissé la tâche de m'insulter à ses nombreux sbires - donc, je dois accepter une retour de bâton.
Mais Olivier doit savoir qu'être conformiste dans l'anti-conformisme, quand on a vécu depuis toujours dans la broyeuse idéologique qui sévit partout depuis une trentaine d'année, c'est déjà bien.
Je vous encourage, monsieur, à discuter avec les actuels élèves de Sciences Po et de l'ensemble des facultés qui touchent à ces domaines (littérature, histoire, sciences politiques, économie), pour vous rendre compte par vous même à quel point les cerveaux sont lavés. Ce n'est pas pour m'auto-congratuler, mais croyez-moi quand je vous dis que j'ai, un peu, un tout petit peu, de mérite à ne pas me laisser embarquer dans le progressisme.
Par ailleurs, à ceux qui m'accusent de rédiger une ennuyeuse dissertation, il ne faut pas perdre de vue qu'il ne s'agit là que d'une réponse à une tribune nettement plus indigeste. Ce qui veut dire que je n'ai pas, dans ce texte, une liberté complète, puisqu'il n'est qu'un écho à un autre, et que cet autre étant furieusement idéologique, et agressif dans ses thèses, je me devais de l'être encore plus, au risque d'aligner quelques clichés, peut-être.
Et hier soir donc, j'ai été l'esclave du tabac et j'ai conduit ivre, et ça m'a fait plaisir.
Olivier,

Vous êtes sévère, ce jeune homme me semble très bien. Je rejoins (cela devient une habitude) l'avis de Marcel.
Citation
Marcel Meyer
[...] dans un texte écrit par un étudiant [...]

Peut-être.
Et moi , alors que j'ai apprécié votre "second degré", (ou ce que j'ai cru en être) je ne reçois pas de compliments, monsieur Consigny (que je félicite aussi pour ne pas utiliser un fastidieux pseudonyme), quand même...
Mais si chère Anna ! Merci merci merci
Depuis le débat sur la retraite à 62 ans, je sens, dans les positions d'Olivier, une lente dérive gauchiste. Est-ce pour ce motif qu'il ne perçoit pas le brin de provocation et de second degré dans l'article de Charles Consigny ?

Pour ma part, la seule faute de goût que je pourrais éventuellement reprocher à ce jeune et brillant étudiant serait qu'il ne soit pas dérangé par la fameuse Rolex. Or il n'y a rien de plus vulgaire que de porter une Rolex ! Pour s'en assurer, il suffit de regarder qui l'a au bras. La prochaine fois, M. Consigny, parlez plutôt de Patek Philippe, de Jaeger Lecoultre ou encore d'Audemars Piguet ! Pour démontrer que la richesse et la réussite ne se conjuguent pas avec la vulgarité.
"Mais Olivier doit savoir qu'être conformiste dans l'anti-conformisme, quand on a vécu depuis toujours dans la broyeuse idéologique qui sévit partout depuis une trentaine d'année, c'est déjà bien.
[...] Ce n'est pas pour m'auto-congratuler, mais croyez-moi quand je vous dis que j'ai, un peu, un tout petit peu, de mérite à ne pas me laisser embarquer dans le progressisme."

Je ne vous dénie pas ce mérite M. Consigny ! Mais je ne voulais pas vous réduire à votre âge : après tout, la valeur n'attend pas... Il est très louable d'être lucide à vingt ans, mais voyez-vous je ne pars pas du principe qu'on est nécessairement moins lucide à vingt ans qu'à soixante. On constate même bien souvent que le regard est plus aiguisé dans la jeunesse, et que la vue se brouille avec les années.

Je n'aurais évidemment pas tenu ces propos offensants si j'avais su que vous fréquentiez ce forum. Je vous sais gré d'avoir répondu avec humour et courtoisie.
Ah oui, j'avais mal lu ce passage (je lisais un peu vite) : cela me fait une divergence avec ce texte. Cela dit, je suis content que le site ait ce nouveau contributeur : bienvenue, Monsieur.
Olivier, les gens de soixante ans voient peut-être moins bien parce qu'ils ont vu trop de choses...
Cher Côme, ce forum a besoin de quelques gauchistes pour limiter l'influence de l' anti-anti-droitisme dogmatique.
Une toute petite précision pour Côme : le président de la République porte aujourd'hui une Patek Philippe, absolument sobre, offerte par son épouse. Mais, pour aller dans votre sens, il l'a montré un jour à l'un de ses conseillers, insistant sur la simplicité de l'objet qu'il avait au poignet, et a déclaré : "Tu t'rends comptes, elle coûte plus cher que l'autre !"
Merci, M. Meyer, de me souhaiter la bienvenue, je suis content de participer à ce forum.
Citation
Charles Consigny
Et hier soir donc, j'ai été l'esclave du tabac et j'ai conduit ivre, et ça m'a fait plaisir.

Et certainement récidiviste, en plus !

Bienvenu parmi nous !
"Cigarettes whisky et p'tite pépée" il fait très "fac de droit année soixante" dans ce temps merveilleux des trente glorieuses des 15000 morts par ans sur les routes pour cause de bourrage de gueule au volant, du béton hygiénique des tours et barres, de l'immigration massive voulue par la droite pour construire bagnoles et tours.
Et l'hymne à la seule richesse connue: la ROLLEX du chef!
Bellini, rajoutez le camping à Palavas-les-flots, les films de De Funès et en contrepoint prestigieux les premiers Pink Floyd et le mythique voyage à Kathmandou dans la 2CV aux suspensions fracassées. Merci.
13 novembre 2010, 15:49   Bathmologique
La Rolex, à l'instar du sac Vuitton usagé d'un certain texte de Renaud Camus, à force d'être dénigrée et avilie parce que mal portée par certains, ou arborée à contre-emploi, en acquiert un paradoxal prestige maudit qui la revalorise aux yeux de certains lesquels, un beau jour, osant tout, la ressortent pour la porter autrement.
Utilisateur anonyme
13 novembre 2010, 15:54   Re : Bathmologique
Citation
Francis Marche
La Rolex, à l'instar du sac Vuitton usagé d'un certain texte de Renaud Camus, à force d'être dénigrée et avilie parce que mal portée par certains, ou arborée à contre-emploi, en acquiert un paradoxal prestige maudit qui la revalorise aux yeux de certains lesquels, un beau jour, osant tout, la ressortent pour la porter autrement.

Je suis bien d'accord.
Il me semble avoir répondu au jeune et doué Charles sur la question de l'art contemporain mais le fil d'est évaporé. Beaucoup d'idées saines dans cette tête bien faite et bien pleine déjà: je n'en savais sûrement pas autant à son âge.
(Cher Olivier, je mets ceci entre parenthèses puisque, tout allant tellement vite à notre époque, notre court échange paraît déjà caduc après ma brève absence. Je comprends mieux votre point de vue, mais votre compassion vous fait-elle oublier le plaisir que vous a procuré le tabac ou n'en avez-vous réellement jamais éprouvé ? J'imagine aussi que, lorsqu'on arrête de fumer, c'est la difficulté pour ce faire qui doit laisser le souvenir le plus vif. Pour moi, encore jeune fumeur - la vingtaine - et suffisamment "sportif" pour ne pas en pâtir, je m'étonne toujours qu'on fasse comme si la cigarette n'était qu'une nuisance, comme si le fumeur était un simple demeuré s'imposant, par faiblesse, un désagrément qui l'insupporte ("le pauvre !"). Cela étant, je sais que je me prépare des lendemains difficiles si je me décide à arrêter, mais j'espère me dire "ça en valait la peine !".
Je me permets aussi de rebondir sur une autre de vos intervention pour vous dire que je jouerais volontiers le rôle du gauchiste, même si je crains parfois de n'avoir plus de gauche que l'épithète à force de fréquenter toutes ces pensées réactionnaires !)
Quoiqu'il en soit, ma parenthèse étant fermée, cher M. Consigny, vous susciteriez bien plus mon estime, la doctrine in-nocente m'ayant peut-être une peu contaminée, en nous racontant être rentré à pied en fumant maintes cigarettes arrosés d'alcool, ou si vous vous étiez fait raccompagné, ou encore si, paresseux mais grand prince, vous eûtes appelé un taxi. Mais peut-être a-t-on le droit de franchir de temps à autre cette fameuse limite de notre liberté au-delà de laquelle s'étend celle des autres...
Moi aussi, j'ai beaucoup apprécié le texte de monsieur Charles Consigny !
(Continuons entre parenthèse, comme vous le proposez Cher Jean, entre gauchistes imperméables au charme de la jeune garde réac-chic. Cela va vous sembler incroyable, mais c'est le fameux bouquin d' Allen Carr qui m'a permis d'arrêter facilement de fumer - après plusieurs échecs, cela va de soi. Il m'arrive encore d'avoir envie de m'en griller une. Difficile d'avoir de la tendresse a posteriori pour cette puissante addiction, qui cesse d'être un plaisir volontaire... dès le deuxième paquet.)
Allen Carr est mort du cancer du poumon --- "C'est bien fait!" aurait ajouté Sartre.
Le plaisir, quel qu'il soit (tabac, sexe, sports, arts) reste rarement longtemps "volontaire": soit il meurt et la volonté l'oublie en s'affairant ailleurs, soit il prend le pouvoir et enchaîne la volonté, dans les deux cas de figure la volonté s'en absente. Dans le cas du tabac (sept ans de sevrage "volontaire" cette année), le plaisir qu'il pouvait prodiguer ou induire ne fut absolument jamais tel; le plaisir que procure le tabac, comme toute substance à dépendance, est comparable à celui qu'apporte le retrait de l'épine au flanc qu'elle perçait ou la suspension de l'action du marteau-piqueur sur les tympans.

Le seul plaisir véritable que procure le tabac: celui de l'arrêt prolongé du tabac.
"Le seul plaisir véritable que procure le tabac : celui de l'arrêt prolongé du tabac. "

C'est pourtant vrai. Sept ans, pour moi-aussi, de victoire quotidienne, cent fois plus grisante que la première cigarette du matin.

"Les sages nous apprennent assez, à nous garder de la trahison de noz appetits ; et à discerner les vrays plaisirs et entiers, des plaisirs meslez et bigarrez de plus de peine. Car la pluspart des plaisirs, disent ils, nous chatouillent et embrassent pour nous estrangler, comme faisoyent les larrons que les Ægyptiens appelloyent Philistas : et si la douleur de teste nous venoit avant l'yvresse, nous nous garderions de trop boire ; mais la volupté, pour nous tromper, marche devant, et nous cache sa suitte.
[...] Au mesnage, à l'estude, à la chasse, et tout autre exercice, il faut donner jusques aux derniers limites du plaisir ; et garder de s'engager plus avant, ou la peine commence à se mesler parmy." (Montaigne.)
Il paraît que tout va mieux quand on arrête de fumer. Il paraît que l'intellect est plus libre, il paraît qu'on se réveille plus réveillé, qu'on respire mieux, il paraît aussi qu'on grossit, mais ça, peu importe.
Aujourd'hui, fumer, que les victorieux de la cigarette, Francis et Olivier je crois, le veuillent ou non, et bien que leur volonté et la difficulté de leur entreprise réussie et, je l'espère, achevée soit louable, griller vingt cigarettes par jour est, peut-être, une marque de respect au passé. Il suffit de regarder un film de Claude Sautet pour s'en rendre compte : les gitanes, les gauloises (les miennes !), c'est un bout du XXè siècle qui disparaît. Le slogan de la marque Gauloises, qu'elle a été contrainte d'ôter des paquets - publicité, dit la santé publique - c'était "Liberté toujours". Comme c'est désuet ! Qui, aujourd'hui, en France, milite encore pour la liberté ? Elle est considérée comme acquise !
Je dis que c'est se satisfaire d'un monde qui ne le mérite pas, et que les sociétés, quelles qu'elles soient, ne sont pas faites pour atteindre un état et y rester, et je dis aussi qu'il me semble que du côté de la liberté, l'Occident régresse. Il suffit de voir le traitement affligé à Renaud Camus par le monde culturel et médiatique pour s'en apercevoir.
Donc, la cigarette, c'est un peu de résistance.
Je sens qu'il va en être affligé, le pauvre Renaud Camus.
Citation
Éric Veron
Je sens qu'il va en être affligé, le pauvre Renaud Camus.

C'est souvent le cas, non ?
Vous avez raison sur le fond, cher Charles, et quand vous écrivez "du côté de la liberté, l'Occident négresse", je peux vous confirmer que nous sommes nombreux ici à l'avoir constaté. Sinon, pour la clope, mettez-nous ça en twitter: "fumer, c'est cool quoi, c'est libre et tout" on gagnera du temps.

Allez, parce que vous avez une bonne tête à apprécier le jazz (qui va si bien avec la clope), et parce qu'on a envie de vous faire plaisir: vous aimez Oscar Petterson, pianiste qui fumait ? Il est mort. Mais il revient, en plus jeune, en plus gai, en femme et même en femme japonaise et il ne fume plus. Voyez cette fraîcheur, ce génie d'oiseau fou, en complet contraste avec lui-même.
"C'est souvent le cas non ?"

Oui, et généralement il inflige de belles corrections.
Renaud Camus ne dit pas grand-chose, en général, du fait de fumer. En revanche, il considère qu'avoir été libéré de la fumée qu'ils relâchent dans les lieux publics est un des rares bienfaits de l'époque.
«on a envie de vous faire plaisir» ; ça c'est bien vrai. Fabuleuse vidéo, cher Francis !
On dirait qu'elle a vidé son sac à main sur son Yamaha de concert, elle est très bien la poupée, on a envie d'y croire. Question clopes, j'ai arrêté juste au moment où je dépassais les trois paquets de gauloises par jour et où j'étais prêt à faire trente bornes à une heure du matin pour acheter le quatrième. A la place j'ai acheté plus de livres et, maintenant, je manque de place.
Sarkozy porte -t-il sa Rolex au premier ou au second degré? Peut-etre que le dernier luxe est de ne porter aucune marque, car les marques sont justement porteuses de la démocratisation du luxe, c'est à dire sa disparition en tant que réalité: "La seule chose que puisse t’offrir le monde occidental , c'est des produits de marque."M Houellbecq
13 novembre 2010, 22:34   Ornithologie
Et bien moi, j'adore, les sacs à main (avec ou sans marque)


vidés dans les pianos Yamaha !
Pachelbel maintenant, vous avez raison Francis, c'est un phénomène. Je vous chambre un peu mais amicalement.
13 novembre 2010, 22:48   La Négresse blonde
M. de Consigny (sans doute descend-t-il du maréchal d'Ancre...) n'a pas dit que l'Occident négressait, Francis Marche, vous exagérez (ou bien vous voulez le faire manger tout cru par le Cran, après le hors-d'œuvre Guerlain) (c'est dommage, c'était joli, l'Occident négresse). En revanche il a bien dit que j'étais infligé par le traitement qu'on m'avait affligé, et il a eu raison.
Quel petit bonheur ! Un excellent dimanche à Francis.
Et, qui est le plus proche Marciac sinon Renaud Camus.
Florentin, chambrez-moi tant que vous voulez, cette pianiste est un phénomène. Sa prestation de Marciac en août dernier fut extraordinaire. Vous trouverez aussi sur YouTube des vidéos de ses concerts en duo avec Stanley Clarke, par exemple. Je vous laisse les découvrir. Je suis à court de mots pour en parler davantage. Bon dimanche à tous.
C'est peut-être de la musique d'ascenseur, mais quel ascenseur !
Vous avez parfaitement raison, cher Francis : la bathmologie peut sauver le monde ! Mais, s'agissant de l'heure, après la révélation de M. de Consigny (puisque le Maître vient de l'anoblir en sa cour), je vais peut-être la lire à l'avenir sur l'oignon de mon grand-père. Quant à Hiromi, la fraîcheur vantée ne serait-elle pas plus dans le minois que dans le toucher ?

Enfin, M. Bellini touche juste lorsqu'il écrit :

Citation

Peut-être que le dernier luxe est de ne porter aucune marque, car les marques sont justement porteuses de la démocratisation du luxe, c'est à dire sa disparition en tant que réalité: "

Dans un monde égalitaire et indifférencié, les marques sont devenues les dernières distinctions que le monde de la petite bourgeoisie arbore et confond avec la distinction selon le mérite, le talent ou la culture; toutes qualités qui ont comme particularité commune de ne pas s'acheter.
Bonjour
Voici ma première intervention sur ce forum puisque, j'y suis récemment inscrit…
J'ai découvert ces discussions, ce site et ce parti, je ne sais plus vraiment par quel biais mais je m'en réjouis. Permettez- moi donc de vous saluer tous.
J'avoue que je me sens un peu moins seul, et de lire des jeunes hommes comme Charles me laisse "presque" à croire que contrairement à ce que je pensais "l'affaire n'est pas dans le sac!" comme on dit; disons qu'elle ne l'est pas "tout à fait".
Mais mon pessimisme chronique reprendra assez rapidement le dessus. Arrêter de fumer est une des rares chose que j'ai réussies dans ma vie… A tel point que je me demande si je ne vais pas recommencer à fumer pour pouvoir arrêter de nouveau afin de pouvoir m'enorgueillir d'avoir réussi deux choses dans ma vie.
Trêve de plaisanterie ce jeune homme a raison, mais maintenant que faire?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
On peut aussi avoir quinze ans, être réactionnaire et avoir le toupet de tenir tête à un jury...

video: [rutube.ru]

Louis-Alexander sur http://www.fdesouche.com/150319-fosse-culturel-sur-m6
Cher Charles Consigny, vos goûts en matière de cigarette vous honorent.
Cher Francis Marche et cher Olivier, vous m'avez tellement convaincu de la supériorité du plaisir d'arrêter de fumer, et je crois tellement au plaisir du renoncement au plaisir pour l'avoir éprouvé, par jeu et par vertu, eu égard à la "chose", que je vais "prendre mon pied" à renoncer à une telle volupté.
Cela dit, cher Francis Marche, puisque "chaque plaisir est comme un clou qui rive l'âme au corps" (de mémoire), vous avez, bien entendu, entièrement raison.

Pour finir, je m'étonne tout de même beaucoup que vous faisiez mine de ne pas remarquer qu'un peuple qui renonce aussi facilement à une tradition aussi ancrée dans sa "culture" (populaire) que le troquet où l'on fume des cigarettes en buvant des demis et en débitant des sornettes (et peut-être pas que ça), est un peuple qui se laissera imposer n'importe quoi... La France a déjà disparu dans le fond...
Ce matin, au bout de ma rue, j'ai bu une boisson gazeuse et caféinée d'origine américaine (afin de soigner une gueule de bois), et je ne pouvais m'empêcher de remarquer comme la cigarette avait l'air de manquer à tous ces gens, à ces vestiges d'un passé dont on fait table rase...
Par ailleurs c'est vrai que fumer n'est pas sympa, voire pose un problème, sinon un souci.
Citation
Jean
Pour finir, je m'étonne tout de même beaucoup que vous faisiez mine de ne pas remarquer qu'un peuple qui renonce aussi facilement à une tradition aussi ancrée dans sa "culture" (populaire) que le troquet où l'on fume des cigarettes en buvant des demis et en débitant des sornettes (et peut-être pas que ça), est un peuple qui se laissera imposer n'importe quoi...

C'est bien ce que je dis.

Et non, je n'ai pas de particule, ne descends pas du maréchal d'Ancre, mais, côté maternel, du marquis de La Rochejaquelein, qui, à vingt-et-an ans (décidément !), défendant le roi et les prêtres de Vendée (c'était un chouan), a eu au front cette phrase : "Si j'avance, suivez moi ; si je recule, tuez moi ; si je meurs, vengez-moi !"
Et oui, je le confesse, c'était autre chose qu'une réponse sur un blog à un syndicat pitoyable.
Cher Charles Consigny, pourquoi ne fonderions-nous pas ensemble le parti de la "nocence vertueuse" (ou quelque chose avec virtù, pour éviter toute évocation de l'infâme Robespierre - d'ailleurs ce titre est très mauvais, mais mon cerveau est encore imbibé de l'alcool et du tabac de la veille - mais l'ivresse au volant ne sera pas dans notre programme ! - et je suggère, entre autre choses, d'exiger "seulement" 10% de cafés fumeurs (en fait d'exiger que 10% des "bars" redeviennent ce qu'ils sont), histoire de laisser les écolos, les bobos, les babas, les gauchos, les zozos, boire leur smoothies bio-équitables-pressés-à-la-main dans leurs cafés citoyens (nous y enverrons de temps en temps les RG, pour vérifier qu'ils ne font pas de désordre) - et il est impératif que les restaurants restent non-fumeurs, bien qu'il pourrait y avoir un espace réservé aux parias-fumeurs-de-cigarette-non-encore-éradiqués-par-le-Bien).
(Un second tour Charles Consigny - Renaud Camus, voilà qui ne manquerait pas d'intérêt !)
Pardonnez, mais Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein, généralissime de l'armée vendéenne catholique et royale, n'était pas un chouan. La chouannerie est bretonne et sa jonction avec le soulèvement vendéen ne s'est pas faite.
Citation
Marcel Meyer
Pardonnez, mais Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein, généralissime de l'armée vendéenne catholique et royale, n'était pas un chouan. La chouannerie est bretonne et sa jonction avec le soulèvement vendéen ne s'est pas faite.

Son portrait, célèbre, (http://www.repro-tableaux.com/kunst/pierre_narcisse_guerin_3656/henri.jpg) sert pourtant d'illustration à l'édition folio du livre de Balzac, Les Chouans. J'ai toujours entendu dans ma famille qu'il en était un, comme sa soeur, d'ailleurs, qui a rédigé 2000 pages de mémoires dans lesquelles il en est sans cesse question. Mais vous avez peut-être raison.

[franceroyale.e-monsite.com]
Les illustrateurs de Folio, oui, bon... Mais Balzac situe bien son roman en Bretagne.

Non, vous avez raison, l'extension des termes chouans et chouannerie à la Vendée est souvent faite mais c'est abusif.
Je tiens à vous répondre sur un point particulier, cher Charles Consigny.

La garde à vue pour conduite en état d'ivresse ne devrait pas exister car personne ne devrait conduire sous l'emprise de l'alcool.

Vos réclamations me semble enfantines, car vous n'avez visiblement pas compris que si les forces de police interviennent, ce n'est pas pour vous gâcher votre moment de "fun" et de "sympa", mais pour vous empêcher de rouler sur des innocents.

Roulez donc intoxiqué à souhait sur votre propriété privé si cela vous chante, mais lisez donc les journaux en entier, au lieux de vous restreindre à la tribune de Jean-Baptiste Prévost : chaque semaine vous y verrez encore des mères et leurs enfants, des gamines à la sortie de leur école, des cyclistes et autres piétons, tous à l'hôpital pour cause de couillon ivre.

Etre jeune, c'est beau, vouloir ruiner porte monnaie et santé par la consommation de cigarettes, c'est un choix personnel, mais conduire en état d'ivresse, c'est le début d'une carrière d'assassin.


Cher Jean, je vous promet un jour une réponse détaillée concernant les méfaits de la viande, entre autre à cause des toxines qu'elle contient, mais je tiens à préciser que je ne suis pas végétarienne. Il faut limiter sa consommation de viande, nous ne sommes après tout pas carnivores, mais on ne va pas se priver de bacon quand on peut s'en faire...
En général, pour faire vite, on désigne par Chouannerie les résistances vendéennes, bretonnes, normandes. Aux Chouans de Balzac je préfère Le Chevalier Destouches voire L'Ensorcelée de Jules Barbey d'Aurevilly.
« [...] mais je tiens à préciser que je ne suis pas végétarienne », dixit Noémie. Heureusement, car...

... « il y a des gens comme les végétariens et les communistes, avec qui il est impossible de discuter » (Georges Orwell).
La droite Rollex, la droite Johnny, la droite qui en fait préfère la Suisse à la France , le fric au patrimoine, n'est pas la droite. Elle synthétise le pire de la gauche ( le droit à tout, y compris se bourrer la gueule au volant) et le pire de la droite ( réserver le droit à tout à ceux qui peuvent payer).
Sarkozy, comme la gauche, s'imagine que la droite c'est l'argent. Mais non, la droite a toujours détesté l'argent. En revanche elle a toujours valorisé la propriété , la maison de famille, le patrimoine...tout ce qui donne moins de droits que de devoirs et surtout le devoir de fidélité, de respect du passé, de l'histoire, de l'expérience, de la prudence...
En somme " Ensemble tout devient possible" voila ce qu'aucun homme de droite ne devrait jamais dire. C'est un pur slogan de gauche qui voisine très bien avec " Du passé faisons table rase"
Qu est ce que la droite présentiste comprend à l'histoire? Rien.
Chère Noémie, ne vous donnez pas ce mal, je me renseignerai ! Il se trouve que j'ai été assez longtemps végétarien, mais pour un mélange de raisons psychologiques (dégoût du cadavre) et de "simplicité volontaire" (l'idée qu'il y a quelque chose d'indécent à manger beaucoup de viande quand on songe à la surface cultivable gâchée pour faire un bon steak (je ne sais plus quel est le ratio, mais il me semble que c'est conséquent), sur une planète où l'on meurt encore de faim...). Je me soucie peu de ma santé - souffle mis à part. Je me suis remis à manger de la viande lorsque j'ai compris sa supériorité au point de vue du goût sur la plupart des autres aliments, ainsi que sa place centrale dans la plupart des cultures culinaires. Mais pour les raisons évoquées j'ai continué à n'en manger qu'exceptionnellement.
Peut-être que les abstinents du tabac seront morts d'ennui avant que les nicotins n'attrapent leur cancer.
Il serait dommage, en tout cas, que les étudiants tradis meurent avant leurs détracteurs pour avoir voulu faire du tabac le dernier symbole d'une France disparue. Du coup, il n'y aura plus personne pour défendre le reste de nos traditions qui s'éteindront plus vite.

Je voudrais simplement répéter cela à l'intention des tabagiques ironiques : placez vos nostalgies où bon vous semble, fumez votre saoul, piquez-vous si le bien-être que vous en ressentez est supérieur aux effets seconds, faites toutes les expériences qui vous tentent, préférez les remords aux regrets. Tout ça je suis pour. Je ne soutiendrai aucune loi destinée à vous protéger de vous-mêmes. Cette idée me répugne d'ailleurs.

Je ne demande qu'une chose : ne me soufflez pas votre fumée à la gueule et ne m'obligez pas à subir ce que je ressens comme une pestilence.
Cher Beckford, je vous renvoie supra au programme de mon futur "parti de la nocence nuancée mais virtuose" (nom provisoire), où vous verrez que mes intentions ne sont nullement celles-ci. Je regrette simplement le manque de nuance. J'aime la nuance. Mais nous vivons dans un monde en mode binaire : tabac partout ou tabac nulle part, voilà l'alternative grotesque qu'on nous propose. J'ai pour ma part horreur de dormir dans la fumée, par exemple, et laisse ainsi ma fenêtre ouverte par presque tous les temps. De plus, depuis une discussion à laquelle j'ai participé sur un autre forum, grâce à laquelle j'ai appris à ma grande surprise qu'une cigarette avait un rayon de nuisance de 10 mètres pour un non-fumeur, je suis très prudent. Je suis donc près à revoir mes exigences à la baisse pour vous rallier sitôt que vous aurez pris le pouvoir (si 10% de bars fumeurs vous paraissait excessif...).
(J'ajoute qu'"étudiant tradi" me paraît une monstrueuse contradictio in adjecto, signe de la décadence avancé de nombre de ceux qui défendent fièrement des "valeurs" (sic)... Quiconque a un tant soit peu le respect de la tradition ne peut se résoudre à voir ainsi son nom mutilé... "étudiant tradi", c'est comme ces musus vêtus d'habits traditionnels et le portable à l'oreille. Le vêtement de la tradition sans son souffle. L'inverse vaut mieux, à mon avis. C'est "l'archaïsme techniquement équipé", comme disait Debord du fascisme...)
(Cher Francis Marche, je vous réponds par anticipation : je vous promets que, même si l'occasion m'en était donné, je ne vous soufflerai jamais de fumée de cigarette à la figure).
(La cigarette serait d'ailleurs un très mauvais étendard, il suffit de voir qui en fume... Je regretterais simplement que les in-nocents se fasse les idiots utiles du sympa dans sa lutte sans merci pour un monde intégralement hygiéniste).
Cher Beckford,

Il était temps de résumer ce débat philosophique pour gamin de seconde (liberté de fumer/danger pour autrui); vous l'avez fait. C'est bien. Merci. Je souscris à vos conclusions. Surtout la dernière.

Je voudrais ajouter ceci: je tiens personnellement à ce que nos étudiants tradis NE meurent PAS avant leurs détracteurs pour avoir voulu faire du tabac le dernier symbole d'une France disparue. Et pour cela, je serais prêt à prendre la fumée de leur cigarette dans la g... s'ils me promettaient la main sur le coeur que celle-là sera, juré craché, leur dernière avant très très longtemps, de préférence avant que le cancer du non-fumeur ne m'ait rattrapé.
Un dernier mot autour de ce texte de Monsieur Charles: dans le titre, ne peut-on modifier ce régime transitif direct dont le verbe "vivre" se voit affublé, verbe auquel nous sommes tous si profondément attachés que nous le voulons libre de toute transitivité à efficacité publicitaire -- "Vivre l'Auvergne en famille, Vivre son PEL, Vivre son Windows 7/sa ménopause/son accouchement sans douleur, etc." -- en fait, nous voulons vivre libre et nu de toute attache, aussi virtuelle soit-elle. Vivre, c'est tout, et c'est plus que largement suffisant. Et que "vive la France" ne soit jamais confondu avec ce "vivre la France" digne du touriste étranger à la recherche de camemberts et de châteaux reconvertis pour l'accueillir.
Oui, seule la vie "mérite d'être vécue", où le régime transitif direct fonctionne en amusante tautologie. Mais je suppose que, stricto sensu, cette phrase est également fautive ? (Vous aurez vu à mon (absence de) style et à mes fautes d'orthographe que je ne suis pas spécialiste...)
Mais Francis,

Vous n'êtes pas un peu sévère ? Comme le dit Jean, vivre la France = vivre sa vie en France. Ce serait une forme de métonymie, une sous-variété dont j'ai oublié le nom.

"ce "vivre la France" digne du touriste étranger à la recherche de camemberts et de châteaux reconvertis pour l'accueillir."

Il y a aussi cette pub débile sur "les maisons à vivre". On pourrait là aussi argumenter que ce sont des maisons "où il fait bon vivre", n'empêche, la frontière du ridicule est cette fois bien franchie.
Surprenant tout de même ce soudain afflux de sang neuf qui bat et débat du sang pur qui pour être presque bleu doit exprimer sa liberté en transgressant la prophylaxie.
Euh, veuillez m'excuser cher Beckford, mais je partage le point de vue de Francis Marche quant au titre, et essayais d'argumenter dans son sens, je m'estimais juste trompé dans ma première intuition par la tournure de la phrase, qui met dans le dernier "segment" (comment dit-on déjà ?) ce "mérite d'être vécue", qui m'évoque donc "la vie mérite d'être vécue", formule pour laquelle j'ai un attachement sentimental, mais que je supposais tout aussi fautive. La remarque de Francis Marche a fonctionné pour moi comme un de ces révélateurs, après lequel on ne peut plus s'empêcher de remarquer un défaut de langue auquel l'habitude ou l'empressement nous avait rendu insensible.
Ecoutez mon ami Beckford, "vivre sa vie", tautologique et sympa depuis que Godard en fit en film, est admis. Son unicité et sa vibrante réflexivité mises en abymes sont là pour nous rappeler que vivre est vivre point, pas "vivre quelque chose d'autre que la vie". Je n'ai ni le temps ni le goût d'aller regarder dans les dictionnaires en ligne mais c'est bien ainsi. Comme "respirer" ou "suffoquer": on inhale quelque chose (miasmes, fumées, etc.); on inspire, à la rigueur, le dégoût, mais l'on ne "suffoque" ni l'on ne "respire" rien (pas même "le bon air"). Vivre et respirer sont une seule et même activité, intransitive jusqu'à la fin finale de l'humanité qui s'y trouve assujettie.

Le verbe vivre, tout comme le verbe mentir, sont de très rigoureux, très isolationnistes intransitifs
On ne peut même pas vivre son cancer alors ? Vous avez le trope chiche !
Il n'y a là, à mon avis, cher Eric Véron, rien de surprenant. Face à ce qui nous attend, la prophylaxie sera de toute façon un luxe que nous ne pourrons peut-être pas nous permettre. Le tout est de se reproduire avant de mourir, et pas seulement par les voies naturelles. Vous savez, lorsque j'avais une quinzaine d'années, quand j'étais victime d' "incivilités", j'étais prêt à demander pardon pour avoir colonisé les ancêtres de mon agresseur. Aujourd'hui, pour peu que le courage et la force ne me fassent défaut, je mettrais mon adversaire à terre sans états d'âme. L'idéologie étudiante (comment définir cet étrange magma de bêtise et d'inculture inconscientes et satisfaites ?) est devenue tellement misérable qu'il ne faudrait pas grand-chose pour faire des émules, même si certains sont évidemment irrécupérables.
(J'ajoute que dans mon esprit il n'est pas tant question d' "exprimer sa liberté", que de la vivre, puisqu'elle mérite d'être vécue).
14 novembre 2010, 17:26   Détropez-vous !
Ecoutez, je vous échange "vivre son cancer" contre "mourir son enfance". Ca vous va ?
Je vous remercie de votre réponse cher Jean. Quand vous dites : « Le tout est de se reproduire avant de mourir, et pas seulement par les voies naturelles. » , je ne souscris pas à votre première proposition (d'autres aspirations m'animent) et, pardonnez-moi, je ne comprends pas la seconde.
Il y a une trentaine d'années, la question de l'impossibilité de la construction mentir que avait été explorée par un linguiste français de talent (Pierre Guiraud); cette question est bien sûr connexe à celle de l'intransitivité radicale de ce verbe. Seul "démentir" (pour "son âge", notamment, me semble-t-il) admet un complément direct -- démentir qui pousse le vice jusqu'à prétendre, en négatif, sans en faire une affirmation positive, "dire la vérité".

Vivre et mentir sont des verbes frères par l'incorruptibilité de leur régime intransitif, ce qui a quelque chose de rassurant et de drôle pour ceux que la vie passionne.

Vous remarquerez au passage que "dire la vérité" est une notion si pure que son verbe n'existe pas.
Pas nécessairement rassurant, puisqu'en présumant l'intransitivité de la vie, on en bloque et neutralise le sens, lequel a toujours besoin d'une altérité pour s'épanouir.
(Cela pour rétrograder encore au débat philosophique pour gamins de troisième, comme je les aime (les débats, s'entend).)

Ne vous en déplaise, Francis, je prélasse des palmes dans ma chambre.
Francis,

En ce qui concerne "vivre" construit transitivement, nous avons l'horrible rengaine de France-Info qui nous dit que nous allons "vivre le match...".


Cela étant, que pensez-vous de : "Nous avons vécu une journée particulière" ?
Oui je sais Jean-Marc, les objections affluent ("vivre ses rêves", "j'ai vécu un cauchemar", etc.)... "Nous avons vécu une journée merveilleuse" me gêne moins: journée est ici un laps de temps comme "l'heure passée à vous attendre", etc. et n'a pas la valeur sémantique radicale d'un accusatif.

Rêves et cauchemars sont d'un autre ordre: on peut véritablement avoir l'illusion de "vivre un cauchemar" quand l'on est ou quand l'on a été dans le cauchemar au point de l'avoir confondu avec la vie. Dans le cas de l'illusion, de la very-similitude de la vie que suscite l'onirisme, s'opère une faille, semble-t-il, par laquelle une transitivité fausse et elle-même illusoire s'insère légitimement, au chef de la nature même des rêves, dans le régime grammatical de vivre.
La construction transitive du verbe vivre, qui depuis quelques années fait florès dans la publicité, le marketing (LaPoste sur certaines de ses affiches vous clame quelque chose comme Vivre son PEL à 3,75% assorti d'un sourire féminin particulièrement rose et dentu) est un signe qu'il faut interpréter comme grave -- celui de la déréalisation de nos vies, de leur réification irrévocable dans le complément d'objet: la vie s'est enfuie en s'enfouissant dans l'objet qui, dépassant son rôle d'accessoire ou de complément, a fini par la fixer en lui, la gober tout entière.
En somme, vous reprochez au mouvement (le transitif) d'immobiliser la vie...
"celui de la déréalisation de nos vies, de leur réification irrévocable dans le complément d'objet: la vie s'est enfuie en s'enfouissant dans l'objet qui, dépassant son rôle d'accessoire ou de complément, a fini par la fixer en lui, la gober tout entière."

Oui, oui même pas besoin de transitivité pour ça. Que dites-vous de ce seul mot VIVRE... écrit au-dessus d'un yaourt au bifidus ?

Toujours en matière de transitivité, que dites-vous de : "Il a très mal vécu le remariage de sa mère" ?
Toujours en matière de transitivité, que dites-vous de : "Il a très mal vécu le remariage de sa mère" ?

Mal vivre quelque chose fait partie du même abus. Avant que le monde et la société ne tournent vraiment mal, avant que la vie ne capitule, on disait: "il n'a pas supporté le remariage de sa mère", ou trivialement, il n'a jamais pu s'y faire, il a très vivement, très mal réagi à ceci ou à cela, tel phénomène, telle réponse, tel geste l'ont laissé désemparé, etc.

A la question: "Comment avez-vous vécu le remariage de votre mère ?", il faudrait répondre: "Oh, moi, très peu, vous savez, c'est surtout ma mère, qui l'a vécu".
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