Article intéressant même si piètrement traduit en français. Dommage qu'il laisse dans l'ombre le fait que si certains spéculent à la hausse sur les cours du pétrole - et le parallèle avec la folle spéculation haussière sur les valeurs technologiques de 1999-2000 est très pertinente, on va voir plus loin en quoi - leurs risques se multiplient de jour en jour, à chaque nouveau "record" des prix dès lors que d'autres spéculent contre eux, à la baisse, si bien que l'heure viendra inéluctable où les haussiers devront couvrir en catastrophe leurs positions à force 16 et le château de carte spéculatif s'effondrera à leurs frais, lorsque leurs positions seront devenues minoritaires par rapport à celles des baissiers, et comme toujours, ce sont les derniers gogos haussiers entrés dans la farandole qui paieront la note d'orgie de leurs prédécesseurs. On aura donc dans quelques mois un "crash pétrolier" qui enrichira les baissiers, lesquels ne seront que les premiers haussiers qui auront retourné leur veste à temps, laissant la queue de la farandole emportée par la force centrifuge du mouvement s'écraser dans les haies bordurières (les bien nommés hedge funds) ou plonger dans le ravin par-dessus les parapets des renflouages d'Etat.
Il n'y a pas de "pic" de la production pétrolière ni d'épuisement des réserves en vue. Voir à ce sujet l'article technique que j'ai mis en ligne ici il y a quelques mois ("Le pétrole, matière abiotique"). La légende d'un épuisement millénariste des réserves pétrolières accompagne, stimule, soutient le jeu spéculatif, de manière très semblable à la légende du Y2K - vous vous souvenez, le bogue informatique redouté qui devait mettre fin à la civilisation, dont on agitait le spectre à l'approche de l'an 2000 - qui servit à alimenter un phénomène tout paradoxal et bathmologique de précipitation des spéculateurs sur les valeurs technologiques du Nasdaq. C'est ainsi que, comme l'avaient fait avant eux les gogos de la technologie, nous voyons les suiveurs des gourous de la pétrocratie (parmi eux de très grosses fortunes) se précipiter et jouer des coudes pour miser sur une hausse du pétrole qui devrait atteindre les nues croyant proche ou voulant croire proche ou voulant faire croire proche (mais le plus souvent les trois en même temps) la fin imminente de la civilisation pétrolière. La spéculation financière, dieu merci, est elle aussi affligée d'une bathmologie purgative de sa propre folie.