Tranche de vie

(Message supprimé à la demande de son auteur)

C'est une tranche de vie qui respire l'authenticité : bébé a faim, la mère est épuisée, elle est très française (elle sait rester à sa place et se ranger quand elle est en tort), elle fait partie de ces Français sérieux qui tiennent leur rang (à l'exception des fonctionnaires qui sont des branleurs, chacun le sait), et les immigrés sont odieux.

Nous avons donc là une tranche de vie parfaite.

Il n'y a que deux détails qui sont un peu curieux : on ne fait plus faire "ses papiers" à la préfecture, mais à la mairie ; la préfecture de Nice ne traite pas les demandes d'échange de permis étrangers au guichet, mais par voie postale exclusivement.

[www.alpes-maritimes.pref.gouv.fr]

Merci en tout cas, Didier, pour avoir rapporté cette anecdote qui me rappelle tant Roudoudou, Riquiqui et leurs belles histoires.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Didier,

Voici l'état de la réglementation :

- l'usager doit s'adresser à la mairie de son domicile pour les cartes d'identité et les passeports ;

- pour les cartes grises, le nouveau système d'immatriculation fait que tout est traité par voie postale, sauf demande expresse de l'usager ; vous pouvez même avoir recours à des officines qui, pour un coût modique, traitent toute la paperasse "en ligne" ;

- pour les permis de conduire, le seul cas qui nécessite un déplacement en préfecture est le renouvellement après perte ou vol.

Je peux vous fournir les références des textes législatifs et règlementaires applicables à ces cas-là.

Cela étant dit, les préfectures ne sont pas encore parvenues à régler les problèmes de guichet qui concernent les autres démarches (déclarations diverses liées à des activités industrielles et commerciales, par exemple) mais ce n'est pas la même direction que celle qui est en charge des "papiers".

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Didier,

Je voulais simplement insister sur le côté "trop beau pour être vrai".

Relisez l'article, vous comprendrez ce que je veux dire.

Pour les fonctionnaires, je faisais allusion à la comparaison avec les footballeurs et les prolongations. Si je comprends la logique de cette dame, les horaires devraient être indicatifs, et les fonctionnaires rester en place tant qu'il y a des usagers.

"Je peux vous fournir les références des textes législatifs et règlementaires applicables à ces cas-là."

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Stéphane, je ne vous accablerai pas de références.

Je me bornerai à vous demander de jeter pendant cinq secondes un regard sur ce document :

[www.alpes-maritimes.pref.gouv.fr]

Puisqu'il faut "discuter" de la véracité de la tranche de vie proposée par Didier, remarquez donc que le couple qui a monopolisé un guichet pendant 15 minutes semblait ne pas disposer de toutes les pièces nécessaires à la conversion du permis de conduire, il est donc fortement probable qu'il ait préféré se présenter à la préfecture en espérant "déranger" suffisamment pour que — d'épuisement — le guichetier veuille bien leur arranger le coup...

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Arrivé régulièrement en France avec un document transfrontières portant un visa de court séjour Schengen

[www.lanouvellerepublique.fr]

Eh bien, voilà qui ne devrait pas manquer d'intéresser notre ami Francis !

Non Jean-Marc, je suis à mon tour peiné d'être en désaccord avec vous. Le fait est que les démarches relatives "au renouvellement des papiers" s'effectuent dans ma ville du Var, effectivement, à la mairie (et non, je vous en prie, en mairie).

Cette "tranche de vie" est un récit, et comme tout récit, celui-ci est susceptible de fiction. Toute relation est sujette à cette accusation de fiction: la Résistance, la Colonisation, la Révolution, sont à présent, des récits, colorés de fiction, de démonstration. Pourtant leur sens et leur réalité demeurent. Sans la Résistance et son Conseil, sans la Révolution, et, disons-le, pour une part, sans la Colonisation, la réalité que nous vivons, quand nous la vivons, n'aurait aucun sens. Il faut respecter ces fictions, qui sont comme des renvois d'ivrogne de la réalité: cette réalité d'aujourd'hui, rendue en fiction dans ce récit, est celle d'une beuverie de populations et de problèmes, de problèmes importés, d'une inondation de problèmes -- pourquoi la France a-t-elle à répondre des problèmes qu'un ressortissant sénégalais rencontre au Sénégal dans l'obtention de ses "papiers" ????? -- la fiction existe pour, non pas brouiller le réel mais le décanter et l'expliciter.

Les récits roudoudou existent depuis la nuit des temps, comme les contes des Grimm, certes non pas pour nous occulter le réel, qui "parle vrai" par la bouche des politiciens menteurs, et qui parle le vrai un peu trop, qui nous inonde de fausses réalités télévisuelles, et de vérités dites pour être oubliées l'instant d'après, ces "récits roudoudous" existent dis-je, comme l'Education sentimentale ou le Colonel Chabert, afin de trier dans le flot de réel, le réel qui importe et qui conduit son flot. La littérature monumentale, Dickens, Hugo, bourrée de récits roudoudous, avait cet objectif: atteindre le vrai par-delà le flot du réel.

Dites-donc, ces "bons plans émigration" sur sénégalaisement.com et ses "conseils malins", ses "Packs" en tout genre, c'est (si je puis me permettre) de la dynamite... Ce site est tellement grotesque qu'on croit au début avoir affaire à une parodie !

L'article en question, au fond, n'a qu'un thème : le Sénégal, à quoi bon ? Il semble proclamer : "Votre pays n'existe que pour être déserté ; le Sénégal n'est qu'une zone d'envol pour l'Europe." Avec quelle désinvolture y est traité le thème habituellement douloureux de l'exil !

C'est possible, je ne le conteste pas. Notez cependant que la liste des pièces n'est pas très longue. Elle se limite en fait à deux, la carte de séjour et le permis en question.

L'hypothèse de l'absence de carte de séjour ne s'applique pas, car je ne vois pas ce que le Sénégal viendrait faire là-dedans. Reste donc l'absence de permis, qui est en effet une source substantielle de débats.

En fait, ce qui me gêne, en dehors de tout un ensemble de détails qui me semblent montrer que cette tranche de vie est une construction intellectuelle, c'est la phrase suivante :


Néanmoins, il n’est pas normal que dès qu’un blanc se trouve opposer à un noir ou autre, on lui jette tous les clichés qui vont bien.

Ce monsieur généralise à tous les noirs (et autres, au fait qui sont les autres ?) le comportement d'un imbécile (à supposer que le comportement en cause soit avéré), car sa phrase est sans aucune nuance et érige une règle absolue. C'est un peu la morale comme dans les fables de La Fontaine.

Je vais donc, à mon tour, vous raconter une histoire.

Je m'étais rendu dans un magasin Darty pour y acquérir un nouveau téléphone portable.

Une personne était en discussion avec la vendeuse le genre de personne difficile à satisfaire. Je profitai de cela pour regarder divers téléphones. Arriva à ce moment-là une dame d'environ soixante-dix ans, qui en quelques secondes parut exaspérée d'attendre. Elle interrompit même la longue discussion précédente, sur le ton "j'ai juste un renseignement à demander".

La cliente à la compréhension difficile étant finalement repartie, la vendeuse se tourna vers moi et me dit : "Bonjour, que puis-je pour vous ?". A cet instant, la dame numéro 2 bondit et s'exclama : "Mais j'étais avant ce monsieur". L'employée interloquée allait répondre quand je lui dis : "Laissez, laissez... je vais patienter". La dame se rengorgea et prit tout son temps.

Je n'en ai pas conclu que toutes les dames de soixante-dix ans se comportaient ainsi.

Mais, Francis, nous sommes d'accord. Par souci d'apaisement, je remplace immédiatement "en mairie" par "à la mairie".

N'oubliez pas en préfecture, alors, cher Jean-Marc.

"Je n'en ai pas conclu que toutes les dames de soixante-dix ans se comportaient ainsi."

Il faut, il faut...

J'ajoute qu'une longue pratique de l'outremer m'a amené à être très philosophe quant aux files d'attente.

Se classe hors concours la poste de Fort-de-France.

Il semble que la France attire les files d'attente. Sous le contrôle de Francis, je vous indique qu'obtenir un visa chinois à Paris prend un temps infini, et que les justificatifs les plus divers sont demandés.

L'an dernier, je me suis rendu aux services consulaires chinois à Bangkok. Le passeport a été déposé à dix heures, sans aucune formalité supplémentaire sauf remplir un formulaire et fournir des photographies, et le passeport était prêt à deux heures de l'après-midi. Je vais récidiver lors des prochaines vacances, le poste de Bangkok délivrant des visas multi-entrées d'un an.

Damned! Je suis perdu! Renaud Camus est perdu!

C'est fait, Francmoineau, c'est fait. Je ne voulais pas ennuyer les lecteurs par le "en préfecture" à corriger, je pensais que vous aviez compris, c'est en quelque sorte l'application du principe de transitivité bien connu des mathématiciens.

Comment, Renaud Camus, c'est vous ? nous sommes perdus !

Mais qui est perdu ? Je m'y perds...

Oh Jean-Marc, il y a pire que l'ambassade de Chine à Paris. Il y a (il y avait ?) l'office de délivrance des visas de la "République de Chine", savoir Taïwan, qui se trouvait quelque part entre le Rond-Point et la rue de Ponthieu, dans le 8ème.
Là, j'ai, pour la première et je crois l'unique fois de ma vie, au printemps 1984, vu une guichetière chinoise piquer une crise d'hystérie, la jeune dame "perdant ses bas" partant en courant entre les tables du back office en s'arrachant les cheveux, en se tordant les bras, en hululant que ce type, elle venait de comprendre qu'elle allait le tuer, que c'en était un ordre du Ciel, le meurtre et le sang, enfin allaient se répandre sur ma personne...

J'avais, il est vrai, multiplié un peu vite les demandes de renseignements. Ca c'est Paris, en un sens.

je pensais que vous aviez compris, c'est en quelque sorte l'application du principe de transitivité bien connu des mathématiciens

Il ne faudrait pas en conclure que tous les intervenants du forum se comportent comme des mathématiciens...

Un point me laisse rêveur quant à la bureaucratie chinoise. Je ne sais si vous l'avez noté.

A l'arrivée en Chine, on vous remet une carte à deux volets. Le premier est archivé, le second est à garder précieusement. Or, ces cartes ne sont pas numérotées...

C'est pour moi le symbole du 马马虎虎 que j'ai déjà cité, et qui est sans doute l'expression la plus pertinente pour décrire la Chine.


A contrario, l'an dernier, arrivant à Tokyo, j'eus la surprise de voir qu'au tapis de bagage attendait déjà un agent japonais d'Air-France, pour dire à certains passagers (dont moi) que leurs bagages étaient par erreur dans un container pour Nouméa, mais qu'ils allaient arriver sous peu.

Je fus si surpris par cette qualité de service que je perdis cinq minutes supplémentaires pour témoigner de ma satisfaction par écrit dans le registre.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Pour ce qui est de sénégalaisement vôtre, je suis d'accord avec vous (je vais vérifier tout de suite que je n'ai pas mangé quelque chose de bizarre durant le déjeuner, ce n'est pas normal).

(Message supprimé à la demande de son auteur)

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Didier,

Je n'ai été que rarement confronté à ce type de réaction (accessoirement, la plus violente des réactions de ce genre a été celle, un jour, d'un homosexuel "ultra" qui m'a informé que j'étais homophobe, à la suite de quoi je lui ai fait certaines révélations qui lui ont cloué le bec). Je les crois étrangement plus fréquentes de la part des Français de souche européenne de gauche que de la part des personnes, françaises ou non, qui ne sont pas de souche européenne (pour faire bref, l'homme -ou la femme- de gauche coupe court à tout discours par ce genre de remarque).

Une catégorie de population qui réagit comme vous l'indiquez, et ce pourtant dans un milieu social assez élevé, est celle des écologistes militants : à peine les contredisez-vous que vous êtes qualifié de monstre (et je ne parle pas des adversaires des corridas, il y aurait un livre à écrire).

Cela étant dit, je suis tout à fait conscient que la réponse de certains jeunes de banlieue d'origine non européenne est volontiers celle que vous indiquez en cas de remarque.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Didier,

Qu'il y ait des immigrants de fraîche date revendicatifs, des personnes originaires d'Afrique vindicatives et impossible à calmer sur les question mémorielles, je suis là encore d'accord.

Je vais dire les choses plus simplement : tout noir, tout maghrébin, Français ou non, qui a un problème avec un Français de souche européenne ne porte pas systématiquement le débat sur le terrain du racisme.

Qu'il y en ait qui le fassent, j'en suis pleinement conscient.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Didier,

Je vous verrai avec plaisir, et retrouverai, si elle existe encore, cette brasserie près d'un théâtre (?) où m'amenait mon grand-oncle qui tint, jusqu'aux années 70, une librairie place Edouard-Normand.

Les scrupules de Jean-Marc, qui le poussent à toujours faire remarquer que les nocences dues à certaines catégories de la population ne sont pas le fait de tous les membres de ces catégories, ce qui est parfaitement exact, ont en fin de compte le même effet que les pudeurs de vierges effarouchées de l'idéologie bien-pensante : elles empêchent l'identification des sources des problèmes.

J'ai du mal à m'imaginer en vierge effarouchée... Pour progresser, comment s'attaquer aux sources du problème ? je ne suis pas persuadé que la dénonciation par des relations exactes de faits divers, ou la reconstruction de ceux-ci ("story telling") soit la meilleure façon.

De mon point de vue, et pour aborder les problèmes séparément, aider les musulmans français à se dégager de l'emprise de leur religion serait beaucoup plus efficace.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Mais ce site, là, "sénégalaisement.com"... Je n'arrive pas à me convaincre que ce n'est pas un canular destiné à obtenir une réaction contre ce genre de pratique, justement. Comment être sûr que c'est un véritable site, destiné à fournir de véritables conseils à de véritables candidats à l'émigration ?

Et si c'en est un, comment se fait-il qu'il ne soit pas éventé et dénoncé de toutes parts ?

(Pardonnez ma naïveté !)

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Oui, c'est cela, la Cigale !

Je me doutais bien que la librairie avait dû disparaître... mon grand-oncle était né en 1897, et avait tenu cette librairie jusqu'à un âge très avancé, c'était un personnage étonnant, qui avait choisi Nantes comme port d'attache...

Il écrivit assez souvent des articles d'érudition dans les cahiers de l'Académie de Bretagne (je ne sais s'ils existent encore).

Dieu sait que je suis pas suspect, je crois, d'indulgence exagérée pour M. Jean-Marc, avec lequel j'ai un grave problème relationnel, comme je crois qu'on dit. Mais je suis très surpris de lire ceci, sous la plume de M. Marche :

« Non Jean-Marc, je suis à mon tour peiné d'être en désaccord avec vous. Le fait est que les démarches relatives "au renouvellement des papiers" s'effectuent dans ma ville du Var, effectivement, à la mairie (et non, je vous en prie, en mairie). »

Cette phrase pourrait impliquer que M. Jean-Marc aurait écrit « en mairie ». C'est une accusation de la plus extrême gravité. Or je me suis reporté aux interventions antérieures de l'accusé et n'ai pas trouvé sous ses doigts la moindre trace d'« en mairie ». Son honneur, sur ce point, me semble injustement mis en cause.

Monsieur Camus, votre intervention m'oblige à mon tour à sortir de ma réserve coutumière: le prévenu a cru bon, ce qui ne saurait tromper personne sur ses intentions, d'effacer toute trace de son délit en modifiant le 11/12/2010 à 14:08 le contenu de son message, rectifiant par là son coupable en marie par l'honorable et citoyen à la mairie, sans doute après que quelque complice lui eut soufflé que l'on dit à la mairie comme à la Brigade des stups, j'ai fait de la garde à vue, ou comme devait lui chanter sa pauvre mère à la claire fontaine m'en allant promener avant qu'il ne devienne mauvais garçon et apache du langage.

J'ai corrigé l'erreur, qui s'étendait aussi à "en préfecture".

Oui, Francis, et je l'ai même indiqué dans le message de 14:07.

Ah bon, alors je baisse les bras et l'abandonne au bras séculier. Qu'il aille à l'enfer.

La chanson française d'avant, on en est loin...

L'enfer ? alors je vous abandonne les houris aux beaux yeux noirs, pareilles aux perles dans leur nacre.

...que reste-t-il ?

Florentin, pour vous spécialement,

Voici un court extrait de Pierre Nougaro :

[bmarcore.perso.neuf.fr]

On se demande si avec l'afflux des réfugiés clitoridiens les houris auront encore des perles.

Euh, je ne voudrais pas jouer les Jean-Marc, mais ne pourrais-je pas négocier un aménagement de la peine ? Je veux bien garder les yeux noirs mais pour le reste je souhaiterais un échange standard. Comme dirait notre ami, "il se trouve que..." (et quand il commence comme ça on peut commencer à s'inquiéter...).

Trop tard. Ce qui est dit est dit. A moi l'enfer, à vous les houris.

Francis me rejoint, catégorie "gweilo".

Merci, cher Jean-Marc, je n'avais entendu la voix de Pierre Nougaro que subrepticement à la radio.

Je réponds de son âme: il va prier en église.