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La démocratie, les Occidentaux et la Côte-d’Ivoire

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
06 janvier 2011, 13:52   La démocratie, les Occidentaux et la Côte-d’Ivoire
J’ai lu l’Abécédaire du parti de l’In-nocence. Les communiqués de politique internationale ont en commun une dimension éthique. Je vois bien que le Parti de l’In-nocence entend témoigner, en particulier quand les tyrans s’en prennent aux droits de l’Homme. Toutefois, s’il est un lieu où je ne m’attendais pas à retrouver le « droit-de-l’hommisme », c’est bien ici. Le PI tranche la vieille opposition wébérienne entre éthique de la conviction et de la responsabilité en faveur de la première.

Essayons d’analyser la situation de la Côte d’Ivoire en fonction de la grille wéberienne. Je le fais de façon intentionnellement provocante.

On murmure que les Etats-Unis proposeraient à M. Gbagbo non seulement l’immunité, mais encore un poste universitaire et de la thune. Les amis des droits de l’Homme se sont aussitôt arraché les cheveux. Quoi ! l’on nous priverait du procès réparateur tant attendu. Pis, on récompenserait l’auteur de « crimes contre l’humanité » (opportunément ainsi qualifiés pour la mise en scène et parce qu’ils sont imprescriptibles). Que dire aux familles meurtries et frustrées de leur « travail de deuil » ? Car, il paraît que procès et châtiment des coupables serait le dernier et le plus indispensable des rites funéraires. Donc, disent les amis des droits de l’Homme, il nous faut un bon procès. Cette menace de procès est-elle une bonne idée ? Regardons comment elle s’apprécie du point de vue de l’intéressé. M. Gbagbo évalue nécessairement son risque. Or, si quelqu’un sait de quoi il est, ou n’est pas, coupable, c’est bien lui. S’il a la conscience chargée, il retardera le plus possible sa comparution devant une cour locale ou internationale. Si son âme est immaculée, il ne sera pas pour autant rassuré, car il est seul à le savoir. Dans un cas comme dans l’autre, la menace d’un procès le portera à s’accrocher au pouvoir. Si, au contraire, M. Gbagbo reçoit une garantie d’immunité – on ne voit pas pour autant comment les Etats-Unis pourraient donner une telle garantie au nom de la Cour Pénale Internationale ou a fortiori de la justice ivoirienne – peut-être se dira-t-il qu’il est temps, fortune faite, de pêcher à la ligne. Il ne serait pas le premier !

Pour s’accommoder de la situation de fait actuelle, à cette observation de bon sens s’en ajoutent quelques autres. D’abord est-il si sûr que M. Ouatarra ait gagné l’élection ? 54% c’est peut-être moins que la marge d’erreur du décompte des voix. La délégation de l’ONU est-elle impartiale, a-t-elle-même les moyens de contrôler les résultats des élections ? Serait-ce la première bévue de l’ONU ?

Au-delà, des circonstances se pose une vaste question. Que viennent faire les Nations Unies, les Etats-Unis et la France dans le « merdier » ivoirien ? Ils défendent, disent-ils, la démocratie en Côte d’Ivoire. De quel droit ? Chez ses promoteurs eux-mêmes, elle n’est pourtant point si probante. Et quand elle arrive en Afrique, elle est déjà passablement maculée. On ne voit aucune nécessité ni même utilité à imposer la démocratie par la force. Le seul cas d’intervention qui paraisse légitime est le cas de guerre civile (a fortiori de génocide). Dans l’ordre des urgences : d’abord la paix civile. Ensuite seulement, la gouvernance. Ecoutons un sage, M. Tierno Monémembo, écrivain guinéen, dans une tribune libre du Monde du 4 janvier 2011, observe : « Mieux vaut encore Bokassa et Mobutu que les drames du Liberia ou de la Sierra Leone ! La bête humaine s’habitue à l’enfer du despotisme, certainement pas aux massacres à la rwandaise ! » Or, on a interverti les priorités. En imposant la préséance de la démocratie, on compromet la paix civile. Mieux aurait valu laisser M. Gbagbo se débrouiller avec ses opposants et faire ou ne pas faire une élection présidentielle. Mieux vaudrait, une fois le mal fait, que M. Gbagbo suivît le conseil de Woody Allen : « Prends l’oseille et tire-toi » ? Et s’il refusait ? On sait bien qu’il n’y aurait pas d’intervention militaire extérieure à froid. En défendant M. Ouattara, on entretient le risque la guerre civile. Et d’ailleurs qui interviendrait ? Les Etats voisins semblent hors d’état de le faire. Ce serait donc à la France de déposer le président. Elle n’y gagnerait qu’un regain d’impopularité.

La question du statu quo va plus loin. Et M. Monémembo pose lui-même la vraie question. Il parle de « démocrature » pour qualifier l’introjection par l’ONU, les Etats-Unis ou la France des modèles occidentaux dans des pays qui n’y sont manifestement pas prêts. Et puis enfin, les intercessions des chefs d’Etat africains sont une pantalonnade. Laissons la parole à M. Gbagbo (interview dans le Monde du 28 décembre 2010) : « Au moment des discussions de Marcoussis, en janvier 2003, je connais un chef d’Etat voisin [Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso] qui a été élu à 80%... – j’aurais peut-être dû m’arranger pour gagner avec 80%, j’aurais été moins suspect – qui avait dit : Oui Bagbo doit aller à la CPI. Lui ! et c’était tout à fait succulent. Donc ce sont les mêmes glissements : 2000, 2010, c’est le même scénario. »

Qu’allons-nous, nous autres Occidentaux, pousser ces pays à nous contrefaire ! Avec la démocratie, nous introduisons plus de trouble que de progrès. Mieux vaut, nous dit M. Monémembo, un tyran qui garantit la paix civile, qu’une consultation démocratique qui produit le chaos. On trouvera ce point de vue méprisant pour le citoyen ivoirien. Mais « pour aimer bien la démocratie, il faut l'aimer modérément. » dit M. Pierre Manent. Or les Ivoiriens sont bien trop fougueux. La démocratie n’est paisible que si les citoyens sont un peu désabusés et que la démocratie présente cette « écorce couturée où le toucher un peu veule des politiciens aime à se rassurer et à affermir sa prise familière et canaille... » que rayait Julien Gracq. Il faudrait en somme trouver à exporter une vieille démocratie d’occasion, bien usée et bien exténuée. Mais, voilà, nous n’avons pas cet article.

L’intérêt de la question que pose la Côte d’Ivoire – même pour qui se désintéresse du sort de ce pays – est précisément qu’elle contredit toutes les doctrines dominantes : valeurs démocratiques, droits de l’homme, droit d’ingérence, etc.

Cette affaire soulève la question plus générale : pourquoi renoncer à la morale entre Etats ?

Beaucoup de raisons se bousculent.

La simple observation en donne une première. Les amis des droits de l’Homme sont plus intrépides quand il s’agit de nations faibles que s’il s’agit de la Chine ou de la Russie. Il en a toujours été ainsi : les gringalets et même les costauds hésitent à se mesurer à un colosse. Ensuite, le ton monte moins facilement, quand de puissants intérêts économiques sont en cause. Le cri de l’ami des droits de l’Homme devient alors chuchotement. Entendons qu’il ne s’agit pas des protestations privées en faveur de ces droits (simples particuliers, associations dédiées). Car, les personnes privées n’ont que faire du rapport de forces. Elles se tordent aussi hardiment les mains sur l’esplanade du Trocadéro que le tyran soit fort ou faible. Elles n’y risquent que leurs visas futurs. Il en va tout autrement quand nous parlons de la promotion des droits de l’Homme par les Etats. Et avec ceux-ci, la règle est simple : on est d’autant plus audacieux que le méchant est plus faible.

De toute façon et dans la plupart des cas, les Etats sont impuissants. Et, quand par malheur, ce n’est pas le cas, les effets indésirables l’emportent sur les effets heureux. De la conversion par les Anglo-Américains de l’Irak à la démocratie, il est résulté plus d’inconvénients pour les Etats-Unis et le Royaume Uni que s’ils s’étaient contentés de contenir Saddam Hussein. De façon générale, il y a plus de périls à entreprendre qu’à s’abstenir. C’est une seconde raison.

Enfin, le temps n’est pas venu, et ne viendra peut-être jamais, de renoncer au principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un autre Etat. Chacun sait qu’il ne faut jamais se mêler des affaires conjugales de ses amis. Il en va de même pour les Etats. J’irai plus loin. La morale n’a rien à faire dans la vie internationale. La conception churchillienne des rapports internationaux me paraît devoir l’emporter sur les conceptions iréniques. En Yougoslavie, où ma famille a laissé sa fortune et sa liberté, Churchill a sacrifié Mihaïlovitch à Tito. Près de cinquante ans de malheur pour la population se sont ensuivis. Et pourtant, par rapport aux enjeux de la guerre, Churchill a eu raison : Tito donnait plus de fil à retordre aux Allemands. On sait que la raison d’Etat est sans limite et conduit aux meurtres, discrets si possible. Evidemment, ce ne sont pas des procédés bien scrupuleux, et, personnellement, j’hésite à les employer. Mais, nous ne sommes pas en présence de simples particuliers ; il s’agit de rapports entre monstres froids. L’important est d’imposer à ce machiavélisme des limites. La sagesse dit aux hommes d’Etat de ne point abuser des mauvais procédés, même s’ils sont parfois distrayants. Il faut pour les utiliser être, me semble-t-il, dans une situation où le pronostic vital est engagé, comme dans le cas Israël. C’est à ce point que resurgit la morale, mais une morale accommodante, qui nous prescrit de ne point abuser des coups tordus. C’est – j’en suis bien conscient – prendre le parti de Molina contre Pascal.
Citation
De façon générale, il y a plus de périls à entreprendre qu’à s’abstenir. C’est une seconde raison.

Dites-moi cher Monsieur Michel vous aggravez sérieusement votre cas en mettant les deux pieds dans le plat.

Alors vous voulez revenir aux bons vieux principes du traité de Wesphalie. Pas d'ingérence dans les affaires intérieures d'un pays étranger. Seulement voilà: depuis 1945 et les condamnations du tribunal de Nuremberg la morale a repris ses droits légitimes et il sera difficile de revenir en arrière.

Qu'en pense le PI ?
Utilisateur anonyme
06 janvier 2011, 21:28   Re : La démocratie, les Occidentaux et la Côte-d’Ivoire
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Oui, c'est cela !

Elle l'est même pleinement, car elle autorise à se mêler des affaires d'un pays tiers des lors que nos intérêts sont en jeu.

Ce type de politique nous a toujours réussi, et a très bien réussi aux Anglais.

Pour ma part, je ne comprends cette obstination à vouloir faire entrer dans le cadre démocratique occidental des pays dont ce n'est pas la culture, pays qui peuvent être africains comme asiatiques (la démocratie en Chine ? peut-être en l'an 3000), moyen-orientaux ("De la démocratie en Syrie", vaste sujet) voire en Europe ("Russie, goulag, caves, barbelés, démocratie, cherchez l'intrus).

Trois exemples concrets :

- la Tunisie : préférez-vous des élections libres, avec apparition sur le devant de la scène des méchants barbus légitimement élus, ou bien le régime musclé mais conforme à nos intérêts de M. BenAli ?

- la Russie : que voulez-vous voir apparaître dans ce pays qui n'y a jamais existé ? les Russes aiment l'ordre, ils aiment être commandés, pas de pouvoir fort en Russie veut dire anarchie et vaste pagaille ; le régime de M. Poutine, sous ses formes différentes, me va très bien ;

- la Chine : cette histoire de Tibet me sort par les naseaux. On nous parle de l'archaïsme musulman, mais à côté de ce qu'était la théocratie tibétaine, l'islam, c'est la modernité ! le Tibet est maintenant terre chinoise, que ça plaise ou non, et personne n'aura plus jamais (du moins dans un avenir concevable) la possibilité de faire revenir les Chinois là-dessus. En parler sans cesse, c'est parler dans le vide. L'intérêt de la France, comme pays, est de s'entendre avec la Chine, pas de parler du Tibet. Si on veut à tout prix parler morale et extrême-orient, alors commençons par organiser une "opération repentance" à propos du sac du Palais d'été.

Plus généralement, si nous commencions par arrêter de nous mêler des affaires des autres au nom de la Morale, nous pourrions espérer voir cesser les plaintes victimaires de ceux qui nous renvoient le passé à la figure au nom de la même Morale Eternelle. Disons simplement : "nos intérêts d'abord", et à ceux qui nous parlent esclavage et négriers, disons leur : c'est le passé et si vous saviez combien on s'en fout, vous auriez une idée de l'infini.
Utilisateur anonyme
06 janvier 2011, 22:23   Re : La démocratie, les Occidentaux et la Côte-d’Ivoire
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Cher Jean-Marc,

"Elle l'est même pleinement, car elle autorise à se mêler des affaires d'un pays tiers des lors que nos intérêts sont en jeu."

Certes. Mais comment localiser, aujourd'hui, les intérêts qui ne sont pas en jeu pour un pays ?

"(...) et a très bien réussi aux Anglais."

Aux Anglais peut-être, qui sait ? "Réussite" néanmoins qui, au moment de se séparer de leur empire, ne les a pas empêchés d'installer les conditions idéales du beau "merdier" actuel.

___

Le pire, sur le fond, c'est que je suis de votre avis, de votre avis, comment dire, "dans l'absolu". Il est absurde, en effet, "dans l'absolu", d'importer certaines idées, comme la démocratie, dans des contrées qui n'y sont pas encore prêtes, tout simplement parce que l'idée ne vient pas d'elles, ou n'a pas suffisamment mûri, comme elle l'est venue aux Occidentaux, et a suffisamment mûri.

Ou bien l'on considère que la démocratie restera à tout jamais étrangère à certains climats (comme vous dites, je crois, dans une acception qu'il faut envisager comme assez large, sachant que la Suède, Israël ou le Brésil sont des démocraties et qu'en matière de "climats", la Chine en offre un large éventail, disons donc, plutôt, à certaines "zones géographiques" où règne un certain climat relationnel) ; ou bien ces contrées sont simplement en décalage chronologique par rapport aux nôtres, elles en sont aux âges de notre histoire où l'idée de démocratie eût été parfaitement incompréhensible.

La première hypothèse est difficile à admettre (que certaines contrées restent à tout jamais étrangères à la démocratie). Pour quelle raison précise ou mystérieuse, dans ces contrées (la Russie, la Chine, l'Afrique) n'aurait pas lieu ce qui a eu lieu ailleurs ?

Que la seconde hypothèse (qu'il y ait un décalage chronologique), me semble plus plausible (démocratie en l'an 3000 en Chine...), ne lève aucun embarras, c'est le moins que l'on puisse dire. Que faire, en effet, d'un décalage chronologique dans un monde qui a fait disparaître les distances spatiales ?

Il faut inventer ce qui serait au Temps ce que l'avion est à l'espace.

Bon courage !
Cher Christian Michel, Molina avait sans doute bien des ridicules, mais point la folie rédemptrice de Pascal.
Le principe de "non-ingérence", c'est très beau, mais cela m'a toujours semblé un peu abstrait, et finalement peu concluant : soit une ligne tracée, par la force des choses, entre vous et un autre pays, à dix pas, puisque selon Orimont les distances spatiales ont disparu. Là-bas, quelqu'un est en train de se faire battre à mort, ou découper en lamelles, ou brûler vif, ou violer, c'est selon, c'est à dire en face de vous, pratiquement sous vos yeux ; allez-vous systématiquement invoquer cette sacro-sainte non-ingérence, par sage respect de l'inaliénable droit de la franche crapule, pour vous retenir de franchir la ligne et de porter secours à la victime ? Est-ce même toujours si souhaitable ? Pas si évident...
Le problème de l'ingérence telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui en Irak ou en Afghanistan est qu'il est impossible pour nos armées du "Bien" d'agir avec des méthodes robustes cad en utilisant la violence absolue telle que les talibans l'appliquent dans les villages qu'ils occupent ou que le FLN en Algérie appliquait envers les habitants indigènes récalcitrants.

A la moindre petite incartade de l'armée américaine la presse hurle au loup pendant que les terroristes tuent en toute tranquillité presque quotidiennement des centaines d'innocents sans entrainer la plus petite réaction d'indignation.

Ah le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes !
Je ne crois pas beaucoup aux principes absolus en la matière. L'urgence, l'opportunité, la possibilité, l'efficacité possibles varient tellement ! Entre la tendance totalisante incarnée par le Tribunal Pénal International et son dragon italo-suisse (Carla Machin, pas Bruni mais quelque chose comme ça, un pendant méridional de l'ineffable Eva Joly), et l'absolue non-assistance à personnes et même à peuples en danger sous prétexte que ça ne nous regarde pas, il y a un sacré champ. Il ne faut pas se laisser enfermer dans cet absurde "ou tout l'un ou tout l'autre". Cela signifie hélas qu'il n'y a pas non plus de grille simple, de principe de conduite clair qui permette en toute circonstance de prendre la décision et que celle-ci sera toujours contestable.

Par ailleurs, la démocratie ne correspond que très mal à une étape chronologique de l'histoire de l'humanité. Elle a été inventée, formalisée, édictée dans son principe en Grèce au moment où la Chine devenait confucéenne (et l'Inde bouddhiste). Il n'y a aucun "retard" dans cela, simplement une voie différente.
Le dragon se nomme Carla Ponti, me semble-t-il, cher Marcel.
Oui, oui, c'est cela même. À chaque fois que je l'ai vue et entendue à la télévision elle a suscité en moi un frisson d'épouvante.
Utilisateur anonyme
07 janvier 2011, 10:21   Re : La démocratie, les Occidentaux et la Côte-d’Ivoire
En réponse à Rogemi. Absolument et même avant les traités de Westphalie : Cujus regio, ejus religio !
Dans une tribune du Figaro intitulée « Compter avec la haine de l'Occident », Chantal Delsol rappelle que dans Les Dialogues de New York, Derrida et Habermas avaient, après avoir qualifié le 11 septembre de concept, préconisé le remplacement des guerres à l'ancienne, comme les Américains les menaient en réaction à ces cataclysmiques attentats, par des actions de police à l'échelle planétaire menées par une institution internationale. C'est là que Carla Machin pointe son épouvantable Hure de Big Mamma planétaire.

Il m'étonne beaucoup que des esprits aussi fins, en tout cas dans leur domaine, n'aient pas vu ce que cette idée portait en elle de totalitarisme, et aussi d'aveuglement volontaire puisqu'elle permet de maquiller un conflit de civilisation en simple criminalité de droit commun, tout à fait contingente, et de faire semblant qu'on n'a aucun ennemi.
Utilisateur anonyme
07 janvier 2011, 10:54   Re : La démocratie, les Occidentaux et la Côte-d’Ivoire
Bien qu'hostile au principe d'ingérence, je reconnais les deux cas cités plus haut :
- l'ingérence pour défendre des intérêts vitaux ;
- la plongée dans la mêlée, dans le cas de massacres, encore faut-il voir dans quel contexte.

On peut imaginer que les Etats non démocratiques suivent notre voie, avec ses tumultes, ses étapes (formes de suffrage censitaire, pas forcément en fonction du patrimoine ou des revenus, mais, par exemple, en ne faisant voter que les personnes alphabétisées), et finalement arrivent au système représentatif à la française. Extase ! On en a un exemple caricatural au Sénégal. Il y a quelques années, les Sénégalais avaient tout ce qu'il faut en matière démocratique, cabinet présidentiel avec de brillants sujets, tous les ministres qu'il faut, et même des secrétaires d'Etat auprès du ministre d'Etat chargés de... Ils avaient vraiment une excellent panoplie, c'est bien simple on se serait cru en France ! Le peuple était comblé. Mais - horresco referens - ils se sont soudain avisé qu'ils n'avaient pas de Conseil Economique et Social. On se doute que la carence fut promptement comblée.

Sur la démocratie : affaire de temps ou impossibilité constitutionnelle, j'envisage une autre possibilité non téléologique. Et si la démocratie n'était plus notre destin ! ou ne l'était que très partiellement.

On peut en effet concevoir un système représentatif réduit par un principe de subsidiarité (à ce que ne fait pas le marché ou la démocratie directe ou la démocratie participative à la Ségolène). On peut aussi concevoir d'autres systèmes. Ainsi un temps, quand le PPBS fut à la mode aux Etats-Unis (la déclinaison française - assez pauvre - fut la Rationalisation des Choix Budgétaires), certains esprits hardis imaginèrent le PPBS comme substitut à la démocratie. Le net ouvrira peut-être des perspectives à des subituts ou à des métamorphoses de la démocratie.
Citation
C'est là que Carla Machin pointe son épouvantable Hure de Big Mamma planétaire.

Wahr !

Rappellons-nous aussi les mandats d'arrêt contre le général Pinochet émis par un juge espagnol ou les menaces d'arrestation au Royaume-Uni contre des ministres israéliens pour crimes contre l'humanité.

La machinerie juridique mise en place par les droitsdel'hommistes incite aux extravagances les plus folles avec en plus le sentiment exaltant d'oeuvrer pour le Bien.
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