Ah mais, cher Didier, il n'a jamais été question pour moi que le concept puisse être symbolique : le premier n'est qu'une matrice idéelle et/ou formelle (pour les Épicuriens, des
flatus vocis) rassemblant un certain nombre d'
individus y subsumés par quelques critères définitoires, et leur rapport est donc d'inclusion, de contenu à contenant. Le symbole opère sur un tout autre mode : dans la catégorie générale du signe (re-présentation par une image de ce qui est absent
en chair et en os) le symbole a cette particularité que l'objet re-présenté, le signifié, est en soi imprésentable, c'est à dire qu'il ne peut se référer qu'à un
sens, et non à une chose sensible. Par la radicale absence de la chose symbolisée, son signifiant devra donc être chargé du maximum de concrétude, jusqu'à ne valoir que par lui-même, puisqu'il est la seule manifestation possible, dans son apparition, d'un représenté hors d'atteinte.
À l'opposé donc du concept comme
idée générale.
(Oh, si vous y tenez, l'"immédiat" sensoriel est ce qui est ainsi mis en présence par la médiateté de la sensibilité.)